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Le guide de l’influence, la boîte à outils de Communicator

Je ne sais pas si j’aurais parlé de ce bouquin si je n’avais pas rencontré son auteur dans les travées de la dernière édition du Web…

Je ne sais pas si j’aurais parlé de ce bouquin si je n’avais pas rencontré son auteur dans les travées de la dernière édition du Web en décembre 2009.

Car les ouvrages qui régulièrement re-théorisent les lois du marketing et de la communication avec l’enthousiasme un peu crétin de celui qui vient de découvrir une nouvelle exoplanète ont généralement tendance à m’ennuyer à partir de la troisième page (après la préface et les remerciements, en gros). Normal : je ne suis pas Mercator et encore moins Marketor, et même si en temps que blogueur (Blogor ?) je suis dans la boucle, je ne crois pas être dans la cible.

Mais Vincent Ducrey, l’auteur – dont je n’avais jamais entendu parler avant – a mis une telle conviction dans la promotion de sa théorie du Hub Management que je n’ai pu que m’asseoir et l’écouter. Une écoute polie qui s’est muée au fil de son pitch en véritable curiosité pour sa présentation speedée, illustrée de nombreux schémas aussi brillants que l’écran de son Mac. Ça tombe bien : Le guide de l’influence (c’est le titre du livre) est destiné à des gens beaucoup plus intelligents que moi, et par conséquent la présentation à base de croquis et d’animations était parfaitement adaptée à un béotien de mon espèce. Et vous savez quoi ? Sur le coup j’étais sur le cul.

Hub Management, Guide de l’influence ? Encore des concepts fumeux nés du cerveau d’un communicant en mal de publicité ? Un peu, forcément, mais pas que. Le guide de l’influence tente de proposer une réponse avec des méthodes concrètes à appliquer aux questions que se posent tous les décideurs, responsables de communication et de marketing sur les canaux d’information, les relais d’influence et ce qui constitue l’écosystème de l’information. Le hub étant le moyeu central autour duquel “gravitent l’ensemble des relais de transmission de l’information tous supports confondus : presse, radio, télévision, Web, mobile, terrain, relais d’opinion”.

Bon.

Vous voulez savoir ce que j’en pense vraiment ? En fait, comme la plupart de mes collègues, je n’ai pas lu le bouquin. Comment ça, je parle d’un livre que je n’ai pas lu ? Minute papillon : je ne l’ai pas lu car ce n’est pas un bouquin qu’on lit, c’est un guide, une boîte à outils très ciblée. Vous lisez le mode d’emploi de votre perceuse vous ? Non, vous le parcourez une première fois quand vous ouvrez la boîte, puis vous vous en servez de temps en temps pour savoir quelle mèche utiliser dans du gros de mur. Pareil ici : j’ai tout bien regardé, essayé de comprendre, annoté pour finalement m’apercevoir assez rapidement qu’on ne peut ni résumer ni synthétiser ce genre d’ouvrage, même après une lecture linéaire et séquentielle qui de toute façon n’aurait pas de sens. D’ailleurs le livre est segmenté en cinq grands thèmes présentés sous formes d’onglets. Oui, comme les tiroirs de la fameuse boîte à outils, alors hein, camembert.

Ah si, quand même, un point qui m’a vraiment énervé, et qui n’est pas anodin puisqu’il est récurrent et constitue l’une des charnières du livre : dans la zone du Hub concernant les blogs, intitulée “Blogs – Journaux web”, pas un seul blog n’est mentionné, et seuls figurent les sites web de la presse traditionnelle (L’Express, Le Monde etc… ) et des pure players comme Le Post, 20Minutes ou Rue89… Si c’est cela la vision des blogs comme partie intégrante de ma médiasphère, on peut s’interroger sur la crédibilité du reste, et de cette vision encore très institutionnelle des relais de communication. Sinon si vous voulez vous payer un bon moment de franche rigolade (et là l’auteur n’y est pour rien), allez donc directement en page 240 où Pascal Nègre, très connu pour son expertise des nouveaux médias et son affection profonde et sincère pour internet, donne sa définition du hub, avec cette déclaration déjà culte : “Le D2C (Direct To Consumer) représente clairement une nouvelle ère de la communication que les marques devront apprendre à maîtriser”. J’ai toussé.

