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5 bonnes raisons de ne pas monter sa start-up

Arnaud Massonnie de fifty-five nous présente les 5 erreurs du startupper… 5 bonnes raisons de NE PAS se lancer dans l’entrepreneuriat.

[pullquote]Tribune rédigée par Arnaud Massonnie, co-fondateur & directeur général de fifty-five, “the data agency“.

Arnaud a fait ses armes chez Havas et Monster avant de rejoindre Google comme Directeur Stratégie & Opérations Europe du Sud de 2005 à 2010 Il a monté 2 start-ups avant fifty-five.[/pullquote]

A l’occasion du Festival de la French Tech, la France entière a les yeux rivés sur ses start-ups, et les parcours d’entrepreneurs qui ont comme moi plusieurs start-ups à leur actif – ou à leur passif- intriguent, interpellent, ou même séduisent. L’aventure de la start-up attire en effet de plus en plus d’étudiants, salariés en reconversion, ou en poste… mais parfois pour de mauvaises raisons. En voici 5.

1. Avoir une idée de business, plutôt qu’une idée de génie.

« J’ai trouvé comment faire de l’argent » n’est pas la bonne justification pour monter sa boîte. « J’ai trouvé une idée absolument géniale », si. Premièrement, parce que si vous pouvez faire de l’argent sans une idée exceptionnelle, d’autres sont certainement déjà sur le coup. Deuxièmement, parce que monter sa start-up, c’est chaque jour défendre son idée auprès d’une nouvelle personne : son conjoint, ses parents, son banquier, ses investisseurs, ses futurs associés, son premier employé… Enfin, parce qu’il faut qu’une idée soit vraiment géniale quand on s’apprête à se lancer pour elle, à vivre avec elle, à dormir avec elle… ou pas.

2. Avoir une idée bonne pour les autres, mais pas pour soi.

Les belles histoires de start-up commencent toutes par « il était une fois, j’ai eu besoin… » . Quand Joe Gebbia et Brian Chesky ont posé un matelas gonflable dans leur salon, ils ont été les premiers utilisateurs de ce qui allait devenir AirBnB. Rien de tel qu’une situation vécue pour éprouver la validité d’une idée, rien de mieux qu’un « si ça existait je serais le premier à l’utiliser » pour maintenir le cap dans les moments de doute, rien de plus fiable que sa propre expérience pour dessiner les fonctionnalités de son concept. En bref, quand on monte sa start-up, on doit vouloir en être le premier client. Au moins, il y a un marché.

3. Se lancer quand (ou parce que) on est fauché

Monter une start-up sans argent devant soi, c’est prendre le risque de faire les mauvais choix : le choix de se lancer précipitamment, sans être prêt, le choix de reporter certains investissements, le choix d’abandonner, ou de prendre un job « à côté » pour pouvoir continuer… Bref, pour assouvir sa faim de réussite, mieux vaut ne pas avoir faim tout court.

4. Avoir un plan B

Une des erreurs les plus répandues chez les jeunes start-uppers est de s’assurer une porte de sortie en cas d’échec. Mais si vous n’êtes pas assez confiant dans votre projet, qui le sera pour vous? Et comment résister à la tentation d’abandonner quand une solution alternative vous tend les bras ? Bref, le plan B ne vous protège pas de l’échec, il vous y précipite.

5. Des personnes sont disponibles autour de vous pour constituer une équipe

Vous avez résisté à l’envie de monter votre boîte avec votre meilleur ami ? C’est bien. Attention, autre piège en vue ! Le premier réflexe du start-upper va consister à chercher qui, dans son réseau professionnel ou semi-professionnel, est actuellement disponible pour se lancer à ses côtés. Or, la disponibilité n’est ni une compétence, ni un talent. Allez chercher les personnes dont vous êtes certain de la valeur, là où elles se trouvent. Et moins elles seront disponibles, plus elles devront sous-peser les risques à prendre, et donc leur motivation à franchir le Rubicon. Se lancer dans l’entrepreneuriat sera alors pour eux une décision rationnelle et engagée : et pour vous, un très bon filtre de recrutement !

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10 commentaires
10 commentaires
  1. Bonjour, assez d’accord avec vous, mais pas avec le point 1 : je connais plusieurs personnes qui ont monté leur boite juste pour légaliser l’argent qu’ils gagnaient. Ils avaient une idée de business qui faisait de l’argent, et non une idée géniale. Et pourtant ça a marché 😉

  2. Bon point que de noter “l’accessibilité” des start-uper. Quand certains présentent leur concept, ils ont l’air tellement à fond, la tête dans le guidon : leur discours n’est plus accessible du grand public, ils vont “trop loin”, ils en oublie le client final. Il faut rester à l’écoute et savoir s’ouvrir à d’autres idées ou écouter les critiques… que bien souvent les gens n’arrivent pas formuler car on ne met pas de bâtons dans les roues aux entrepreneurs aujourd’hui…

  3. Bonjour Arnaud,
    On s’est rencontré il y a 4 ans parce que je croyais avoir une idée géniale. Tu m’avais écouté patiemment dans ton bureau sous les combles et m’avais prodigué les mêmes bons conseils que je retrouve aujourd’hui dans ta tribune. Depuis je suis parti sur autre chose, qui marche…. Merci d’avoir pris le temps.

  4. Sympa, tu lis le premier conseil : “Avoir une idée de genie, pas de business”. Puis tu vas sur le site http://www.fifty-five.com/ et tu rend compte que non ce n’est pas une idée de génie mais bien un idée de business (et comme vous dites “d’autres sont certainement déjà sur le coup. “, oui) .

  5. Merci Lorgan, Lucie B, MH, Camille, City et David pour vos commentaires !
    @MH, en effet une idée de business peut suffire ! Mais pour la porter, mieux vaut qu’elle nous porte également, qu’elle nous enthousiasme !
    @City, tu as raison, c’est le lot de tout concept qui se veut un minimum innovant (après c’est subjectif, je te l’accorde) ; s’il rencontre un marché, il y’a forcément de la concurrence
    @Camille : bien vu 😉 disons qu’on est plus focus avec un minimum de coussin financier, après avoir coupé les branches d’autres opportunités possibles (jobs ouverts à la concurrence, CV activé chez les sites emploi ou les chasseurs de tête, etc.)
    @Lorgan : ravi de ces nouvelles !

  6. On peut ajouter un point sur le recrutement : savoir bien s’entourer est important, mais savoir écouter et déléguer est primordial.
    Dans une startup, ne pas tenir compte de l’avis de vos employés est une erreur critique ; et le fait de ne pas réussir à convaincre vos propres salariés de la validité de votre modèle devrait vous inquiéter, pas vous encourager à penser que vous êtes un visionnaire incompris (oui c’est du vécu !)

  7. Bonjour !

    Je découvre tout juste presse citron, je suis par conséquent en train de rattraper mon retard sur les articles publiés 😉

    Ce billet est très juste, surtout le dernier point. Bien qu’être sans activité n’est pas forcément synonyme de manque de compétence !

    En revanche je souhaite rebondir sur le fait d’être son premier client. En effet, cela dépend complètement de son idée. Imaginons que demain vous créiez une entreprise dont les clients seront des professionnels de l’industrie. Vous, en tant que particulier (futur entrepreneur certes, mais particulier), ne pourriez pas être votre premier client 😉

    Au passage j’en profite pour encourager l’initiative French tech et notamment celle de Malestroit !!

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