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HUB Forum : les managers doivent-il s’inspirer des scouts ? Entretien avec David Abiker

La troisième édition du Hub Forum, rendez-vous annuel qui réunit les acteurs de la communication, du marketing, du commerce et du digital, avait pour thématique « Global Brands vs Connected Consumers ». On y a aussi parlé de loyauté et de… scoutisme.

La troisième édition du Hub Forum, rendez-vous annuel qui réunit les acteurs de la communication, du marketing, du commerce et du digital, avait pour thématique « Global Brands vs Connected Consumers ».

Cet évènement orchestré par Emmanuel Vivier et Vincent Ducrey a permis d’aborder pendant 2 jours les tendances qui bouleversent les codes et obligent les marques à repenser leurs relations avec les consommateurs et leurs nouveaux collaborateurs.

Une table ronde était d’ailleurs consacrée à ces derniers. Intitulée «Manager la génération Y», elle était animée par le journaliste David Abiker (Europe 1) et a permis aux intervenants de partager leurs expériences ainsi que de dégager quelques approches pertinentes pour travailler main dans la main avec la nouvelle génération. La mode étant aux 140 caractères, je vous propose de retrouver le meilleur des gazouillis recensés, autour de chaque « speaker ». Puis nous partirons à la rencontre de David Abiker pour dégager d’autres tendances du management.

La première intervenante Françoise Gri, manager de la zone Europe du Sud du recruteur ManPower est considérée depuis 2003 comme l’une des cinquante femmes d’affaires les plus influentes au monde.

@manpower Changement fort : la notion de hiérarchie n’est plus une notion respectée par cette nouvelle génération #HubForum

— Synthesio (@Synthesio_FR) Octobre 12, 2012

#HubForum Question essentielle de la gen Y en arrivant dans l’entreprise : à quoi je vais contribuer ? @fgri

— Klara (@KlarAgora) Octobre 12, 2012

Faire comprendre l’évolution des métiers, les jeunes s’orientent par défaut. @fgri #HubForum

— Synthesio (@Synthesio_FR) Octobre 12, 2012

@fgri “il ne faut pas oublier qu’une grande partie de la génération Y est en galère avec des stages à répétition” #Hubforum

— Yann-Maël Larher(@CultureMedias) Octobre 12, 2012

“Les contrats précaires proposés aux jeunes ne leur permettent pas de se projeter” selon Françoise GRI de @manpowergroupfr #hubforum

— Guillaume COUDERT (@MarqueEmployeur) Octobre 12, 2012

Yves Grandmontagne quant à lui, a rejoint en mai 2010 le comité de direction de Microsoft France, en tant que Directeur des Ressources Humaines.

“Il est excessif de considérer la génération Y différemment : c’est l’accélération d’une continuité.” Y. Grandmontagne, Microsoft #HUBFORUM

— Baptiste Maurel (@BaptisteMaurel) Octobre 12, 2012

#Hubforum Manager la génération Y Yves Grandmontagne de Microsoft “L’élément auquel on est attentif : donner du sens dans le management”

— Nicolas Saintagne (@NicolaSaintagne) Octobre 12, 2012

#HubForum La génération Y recherche le travail en collaboration et collaboratif + flexibilité, travail à distance… YG de @microsoft

— Klara (@KlarAgora) Octobre 12, 2012

#Hubforum Manager la génération Y – Yves Grandmontagne de Microsoft “Des jeunes plus individualistes ET collaboratifs” #FrenchParadox ?

— Nicolas Saintagne (@NicolaSaintagne) Octobre 12, 2012

Y. Grandmontagne Il faut une rencontre des générations dans l’entreprise plutôt qu’adapter une génération par rapport à l’autre #Hubforum

— Yann-Maël Larher(@CultureMedias) Octobre 12, 2012

Vedette de cette table ronde, à en croire la twitosphère, Alexandre Malsch, 27 ans, est co-fondateur et directeur général du groupe média meltyNetwork.

L’influence et le succès plus respectés que l’autorité par la génération Y #hubforum

— Sylvain Page (@pagesyl) Octobre 12, 2012

#Hubforum Manager la génération Y @netmad de Melty “Ce qui marche pour notre équipe c’est la construction d’un projet, d’une équipe”

— Nicolas Saintagne (@NicolaSaintagne) Octobre 12, 2012

@netmad “Je me considère comme un coach, pas comme un boss. On se voit vraiment comme une équipe : la Melty Family.” #HubForum

— Synthesio (@Synthesio_FR) Octobre 12, 2012

“On recrute des gens intéressés et passionnés” #hubforum

— Hubert Munyazikwiye (@hubertmunya) Octobre 12, 2012

#HubForum Manager la génération Y – @netmad “On a lancé le TGIM pour lancer la semaine autour d’un super petit déjeuner”

— Nicolas Saintagne (@NicolaSaintagne) Octobre 12, 2012

Chez Melty, il recrute a “moins 25%” que le marche. Pour etre convaincu de participer au projet. Ils augmentent en moyenne de 9%. #HubForum

— Franck Perrier (@franckperrier) Octobre 12, 2012

Suite à cet échange, je suis donc parti à la rencontre de David Abiker, son modérateur, afin de lui poser quelques questions complémentaires.

