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La liberté, où l’idée qu’on s’en fait

Si l’on en croit les enquêtes qui sortent assez régulièrement sur le sujet, nous sommes des millions à rêver de créer un jour notre entreprise.
Enfin, vous êtes, ils sont, parce-que pour moi c’est déjà fait depuis pas mal de temps.

L’une des principales motivations étant probablement la liberté que procure l’absence de hiérachie.
Ou plutôt la sensation de liberté.

Si l’on en croit les enquêtes qui sortent assez régulièrement sur le sujet, nous sommes des millions à rêver de créer un jour notre entreprise.
Enfin, vous êtes, ils sont, parce-que pour moi c’est déjà fait depuis pas mal de temps.

L’une des principales motivations étant probablement la liberté que procure l’absence de hiérachie.
Ou plutôt la sensation de liberté.

Parce-que dans les faits cela ne se passe pas exactement comme ça, tant nous avons une propension naturelle à nous créer rapidement d’autres contraintes, tout aussi "liberticides" que l’omnipotence d’un petit chef hargneux.

D’abord, jeune entrepreneur impétueux et ambitieux, sache que quand tu auras fièrement acquis ta liberté d’indépendant au sacrifice de ton train de vie confortable de jeune cadre, que tu auras jeté ton costume Armani au profit d’un tee-shirt La Fraise, d’un bermuda douteux et de Converse trouées, et troqué ton Audi A3 contre un scooter de 1998, cette liberté ne durera pas longtemps.

Pour commencer, dans le grand troc, tu vas aussi échanger ton patron pénible contre des clients.
Sacrés, la plupart du temps sympathiques, mais exigeants.
De plus en plus exigeants, à la mesure de leur connaissance croissante du web.
Et bien sûr tu te défonceras pour eux, oubliant ta vie privée, leur donnant la mauvaise habitude d’une réactivité immédiate contre vents et marées à leur moindre désir…
Leur donnant aussi ton numéro de portable, quand ce n’est pas celui de ton domicile parce-que tu bosses chez toi et que le portable passe mal.
Leur donnant, pire, l’habitude de bosser le week-end (la pire erreur stratégique de l’entrepreneur débutant) et de leur remettre lundi matin dès potron-minet une grosse modification demandée vendredi soir.

Mais tu t’en fous, tu es libre comme jamais tu ne l’as été.
C’est vrai. La liberté, où l’idée qu’on s’en fait…

Ensuite viendra l’heure du premier bilan et les sueurs froides chez l’expert-comptable (tu auras ressorti ton costume Armani pour l’occasion mais tu auras l’air d’un con sur ton scooter de 1998), et ces efforts désespérés pour garder un semblant de dignité au moment du verdict : bénéfices ou déficit ?

Si bénéfices, tu seras tellement regonflé que tu repartiras pour une année encore plus remplie que le précédent exercice pour tout déchirer.
Si déficit, tu seras tellement vexé que… voir ci-dessus.
Dans les deux cas, tu vas bosser mon gars, je te le dis. A un point que les RTT ne seront plus qu’une vague notion d’un truc d’une autre vie.
Je vous rassure, je sais de quoi que je cause : j’ai connu les deux, mais plus souvent le premier que le deuxième, heureusement.

La liberté, ou l’idée qu’on s’en fait.
Mais de moins en moins, alors, ou de plus en plus vague, l’idée.

Puis, si ça marche, ce que je te souhaite, tu vas recruter. D’abord des stagiaires, puis ton premier salarié.
Qu’il va falloir former, suivre, motiver, et éventuellement virer (si si) si celui-ci ne fait pas l’affaire.
Encore du boulot en perspective. De la bonne paperasse comme tu l’aimes, toi qui vibres encore pour cet idéal d’un monde connecté où le papier aurait disparu…

On continue ?
Et encore, tu n’as pas ouvert de blog, je te laisse imaginer.

