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Bloguer en plusieurs langues pour élargir son audience : 10 éléments fondamentaux à prendre en compte

On le sait : les blogueurs francophones qui voudraient élargir significativement leur audience pour envisager de faire de leur activité un job à plein temps ne sont pas nés du bon côté de l’Atlantique. Ou des Pyrénées.
D’où la tentation souvent évoquée de proposer des versions dans plusieurs langues de leur blog, et bien sûr pour commencer une version anglaise, puisque c’est là que le business et le pognon des annonceurs se trouvent en masse. Pour la version tamoule vous verrez plus tard, chaque chose en son temps.
L’idée paraît alléchante mais pour avoir ce projet dans mes cartons depuis pas mal de temps (pour l’instant au point mort) je peux vous dire qu’elle n’est pas si facile que cela à mettre en place.
Cela est toutefois réalisable à condition de se poser d’abord les bonnes questions et d’avoir bien identifié tous les éléments à prendre en compte.

On le sait : les blogueurs francophones qui voudraient élargir significativement leur audience pour envisager de faire de leur activité un job à plein temps ne sont pas nés du bon côté de l’Atlantique. Ou des Pyrénées.
D’où la tentation souvent évoquée de proposer des versions dans plusieurs langues de leur blog, et bien sûr pour commencer une version anglaise, puisque c’est là que le business et le pognon des annonceurs se trouvent en masse. Pour la version tamoule vous verrez plus tard, chaque chose en son temps.
L’idée paraît alléchante mais pour avoir ce projet dans mes cartons depuis pas mal de temps (pour l’instant au point mort) je peux vous dire qu’elle n’est pas si facile que cela à mettre en place.
Cela est toutefois réalisable à condition de se poser d’abord les bonnes questions et d’avoir bien identifié tous les éléments à prendre en compte.

1 – La traduction
Qui va s’occuper de traduire votre blog ? Vous ? En avez-vous le temps et les compétences ? Attention, il n’y a rien de pire qu’un texte mal traduit. Il m’arrive parfois de tomber sur des blogs "en français" dont on devine très rapidement qu’ils sont des traductions littérales et donc maladroites de textes anglais : je zappe illico.

2 – Adaptation ou localisation ?
Traduire ne suffit pas, il faut adapter. Le travail de traduction d’un article ne représente qu’une partie de ce que vous aurez à faire pour les versions étrangères de votre blog.
Nombreux sont les cas où il ne suffit pas de prendre un dictionnaire pour traduire mot à mot. Vous devrez adapter votre façon d’écrire à la langue dans laquelle vous traduisez, ce qui signifie que vous devrez idéalement être sinon imprégné tout du moins concerné par l’environnement culturel (au sens large) du ou des pays concernés. On ne prononce certainement pas la même phrase pour exprimer une idée en anglais qu’en espagnol. Sémantique, champ lexical, tout est différent.
Et je ne parle pas des expressions toutes faites et autres dictions que nous employons fréquemment et qui sont pour certains simplement intraduisibles, ou qui n’ont pas d’équivalent dans d’autres langues.

3 – Les liens
Un billet de blog contient souvent de nombreux liens renvoyant vers des références qui viennent compléter et illustrer les propos de l’auteur. Si vous bloguez en français, il y a de fortes chances pour qu’une partie, même minoritaire, de vos liens externes pointe sur des pages elles-mêmes en français.
Voilà du travail en plus : si vous traduisez votre blog il faudra remplacer tous ces liens par des références équivalentes dans la ou les langues concernées.
Vous voyez que ça se complique.

4 – Les références
Vos meilleurs articles sont gorgés de références franco-françaises ? Mauvaise pioche. Il va là encore falloir tout reprendre pour que votre nouveau lectorat plein d’étrangers comprenne vos allusions. Remplacez Alain Delon par Clint Eastwood si vous traduisez en anglais (et par Derrick si vous traduisez en allemand). Pour Gilbert Montagné, pensez à Stevie Wonder.
C’est un exemple.
Là encore y a du taff.

