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Pourquoi Huawei soutient l’innovation Française ? La réponse à Shenzhen, Chine

Jouer un rôle moteur dans l’innovation Française, c’est un des axes stratégiques du géant Huawei, encore peu connu du grand public en France. Reportage dans le fief du constructeur à Shenzhen en Chine.

Jouer un rôle moteur dans l’innovation Française, c’est un des axes stratégiques du géant Huawei (prononcer Rouaouai), encore peu connu du grand public en France, bien qu’il soit devenu le 3ème acteur mondial dans la téléphonie mobile après Samsung et Apple. Sur place, à Shenzhen, Chine, dans son fief, l’entreprise nous a ouvert ses portes où nous avons pu rencontrer les start-up Françaises lauréates du concours de soutien à l’innovation Digital IN Pulse organisé pour la seconde année par le groupe.

Shenzhen, la silicon valley du hardware

Un village de pêcheurs devenu une mégalopole ultra dynamique de 15 millions d’habitants en seulement 35 ans. Voilà le genre d’histoires qui n’existent qu’en Chine et qui ont de quoi laisser perplexe quand on vient d’Europe. La ville est immense, les tours et les grues se succèdent et donnent une impression de croissance infinie. « J’ai l’impression de voir un film en accéléré » nous confie Christophe, Français de 29 ans (moyenne d’âge de la ville) venu à Shenzhen pour développer un accélérateur dans le secteur du hardware et des objets connectés : MC100

« J’ai l’impression de voir un film en accéléré »

En 1978, la région de Shenzhen profite d’un plan de « zone économique spéciale » : les compagnies étrangères sont autorisées à y investir avec une fiscalité adaptée. La ville connaît alors un essor économique et démographique spectaculaire avec une croissance de 25% chaque année. Si l’ambiance est nettement plus studieuse que chez sa voisine Hong-Kong, le vent de l’innovation souffle sur Shenzhen et apporte un peu d’air dans une ambiance tropicale alors qu’au même moment, la neige tombe sur Pékin. La Chine est un pays immense.

C’est donc ici que s’est implantée la société Huawei, créée en en 1988 par Ren Zhengfei. Le groupe se spécialise d’abord dans les réseaux de téléphonie mobile (semi-conducteurs, modems, connectivité), les solutions de communication des entreprises (datacenter, visioconférence…) avant de produire à son tour des « devices » (smartphones, tablettes et objets connectés).
Depuis, Huawei compte 170 000 employés (à noter que 85 000 d’entre eux ont des actions de l’entreprise) et décline son offre à destination de trois types de publics : opérateurs, entreprises, consommateurs.

Cette société d’ingénieurs à la réputation plutôt discrète est donc en passe de réussir sa mutation, celle de devenir une marque sexy auprès du grand public avec des portables haut de gamme qui n’ont rien à envier à ses concurrents. La preuve, elle en a vendu 75 millions en 2014 et devrait dépasser les 100 millions en 2015.

Huawei : l’innovation comme obsession

Être à la pointe de l’innovation et toujours avoir une longueur d’avance. C’est tout l’enjeu d’un groupe comme Huawei qui investit 10% de son chiffre d’affaires (46 milliards en 2014) en R&D.

En France, le groupe a annoncé l’année dernière un plan d’investissement d’1,5 milliards d’ € en France sur 5 ans, la création de 600 emplois, le développement de 4 pôles de compétences (mathématiques, design, semi conducteurs et objets connectés), et encore un programme d’accompagnement aux start-up Françaises.

Huawei a signé  des accords de Coopération avec plusieurs entreprises françaises qui concrétisent leur plan d’investissement puisque les fournisseurs de l’hexagone ont vendu à Huawei pour 540 millions de dollars, soit une augmentation de 50 % ces deux dernières années. Cette coopération permet donc aux entreprises françaises de développer directement leurs activités et aussi d’être présentes sur les marchés internationaux où Huawei opère.

« On met des graines dans des pots, on les arrose toutes et on voit celles qui poussent. »

« On met des graines dans des pots, on les arrose toutes et on voit celles qui poussent. » nous confie Roland Sladek, Responsable Medias internationaux pour évoquer la philosophie du groupe même si ce dernier reste très (trop) discret sur la stratégie du groupe. Difficile donc d’en savoir plus sur les futurs champs d’actions de l’entreprise qui parle pour le moment d’accompagner la 4G en Afrique et de concentrer ses efforts sur le chantier de la 5G espérée pour 2020 avec une démonstration prévue en 2018 lors de la Coupe du Monde en Russie.

Mais pourquoi investir en France ou dans des programmes d’accélération ? Huawei, à travers sa culture Chinoise ne possède pas une grande culture Com et Marketing comme peut l’avoir Apple. Investir dans le développement des centres de R&D ou aider des start-up Françaises constitue une alternative pertinente et cohérente avec sa stratégie d’être présente partout où est l’innovation, et ce d’autant que la France est en pointe dans de nombreux secteurs, comme l’Internet des objets, et dispose de nombreux chercheurs compétents.

Enfin 35% du chiffre d’affaires du groupe est réalisé sur le vieux continent. Une Europe forte, c’est donc la garantie de la bonne santé du groupe Chinois.

