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Music & Tech, état des lieux

A quelques jours des SF Music Tech, retour sur le nouveau paysage musical : au croisement de la technologie et des investissements.


Tribune rédigée par Virginie Berger. Fondatrice et directrice de l’agence DBTH et du blog Don’t Believe The Hype, Virginie a vécu la transformation digitale de l’industrie musicale depuis les bureaux d’Universal et NRJ.
Cet article s’inscrit dans notre rubrique “Paroles de Pros” dans laquelle des acteurs réputés du numérique prennent la parole sur des sujets liés à l’impact d’internet et des nouvelles technologies sur nos modes de vie.
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Ce n’est pas un grand mystère que l’industrie musicale peine à retrouver sa gloire d’antan. Ayant raté le virage de l’internet à la fin des années 90, les majors ont vu leurs revenus fondre avec des fans se tournant vers le piratage et le mp3 pour satisfaire leur soif de musique. 10 ans plus tard, le marché de la musique ne s’est pas encore stabilisé. Le streaming, qui a poussé le marché à se restructurer une énième fois, rencontre un vrai succès mais son business model n’impressionne pas. La question reste donc la même: comment l’industrie musicale s’en sortira-t-elle ? La solution réside peut-être à la croisée de la musique et de la technologie, là où professionnels de la musique et entrepreneurs “tech” se rencontrent, en d’autres mots : le “music tech”.

D’après le dernier Digital Music Report de l’IFPI, le streaming est en pleine croissance. Le nombre de personnes dans le monde ayant souscrit à une offre de streaming payante à augmenté de 53.1% entre 2012 et 2013 pour atteindre 28 millions d’utilisateurs. Pendant cette même période, ce format d’écoute a d’ailleurs franchi la barre symbolique du milliard de dollars de chiffre d’affaires, un vecteur de croissance important pour le secteur mais qui a ses failles. La première d’entre elles est que les revenus générés pour l’artiste ne sont pas suffisants. Or nous avons besoin des musiciens.

Les artistes ont aujourd’hui à leur disposition tout un écosystème de services en ligne pour les accompagner. Soundcloud, Bandcamp et YouTube sont devenus des outils indispensables pour tous les musiciens indépendants du monde et ont permis à de nombreux artistes de sortir de l’anonymat en les propulsant sous les feux de la rampe. Certes, cela nous a apporté Justin Bieber et le Gangnam Style,  mais d’autres artistes en ont également profité tels que Lilly Wood and the Prick ou Lindsey Stirling.

Nous voyons d’ailleurs de plus en plus de groupes ou musiciens s’impliquer dans la dimension technologique de leurs créations en cherchant des partenaires toujours plus innovant pour vendre, promouvoir, voire financer leurs albums. Ces synergies rencontrent un franc succès dans certain cas, tels que le partenariat entre Lady Gaga et Amazon, ou peuvent être une catastrophe comme le lancement de l’iPhone 6 avec U2. Tout comme le streaming, les résultats ne sont pas toujours bouleversants mais démontrent que le mariage entre les acteurs de la technologie et ceux de la musique est prometteur.

Injecter de l’entrepreneuriat dans le secteur musical

Les années 2000 ont vu une génération d’artistes hip-hop, tel que Jay-z ou Puff Daddy (AKA P.Diddy ou Sean Combs) devenir de vrais hommes d’affaires. A cette époque, la mode était le secteur principal dans lequel ils investissaient, mais nous voyons aujourd’hui plus en plus d’artistes s’impliquer dans l’eco-système startup avec plus ou moins de succès. Lady Gaga a monté son propre réseau social, Justin Timberlake a racheté MySpace et Dr Dre a fondé Beats avec Jimmy Lovine, entreprise rachetée par Apple pour 3 milliards de dollars.

L’arrivée des artistes dans ce secteur est importante car à terme elle devrait permettre d’injecter leur créativité dans la conception et le développement de nouveaux services et technologies. C’est bien pour cette raison qu’Apple a tenu à embaucher les fondateurs de Beats pour combler le fossé culturel entre l’industrie du disque et la high-tech. Les musiciens sont des entrepreneurs par nature, ils ne montent pas des startups mais fondent des groupes qui, tout comme une petite entreprise, cherchent à générer un revenu stable, leur permettant de vivre et de monter en puissance.

L’implication des artistes est donc fondamentale au renouveau de l’industrie musicale et des événements comme le SF Music Tech sont essentiels pour s’assurer qu’artistes, investisseurs et entrepreneurs puissent se rencontrer, échanger et peut être même créer ensemble. Une institution au même titre que le SxSW, le SF Music Tech s’est tenu le 11 novembre à San Francisco et l’ébullition de l’univers Music Tech en fut un thème principal avec de grands noms présents tels que Robert Scoble, Forbes ou Hypebot, de nombreux VC comme Guggen-heim Partners ou Walden Ventures Capital, mais aussi Omnifone, Amazon, Playola, Bandcamp, 8tracks ou Rdio.

Et la France dans tout ça ?

Mais dans tout cela la France est trop peu représentée et ce alors que notre écosystème de startups est si dynamique ! Mais des startups comme Niland, Blitzr ou Howl étaient présentes à cet événement,  afin de promouvoir non seulement leurs projets, soutenus par une agence comme DBTH, mais aussi la French Tech et le French Tech Hub de San Francisco. En effet, ces 3 entités se sont associées pour proposer aux startups un accompagnement maximum sur place pour qu’elles puissent vraiment bénéficier de l’événement.

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