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Apple vs FBI : Le FBI en difficulté face au Congrès

Le débat entre Apple et le FBI s’est déplacé au Congrès. Une rencontre attendue durant laquelle le FBI n’a pas vraiment convaincu.

“Que se passerait-il si les ingénieurs d’Apple étaient kidnappés et forcés à écrire ce logiciel ?”

Le FBI et Apple devaient faire face au Congrès américain ce mardi, une audition attendue par de nombreux observateurs durant laquelle James Comey, le directeur du FBI a été mis en difficulté dans une affaire qui prend des allures de feuilleton avec de nombreux rebondissements.

Avant-hier, nous vous expliquions qu’un juge de New York avait donné raison à Apple dans une affaire similaire à celle qui oppose le géant américain au FBI.

Une victoire symbolique mais qui permettait à Apple et Bruce Sewell, le conseil juridique et vice-président de l’entreprise, de se rendre à cette audition plus confiant. Ce dernier a pourtant été bousculé par les républicains Jim Sensenbreener et Trey Gowdy.

Le premier reproche à Apple son inaction : “Tout ce que vous avez fait est de dire non, non, non,non”. Le second, Trey Gowdy, est agacé par la marque à la pomme qui s’oppose à tous les projets de loi du congrès avec son “armée de lobbyistes”.

“Pourquoi ne nous proposez vous pas [un texte] ? Dites nous ce que vous pourriez accepter” ajoute Trey Gowdy qui explique être ici pour essayer “de faire gagner du temps à tout le monde”.

“Je peux vous garantir que vous n’allez pas aimer le résultat.” Jim Sensenbrenner à Apple

Malgré cet échange tendu, Bruce Sewell a réussi son audition, bien aidé par Susan Landau, experte en sécurité informatique. Il a notamment expliqué qu’Apple a toujours tenté d’aider au mieux les autorités, citant l’exemple du vol de la Malaysia Airlines, disparu en mars 2014.

Il révèle que “dans l’heure qui a suivi la déclaration de sa disparition, des employés d’Apple coopéraient avec des opérateurs de téléphonie mobile dans le monde entier, avec des compagnies aériennes [et]  avec le FBI pour essayer de trouver un moyen de localiser l’avion.”

Le FBI reconnait une erreur

De l’autre côté, James Comey a eu les pires difficultés pour convaincre le Congrès. Déjà bousculé par les médias qui ont révélé le mensonge du FBI et par la victoire d’Apple dans une affaire similaire, le directeur du FBI devait cette fois-ci faire face aux questions du Congrès.

Rapidement, il a du reconnaître que le FBI avait commis une erreur dans les 24 heures qui ont suivi l’attaque de San Bernardino. En effet, les enquêteurs ont demandé une réinitialisation du mot de passe du compte iCloud ce qui a empêché au smartphone de réaliser une sauvegarde.

Une erreur lourde de conséquence puisqu’elle aurait permis au FBI d’accéder aux données du compte iCloud, Apple étant capable de fournir ces sauvegardes qui se trouvent dans ses serveurs.

James Comey a toutefois tenu à minimiser cette bourde en expliquant qu’il n’aurait de toute façon pas eu accès aux données stockées localement dans le smartphone.

“L’alternative [au chiffrement fort]  est un monde où rien n’est privé.”  Zoe Lofgren, membre du Parti démocrate et représentante de la Californie au Congrès

Mis en difficulté par Zoe Lofgren et les explications de l’experte en sécurité Susan Landau, le directeur du FBI a alors sorti un argument pour le moins surprenant : le kidnapping. James Comey a demandé au Congrès ce qu’il se passerait “si les ingénieurs d’Apple étaient kidnappés et forcés à écrire ce logiciel”.

James Comey est un “clown”

Un argument étonnant et surtout maladroit puisqu’un ingénieur ne peut pas à lui seul créer une porte dérobée. Par ailleurs, Apple a déjà réfléchi à l’hypothèse selon TechInsider. En cas d’enlèvement, un ingénieur doit contenter toutes les demandes des ravisseurs et faire tout ce qui est nécessaire pour survivre.

“Faites ce qu’ils demandent. Ne jouez pas les héros” Apple a prévenu ses ingénieurs en cas d’enlèvement

Dans une affaire qu’il considère comme la plus difficile depuis qu’il est à la tête du FBI, James Comey ne s’est pas montré à l’aise, comme dépassé par une situation qu’il ne maîtrise pas. Le patron du FBI a simplement demandé à Apple “d’enlever le vicieux chien de garde et de nous [le FBI]  laisser crocheter la serrure” car la sécurité publique n’est pas le métier d’Apple.

Une ligne de défense qui n’a pas convaincu la presse américaine comme Slate qui parle d’un directeur “perdu” et surtout Gizmodo qui compare James Comey à “un clown”. Une presse unanime et une justice américaine encore partagée, le débat risque de durer.

(Source : BBC, The Guardian, NYT & 9to5mac / Photo : Cliff)

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Par : Opera
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