Bon j’ai l’air de cracher dans la soupe comme ça mais pour rien au monde je ne reprendrais un job salarié.
Etre indépendant, monter sa boîte, c’est absolument génial, mais la liberté que cela permet est en fait un long apprentissage (il m’a fallu presque dix ans pour apprendre à dire non à un client sans le fâcher et autant pour faire comprendre qu’éventuellement il m’arrive aussi d’avoir une vie privée), tant il est difficile de se départir d’un sentiment de culpabilité permanent quand on fait autre chose que bosser (pour son compte).

Je le crois de plus en plus : on est libre d’abord quand on a la sensation de liberté, même si on n’utilise pas cette dernière comme on devrait.

Et c’est particulièrement vrai dans les métiers liés au web, qui vit 24/24 et qui n’offre aucun repos forcé par des périodes de fermeture (tiens, si on inventait le web fermé le dimanche ?).

Répétez après moi (ou notez-le quelque part) :

  • bien penser à profiter de la liberté qu’offre un statut d’indépendant afin que ça ne reste pas juste une idée
  • apprendre à dire merde aux contraintes inutiles
  • éduquer les partenaires (clients…) en leur montrant bien les limites de vos plate-bandes

Je dis ça mais si ça peut vous rassurer je peux vous dire que j’ai encore des progrès à faire moi aussi…

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Opera One - Navigateur web boosté à l’IA
Opera One - Navigateur web boosté à l’IA
Par : Opera
50 commentaires
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  1. Merci Eric pour ce point de vue, en ce moment je bosse comme un malade avec mon associé pour :
    – créer notre société
    – créer notre site
    – trouver nos premiers clients

    Je croise les doigts mais je les décroisse aussi vite parce que la souris, le clavier et la tablette graphique m’attendent.

  2. Une belle leçon sur l’entreprenariat que l’extrême gauche ne connait malheureusement pas. Et pourtant 90% des entreprises en France sont dans ce cas !!

  3. J’ai monté une boite, qui a tenu un ans, j’ai préféré arrêter car la situation ne se prétait pas au développement, au contraire, mais c’est une longue histoire. Je n’ai pas perdu d’argent, mais je n’en ai pas gagné non plus. Le truc qui m’a le plus fait enrager, ce sont les factures, pas celles des fournisseurs, mais celles des organismes que nous connaissons bien. La somme est franchement trop importante à gérer quand on commence avec un apport minimum très bas (en gros le peu d’économie que j’avais fait sur mon chomage). On a beau être prévenu, c’est toujours enrageant, surtout quand on débute et qu’on n’a rien, mais qu’il faut quand même payer. Ce que je dis c’est du déjà entendu des milliers de fois, mais il ne faut pas l’oublier. J’ai un copain qui voualit monté sa boite, je lui ai fait une petite liste de ce qu’il allait devoir payer, il n’était pas au courant, il a arrêté de faire le fier 5 minutes. Il n’a pas monté sa boite car de toute façon, il n’aime pas assumer des responsabilités… Mais ça c’est un autre problème.

  4. Tout ce que tu dis est absolument vrai Eric cela dit n’oublions pas les bonnes choses qui font qu’en tant qu’entrepreneur, on apprends tous les jours ( on y est parfois obligé ), on fait de belles rencontres etc….Maintenant je pense qu’il faut surtout reflechir a l’avant création et ne pas se prendre pour la cible comme bcp de web entrepreneurs le font. Personellement, avec mes associés, nous avons bcp d’idées mais notre stratégie a été revue afin de hierarchiser nos idées et de lancer dans un premier temps des services qui nous permettront ensuite d’assurer un bon fond de roulement, de recruter et perenniser l’entreprise. Aussi je pense qu’il est primordial pour web entrepreneur de ne pas tomber dans les pièges de vouloir faire tout seul, ne pas sortir de chez lui, ne pas se remettre en question ( tous les clients sont des cons reviens souvent etc….)

    Enfin ce n’est que mon point de vue et biensur il y a bcp de moments très durs ou on se demande pkoi on a quitté le confort du salariat pour tant d’emmerdes mais pour rien au monde je ne reprendrai une activité salarié

    Bonne continuation a tous

    PS: pour les consultans, webmasters et tout ceux qui ont besoins de rencontrer des clients offline, n’oubliers surtout pas les conférences, associations etc…perso, pour commencer, j’ai fais un site gratuitement pour un ami restaurateur, tres content il m’a envoyé plsu de 10 clients sur un an !!!!!

