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Jeunes femmes de la génération Y, concilier carrière et vie de famille n’est plus une utopie !

Présente au jury de la Lady Pitch Night (événement de Girls in Tech), Mollie Spilman, Chief Revenue Officer chez Criteo nous livre une tribune sur la place des jeunes femmes de la génération Y.


Tribune rédigée par Mollie Spilman, Chief Revenue Officer chez Criteo.
Cet article s’inscrit dans notre rubrique “Paroles de Pros” dans laquelle des acteurs réputés du numérique prennent la parole sur des sujets liés à l’impact d’internet et des nouvelles technologies sur nos modes de vie.
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Les femmes sont encore trop peu nombreuses, de nos jours, à occuper des postes à très hautes responsabilités en entreprise, que ce soit à la direction technique ou au sommet de l’organigramme, et je le déplore. S’il existe des exemples connus au sein de très grandes entreprises — Mary Barra, Ginni Rometty et Sheryl Sandberg, en autres —, une grande majorité de la population féminine estime encore ne pas avoir ce type d’opportunité ou le soutien nécessaire pour mener de front carrière professionnelle et vie de famille épanouissante.

Ainsi, une proportion déconcertante (63 %) de femmes de la génération Y est convaincue que la maternité constitue un frein pour sa carrière, tandis que 56% des mères de famille salariées jugent très ou assez difficile d’équilibrer vie professionnelle et vie familiale. Il apparaît ainsi que réussir sa vie sur tous les plans – salariée, épouse et mère – représente un réel défi pour les femmes, mais aussi pour les hommes. Ce constat est toutefois aggravé par le fait que les femmes de la génération Y – qui seront les leaders féminins de demain – sont confrontées aux mêmes problèmes que ma génération aux débuts de sa vie professionnelle puisqu’elles sont 63% à estimer que la maternité compliquera leur carrière.

Les jeunes femmes d’aujourd’hui commencent à accéder à des postes de leadership et à prendre des décisions importantes pour la poursuite de leur carrière. Dans le même temps, elles sont nombreuses à fonder une famille ou à y songer. Or si elles sont persuadées de ne pouvoir concilier ces deux pans de vie, le marché connaîtra, à terme, une pénurie de dirigeantes. Aujourd’hui en augmentation aux Etats-Unis, ce groupe démographique représente seulement 14,6% de la population salariée. Un chiffre qui, sous la barrière fatidique des 15%, ne peut souffrir d’aucune baisse.

La question du choix éventuel entre vie de famille et carrière est devenue plus évidente avec l’arrivée de femmes à des postes de pouvoir. Pour moi, la réponse est claire : elles n’ont pas à choisir. Sans prétendre avoir de formule magique sur l’équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle, je me base sur mes 16 années d’expérience avec mon mari, mes deux fils et une carrière qui m’a conduite jusqu’à des postes de direction chez Ad.com, Yahoo!, Millennial Media et aujourd’hui Criteo.

Créer des attentes réalistes et en faire part autour de soi

Personne n’est parfait ! Il est impossible de dire oui à tout, tant au niveau personnel que professionnel. Pour réussir sur ces deux plans, il faut se fixer des objectifs sur le long terme et pas sur le court terme, où l’on s’épuisera sur du dérisoire. J’ai compris qu’un effort sur la durée est plus réaliste et tout aussi gratifiant ; 24 heures ne suffisent pas dans une journée pour mener à bien toutes les actions que nous avons en tête. A défaut de se fixer des objectifs réalistes, la culpabilité et la baisse de motivation seront inévitablement au rendez-vous.

Pour définir une stratégie sur le long terme et la mettre en œuvre (avec une planification quotidienne ou hebdomadaire), il faut impérativement établir des priorités. La communication et la transparence sont également de mise pour la bonne exécution de ce plan d’attaque, afin d’avoir l’aval de vos proches, vos collègues et votre manager. Avec ainsi l’assurance de disposer d’un réseau qui vous aidera à atteindre vos buts.

Du bon choix d’une entreprise en fonction de sa culture

La culture d’entreprise est un élément prépondérant lorsqu’il s’agit de trouver le juste équilibre entre travail et vie privée. J’attache énormément d’importance à ce volet quand je suis en phase de recherche de poste. L’appui offert aux collaborateurs à tous les niveaux – pas uniquement dans le strict cadre professionnel – fait partie de l’ADN d’une entreprise, et ce jusqu’à ses plus hautes strates dirigeantes. Si mon équipe et moi-même atteignons nos objectifs, se voir offrir la possibilité de donner la priorité à notre famille en cas de besoin a pour effet de doper notre productivité et de renforcer l’implication dans le travail et l’attachement à l’entreprise.

Chacun peut aussi, à son niveau, créer cette culture du soutien. Dans la mesure où la famille est une priorité pour moi, je veille à instaurer un climat d’échange au sein de mon équipe en permettant à chacun de parler de sa vie personnelle. Ce qui passe par des temps de partage des difficultés et des succès rencontrés, par exemple, au niveau de l’éducation des enfants ou lors d’une préparation à un marathon. De même, je parle à mes proches de nos exploits au travail et des écueils rencontrés afin de les impliquer et de leur montrer une autre facette de mon activité, qui rompt avec mon image de voyageuse d’affaires.