Donc voilà, maintenant vous faites comme vous voulez : achetez-le, faites-le vous prêter ou volez-le mais seulement si vous bossez dans la com. J’en ai parlé, peut-être parce-que j’ai été moi-même sous influence. Si c’est le cas, Vincent Ducrey aura réussi une partie de son pari.

Le guide de l’influence – Edition Eyrolles – 320 pages – 35 euros.

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24 commentaires
24 commentaires
  1. Je ne l’ai pas encore lu ni même acheté, mais ça a l’air intéressant. En matière de Web et de médias nul ne peut avoir la science infuse. Mais il faut reconnaitre que les livre écrits sur le Web ont toujours été jusqu’à présent 100% internet-focused. Un peu de remise en contexte ne fait certainement pas de mal. Une initiative à saluer, donc.

  2. Est-ce que quelqu’un, à un moment, s’est demandé si ce livre était bien, sur le fond ? Je ne vois que des exégèses agressives de la communication de l’auteur, mais tous les commentaires des personnes qui ont lu le livre semblent très positives ! Est-ce que la réussite susciterait des jalousies ?

  3. Est-ce que quelqu’un a parlé en positif du fond de l’auteur, sans que ce ne soit dans des propos rapportés par l’auteur ?

    Non.

    Pourquoi l’auteur est-il présenté dans “le buzz media” comme le conseiller web du gouvernement, alors qu’il n’est que conseiller technique au cab de Luc Chatel ? Pourquoi ne précise-t-il pas ? Pourquoi les propos repris sur le site guide-influence sont-ils tronqués ou modifiés ?

    Pourquoi, Eric, en parler ? Parce que tu crois que le bonhomme est “influent”, ou parce qu’il t’a pressé de mails, coups de fils, sollicitations doucereuses ?

    C’est une blague, ce bouquin, creux comme les réalisations de son auteur.

    1. @Loulou62 : je me fous de toutes ces considérations et procès d’intention au sujet de Vincent Ducrey et de sa couleur politique (même si je suis conscient que pour lui, être marqué à droite constitue certainement un handicap dans les web français), j’en ai juste parlé parce-que le gars m’avait fait une présentation brillante et très intéressante de son concept et de son projet de bouquin. Maintenant si tu penses que j’écris sous la pression tu te trompes, c’est exactement l’inverse : plus on insiste et plus on me sollicite et moins on a de chance que je publie quoique ce soit 🙂

  4. Joli coup de marketing de la part des créateurs de Twitter et de Wikipédia. Les français ne manqueront pas d’apprécier que l’on s’intéresse à eux. Bien joué Jim et Jack. Ces amerloques sont trop forts en marketing-promotion-communication!

  5. Au fait, en parlant d’influence, je suis amusé de voir tous ces twitteurs plus que journalistes, prêt à tout pour avoir des followers. quand on pense que Vincent Glad ou mieux encore Alice Antheaume ont plus “d’influence” (followers) que Jim Jarvis – cela porte à réflexion. Cette médiocrité devient agressive.

  6. Moi qu’il soit de droite ou de travers, ca n’a aucune importance.
    C’est juste que l’article de BienBienBien m’a fait rire, parce qu’il regroupe toutes les personnes qui ont parle du bouquin ou du bonhomme, sans preter une quelconque attention au fond.
    On parle d’un mec qui a la tchatche et qui a reussi un tres bon coup marketing, non pas pour le concept qu’il a sorti, mais pour sa reussite niveau communication.
    BBB se moquent des personnes qui parlent du bouquin, justement peu pour le concept, plus pour la com du mec.
    C’est juste un constat, et moi ca me fait marrer.

  7. @Djoh : moi j’ai étudié le bouquin (je ne l’ai pas “lu” comme on lit un roman pour les raisons que j’explique dans mon article) et donc je sais de quoi je parle, et le concept est intéressant. J’ai passé une heure avec Ducrey alors qu’il était en train de finir d’écrire son livre et la présentation se son concept de hub était vraiment captivante. Voilà c’est tout.

  8. @loulou62 moi je suis de gauche (encarté et même élu local) mais le bouquin m’intérésse.