    Good luck

    Ludo

  5. Ta description est amusante mais moi je me suis mis à mon compte pour avoir PLUS de temps libre !!! Demander la garde alternée que j’ai obtenu + la moitié des vacances scolaires que j’avais déjà… certes je ne roule pas sur l’or mais je m’en sors depuis 6 ans. oui j’ai eu un commercial mais l’ais viré, oui mes clients ont mon portable qui dort sur ma table de nuit et je ne suis pas réveillé, mon client le plus tatillon et qui ne vit que de son site de vente en ligne et les rares fois où un souci se présente, c’est un sms qu’il m’envoie et oui je me lève et arrange le problème, alors oui j’ai des contraintes rares mais je profite de mes enfants !
    Aujourd’hui mon fils est sur le canapé avec une gastro et moi je bosse.
    Ce que j’aime particulièrement c’est l’énorme diversité de mon boulot, du démarchage, au devis, au graphisme et au dev de bases de données mais vu que je suis également hébergeur, des sauvegardes, mises à jour, gestion des serveurs http, mail, mysql et j’en passe à la relance client, la comptabilité, la 2035… Je n’ai plus d’agenda depuis deux ans et jamais plus d’un post-it sur mon bureau, je gère tout par email, mon seul objectif que ma boite de réception soit vide !
    Alors n’hésitez plus à créer votre mode de vie idéal sauf sur le web car je sens la concurrence quand même 😉

  6. C’est bon de lire des trucs comme ca quand on compte se lancer… Et hop, un p’tit coup de motiv pour continuer!
    Sinon j’en profite pour poser une question. Je veux donc devenir indépendant (entreprise individuelle) pour créer des sites web pour des clients que je démarcherai.
    J’ai été à l’Urssaf pour m’y inscrire, en pensant que c’etait mon CFE, mais mon interlocuteur m’a indiqué que c’etait à la CCI que je devais aller…. Du coup je suis plus trop sûr. Quelqu’un qui a franchit ce cap peut-il m’indiquer à quel CFE je dois m’inscrire?? Merci

  7. être son propre patron sur le web : pas de chef donc (respiration), pas de hierarchie, pas de contraintes horaires, pas de transports en commun bondés, pas de bouchons, pas de bureaux ternes, pas de collègues chiants qui n’ont d’autres discussions que leurs gosses ou le programme tv de la veille, pas de self le midi avec la bouffe dégueulasse et toujours les collègues, pas obligé d’être rasé de près tous les jours, pas obligé d’enfiler l’uniforme costard-cravate, pas obligé de jouer la petite comédie sociale et de faire semblant d’y croire, on fait ce qu’on veut, qaund on veut, si on veut, dans une activité qui nous passionne vraiment, qui nous concerne vraiment, puisqu’on l’a choisie, mais on n’est pas assuré d’avoir un salaire à la fin du mois, c’est le hic !

  8. en fait je ne suis pas en création de site web mais développement de bases de données (web ou pas) code ape : 724Z
    ça m’empêche pas de faire des pizzas !

  9. sinon seb, ce que je ferais à ta place c’est d’abord démarcher et quand tu auras signé, tu passeras à la création, ça t’évitera de payer des charges si tu mets trois mois à décrocher un contrat. Tu dois pouvoir la créer un mois après avoir touché ton premier chèque je pense.

    citron tu as raison c’est exactement ça, tu as juste oublié les problème de communication montante et descendante, je le sais j’ai bossé dans la grande distrib avant d’être happy !

  10. pour rebondir sur les RTT évoqués dans le billet, c’est vrai que ça ne veut plus rien dire, les heures ne sont pas comptés, mais il faut convenir que les heures de travail fournies pour sa propre entreprise sont beaucoup plus exaltantes et donc moins pénibles à vivre que des heures consacrées à l’entreprise d’un autre dans le status de salarié. L’heure de travail vécue n’est pas la même dans les 2 situations, et il me paraît nettement plus facile "psychologiquement" de travailler énormément pour son compte, enfin je le perçois comme ça, donc on ne peut pas trop comparer en fait.

