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[étude] L’audience des applications mobiles augmente, celle des sites web baisse

Une nouvelle étude confirme ce qui ressemble de plus en plus à une tendance de fond : la fréquentation moyenne des sites en France affiche une nouvelle baisse au second trimestre 2012, tandis que les applis mobiles voient leur trafic exploser.

Il y a quelques années, alors que l’on assistait à l’émergence d’un nouveau marché qui allait forcément induire de nouveaux usages, tant pour les éditeurs et développeurs que pour les consommateurs, nous avions abordé le sujet à partir des deux points de vue opposés :

Bien sûr ça date un peu, mais l’essentiel des arguments reste valable, et le sujet avait suscité un débat plutôt animé et intéressant (pas loin de 150 commentaires entre les deux articles).

Les choses ont évolué depuis, et on dirait que justement… il n’y a plus débat. De là à affirmer que la messe est dite, restons prudents, mais une tendance semble se confirmer : le grand public adore les applications mobile plus que le web mobile, et donne encore une fois raison, qu’on le veuille ou non, à la vision de Steve Jobs et d’Apple (suivis comme pour le reste par les concurrents).

Une nouvelle étude, publiée hier par AT Internet (éditeur, entre autres, de l’outil de mesure de fréquentation web Xiti), vient confirmer ce qui ressemble de plus en plus à une tendance de fond : la fréquentation moyenne des sites en France affiche une nouvelle baisse au second trimestre 2012, tandis que les applis mobiles voient leur trafic exploser.

Trafic des sites web en France : -1,7% en moyenne au 2nd trimestre 2012

Selon cette étude, réalisée du 1er juillet 2010 au 30 juin 2012 sur un périmètre de 3 903 sites web et 108 applications audités par AT Internet [1], la fréquentation des sites web poursuit sa tendance à la baisse (-1,8% au 1er trimestre 2012 ) : -1,7% en moyenne en France au second trimestre 2012 comparé au second trimestre 2011. On notera cependant que le mois d’avril 2012 enregistre une fréquentation moyenne supérieure à celle d’avril 2011, mais c’est le seul mois de progression par rapport à la même période de l’année précédente.

At Internet rappelle au passage que la tendance s’installe en France depuis septembre 2011, ce qui serait le signe d’un changement de comportement, avec l’explosion de la fréquentation des applications mobiles.

Grandes gagnantes, les applications

Les éditeurs d’applications peuvent se frotter les mains : une application sur deux enregistre une progression de plus de 37%. La majorité des applications voient leur trafic progresser en juin 2012 par rapport à juin 2011, même si 25% d’entre elles enregistrent une baisse d’au moins 11%. Pendant ce temps, côté web, 62% des sites web ont un trafic en baisse, comparé à juin 2011.

D’après l’auteur de l’étude, “vu l’essor des terminaux mobiles (selon les résultats de l’étude GfK TEMAX® sur les biens d’équipement de la maison au 1er trimestre 2012, les ventes de smartphones sont toujours en forte hausse et les ventes de tablettes ont triplé), cette tendance devrait continuer dans les mois à venir, à suivre sur notre site web.”

Des faits qui se confirment à la simple observation des comportements des possesseurs de smartphones autour de soi : alors que j’ai des centaines d’apps installées sur iOS, Android ou Windows Phone, et que je baigne dans le milieu depuis des années, il suffit que j’aie en main quelques instant le mobile d’une autre personne du “grand public”, donc loin du monde geek, pour découvrir des apps dont je ne soupçonnais même pas l’existence. Malgré la facilité à épingler sur son écran d’accueil une icône de lien direct vers un site ou une page web, très peu d’utilisateurs le font (et la plupart ne connaissent même pas cette fonctionnalité), alors que la plupart savent en revanche parfaitement se servir d’un app store, qui est devenu le réflexe numéro un en termes d’internet mobile.

Il serait maintenant intéressant d’avoir une étude comparative sur la fréquentation des versions mobiles de sites (WebApps, HTML5…) et les applications à installer.

(source et méthodologie)

 

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20 commentaires
20 commentaires
  1. Je pense que le sujet de cette étude est moins app vs webapp mais plutôt web (au sens de desktop) vs mobile.
    La dernière phrase de l’article le souligne d’ailleurs.