5 – Le style
Vous avez un style bien à vous, reconnaissable entre mille, fait de ce goût inimitable pour les calembours à deux balles et les formules taillées dans un français impeccable ? C’est pas gagné non plus. Essayez de traduire un truc comme ça dans la langue de Michael Arrington.
Bon courage, et je sais de quoi que je cause.

6 – Les commentaires
Hé voui, un blog est fait aussi de commentaires. Qu’il faut lire et auxquels il est de bon ton de répondre, normalement. Si votre version polonaise fait un tabac au bord de la Vistule et déclenche des tsunamis de réactions, va falloir gérer. Donc répondre. Qui va s’y coller ? Prévoyez un doublement de votre temps de gestion de commentaires, donc.
Et un bon stock de Wodka à l’herbe de bison.

7 – Le design
Votre blog n’est pas fait que de billets. Il y a aussi une charte graphique et des têtes de rubriques parfois faits de textes en images mixés dans des bandeaux et autres icônes. Il va falloir tout refaire dans la langue choisie. cela ne représentera pas un travail énorme, il ne sera à faire qu’une fois, mais faites-le bien.

8 – Le nom de domaine
J’aurais dû commencer par là, et c’est par là que vous devrez commencer. Faut-il créer un sous-domaine (english.monblog.com), une extension de répertoire (monblog.com/english), ou carrément un nouveau nom de domaine indépendant logeant votre version étrangère sous sa propre URL ? Je me suis posé la question pour Presse-citron et je me suis dit que non LemonSqueezer ne serait pas très parlant du côté de San José.

9 – Traduction automatique ?
Pour traduire votre blog vous avez trois possibilités : soit vous le faites vous-même, soit vous confiez le job à un traducteur professionnel, soit vous passez par un service de traduction automatisée à la volée comme celui proposé par Google, avec souvent des résultats très approximatifs qui risquent aussi de faire zapper rapidement vos nouveaux amis étrangers.
A vous de voir, mais l’idée d’un traducteur qui aura bien saisi l’esprit de votre blog est à mon avis la meilleure. Voire d’une vraie version localisée avec un correspondant sur place.
C’est d’ailleurs la voie choisie par Techcrunch, The Inquirer ou encore Mashable, et ça fonctionne plutôt bien.

10 – Repartir à zéro
Vous avez bien peaufiné la version US de votre blog et il est prêt à être publié dans ses habits tout neufs ? Bravo ! Maintenant il va falloir repartir à zéro pour le faire connaître, et cela dans un environnement beaucoup plus vaste et concurrentiel : à vous les joies du SEO et du link baiting…

En conclusion : une version localisée de votre blog peut être une excellente chose, mais ayez à l’esprit la somme de travail supplémentaire que cela va représenter si vous voulez proposer un résultat vraiment professionnel et conforme à l’esprit du blog original.
C’est le prix à payer pour espérer obtenir des résultats significatifs.
En revanche si vous réussissez votre pari, notamment sur le marché anglo-saxon, jackpot assuré.

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Opera One - Navigateur web boosté à l’IA
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Par : Opera
36 commentaires
36 commentaires
  1. effectivement entre maitriser une langue et maitriser une culture il y a une belle difference
    quand à l’adresse du site est ce possible qu’en analysant la connection le site s’affiche dans la langue de connection ?

  2. Il faut aussi être fort dans la futur langue 🙂
    Mais c’est sur que l’on touchera plus de monde.
    Ou alors faire juste un flux rss dans une autre langue depuis notre propres flux…

  3. Evidemment la traduction c’est hyper interessant, pourquoi ne pas profiter de ce maillage planétaire qui fait ramène la vaste terre aux dimension d’un canton suisse ?
    on peut faire traduire par des pros à prix intéressants sur le net (avec prestations possibles qque soit la longueur du texte), ça fait deja une charge de travail en moins

    quant au ndd, mieux vaudrait un nom dans la langue de destination où alors un ndd utilisant des termes identiques à chaques langues

  4. Pour ma part j’ai pris le parti de faire un blog distinct pour l’international.

    http://www.web2visions.com/

    C’est pas forcément plus de boulot.

    Il faut aussi parler de l’aspect "pub en ligne". Il faut dans ce cas privilégier une régie internationale.

    Ton article est fondamental. Merci.