Des femmes leaders au sein d’une industrie à dominante masculine

Trouver des mentors féminins qui ont vécu les mêmes difficultés m’a considérablement aidé à aller de l’avant et à me frayer un chemin au sein d’une industrie high-tech majoritairement masculine. Si vous peinez à vous entourer de mentors femmes dans votre entreprise, cherchez du côté des associations professionnelles. Comme de nombreuses autres personnes, le mentorat féminin est un sujet que j’aime promouvoir afin d’inspirer autrui. Au sein de l’industrie de la publicité en ligne, j’ai par exemple trouvé des mentors et de l’inspiration auprès de l’IAB (Interactive Advertising Bureau), de la Mobile Marketing Association, de l’organisation Advertising Women of New York ou encore de l’IPSOS Girls’ Lounge.

En résumé, trouver le juste équilibre entre vie privée et vie professionnelle est une bataille quotidienne. Avoir du temps, pouvoir compter sur de l’expérience et, plus important encore, du soutien, est inestimable. Parvenir à cet équilibre est également difficile pour les hommes qui occupent des postes à très hautes responsabilités. Néanmoins, chacun peut réussir en parvenant à définir des priorités, en communiquant et en faisant preuve de transparence.

J’espère que la génération Y – surtout ses représentantes féminines – saura trouver l’inspiration, aura confiance en ses propres capacités (tant dans la sphère professionnelle que personnelle) et n’hésitera pas à conquérir des postes de direction, car je ne dois pas être l’une des rares exceptions qui confirme la règle.

Ensemble, nous pouvons changer la donne.

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5 commentaires
5 commentaires
  1. Pourrait on se contenter des news sur l’informatique & internet au lieu de faire de la propagande féministe ?
    Virginia Rometty n’a pas d’enfant et son mari est le soutien (autrement dit, endosse le rôle traditionnellement féminin) dans le couple. D’ailleurs le sujet ne la met pas particulièrement à l’aise car elle sait très bien ce qu’elle a du sacrifier pour en arriver la ou elle est aujourd’hui.

    Sheryl Sandberg est très différente. Elle est beaucoup plus féministe que Rometty et dans le mauvais sens du terme. D’ailleurs elle est tellement illégitime pour parler de la condition féminine que sa dernière campagne féministe a été ridiculisée par les femmes de classes moyennes aux états unis, montrant du doigt le fait que le niveau de vie de Sheryl n’a rien en commun avec leur quotidien. Eux n’ont pas l’argent pour “sous traiter leur rôle de mère” à une baby sitter par exemple…

    “la maternité est un frein à la carrière” oui… OU… la carrière est un frein à la maternité aussi… Mais bon en ce moment la tendance favorise la première formule n’est ce pas.

    Obtenir un poste plus élevé pour mieux gagner sa vie n’est plus vraiment une question de fierté et de “je peux le faire aussi” mais plutôt une obligation pour un couple de classe moyenne qui n’a d’autres choix que d’avoir 2 revenus pour survivre. Leur pouvoir d’achat ne cesse de diminuer. Qu’on arrête de présenter cette situation comme une avancée sociale.
    Avoir un travail qu’on aime, être libre financièrement, ne pas avoir à faire d’heures sup, ou subir la pression d’un patron ou d’un manager qui vous les brises, est aujourd’hui est un luxe. Encore pire si on veut être femme au foyer et rester avec ses enfants (car le conjoint à intérêt à envoyer du lourd niveau rémunération pour compenser).
    Avec 2 carriéristes hard core dans un couple, c’est même pas la peine de songer à avoir des gosses, ils seront élevés par la nounou…

    Il y a déjà assez de médias traditionnels et digitales autour de nous qui balancent ce genre de propagande foireuse un peu partout. Presse Citron est un de mes sites préférés, j’y suis presque tous les jours. Laissons le féminisme à ceux qui ont des intérêts réels à se salir les mains de la sorte.
    “Gentlemen, stick to your guns”

    EDIT: je vois que l’auteur de cette article est un invité… ceci explique cela…

    1. Bonjour Christophe !

      Merci pour votre commentaire complet et pour votre fidélité à Presse-Citron !
      Je comprends votre point de vue, même si je ne peux pas être d’accord. Je ne pense pas que Presse-Citron doive “se contenter des news sur l’informatique & internet” et c’est important de mettre en lumière des points de vue différents.
      Pour moi, cet article n’est d’ailleurs pas de la propagande de bas étages. Il permet de réfléchir au sujet… et de faire naître des discussions ! Exactement ce que nous faisons actuellement grâce à votre commentaire 😉

    2. “Propagande féministe” c’est un peu fort non ? Après nous pouvons comprendre votre point de vue mais le sujet n’est pas si éloigné que cela de notre ligne éditoriale.

  2. Si les semaines de travail étaient de 25h, le problème serait vite réglé.
    C’est juste une question mathématique = le temps de tout faire.

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