  11. Pour résumer, le plus difficile a gérer quand on est à son compte, que ce soit indépendant, EURL, SARL ou autre, c’est l’overbooking.
    Parce que l’equation est simple en théorie. Plus on abbat de taf, et plus on touche.
    Mais c’est souvent au détriment d’une hygiene de vie…

  12. ploum> tout a fait d’accord avec toi de trouver qq clients avant de commencer. Mais je me renseigne maintenant pour ne pas me galerer ensuite (surtout qu’a vous entendre mon temps sera compter une fois que je serai lancé).

  13. @ Ploum
    je ne sais pas trop ce que tu appelles la com montante et descendante (fournisseurs/clients ?) si c’est le cas, je suis dégagé de ces contraintes donc je n’en parle pas. Ceci dit, évidemment, la liberté n’est pas absolue, on a toujours des comptes à rendre d’une manière ou d’une autre même si on ne fonctionne pas directement avec des clients comme Eric.

  14. citron, non je parlais de la communication verticale dans les grosses boîtes qui est souvent hypocrite, quand on est seul ça passe d’un synapse à l’autre sans perte, déformation ou arrière pensée…

  15. ploum > ok, vu.

    j’en profite pour remarquer qu’il se dégage ici l’idée que "création d’entreprise" est d’abord synonyme d’aventure et de style de vie avant toute considération d’argent* etc.. *(qui évidemment est centrale mais n’est peut-être pas le moteur principal des créateurs d’entreprise pour se lancer, allez savoir…)

  16. Purée Eric,je me demandais pourquoi tu trainais encore dans mes RSS avec les daubes que tu nous envoyais de plus en plus nombreuses (faut être honnête). Puis tu t’es calmé, tu as eu l’air de prendre du recul, et tu nous ponds ce magnifique petit billet. Merci !
    C’est un excellent résumé de ce que tout entrepreneur à échelle humaine peut et doit vivre (j’en suis le premier exemple). Nous avons tous ça en commun, et le faire partager c’est déjà une grande marque de sagesse.

    Puisse l’avenir nous rendre encore plus libre et nous permettre de conserver cette place que nous essayons tous de nous faire 😉

    Continue sur cette voie Eric.

  17. Julien, c’étaient quoi les daubes par exemple ? Tu as des exemples, que j’essaie d’éviter à l’avenir ? (en même temps on peut pas plaire à tout le monde hein 😉

  18. @julien > "Purée" Pellegrain, tu connais le savoir vivre? Tu serais pas du genre a venir chez les gens et critiquer leur deco?

    Je reve quand je vois ce genre de commentaire.

    @eric > en passant, merci pour ton blog, sa richesse editorial (musique, web, culture) et tes billets toujours bien rédigés avec un ton toujours très sympa, même que les sujets sont serieux.

    Et je précise. Ce n’est pas du "fayotage", c’est juste une remarque de qq qui a conscience du travail effectué sur ce blog…

  19. Merci seb, ça fait plaisir ce genre d’encouragements. En même temps Julien n’a peut-être pas forcément tort, j’essaie d’être régulier mais tous les billets ne peuvent pas satisfaire 100% des attentes des visiteurs. J’essaie toujours d’alterner billets “sérieux” et consistants avec des trucs plus légers voire un peu débiles. Certains n’apprécient peut-être pas cette alternance et je peux les comprendre.

