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Dans les secrets de Daredevil ou Comment prétendre être aveugle

Interview de Charlie Cox et Steven DeKnight, l’acteur et le showrunner derrière la série Netflix : Daredevil.

Mercredi après-midi. Je me trouve dans l’ambiance feutrée d’une chambre d’hôtel cinq étoiles à deux pas de la place Vendôme. Daredevil se trouve en face à moi. Du moins, Charlie Cox, son incarnation dans la toute nouvelle série Netflix.

L’acteur est tourné vers moi, il me parle, mais son regard reste fixe, ses yeux inexpressifs. Je peux sentir qu’il ne me regarde pas directement… mais regarde dans la direction de ma voix, comme pourrait le faire un aveugle. Le fait est que Charlie Cox n’est pas véritablement aveugle mais a dû apprendre à se comporter “comme si”. Et il est actuellement en train de m’expliquer ses “trucs”.

Pour apprendre à agir comme un aveugle, l’acteur a reçu énormément d’aide d’un consultant qui avait perdu la vue depuis plus de 20 ans. C’est grâce à ses conseils qu’il essaya d’être le plus cohérent possible dans son handicap. Charlie m’illustre cette idée de cohérence avec un exemple : pendant les premières semaines dans le bureau de Nelson & Murdoch, il utilisait une canne pour s’orienter. Après quelques épisodes, vous ne le voyez plus l’utiliser parce qu’un aveugle cesse de l’utiliser dès qu’il connaît suffisamment bien un espace.

En ce qui concerne sa manière de regarder dans ma direction en donnant le sentiment de ne pas me voir, il m’explique qu’un aveugle a tendance à reporter son attention dans la direction du son de la voix de son interlocuteur… et en effet, alors que Charlie Cox prononce ces mots, ses yeux sont ainsi dirigés vers la zone de ma bouche. “Vous devez vous concentrer pour garder ce focus, c’est loin d’être simple”.

Mais agir comme s’il était aveugle est loin d’être la seule chose que Charlie Cox dut apprendre pour entrer dans la peau de Matt Murdoch/Daredevil. En vérité, il apprit qu’il avait le rôle tout juste 1 mois avant le tournage. Pendant les 30 jours qui suivirent, il se mit à lire des centaines de comics, s’entraîna aux arts martiaux, à être aveugle et cultiva un accent américain. En effet, l’acteur né à Londres ne devait pas laisser transparaître ses origines anglaises alors qu’il incarnait l’archétype du résident de toujours de Hell’s Kitchen (quartier de Manhattan).

Un vrai challenge pour l’acteur, mais un choix évident pour lui : “Le scénario était si spectaculaire… différent de tout ce que Marvel avait pu faire, sophistiqué, sinistre. J’ai immédiatement eu envie de jouer ce super-héros imparfait, avec une part humaine si importante. C’est un choix intéressant pour une série de superhéros. »

Rencontre avec le show-runner

Quelques minutes plus tard, et le sympathique -presque timide- acteur anglais laisse la place à Steven DeKnight, un américain à l’abord beaucoup plus extraverti qui tient le rôle de show-runner sur la série Daredevil. Il faut comprendre par show-runner, la personne la plus importante sur la série. A la fois producteur, scénariste, réalisateur sur un épisode, il s’agit de la personne qui porte à bout de bras un projet.
Steven n’est d’ailleurs pas nouveau dans le métier puisque vous avez déjà pu le voir oeuvrer pour Smallville, Angel, Buffy… mais surtout pour la série Spartacus qu’il a créée.

Ma première question pour lui était la suivante : qu’est-ce qui change lorsque vous travaillez sur une série Netflix Originale ?
Pour lui, la relation avec Netflix ressemble énormément à celle qu’il a pu déjà avoir avec les chaînes du câble (premium cable). « Quand vous travaillez pour la télévision classique (network television), me dit-il. Vous recevez constamment des mémos en provenance de nombreuses personnes. Des messages qui viennent vous dire : tu ne feras pas ça comme cela ! »
La relation avec Netflix était différente, s’il a reçu quelques mémos de leur part, il lui était possible d’argumenter et de faire pencher la balance de son côté dans certain cas. Pour la télévision classique, un mémo est définitif et il sera difficile de faire évoluer les choses.
Marvel voulait ainsi une version sombre de Daredevil et Netflix était le bon écrin pour avoir la liberté de le faire.
Mais en choisissant Steven DeKnight en tant que show-runner, ils n’avaient pas imaginé que celui-ci allait la rendre encore plus sombre.
Les quelques discussions animées qui ont pu avoir lieu ont donc toujours porté sur « où s’arrêter dans la violence » (et notamment, pour ceux qui ont déjà vu la série et sans spoiler : la portière de voiture et la scène de la scie).
Pour ce premier exemple (qui durait 2 minutes de plus dans la version originale), la question a été : « tu es sûr que tu veux aller aussi loin ? »
La réponse de Steven était sans appel :
« Vous avez engagé le gars qui a fait Spartacus : bien sûr que je veux aller dans cette direction. »
Une liberté qui a également été donnée à Charlie Cox dans la manière d’appréhender le personnage. Il explique : « Marvel a été extrêmement généreux avec nous, m’offrant Daredevil en me disant : il est à toi maintenant, prends soin de lui ».

Marvel a donc donné beaucoup de latitude à l’équipe de Daredevil, permettant d’avoir une vision bien particulière du comics. En effet, comme se plaît à le rappeler Charlie Cox : « La série n’a pas besoin de la dimension superhéros pour survivre en tant que série. C’est un thriller/drama, avec des personnages aux personnalités complexes. J’espère que même les personnes qui n’aiment pas les comics vont lui donner une chance. »

« Le bien et le mal. La différence entre les deux est parfois très nette. Parfois, elle est floue. » Tous les épisodes de Daredevil, dans neuf jours, seulement sur Netflix.

Posted by Netflix on Wednesday, April 1, 2015

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Par : Netflix, Inc.
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