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Pharrell n’est pas happy avec ses royalties

Pas sûr que Pharrell Williams passe un très bon Noël avec ses droits d’auteur en dépit du succès de son dernier album…

Les temps sont durs pour les artistes habitués à vivre grassement de leurs droits d’auteur. Là aussi le rouleau compresseur de la révolution numérique, des internets et des applications a fait quelques dégâts.

Vous croyez que je parle de téléchargement illégal, tout ça ? Pas du tout, ça c’était avant.

Non, là nous parlons d’offres légales, qui ne laissent elles aussi que peu de miettes aux ayant-droits. Nous avions vu il y a quelques semaines comment Taylor Swift avait violemment claqué la porte de Spotify au motif que le service de streaming musical la plumait gentiment sur ses revenus.

1 chanson jouée 1 million de fois en streaming = 60 dollars de droits d’auteur

Cette fois c’est Pharrell Williams qui annonce faire les frais de la nouvelle donne. Alors que son hit “Happy” a trôné au sommets de tous les charts mondiaux pendant une bonne partie de l’année 2014, et que le bon Pharrell a obtenu deux nominations aux Grammy Awards 2015 pour son album “Girls”, les droits d’auteur de Happy ressemblent beaucoup à la proverbiale peau de chagrin.

Selon Digital Music News, qui publie un courrier de Marty Bandier, CEO de Sony/ATV, le titre Happy a été joué 43 millions de fois sur le site de streaming Pandora pour les seuls USA, ce qui aurait rapporté seulement… 2700 dollars de royalties ! Autre exemple, un titre de John Legend, joué à 55 millions de reprises sur le même service, et qui a rapporté à ce jour 3400 dollars. Des montants évidemment ridicules, que doivent en outre se partager éditeur et artiste.

“Une situation inacceptable”

Selon Marty Bandier, qui évoque également Spotify, “c’est une situation totalement inacceptable, qui ne peut continuer ainsi”. Si le boss de Sony ne remet pas en cause l’existence de ces plateformes, utiles selon lui à la bonne diffusion de son catalogue d’artistes, les partages de revenus doivent être revus de façon plus équitable, et il en fait son objectif numéro 1 pour l’année à venir, sans quoi il “ne trouvera pas le repos”.

Reste à savoir quelles sont ses marges de manœuvre, et celles des services de streaming, quand on connait le modèle économique d’un Spotify, d’un Pandora ou d’un Deezer, dont les trois quarts des utilisateurs optent pour leur version gratuite, qui se finance donc par la publicité. Un “passage” sur Spotify rapporte en moyenne 0,005 dollars par écoute, alors que les éditeurs ont été habitués à des revenus bien plus importants avec les droits sur les radios FM (entre 20 et 150 dollars le titre joué, selon la radio et la notoriété de l’artiste).

(source)

 

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9 commentaires
9 commentaires
  1. Je sais pas pour pandora mais si comme le dit l’article spotify reverse en moyenne 0.005$ par écoute, si happy avait été joué 43 millions de fois aussi sur spotify ça aurait tout de même fait 215000 $ de royalties ce qui pour un morceau de musique me semble plutôt honnête :/

  2. La belle blague, ont va se mettre a pleurer pour eux tiens 🙂
    Le piratage fait dégringoler l’industrie du disque, et les arguments de l’article semblent démontrer qu’ils gagnent peau de zob sur l’écoute en streaming.
    Mais un artiste reconnu ne s’est jamais porter aussi bien qu’aujourd’hui si il fait son boulot sur leur plateforme de base: les salles de concert.
    Donc ils ne sont pas si malheureux, et si ils se permettent de gueuler, c’est qu’au final ils ne valent rien (aussi belle leur musique soit elle).

    1. @FamiZhed : certes, mais tous les artistes ne se produisent pas en concert, ou tous n’attirent pas en live assez de monde pour en vivre de façon à compenser le manque à gagner. Cela dit qu’on ne se méprenne pas, je ne plains personne, et je me contenterais sans problème du dixième des revenus d’un Pharrell…

  3. @Eric : C’est sur qu’il y a des personnes qui n’attirent pas autant de foule, et ne peuvent donc pas en vivre, mais dans ce cas ils font comme tout les autres artistes (qui sont beaucoup plus nombreux dans ce système que celui que l’on entend dans les différents médias qui existent), c’est à dire bosser a mac do, ou autre comme nous pauvres personnes sans talent apparent, ou trimer d’avantage en espérant qu’un jour ils soient le nouveau Pharrell, ce que je souhaite à tout le monde ou presque.

    Par contre pour conclure, je ne pensais pas qu’il y avait aussi peu de revenu en droit d’auteur dans les ondes et l’internet, . Peut-être qu’ils faut qu’ils prennent la chose autrement, plus comme une publicité pour les albums ou leurs concerts plutôt qu’une source de revenu.

  4. Et les musiciens en studio, on les remunere comment ? si ces chiffres refletent la realite, c’est assez inquietant pour la production musicale.

  5. Hello,

    Il doit y avoir un problème dans ces chiffres car sur le site Spotify tout est détaillé et les montants ne collent pas avec ce qui semble ne s’appliquer que pour Pandora :

    Je vous invite à lire http://www.spotifyartists.com/spotify-explained/#how-we-pay-royalties-overview

    Et on peut y lire que pour 1 million d’écoutes, Spotify reverse entre 6000 et 8400$.
    En comparaison un service de radio traditionnel, à l’équivalence, rapporterait 41$.

    Du coup… il y a ambrouille 🙂

  6. Et pendant ce temps, des artistes de tous poils continuent à diffuser leurs œuvres sous license Creative Commons, autorisant de fait le téléchargement et la copie de leurs créations, tout en arrivant à vendre des disques ! Et on ne parle pas d’amateurs dans leurs garages mais bien de musiciens chevronnés et passionnés.
    Quelques adresses en vrac pour en avoir la preuve : http://www.lclweb.org (dub/reggae/alternatif) http://www.ideology.de/ (hiphop / house / electro) http://www.12rec.net (folk, postrock, noise, ambient) et il y en a pour tous les gouts !

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