LA LOYAUTÉ, VALEUR CENTRALE POUR UNE ENTREPRISE

L’un des défis de nos entreprises est de retenir les jeunes talents. Choix des locaux tendances et bien situés, culture de la participation, rémunération variable, toutes ses techniques ont pour ambition de répondre aux attentes de la nouvelle génération plus individualiste et opportuniste. Le challenge consiste à transformer ces opportunités en fidélité.

Dans une interview accordée à David Abiker pour le programme «On revient vers vous» (Cadre Emploi / Lefigaro.fr), Jacques Attali déclarait que « la valeur centrale que les entreprises attendront de leurs collaborateurs dans un avenir proche, c’est la loyauté». Effectivement, car au-delà de leur vendre du rêve pour les conserver dans leurs rangs, elles devront avant tout entretenir ce lien de loyauté, centrale dans l’entreprise.

On souhaite pouvoir compter sur la loyauté des ressources humaines, mais celles-ci attentent en retour une loyauté de l’entreprise, surtout en temps de crise. « Cette question de loyauté va dans les deux sens et mène à une question, comment scelle-t-on un pacte ?» ajoute David Abiker. C’est une valeur importante que ce soit du salarié envers son employeur, de l’employeur envers le salarié, mais aussi de ses deux partis envers le consommateur. « Qui sait, peut-être que demain nous aurons affaire à une loyauté du consommateur envers la marque ? » enchéri le journaliste d’Europe 1. Aujourd’hui le consommateur est roi, peu jouer les tyrans, mais demain peut-être que les marques communiqueront de manière à imposer à leurs clients une certaine fidélité vis-à-vis d’elle et de ses produits / services. Le rapport de force pourrait donc s’inverser.

Quoi qu’il en soit, un salarié trouvant un meilleur emploi, avec pourquoi pas une rémunération supérieure, n’aura que faire de la loyauté et n’hésitera pas un instant à partir. La loyauté se travaille donc au quotidien. A l’imagine d’un couple, cela s’entretient par des petites attentions, des bilans réguliers. On s’aperçoit avec le temps que l’on aimerait bien que l’autre change, ce qui demande naturellement de faire des concessions, des efforts. On revisite ici les frontières de la loyauté.

Au-delà des relations, les technologies permettent aussi d’améliorer la qualité de travail, propice à la fidélisation. La gamification du processus de recrutement de jeunes talents, souvent valorisée que ce soit chez la BNP Paribas (Ace Manager), l’Oréal  (Reveal) ou la SNCF (Défi Ingénieur), est un prétexte pour travailler son image corporate. Cette approche ludique n’est pas forcément une solution utile dans ce genre de situation, exceptée peut-être pour des activités de niche où les profils sont rares. Son application sera plutôt bénéfique dans l’entreprise elle-même, auprès des gens qui souffrent derrière leur écran, pour augmenter la productivité et diminuer le stress en transformant l’interface de travail en un vrai espace convivial. « Prenez par exemple les comptables dont les logiciels n’ont rien d’amusant. Au-delà de l’aspect ludique qu’elle procure, la gamification permet d’effectuer un travail de simplification ».

Finalement, ce qui se dégage du Hub Forum c’est qu’un patron doit être un individu qui se mêle passionnément du travail de ses collaborateurs et facilite celui-ci à l’aide de quelques outils, principalement technologiques.

Pour conclure, David Abiker nous renvoie vers le scoutisme. Un mouvement que l’on a beaucoup ringardisé, mais qui finalement forme de jeunes gens à devenir manager assez tôt. Le journaliste d’Europe 1 insiste donc sur le fait qu’il y a toujours eu des scouts et que leur modèle managérial fonctionne parfaitement. Il serait intéressant de suivre leurs meneurs pour appréhender leur méthode d’encadrement des plus jeunes. Inviter un chef scout à un évènement de cet importance aurait donc le double mérite d’être insolite et d’apporter une autre vision du management. A bon entendeur…

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9 commentaires
9 commentaires
  1. J’ai eu la chance d’avoir assisté au HubForum. Ce fut très intéressant, et je n’ai pas eu l’occasion d’assister à la table ronde du management de la génération Y. Merci pour le retour 😉

  2. Merci pour cette synthèse très intéressante !
    Je reviens sur la mention du scoutisme par David Abiker. Je suis dans le scoutisme depuis 10 ans et je partage l’avis selon lequel il y a des principes intéressants à tirer de cette pédagogie. C’est un sujet rarement abordé me semble t-il dans le monde de l’entreprise. Pourtant, ceux qui sont passés par là savent combien la pédagogie mise en place prépare au monde du travail, et tout particulièrement à celui de l’entreprise.