  20. Excuse seb, il manquait une virgule après Purée. Ca aurait du donner "Purée, Eric", ou encore "Et beh, Eric", mais aussi "Enfin, Eric,"
    , y’avait rien de méchant la dessous, c’était plutôt caricatural 😉

    Eric > comme tu le dis tu ne peux pas plaire à tout le monde, je ne releverais donc pas les "daubes" ou en tout cas la profusion d’info souvent traitées ailleurs (tel ou tel service hyper génial et nouveau) et qui ne faisait que noyer les vraies remarques pertinentes (celle ou justement tu apportes ton point de vue et tes conseils)

  21. J’oubliais : c’est moint point de vue d’entrepreneur et de lecteur occasionnel, cela n’engage que moi !

    Remarquez que de toute manière, si on sait utiliser un agrégateur RSS on est pas obligé de tout lire 😉

  22. Ok, j’essaie dans la mesure du possible d’éviter de traiter des sujets rebattus plusieurs fois ailleurs, sauf à y apporter un point de vue perso (ce que je ne suis pas tjs cpable de faire d’ailleurs, dans ce cas je m’abstiens), mais ce n’est pas évident car il y a une profusion de blogs maintenant qui traitent des mêmes sujets. Et comme je lis très peu les blogs francophones, il peut arriver que je parle d’un sujet déjà vu ailleurs sans que je le sache, même si j’essaie quand même de vérifier un peu.

  23. Je n’ai pas vraiment d’avis sur le pourquoi du comment les blogs influents sont tombés… Mais je ne comprend pas pourquoi on fait tout unn truc autour de tout ça, parceque tout le monde connaissait les résultats vers 17h30 grâce au bon vieux téléphone et aux contacts que chacun peut avoir un peu partout…

  24. @Pascal-f

    Facile.
    Pourtant, curieusement je suis plutôt très (voire très très) à gauche et en train de créer une entreprise en pleine conscience de ce qui est dit dans ce billet. Faudra revoir vos clichés.

    Je reviens de ce pas du carrefour des entrepreneurs, et c’est assez amusant de tomber sur ce billet juste maintenant 🙂

  25. Lanza > peut être que pour toi qui est de gauche, en tant que nouvel entrepreneur, tu verras petit à petit pourquoi tout ne peut pas être mis dans le social. Je te souhaite bonne chance

    Eric > je n’ai aucun conseil à te donner, je ne suis qu’une merde niveau blogging (?) Continues comme ça mais sert nous plus souvent des billets comme ces derniers (avenir du net, entreprenariat). Le grand Loïc était intéressant pour cette partie, regarde ce que c’est devenu 🙁

  26. Bon j’avoue tu as presque failli me décourager…
    Moi je suis en cours de création et avec un billet comme ça, on reflêchit 2 secondes … mais pas plus !

    Non, être son propre boss, prendre ses propres décisions et les assumer, choisir son lieu de travail … ca vaut le sacrifice du costume Armani et des RTT (les R… quoi ? Ah oui, ce truc que les 2/3 des cadres ne prennent jamais …).
    En tout cas, sympa ce billet.

  27. NAAAANNN ! Ne vous découragez surtout pas, je dis juste qu’il ne faut pas oublier le but ultime de se mettre à son compte : la liberté !
    Le plus difficile est de tracer une ligne entre vie pro et vie privée, surtout dans le web ou la frontière est de plus en plus floue. Mais il faut tenter l’aventure, ça vaut le coup.
    Une fois à ton compte, le truc le plus précieux : fini l’angoisse du dimanche soir ou des retours de vacances 🙂

  28. Eric,

    Il faudrait peut-être que tu définisses ce que tu entends par liberté (même si je crois comprendre ce que tu veux dire).

    La liberté, pour un entrepreneur, n’est pas de choisir de travailler ou pas… Je n’en connais aucun qui ait survécu sans bosser vraiment.

    Cette liberté est plus liée à une volonté d’avoir son destin entre ses mains, ce qui, immédiatement, rend le volume de travail secondaire.

    Il n’est pas forcément – beaucoup – plus dur d’entreprendre ici qu’ailleurs… et si ça devient trop dur, tu es LIBRE d’aller le faire ailleurs (ce qui me passe parfois par la tête, c’est vrai…). Arrêtez de dire à tout le monde, au risque de les décourager, que c’est le bagne, car c’est faux. C’est aussi con que lorsque j’entends "En France, de toute façon, il n’y a plus rien à faire" ce qui instantanément tente de masquer le manque de courage et d’intelligence de celui qui le dit.

    Un entrepreneur est simplement beaucoup plus responsable (ou moins assisté, au choix) car TOUT devient sa faute. Il gagne ainsi sa liberté.

