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L’impression 3D va-t-elle changer le monde ?

Compte rendu du 3D Printshow de Paris, salon consacré à l’impression 3D sous toutes ses formes.

L’impression 3D n’a rien d’une nouveauté. Ce serait dès 1984 qu’un premier modèle fonctionnel aurait vu le jour. Alors pourquoi tant de bruit autour de cette méthode de fabrication qui a déjà traversé le tiers d’un siècle ?

Tout simplement parce que nous arrivons, semblerait-il, à un tournant dans l’histoire de l’impression 3D. Jusque là utilisée essentiellement par les grandes industries, l’impression 3D est aujourd’hui accessible pour le grand public qui souhaite se l’approprier.

La preuve en est du 3D Printshow de Paris, un salon qui s’est déroulé à deux pas du Louvre pour mettre en avant l’écosystème bouillonnant de l’impression 3D qui mêle allègrement industrie, expression artistique, et autres usages extraordinaires.

L’impression 3D est un moyen d’expression artistique comme les autres

Les liens mis en avant dans ce compte-rendu vous redirigeront vers 3DFab.fr, le média “petit-frère” de Presse-Citron qui est spécialisé dans l’impression 3D. Je vous y fait la narration de mon arrivée sur le salon, immédiatement invité à assister à un défilé de mode où l’ensemble des vêtements et accessoires est issu de l’impression 3D. Puis, visite d’une exposition et rencontre avec une artiste dont les oeuvres ont été soigneusement modelées par le bras mécanique d’une imprimante.

L’impression 3D n’est qu’un procédé pour arriver à ses fins artistiques, tout comme un sculpteur pourrait choisir entre la glaise et l’acier… l’impression 3D a vocation à devenir un choix artistique comme un autre.

 

Donner accès au patrimoine mondial grâce aux imprimantes 3D

Mais outre la création de nouvelles oeuvres, l’impression 3D se révèle également l’outil idéal pour offrir un accès plus large aux sculptures et autres vestiges de notre patrimoine. En effet, Cosmo Wenman considère que les musées devraient scanner l’intégralité de leurs collections pour rendre disponible les fichiers 3D sur internet. Cela permettrait à des enfants à l’autre bout du monde de découvrir la Venus de Milo et, pourquoi pas, la toucher du doigt dans une réplique en bronze “imprimé”.

Mais plus loin que cela, certaines initiatives veulent scanner les fossiles de nos ancêtres pour les donner à disposition à des fins éducatives. Si vous ne pouvez pas aller jusqu’à l’art, imprimez l’art dans votre salon.

KidArt3D imprime en 3D les dessins de vos enfants

Mais l’impression 3D a des usages moins grandiloquents que l’accès global au patrimoine. En effet, une start-up française vous offre la possibilité de scanner le dessin préféré de votre enfant et le faire imprimer en 3D. Pour se faire, un infographiste devra recréer un modèle 3D en imaginant ce qui se trouve “derrière” le dessin.

OpenEdge : l’esprit Open Source dans l’impression 3D

Au final, ce salon a également été l’occasion de prendre le pouls de la communauté de l’impression 3D en France et dans le monde. L’opportunité de voir à quel point celui-ci a des similarités avec le monde du web. Notamment avec la présence d’un esprit Open Source chez les personnes de OpenEdge.

L’impression 3D fait ainsi son entrée dans le scope du grand public. Interrogé dans le cadre du salon, Mathieu Gayraud (pour le revendeurs high-tech grand public Pearl), m’explique l’importance pour eux de se trouver sur le salon. En effet, c’est courant 2013 qu’ils ont commencé à vendre des imprimantes 3D. Eux qui vendent aux petits professionnels (et non aux grands industriels), ils n’avaient pas intérêt auparavant à se lancer dans ce marché. Mais, comme de nombreux acteurs, ils ont assisté à la violente poussée de l’impression 3D dans l’intérêt des consommateurs.

