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[Tribune d’un entrepreneur français dans la Silicon Valley] : “C’est très différent ici”

Nous invitons aujourd’hui Clément Delangue (Unishared) à investir la tribune Presse-Citron pour vous raconter son expérience après quelques semaines dans la “valley”.

En effet, nous vous l’annoncions sur Presse-Citron en Décembre dernier, la start-up française Unishared a rejoint Imagine K12, le Y Combinator de l’éducation. Il nous livre ici ses premiers sentiments sur sa nouvelle vie californienne :

“C’est très différent ici” Voilà les premiers mots d’un entrepreneur et investisseur américain quand on lui résume les premiers mois d’existence de notre startup et ce que nous avions prévu pour les prochains. Le décor est planté, il va falloir comprendre, apprendre, s’adapter. Nous nous en doutions.

Depuis notre sélection pour Imagine K12, basé à Palo Alto, nombreux sont ceux qui nous ont dit que nous allions découvrir un tout autre monde. Le plus souvent, on nous disait que tout irait plus vite, plus loin, plus fort. Nos premières impressions nous le confirment. Le début de traction que nous pensions connaitre en Europe ne signifie pas grand chose par ici, “il faudra montrer des zéros en plus” nous dit l’un de nos mentors. La compétition est féroce. Vous découvrez que des services que vous utilisez ne sont en fait développés que par une toute petite équipe. L’exemple peut-être le plus extrême, Instagram, lors du rachat par Facebook, ne comptait que treize employés pour presque trente millions d’utilisateurs.

Monter une start-up ? C’est commun.

Et pourtant, ce n’est pas forcément plus facile pour autant. On dit les américains plus friands de nouvelles technologies, une après-midi de retours utilisateurs sur le campus de Stanford nous montre qu’ils sont aussi plus exigeants. “Monter une startup, c’est bien mais assez commun, vous faites quoi exactement ?”. Et les retours peuvent être assez trompeurs. La courbe de Gauss des feedbacks est très différente. “Amazing!” est presque le minimum que vous pouvez obtenir. Quand c’est “okay!”, il vous faut vous poser des questions, cela signifie que votre produit ne tient vraiment pas la route.

 

La technologie se retrouve partout, vous vous retrouvez hébergés par une mère divorcée, avec comme livre de chevet “Les bases de C++”, ses enfants jouant à Minecraft sur leur Mac tout en skypant leur grand-mère. Les théories émergentes en Europe comme celles de la lean startup, avec Eric Ries, Dave McClure, Paul Graham et Steve Blank, sont ici vues et revues. C’est presque devenu disruptif de les remettre en question et de ne pas les suivre à la lettre (voir nos notes “Lean Startup Seminar”).

On découvre aussi que la “Bay Area” n’est pas un espace homogène. “Restez à Palo Alto ou Mountain View” nous conseille-t-on, il y a trop d’événements à San Francisco, trop de dispersion possible. Mountain View, c’est comme la banlieue parisienne, avec Google en mastodonte du coin. Une heure trente de San Francisco, c’est suffisant pour vous décourager d’y aller tous les jours, tout en vous en laissant la possibilité d’y passer ponctuellement.

Votre routine commence à s’installer et soudainement, vous vous rendez-compte que vous n’êtes dans la région que depuis une semaine. Que vos impressions ne sont peut-être que des impressions. Il va falloir creuser, il va falloir apprendre, il va falloir poser des questions, il va falloir expérimenter… comme nous l’avions fait à Paris. Qui a dit que tout était différent ?”

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5 commentaires
5 commentaires
  1. Le rêve américain existe toujours certes, mais se lancer seul aux Etats-Unis pour une start-up européenne n’est ni un cadeau, ni une facilité, en revanche nouer des liens avec des incubateurs et partenaires américains, peut aider à lever des fonds et s’implanter.

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