    C’est pas forcément plus con de vouloir monter une entreprise pour s’épanouir que de décider de gravir l’Everest, en tongs, face Nord. Il y a peu de plaisir sans efforts ou envie de réussir un truc difficile, comme en sport.

    Ma liberté d’entrepreneur, c’est de décider que nous allons monter une filiale à ma société, juste parce que j’en ai eu l’idée, que je pense que ça flotte financièrement et que personne n’a réussi à me démonter que cette idée n’était pas bonne (du moins pour l’instant :-)).

  29. Julien Pellegrin> Entre tout et rien il y a une sacrée différence. L’entreprise, qu’on le veuille ou non a un rôle et des responsabilités sociales qu’elle ne peut pas esquiver (à partir du moment où elle embauche). Elle est là pour ça. Pour créer un produit et du "lien social". C’est pour ça que ça s’appelle aussi une société, d’ailleurs.

    C’est certain que ça crée des charges supplémentaires, des emmerdes et un coût astronomique.

    Ça fait partie des responsabilités du créateur, même si en général il aimerait bien l’éviter, et que ça ne fait pas partie de ses motivations.

    Mais je suis bien conscient qu’à mon premier licenciement, à mon premier relevé URSSAF je risque de ne pas dormir pendant un moment.

    Bon mais si ça continue, je vais lancer un troll, moi. :p

  30. Lanza > Le pb dans une boite c’est pas tellement les charges, ça fait partie du jeu, mais c’est la responsabilité de chaque salarié, c’est un facteur vachement variable. Tu te rends souvent compte que tu te démènes, et que eux en glande pas une (je généralise pas, et je n’ai personnellement pas trop à me plaindre sur ce point, mais je le vois dans beaucoup trop de structures 🙁 )

  31. Salut,

    Beaucoup de vérité dans ton post.

    L’idée qu’on se fait de la liberté ? Non : La liberté qu’on se fait… tout court ! 😉 La liberté ne se consomme pas passivement, c’est contre sa nature même.

    En effet entreprendre c’est toute une part de problèmes et de cons qui donnent la quasi-obligation d’être positif.

    Bonne continuation – à toi et à tous – et bon vent au blog.

    Dom

  32. Ben moi, j’ai choisis le juste milieu (tout comme j’ai voté au centre 🙂 je suis en portage salarial.
    Liberté de m’organiser, travail à domicile, mais pas autant de paperasse à gérer qu’en entrepreneur.

  33. Julien Pellegrin > Oui, mais là tu touches un problème de société assez profond : la déresponsabilisation des gens (et pas seulement des salariés).

    J’aurais beaucoup à raconter là dessus, mais ça ne tiendra jamais dans un commentaire et je n’ai pas le temps d’en faire un post, j’ai un dosseir à monter 😉

  34. Ca fait longtemps que je n’ai pa lu presse-citron car les sujets traités ne sont plus aussi interessant qu’avant. Cet article m’a fait déchanté ! Merci pour tes conseils Eric 🙂 un grand reste toujours un grand même si il a des petites faiblesses par moments :p

  35. Moi aussi j’aime bien ces articles qui parlent de ce que tu connais le mieux Eric : ton boulot ! 🙂 En général, c’est sur ce genre de billets que je m’arrête parce je suis directement concerné, comme vous tous, par ces problématiques. Tu as parfaitement raison de relativiser les avantages d’être à son compte. J’entends trop souvent mes amis me hisser au rend de héro qui maintenant a la belle vie…

    La vérité n’est pas si rose, mais je pense que chacun peut faire son expérience selon ses priorités.

    Dans mon cas, je me suis mis à mon compte fin 2005 (c’est tout récent), avec comme seule motivation de travailler moins et aussi parce que j’allais d’échec en échec en tant que jeune cadre qui n’adhérait pas aux règles du jeu des grandes entreprises internationales (j’ai 30 ans). Je me demande si au fond, je ne suis pas quelqu’un de totalement inemployable…???