“Nous allons bientôt arriver vers un objet du quotidien”.

L’idée de l’impression 3D qui va révolutionner la vie de tous les jours est souvent évoquée aux détours des allées, promettant la possibilité de changer vous-même les pièces de votre machine à laver. Mais des gens comme Dood Studio ont un discours un peu différent.

Cette idée de pouvoir imprimer soi-même ses propres pièces de rechange est montrée comme utopique, tant de freins en provenance des constructeurs de machines à laver, etc. va l’empêcher.

“Et je ne pense pas que tout le monde aura ça chez lui, me dit-il juste à côté des imprimantes 3D qu’il vend. En fait, quand tu leur demandes ce qu’ils pensent que les gens vont pouvoir imprimer avec, ils ne savent pas quoi dire concrètement. C’est le meilleur moyen pour se retrouver avec une étagère pleine de merdes imprimées.”

L’impression 3D est donc en train de faire son entrée vers un public plus large… et si une révolution industrielle est en marche, elle a des limites plus rapprochées que ce que les constructeurs d’imprimantes 3D veulent vous faire croire.

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Par : Opera
7 commentaires
7 commentaires
  1. Je trouve que l’imprimante 3D est révolutionnaire ! Déjà le fait de pouvoir créer ses propres objets c’est assez sympa comme idée. Mais le fait de pouvoir reproduire des pièces mécaniques de voitures qui n’existent plus, pouvoir créer des prothèses plus légères et mieux adaptées à la morphologie du patient… et des tas d’autres utilisations, ca laisse présager un chamboulement dans la vie de tous les jours ! On n’achètera plus une tasse chez IK*A mais on achètera les fichiers 3D pour la produire direct chez soi ! ^^

  2. Imprimer sa tasse en 3D, pourquoi pas. Le problème sera aussi dans le contact alimentaire : l’impression en dépôt de fil, ou l’impression en poudre minérale sont plutôt toxiques, du fait de la matière, ou de la colle utilisée pour agglomérer la matière.
    Je tenais le même discours que Dood Studio, et à courts et moyens termes, je crois davantage aux applications 3D plutôt qu’à la présence d’une imprimante chez soi. Mon partenaire de chez KidArt en est un parfait exemple.
    Par contre, dommage que nous n’avons pas pu exposer notre imprimante qui imprime en chocolat… là, le contact alimentaire est heureusement possible 😉

  3. ” On n’achètera plus une tasse chez IK*A mais on achètera les fichiers 3D pour la produire direct chez soi ! ^^ ”
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    Tout à fait ! il n’y a qu’à voir ce qui s’est passé avec nos imprimantes papier ! Maintenant plus personne n’achète de livre, on imprime les fichiers de chez soit. … Ah ben non en fait. Papier ou plastique, imprimer un élément de qualité industrielle nécessitera TOUJOURS une imprimante de qualité industrielle.
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    De la même façon qu’il est tout à fait absurde de s’acheter une imprimante photo personnelle aujourd’hui, il sera absurde de s’acheter une imprimante 3d personnelle dans le futur (à part pour s’amuser avec). Au final, ça reste moins cher et beaucoup plus qualitatif d’aller à Monoprix et d’utiliser leur grosse machine en libre service pour imprimer ses fichiers. La version où on a des fablab un peu de partout avec des imprimantes 3d de qualité (donc des monstres de 3 mètres cubes à 20 000 euros) où on va imprimer ses éléments est beaucoup plus crédible.

  4. Perso, je suis tombé amoureux de ces petites bêtes la. Les voir fonctionner sous son nez à quelque chose d’hypnotique, et je suis sur, que d’une manière ou d’une autre, elles vont modifiés beaucoup d’aspects de notre quotidien. Maintenant j’anime des ateliers découverte imprimante 3d pour les jeunes afin qu’il puisse voir et juger d’eux même => http://atelier-imprimante-3d.fr
    a+

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