Digital IN PULSE – Accélération et immersion

Huawei France a décidé de soutenir l’innovation Française à travers son programme Digital IN Pulse, concours ouvert et gratuit qui est venu récompenser en septembre dernier 4 start-up Françaises par un financement et l’organisation d’un voyage d’affaires en Chine en partenariat avec Business France, BPI ou encore le Comité Richelieu. Ce concours participe à la dynamique « French Tech » en associant Huawei et les associations de l’économie numérique autour d’un projet bénéfique pour l’ensemble de l’écosystème IT français.

 Les 4 Lauréats de cette année étant : FEELIGREEN dans la catégorie Objets connectés, TECHNOSENS dans la Catégorie Smart Building, SENTRYO dans la Catégorie Sécurité et PRIZM, Coup de coeur du Jury.

« En une semaine, j’ai déjà réussi à rencontrer des monstres comme Baidu, QQ Music, Xiaomi ou encore le géant Alibaba »

Objectif  pour les start-up ? Rencontrer l’éco système IT Chinois : fabricants, partenaires commerciaux ou investisseurs. « En une semaine, j’ai déjà réussi à rencontrer des monstres comme Baidu, QQ Music, Xiaomi ou encore le géant Alibaba » s’enthousiasme Jessica, co-fondatrice de la société Pulz, nom éponyme de cette ingénieuse enceinte connectée, avant de poursuivre : « il n’y a aucun pessimisme dans ce pays, on avance pas à pas, on itère et on grandit »

Thierry Rouquet, président de la société Sentryo n’avait pas de problématique de production mais cherchait à savoir quel type de partenariat il pouvait trouver dans un marché si grand et si complexe. Grâce à ce programme, il a déjà compris que Hong-Kong et sa dimension occidentale s’affichait comme une excellente porte d’entrée pour accéder au marché Chinois.

Du prototype aux premières séries de production

C’est l’angoisse et l’enjeu de chaque entrepreneur dans le Hardware qui doit passer de l’idée à sa concrétisation : comment, ou et avec qui produire, à bas coûts. La France n’est plus un pays industriel même si la révolution de l’imprimante 3D permet désormais de fabriquer un prototype. L’étape suivante consiste majoritairement à faire appel à une main d’œuvre étrangère, le plus souvent asiatique.

« Shenzhen est une ville incroyable, tout le supply chain est devant toi. ».

Feetme, premier lauréat du concours Digital IN Pulse en 2014 avec sa semelle orthopédique connectée et que nous avons rencontré sur place témoigne : « Shenzhen est une ville incroyable, tout le supply chain est devant toi. ». Il rappelle néanmoins qu’il vaut mieux pouvoir compter sur un incubateur local qui facilitera l’accès avec les interlocuteurs. « C’est difficile d’être petit. on ne peut pas travailler avec les gros comme Foxconn. Et il est vrai que les autres n’ont pas le même niveau d’exigence ». Les Chinois n’ont pas pour habitude de dire non aux clients. « Tu peux croire que tu peux faire tout vite et très bien mais tu marches sur une corde. Surtout quand tu n’as jamais travaillé en Chine. »

Comment partir en Chine quand on est une start-up Française ?

Pour des raisons culturelles et historiques, la France a toujours eu tendance à regarder vers l’Ouest et les Etats-Unis. Pourtant, la Chine, grâce sa force de production, son dynamisme et son marché de 1,4 milliards d’habitants représente un eldorado pour les start-up. Seulement voilà, la langue, ses idéogrammes et les nombreuses différences culturelles peuvent faire peur quand on ne connaît rien à l’Empire du Milieu.

Rassurez-vous, vous n’êtes pas seul !

Il y a bien sûr les acteurs publiques Français, BPI et Business France ont lancé pour la première fois cette année un programme d’action commun d’accélération et d’immersion : Acceleratech China. Ce programme a permis à 13 entreprises prometteuses dans le domaine du digital, de prendre part à 10 jours d’immersion dans les quatre principaux centres de la Tech Chinoise (Pékin, Shanghai, Shenzhen et Hong-Kong).

Raouti Chehih, président d’EuraTechnologies, l’accélérateur français d’entreprises digitales basé à Lille, vient de lancer le premier programme d’accélération franco-chinois baptisé «EuraTech in China». Ce programme Franco-Chinois permet aux startups sélectionnées d’évoluer au sein d’un accélérateur pendant 18 mois. Objecif du programme ? « Fabriquer des champions européens à une échelle mondiale » nous confie Raouti avec beaucoup de sérieux. Intelligent quand on sait que La Chine représente désormais le premier marché e-commerce mondial.

Thierry Rouquet de Sentryo conseille également de trouver des relais auprès des gros Européens solidement implantés en Chine comme Thales, Alstom, Schneider.

Si vous cherchez encore une bonne raison de développer votre activité en Chine, gardez en tête qu’il s’agit du 1er marché des télécoms avec 1,26 Mds d’abonnés mobiles et le premier marché du web avec 670 millions d’internautes dont 50 % sur smartphone.

祝你好运!= Bonne chance !

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Par : Opera
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