  5. pari pas encore gagné pour nous, jeune blog renaissant en deux versions, anglaise et française.

    J’ai personnellement choisi des rédactrices françaises bilingues dont l’une est Québequoise pour avoir un point de vue du proche d’outre atlantique mais malgré cela, il me manque encore des correspondantes aux Etats-Unis (ceci est un appel pour celles qui seront intéressées)

  6. Pierre: Il est possible d’adapter la langue automatiquement en fonction de la langue du navigateur via l’instruction php : $_SERVER[‘HTTP_ACCEPT_LANGUAGE’]

  7. Je suis plus en faveur d’une vraie version localisée. Certains billets ne sont simplement pas traduisibles directement et doivent plutôt être réécrits, pour qu’ils soient vraiment localisés (un peu comme le marketing, qui risque de sonner faux s’il est "juste" traduit).
    Pour certains autres billets, c’est plus facile, et une simple traduction fera l’affaire.

  8. Je pense que la solution est de travailler main dans la main avec un natif. Et là tu peux faire un blog qui intéressera les Américains. Parce qu’effectivement la langue n’est finalement pas l’élément unique ni même principale… Comme les journaux il faut bosser avec un "correspondant blogueur"…

  9. J’ai la même réflexion en cours, avec un point de départ un peu différent… puisque j’avais toujours publié en anglais exclusivement jusqu’à ce que je lance ce podcast.
    Donc une version anglaise me serait… presque plus naturelle que la version française.

    Mais il y a un élément que tu négliges : si le "marché" anglophone est plus large, il est aussi plus encombré. Donc il faut se trouver une place et un ton.

  10. J’ai franchi le pas en début d’année. Le blog du net http://www.blog-du-net.net/ est traduit en anglais et devient thenetips http://www.thenetips.com/

    Il s’agit d’une traduction faite par quelqu’un maitrisant bien l’anglais. J’ai fait le choix d’un nouveau nom de domaine et d’un nouveau look. Sinon, il s’agit quasiment des mêmes billets. Seuls les articles trop franco français ne sont pas traduits.

  11. Pour avoir tenté l’expérience, effectivement, il est très dur de se lancer dans un blog multilingue. D’ailleurs, il ne s’agit pas vraiment d’un blog, mais plutôt d’un site avec quelques billets de temps en temps, et c’est tout de même compliqué à gérer pour toutes les raisons citées dans cet article.

    Bon à savoir : avec WordPress, il existe des plugins qui permet de gérer plusieurs langues et qui repère automatiquement la langue du visiteur. Pour info, j’utilise Gengo et ça marche très bien !

  12. hola!
    La démarche est la même pour l’ensemble des sites produisant du contenu. Chez softonic, chaque site a son équipe dans sa langue maternelle et tout le monde est réuni à Barcelone pour faire un grand mix culturel. a marche plutôt bien.

    http://www:softonic.fr

    Question blog ma petite amie a le sien,

    http://www.lefiguredeilibri.com

    elle y parle de livres illustrés et de littérature jeunesse, bah pour avoir essayer de m’occuper de la trad de l’italien vers le français, je peux vous dire que c’est un boulot à plein temps. Avis aux amateurs, nous cherchons traducteurs.

    Salutations

    Ju

    (Forza Eric!)\

  13. En tant qu’auteur de blog "bilingue" depuis bien des années, ce serait dommage que je ne me la ramène pas.

    Tout à fait d’accord avec ce que tu dis: traduire n’est pas simple, il faut en fait adapter. Le faire soi-même, à mon avis, c’est la mer à boire — et confier ça à un traducteur professionnel… on finit par se distancer un peu de l’âme de son blog.

    A surveiller: http://www.worldwidelexicon.org/ — une solution qui permettra à la communauté gravitant autour d’un blog de proposer des traductions/adaptations des articles y figurant.

    Question, donc: les gens qui lisent des blogs sont-ils les mêmes que ceux qui sont susceptibles de faire de la traduction bénévole?