    Le sens du débat étant rétabli je pense qu’il y a effectivement de vraies questions à se poser face à cette évolution et déjà des 1e réponses !
    On se demandait en effet il y a quelques temps si la multiplication des écrans allait développer des usages complémentaires ou de substitution, il semblerait que la réponse soit à la substitution.
    Il y a donc de nouveaux enjeux pour les éditeurs de site web et les médias pour s’adapter à ces évolutions. Je pense notamment en termes organisationnel, où une armée de développeurs web ne suffira plus au profit de développeurs mobiles qui pourront devenir le coeur du développement du service. D’ailleurs on observe cette tendance dans l’émergence de service mobile only, comme instagram ou path, qui démontrent qu’on pourra peut-être se passer à terme de site Web !

  2. L’AppStore a joué un grand rôle dans le fait que le grand public adore les applications mobile plus que le web mobile. Un rôle je pense plus important que l’écart technologique qui sépare les sites mobiles que les applications.

    On retrouve ce principe dans l’Appstore de Mac Os. Aujourd’hui beaucoup de personnes l’utilisent alors qu’il est possible de télécharger les applications directement sur internet.

  3. Il n’est mentionné nulle part dans l’étude qu’il s’agit d’applications mobiles, ce qui veut dire qu’elle porte sur les applications desktop + mobile.

  4. Il est donc temps de proposer aux entreprises, des Appli pour leurs sociétés, avec un site Web, génial, cela nous permettra de faire un combo site+appli pour une visibilité absolue ^^

  5. On assiste effectivement à une démocratisation de l’accès au mobile grâce à la baise des prix et au choix du mobile…la concurrence accrue entre les offres des opérateurs mobiles joue en faveur des consoMOBILES (en opposition aux consoNAUTEs). Au point qu’en France, les chiffres indiquent qu’il y a plus de portables que d’habitants (voir chiffres clés dans cet article http://luckeen.com/371-chiffres-cles-usages-marche-du-mobile-en-france/) Ce n’est donc plus un outil de geek, de business men ou women mais est devenu le “couteau suisse” numérique indispensable à tous !

  6. Inclure les application desktop parait tout à fait non-pertinent non ? Il s’agirait donc de tout ce qui n’utilise pas le port http… le volume serait plus grand nan ?

  7. Je pense que le fait que de nombreuses entreprises ne proposent pas de sites optimisés joue un rôle important de cette baisse d’utilisation du web sur mobile.
    Les consommateurs ont pris l’habitude d’utiliser les apps qui sont faites pour le mobile car elles leurs délivrent une meilleure expérience que la majorité des sites où ils sont obligés d’attendre longtemps que la page se charge, de zoomer, etc.
    Je pense qu’une meilleure optimisation des sites pour le mobile pousserait les consommateurs à moins délaisser le web mobile.
    Qu’en pensez-vous ?

  8. Vu de ma petite lucarne brésilienne, je dirais volontiers que de plus en plus le web est associé en priorité au boulot et que les applis mobiles le sont en premier lieu aux loisirs. On s’assied à un bureau pour consulter le web sur desktop ou laptop et on feuillette ses applis mobiles comme on feuillette un magazine people dans la salle d’attente du médecin ou chez le coiffeur.

  9. L’usage du mobile est en hausse, c’est un fait certain, mais mes sites ne me disent pas que le web est en baisse. Je me permet alors une remarque sur l’origine des données : Xiti. Les webmasters qui utilisent Xiti aujourd’hui sont ils représentatifs du web 2012 ? J’ai personnelement abandonné Xiti il y a plus de 5 ans, et je crois qu’on a été nombreux à faire de même. On a maintenant soit Analytics de Google, soit les stats de l’hébergeur.

  10. Intéressant, cet article, mais je serai plus mesuré sur la lecture de ces chiffres, il y a effectivement un mouvement sur les usages du web vers des appli, très bien faites et très intuitive. Les sites vont devoir améliorer leur ergonomie et leur utilisabilité, mais de là à dire que le web va disparaître au profit des appli, je ne pense pas, en revanche le web va connaître des mutations c’est certain, son antériorité technologique par rapport au appli est un handicap aujourd’hui, qu’il va devoir rattraper.

  11. Je pense que l’effet découverte est aussi importante, dans le role que joue les applications. Et de plus en plus on rencontre des applications moins pratique (cf application pour les banques) que la version web. Effet de mode aussi, mais cela reviens cher pour une société de développer quelque chose de vraiment pratique (au oins autant que la version web) sans y mettre le prix (et faut voir les tarifs !)

  12. En soit une évolution relative n’est pas forcément significative (par ex. si la fréquentation des sites web est de 100 millions de visiteurs et la fréquentation des applis de 1 milllion, la variation représentent des volumes très différents).
    Par ailleurs, il faut voir la typologie de sites étudiés. Dans nombre de cas, mieux vaut un site optimisé pour les mobiles que des applications qui ne sont pas mises à jour.

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