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Santé, banque, média : trois secteurs en pleine (r)évolution numérique

La révolution numérique était le thème choisi pour cette édition 2014 du France Digital Day. Voici la suite du compte-rendu de notre reporter sur place.

La révolution numérique était le thème choisi pour cette édition 2014 du France Digital Day. La matinée lui était consacrée en plénière, sous un soleil radieux, inondant l’écrin de verre du Carreau du Temple. Pour éclairer les débats, la lumière fut braquée sur divers secteurs impactés par la révolution numérique : de la banque à la santé en passant par la distribution et les médias. Pas d’éclipse en vue au moment d’entrer dans le vif du sujet de la révolution numérique, bien au contraire, ses étoiles ont brillé par leur présence, prestance et propos.

Qu’on se le dise, la transformation numérique de nos sociétés est LA révolution industrielle du XXIème siècle. Celle de l’ère Quaternaire dans laquelle l’Homo Numericus supplante pas à pas son prédécesseur l’Homo Oeconomicus. La révolution numérique transforme « à haut débit » nos vies, personnelle et professionnelle. Finies la logique Top Down, la fameuse « minute de cerveau disponible », le consom’acteur reprend le pouvoir, comme celui de consommer, de communiquer ou bien encore de travailler autrement.

Santé : « On change la manière de prendre soin de soi », Eric Carreel, CEO de Withings.

La révolution numérique est au cœur des préoccupations des acteurs de la santé, publique et privée. Du « Quantified Self » à l’Open data en passant par l’Internet des Objets #IoT, le rapport que l’Homme entretient avec son corps est bousculé par le numérique. La relation patient/médecin/hôpital s’en trouve bouleversée, mise en data, analysée pour permettre un suivi, prédictif, plus efficient.

L’acteur référent de la nouvelle tendance du Quantified self, Eric Carreel, CEO de Withings était à la tribune pour partager sa vision et connaissance du sujet. Un éclairage en guise de prescription : l’IoT n’est pas un placebo, mais la réponse prédictive à bon nombre de nos maux !
 « La santé connectée est une réalité, les gens se mesurent de la tête aux pieds. Notre rapport au corps est en pleine mutation. Les capteurs, bracelets connectés, applications nous permettent désormais de prendre soin de nous avant même que le mal se déclare. Pouvoir mesurer son corps, ses fonctions vitales, analyser les résultats et les partager avec le corps médical en temps réel est le vrai changement de paradigme car il permet à tous de prévenir plutôt que de guérir », rappelle Eric Carreel.

Même si la question centrale de l’accès et de la protection des données se pose à tous les acteurs de l’écosystème santé, la révolution numérique est un remède efficace pour une meilleure prise en main, de sa santé personnelle, de son parcours santé en lien direct avec son médecin, l’hôpital, les spécialistes qui veillent sur elle pour et avec nous. Le récent rapprochement entre Apple et Mio Clinics pour s’engager dans la santé connectée, montre bien que ceux qui disposent de nos datas et des technologies pour les faire vivre sont passés de la réflexion à l’action. Avant votre visite chez le médecin et après votre sortie du cabinet, leur solution permettra au corps médical de disposer de toutes les données utiles à leur prescription et prise de décision. Le numérique est un outil d’aide, de mesure et d’analyse qui permettra enfin au couple patient/médecin d’être connecté, à l’écoute pour améliorer la vie au quotidien.

La révolution numérique, c’est aussi l’actualité J de la presse et du secteur des médias.

Le numérique a considérablement transformé notre rapport à l’information. Le culte du temps réel, « l’ATAWAD » (Any Time Any Where, Any Device), l’infobésité, la data invitent les médias à repenser le contenu, l’interaction avec ses audiences. Les réseaux sociaux laissent la place pour tous de s’exprimer, commenter, créer et diffuser de l’information, vérifiée ou non d’ailleurs. Les médias sont en crise existentielle, reste à trouver le bon (business) modèle. Car aujourd’hui la création de contenus est accessible à tous, à moindre coût, et n’est plus l’apache des grands groupes médias. Mr tout le monde peut s’improviser émetteur de messages, créateur et diffuseur d’informations grâce au blogging, aux réseaux sociaux, et ce gratuitement.