    Aujourd’hui, je vis de mon activité. Je gagne pas des milles et des cents, mais vu les projets que j’ai monté pour 2008, ça risque de changer…aux dépends de ma vie privée et je commence à sérieusement regretter mes choix…

    Car quel bonheur actuellement d’arriver à vivre d’un mi-temps avec des petits avantages en plus comme une belle voiture de fonction que j’ai choisi et pas une affreuse clio ou autre mégane… C’est là dedans qu’il roule cadre salarié, pas en A3 que je sache… Mais il est vrai que j’ai commencé par m’acheter le fameux Vespa pour démarrer (c’était moins cher !)

    Et dans tout ça le plus beau, c’est que je travaille d’où je veux (en dehors de mes déplacements sur site), ce qui me permet cette année de voire ma femme qui est mutée à 1000km de chez nous, la moitié de mon temps ! (et si je déménage pas, c’est que je suis déjà au soleil, je vais quand même pas remonter !!!)

    Mais n’oublions pas que cette "liberté" a un prix et que je suis le premier à mélanger ma vie privée et le travail. J’en veux pour preuve que je pars en vacances en Italie cet été… avec mon ordinateur pour travailler. Mais finalement, est-ce que je me trompe de travailler le week-end et pendant mes vacances ? Car si je prends le problème à l’envers, je remarque que si je ne le fais pas, alors je ne prends plus ni week-end, ni vacances…

    La morale de tout ça, c’est "lancez vous !", mais prenez garde, le parcours est semé d’embûches, les nuits sont dures et seules quelques entreprises survivent. Il faut donc être conscient de ce qui vous attend, mais le jeu en vaut la chandelle, car même si le projet avorte, c’est une aventure passionnante !

  36. Moi aussi je suis en création. Le problème en France ce sont les charges sociales..
    Je crois que le portage salarial peut être la solution confort si on est pas sûr d’avoir beaucoup de revenus.
    La CCI ont l’hébergement à la pépinière d’entreprises et d’après ce que j’ai compris je crois que c’est un peu comme le portage, ils s’occupent des charges.
    RDV prochainement à la CCI avec un conseiller, j’ai hâte!

  37. C’est tellement vrai tout ça. Heureusement, j’ai vite mis mes clients au pli, le week end et le soir, faut pas m’appeller :p

  38. bonjour, merci pour ce billet, quand on se lance c’est pas mal d’avoir des retours de ceux qui sont déjà dedans pour rester vigilants.

  39. Bon, je l’ai fait…

    J’ai présenté ma lettre de congé à mon employer ce matin….

    L’avenir me dire si moi, et mon associé, avons bien fait 😀

    Merci Eric pour ce mot plein de bonnes vérités… et ce n’est pas décourageant, au contraire. Dans la vie, je pense qu’il faut, dans la mesure du possible (finances par exemple), exercer l’activité qui nous plait le plus.

    Certes on perd en liberté, peut-être même en confort, mais on y gagne en bien-être intérieur, on se sent bien, tout simplement.

    Allez… dodo

  40. Voilà un très bel article. Ca fait un moment que je n’avais pas lu quelque chose d’aussi réussi et personnel sur un blog.

    D’ailleur, ça m’a fait penser que je dis parfois à ma femme pour rire que je vais prendre mon après-midi parce que je suis libre maintenant que je suis entrepreneur. Sauf qu’évidemment je me retrouve toujours 5 minutes plus tard à travailler. Mon cas est un peu particulier puisque je suis plus un porteur de projet qu’un créateur d’entreprise, mais je me reconnais déjà un peu dans ton discours.

  41. Bonjour Eric, je dois dire que votre texte m’a bien plus. Il m’a aussi inspiré un billet que je viens d’écrire ce soir après avoir passé une journée difficile à bosser pour un projet compliqué… Je t’invite donc à venir lire ma "réplique" sur mon blogue.

    http://www.encoreungeek.com/se-l...

    Au plaisir,
    Alexis

  42. Merci de votre article. Il m’inspire pour un prochain sur mon blogue.

    ( La répétition de ce commentaire est non-voulu. Je crois que mon dernier n’a pas fonctionné. Si c’est le cas. Veuillez l’ignorer )

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