    Je pense par contre pas que ce soit un incovénient dans la sphére web Eric. Nombre d’acteurs du web, surtout en agence étant de droite (mais c’est vrai que la blogo penche plus à gauche)

  9. Moi j’ai lu l’article de BienBienBien… : je trouve naze de dézinguer un bouquin qu’on n’a pas lu, juste parce qu’on n’aime pas la com de l’auteur.

    Je partage l’avis d’Eric : son concept de Hub et la théorie du Hub Mangagement qui en découlent sont des approches intéressantes qui répondent à beaucoup de questions que se posent les marques.

    Que Vincent Ducrey soit de droite… on s’en fout, à part peut-être dans la blogo de gauche…
    C’est avant tout un ouvrage de marketing, pas un ouvrage politique, même si rien n’empêche les partis de tous bords ou les syndicats de s’en saisir pour tenter d’améliorer leur Com’.

    @Eric, merci d’en avoir parlé.

  10. Pas lu, pas envie de le lire.
    Bizarre, mais la communication autour du bouquin ne lui rend pas service. En particulier les interviews de Ducrey lui-même, avec le manque d’enthousiasme de celui qui sait qu’il enfonce des portes ouvertes.
    On peut facilement faire une liste longue comme le bras de blogs autrement plus pointus et pertinents dans le domaine. Cherchez un peu, vous trouverez.
    Mais bon, s’il s’occupe de la com en ligne de Luc Chatel, respect.

    Hub management, ahahahaha !

  11. @eric franchement Eric, je lis souvent ton blog et le fait que tu parles de ce livre me deçoit. Regarde de nouveau et tu verras qu’il est plein d’erreurs, comme tu le soulignes dans ta conclusion. Typo 3 comparé a wordpress (mais bien sur). Si t’es mort depuis 5 ans, tu as droit à la définition d’un appareil photo numérique, d’une clé usb et 3G… De qui se moque-t-on?
    On apprend aussi que Versac a fermé son blog par manque d’audience !!!
    Quelle expertise !

    @lili et @farid alias l’auteur et ses stagiaires, svp changez au moins de pseudo quand vous tentez de défendre une “e-reputation” ici et sur les autres sites. Venez avec des arguments autres que vous êtes des jaloux ou vous aimez pas car vous êtes de gauche.

    C’est une compilation jetée dans un mixeur, un coup de packaging et hop on remplace leader d’opinion ou prescripteur par influenceur, qui en jete un peu plus. Qui ne sait pas que twitter est plus rapide en propagation d’info qu’un hebdo ?

    Enfin la communication de l’auteur, fruit de l’application de son hubmanagement (celui qui comprends ce terme se manifeste svp) en dit long sur les méthodes préconisées : foireuse, fausse, on coupe les interview, on change les mots, milice de lili et farid…

    Eric je crois que tu viens d’acheter un nouvel aspirateur à un démonstrateur de foire !

    1. @Paulin, j’entends ta critique mais elle est excessive. Ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain, tout n’est pas mauvais dans ce livre sinon je n’en n’aurais pas parlé. Le concept de hub n’est pas très difficile à comprendre même s’il peut paraître un peu ésotérique au premier abord. Mais je suis certainement influencé par la présentation qui m’en avait été faite, je le répète. Finalement plutôt que faire un bouquin peut-être aurait-il fallu distribuer cette présentation, beaucoup plus parlante (sans mauvais jeu de mot).

  12. Je pense qu’il faut redescendre un peu sur terre. L’auteur certes est habile, certainement non dénué de compétences (dont le fait de déléguer…), futé et il a su tisser un certain réseau d’influence en se rapprochant des bons décideurs dans son propre camp.

    Au delà de ça, franchement rien n’a été inventé. Récepteurs, transmetteurs, caisse de résonnance, prescripteurs : tout ceci existe bien longtemps déja.

    Quand au terme de Hub : lorsque l’on pratique un minimum les systèmes d’informations et l’organisation en entreprise c’est un terme générique employé déja en entreprise depuis des années.

    Bref l’auteur un peu malin et jouant sur ses relations a bien joué son coup pour la forme. Sur le fond ça ne réinvente ni l’eau chaude ni le fil à couper le beurre. C’est une compilation assez réussi de plus comme il en existe pas mal.

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