Comme l’ont souligné les participants de cette plénière sur la révolution numérique des médias, Denis Olivennes, CEO de Lagardère Active et Jean Duval, CEO de JeChange.fr, les médias doivent désormais composer avec le numérique, les technologies et l’intégrer au cœur de la stratégie de développement de leurs contenus. L’analytics et les data sont également de la partie. Les intégrer, les maitriser permettra d’optimiser la qualité des contenus, de l’interaction média/audience et d’apporter de la valeur à l’ensemble de l’écosystème : médias, annonceurs, publics. En conclusion, Denis Olivennes rappellera « qu’il ne faut pas ériger des lignes Maginot. Les consommateurs créent les usages et invitent l’offre, nous les médias, à nous remettre en question ».

La révolution numérique, le pire qu’il puisse arriver aux médias ? Denis Olivennes se veut rassurant : « Au contraire, elle crée des opportunités sans précédent. Elle nous force à être plus agile, à travailler autrement, à repenser notre rapport à l’audience, aux annonceurs, ce qui est très excitant ». Je dis « banco » !

«  Je ne savais même pas que je faisais de la banque quand j’ai créé Leetchi », Céline Lazorthes.

Justement pour finir, 2 « disrupteurs » ont fait sauter la banque à l’occasion de France Digitale Day. Plus sérieusement, Céline Lazorthes, CEO de Leetchi et MangoPay, devenue incontournable sur cette question, et le Crédit Mutuel, l’une des références de notre système bancaire (notamment pour l’économie numérique) représenté par son CEO Ronan Le Moal, ont échangé avec l’animateur du jour et que l’on présente plus, Patrick Robin, CEO d’Avolta Partners, sur la révolution numérique qui s’empare du secteur de la banque.

Leetchi fait partie de ces nouveaux entrants issus de l’économie numérique qui viennent casser les codes du secteur bancaire. Leetchi a réussi le tour de force de rendre le mot « banque » sexy. Comme l’explique sa fondatrice, Leetchi réussit car il embrasse les nouveaux usages des consommateurs/clients : « Leetchi marche car les gens ne pensent pas qu’ils font de la banque. Nous ne sommes d’ailleurs pas un service financier, mais un service communautaire qui apporte du financement », précise-t-elle.

Ronan Le Moal est catégorique sur la question de l’impact de la révolution numérique sur son secteur : « Les banques qui ne se réinventeront pas disparaitront. Pourquoi ? Car elles vivent 2 changements majeurs : le pouvoir repris par le consommateur, la baisse des marges des banquiers (concurrence, réglementation). Dès lors, il nous faut aller chercher la valeur ailleurs, trouver des modèles dans la coopération entre les acteurs, notamment ceux du numérique ». 

Autre sujet adressé, le « crowdfunding », ou financement participatif.

Selon les acteurs du talk sur la révolution numérique bancaire, il est une réponse au problème de disponibilité de liquidités pour les startups. Ronan Le Moal a son conviction sur le sujet : « Les banquiers doivent revenir dans la partie du financement des startups (en fonds propres, crédits ou en dette). Cela suppose d’apprendre à mieux connaitre l’économie numérique, les startups et leur financement pour mieux les accompagner ».

Enfin, d’un aveu commun, la route vers la révolution numérique est encore longue et sera parsemée d’embuches, de concurrents, assurément. Les GAFA (Google, Amazon, Facebook, Apple) seront sûrement les prochains « disrupteurs » de la banque de demain. La révolution est en marche. Pour preuve, avec le numérique, la dématérialisation et l’arrivée de nouvelle monnaie comme le Bitcoin, nous avons de moins en moins conscience du paiement.

Nous ne savons pas encore tout de la révolution numérique, car nous n’en sommes qu’aux balbutiements. Une chose est sûre, elle offre de multiples opportunités : celle pour les grands groupes d’engager leur transformation numérique pour être plus agile. Pour les startups, elle permet à de nouveaux entrants de rebattre les cartes des marchés, casser les silos, créer des niches d’excellence et de progrès qui serviront tout l’écosystème. Au cœur de cette révolution, l’innovation est l’artère principale, les startups sont ses poumons, continuons dès lors de l’alimenter en fédérant les talents et énergies pour qu’elle ne s’essouffle pas !

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Par : Opera
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