  14. Merci pour cet article exhaustif et bien pensé.

    En observant les revenus publicitaires des bloggeurs les plus lus (comme vous), je me suis souvent dit qu’une solution permettant à un blog de langue non anglaise d’exister en temps quasi-réel en plusieurs langues permettrait à son auteur de décupler son audience et… ses revenus publicitaires.
    Et me voilà parti à penser logiciels de traduction et communautés de traducteurs pour affiner le texte, le tout géré par des flux RSS.
    Belle vision.
    Sauf que sauf que ce n’est pas si simple. Vos 10 points le résument bien. Sans compter la taille modeste du marché, mettons les 500 bloggeurs européens les plus lus.

    Eric, combien seriez-vous prêt à payer pour avoir un blog existant en allemand, anglais et espagnol où TOUT serait géré (yc la traduction des commentaires et la gestion des régies pub locales) ?
    Votre réponse m’intéresse ! Ne négligez pas le jeune bloggeur de 3 mois que je suis 😉

    Pour ma part (et en m’inspirant de votre rubrique antiblog, si, si, allez voir), je blogue perso en français sur http://www.monblognote.fr et je blogue pro sur http://www.myblognote.com. Les sujets sont différents, mais je blogue en 2 langues.

    Je profite de ce post pour vous témoigner toute ma sympathie et tout mon soutien dans l’affaire Martinez (et désolé de te vouvoyer ;-))

    Emmanuel

  15. Bon article…
    C’est bien mon problème, habitant a Montreal, le français est utilisé mais l’anglais est extrêmement présent avec nos voisins americains. Le Quebec est un des rare marché encore vierge. Un example, un seul digglike existe au quebec (tres peu connu) contre combien en france ou aux US… Si quelqu’un a une bonne idée, lancez-vous!
    A noter que certains "themes" (comme le design pour n’en citer qu’un) sont assez saturé en anglais, et dans ces cas la, seul la version française sera utile.

  16. @henri : l’instruction $_SERVER[‘HTTP_ACCEPT_LANGUAGE’] se situe au niveau dynamique du langage (php) et non au niveau du html, elle est donc ignorée par google. Il faut donc prévoir un sitemap pour que google passe d’une langue à l’autre.

  17. J’ai publié sur mon blog des réflexions assez proches mais cette fois en matière d’applications en ligne (web services), domaine où la localisation est peut-être plus "simple", contrairement aux blogues où c’est le contenu qui est central. Je me suis permis de faire référence à votre très bon article.

    En matière de blogues, mon impression est que le système de correspondant (type Techcrunch) est le plus convaincant.

  18. Bonjour,
    Je suis Cristina Dumitru. Nous avons analysé votre blogue et nous serions intéressés à entrer en contact avec vous afin de vous proposer d’être un BLOGUEUR accrédité de Publicationweb.com.
    Publicationweb.com vous donnera une plus grande visibilité . À noter que c’est tout à fait une service gratuit.
    Au plaisir de vous compter parmi nous!
    Cristina.dumitru@publicationweb.com

  19. Ton article fait référence dans les bonnes questions à de poser avant d’entamer la phase technique. Les plugins wordpress posent tous problème, aussi je crois qu’une deuxième installation est nécessaire pour éviter toute sorte de complications.

  20. J’ai regardé pour faire traduire mon blog par un pro mais c’est extrêmement cher. A 0,10 cents le mot, je vais m’en tirer pour entre 10 et 100 euros par article. Absolument hors de prix. Dommage.

  21. Il existe peut-être une solution intermédiaire pour attirer du trafic qualifié dans d’autres langues que la langue native du blog, c’est de publier quelques billets de synthèse dans des langues étrangères, en travaillant bien la transposition des mots clés.
    Ces billets pour l’accroche internationale comporteront un maximum de lien internes.
    je crois que je vais essayer.

  22. Ma solution: des articles courts et surtout beaucoup d’images. 50% francais, 50% anglais mais surtout 80% d’images. C’est moins compliqué que de faire des versions et tout le tintouin. Bon weekend à vous.

    the Creamist

  23. Je commente un peu après la bataille, cet article date de 2008, je vois que le projet de version anglaise de presse citron n’a pas encore vu le jour. Tu as bien cerné les problématiques liées à la localisation d’un site web, cela implique en effet de travailler sur la sémantique, les références, le style, etc… la solution serait peut être en effet de trouver un guest blogger local ?

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