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Le carnet d’adresse de l’iPhone, objet de toutes les convoitises

Après Path, c’est Twitter qui révèle que son application iPhone aspire votre carnet d’adresses pour le stocker sur ses serveurs. Le congrès américain s’en mêle.

Vous avez un iPhone dont le carnet d’adresses est gavé de contacts ? Il se pourrait qu’il intéresse beaucoup quelques éditeurs d’applications. Oui, ces jolies applications sur lesquels vos petits doigts musclés courent tous les jours et qui font votre bonheur de social media addict.

L’affaire a commencé avec le mini-scandale Path. Path le chien ? Non, pas du tout. Path est un réseau social mobile “fermé” dont la particularité de départ était d’être un énième anti-Facebook (ou au moins contre-Facebook). Il y a plusieurs façons d’être un anti-Facebook. Il y a la façon Diaspora, qui mise sur l’ouverture du code et la promesse de confidentialité absolue des données, et il y a la façon Path, qui consiste à limiter le nombre d’amis possibles afin que les relations soient circonscrites à un cercle rapproché, familial ou amical. Une sorte de retour au journal intime. Le genre d’application qui par essence suscite donc une certaine confiance. D’ailleurs l’arrivée de celle-ci dans le petit monde des réseaux sociaux mobiles avait été unanimement saluée, et déclenché une vague d’inscription chez les early-adopters un peu lassés du bruit sur Facebook ou Twitter.

Une confiance malheureusement mise à mal récemment :  le 8 février dernier, un développeur un peu curieux qui fouillait dans le code de l’API Path a découvert que l’application envoyait l’intégralité du carnet d’adresses de son iPhone sur les serveurs de Path, incluant noms, adresses emails et numéros de téléphone, sans demander la permission à son propriétaire. Émoi et scandale dans la geekosphère, donc, gros bad buzz sur les grands sites et blogs US, et billet d’excuses contrit et navré sur le blog de Path. Incident à peu près clos.

Twitter aussi se sert dans votre poche

Incident clos ? Pas vraiment. Ceux qui pensaient que cette péripétie était une maladresse isolée en seront pour leurs frais. Depuis cette affaire on découvre que cette pratique de siphonnage des données privées contenues dans les smartphones ne serait pas aussi rare qu’il y parait. Dernière révélation, ou plutôt dernier coming out, puisque cette fois c’est Twitter qui prend les devants en informant ses utilisateurs avant qu’ils ne s’en aperçoivent : Twitter aspire aussi votre carnet d’adresses pour le stocker sur ses serveurs, mais seulement lorsque vous activez la fonctionnalité de recherche d’amis.

Du coup ces petites fuites entre amis ont coup sur coup deux conséquences (outre de beaucoup faire couler d’encre ces derniers jours) : le congrès américain s’est emparé de la question en sommant Apple de s’expliquer sur la confidentialité de l’application Contacts sur iOS, et Apple a répliqué en promettant une future mise à jour qui imposera une demande d’autorisation explicite de la part des applications qui souhaitent scruter et télécharger votre carnet d’adresses.

Un épisode qui montre que vos données personnelles valent de l’or pour certains services, même si dans ces deux cas il apparait que c’est davantage pour des raisons pratiques que mercantiles. Quoi qu’il en soit, puisqu’il s’agit de services gratuits, ceux-ci doivent bien trouver un moyen de se rémunérer, et l’exploitation des données des utilisateurs en est un. Rappelez-vous toujours : quand vous ne payez pas pour un produit, c’est que vous êtes le produit.

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Twitter
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Par : Twitter, Inc.
4.1 / 5
22,5 M avis
10 commentaires
10 commentaires
  1. Ça craint que nos informations personnelles soient envoyés à notre insu par le biais de l’iphone…
    C’est pas interdis ça normalement ,

  2. Comme sur la toile, nul part nous ne sommes anonymes.
    Il faudra bien un jour ou l’autre au lieu de nous pondre des lois ADOPI, nous protéger et faire respecter nos droits d’utilisateurs.
    J’adore mon Iphone mais savoir qu’il m’espionne me répugne.

  3. Effectivement rien n’est gratuit et je suis toujours surpris de la naïveté des utilisateurs défendant ou prétendant la gratuité de Facebook, Google, Viadeo ou tout autre application.
    Non seulement ces services sont très coûteux (demander aux commerçants comment ils répercutent le prix des exorbitantes consultants en SEO et des adwords) mais en plus ils sont opaques sur l’utilisation de leur fond de commerce (à savoir nos fichiers, nos données, etc…) sans bien entendu offrir un service de qualité (évidemment, puisque c’est gratuit, vous n’avez le droit de rien dire…voir les mails perdus de Gmail ou de MSN…).
    Bref, le modèle publicitaire semble à bout de souffle et maintenant que les fuites sont de plus en plus fréquentes, les utilisateurs et les états se lassent…
    Il n’est alors pas étonnant de voir apparaître de plus en plus de services payants, transparents et au juste prix aux US, en Europe et ailleurs !
    Le web a besoin d’un bon coup de balai et que l’on revienne à un développement plus intelligent pour le bien de tous…

    Mathieu Destrian
    Intellinium

  4. Ces pratiques automatisées ou camouflées devraient être purement et simplement interdites par les conditions générales sur l’AppStore par Apple surtout …

  5. Comme c’est bizarre… Apple réagit toujours “après”, une fois que les choses est bien médiatisée, et jamais avant.
    Pourtant ils ont les moyens de contrôler chaque application, et je connais plein de développeurs qui se sont fait refusés leur application limite pour 3 pixels de décalage d’une boite de saisie.
    Et ils ne seraient pas capables de voir qu’une appli accède au carnet d’adresses alors qu’elle en a pas besoin ? On y croit !

    Adeline
    Blog DRP Security

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