    Très tôt les jeunes sont amenés à assumer des responsabilités réelles. Notamment celle de gérer une équipe de 7 à 8 jeunes. Tout comme un manager aujourd’hui, ils assument le rôle d’encadrer leur équipe au quotidien dans les activités, les faire progresser sur le moyen terme, reprendre et cadrer lorsque nécessaire, veiller à la cohésion de leur équipe en vue d’atteindre un objectif commun défini à l’avance. Cela n’est rendu possible qu’a travers une pédagogie à la fois très codifié et en même suffisamment souple pour s’adapter aux individus et à des contextes différents.
    Enfin, un système de valeurs fortes dans le scoutisme constitue un socle de référence pour tous, qui donne une vision claire et contribue à souder les individus entre eux.

  3. Je trouve que les remarques des différents intervenants de ce forum soulève la question cachée du sens et de la place de l’individu dans l’entreprise aujourd’hui.
    Pourquoi suis je là ? en quoi puis je contribuer au projet d’entreprise ? quelle est la valeur de ce que j’apporte à l’entreprise? reconnait on le travail que je fais ?…etc

    Dans un environnement où les salariés ont l’impression de plus en plus que le sens de leur travail présente des enjeux uniquement financier, la génération Y dont je fais partie, à du mal à trouver sa place.

    Je ne suis donc pas étonné que l’implication et la dynamique collective soit beaucoup plus forte dans des petites entreprises ou dans des starts-ups ou typiquement les relations sont plus faciles (en raison des dimensions). Bien souvent les dirigeants ont également davantage conscience de par leur proximité avec la base même de leurs employés, de l’importance du capital humain. Des actions type, petit déjeuner, ou autres, qui visent à mettre en avant les relations entre les collaborateurs témoignent à la fois de cette volonté mais aussi de leur succès (en tout cas c’est la vision que j’ai de ma fenêtre du retour d’expérience de quelques starts ups).

  4. Bonjour Vincent,

    Merci d’avoir repris les tweets de Synthesio et de Nicolas Saintagne (notre Directeur Commercial) dans votre article pour illustrer votre retour sur la table ronde “Manager la génération Y”.

    Nous vous invitons également à découvrir l’analyse du Hub Forum sur les réseaux sociaux réalisée par Synthesio sur notre blog : http://bit.ly/ROKilA

    Bonne journée !

    Caroline, CM chez Synthesio

  5. C’est bien connu: “le scoutisme, 1ere école de management.” Me sentant concerné par ces
    domaines (recrutement – NTIC – scoutisme), il est vrai que la pédagogie scoute a pour but d’éduquer des citoyens loyaux (et artisans de la paix).

    Mais il est clair que la façon de manager est plutôt formatrice. Les jeunes « chefs » le deviennent à 18 ans et apprennent à jongler entre organisation de réunions suivie d’animation et gestion, préparation de dossier de camp et très souvent études.
    Chez les scouts, il existe quelque chose que je n’ai jamais vu ailleurs, c’est son ambiance. Si le scoutisme était une boîte, elle possèderait la meilleure culture d’entreprise.
    L’engagement. Dans le contexte actuel, avec notre génération d’enfants de la zapette, il est pour nous difficile de comprendre le sens de l’engagement. Chez les scouts et guides de France, la notion d’engagement ou promesse n’est pas étrangère aux jeunes.

    En clair, si un scout postule un jour chez vous pour un poste, sachez qu’il sera sûrement :
    – empathique
    – curieux
    – loyal

    (Ce commentaire est bien entendu 100% objectif.)

  6. J’oublie de vous informer de l’essentiel:

    Le scoutisme a une formule de recrutement plûtot sympathique et qui porte ses fruits.
    Un jeune est engagé pour son profil et ses qualités. C’est une fois dans le mouvement qu’il reçoit la formation.

  7. Pour bien manager la Génération Y il faut avant tout oublier l’autorité brut et prouver son savoir faire, sa légitimité. Ensuite préférez la carotte au bâton …

  8. Oui, il faut quand même une certaine autorité. Non pas que je suis fixé sur les scouts mais ce sont aujourd’hui mes seuls expériences en tant que “manager” mais un chef scout est censé trouver le juste milieu entre père, frère et copain”. Je me demande ce que ça donnerait dans une entreprise mais si vous voyez le résultat avec les jeunes lors de projets…

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