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Airbnb : dans les coulisses d’un succès

Airbnb, le service de location entre particuliers qui domine le marché américain, a ouvert un bureau à Paris en début d’année. Rencontre avec une start-up à la forte culture d’entreprise et à la forte personnalité.

Airbnb, le service de location entre particuliers qui domine le marché américain, a ouvert un bureau à Paris en début d’année. Rencontre avec une start-up à la forte culture d’entreprise et à la forte personnalité.

Quand vous arrivez dans cet immeuble parisien, rien ne vous laisse deviner que Airbnb y a élu domicile. Le bâtiment accueille plusieurs sociétés en lien avec le cinéma… et pour cause, ambiance gangster des années 30 dans la décoration du hall d’entrée.

Mais aucun doute une fois que vous avez passé la porte d’Airbnb : bienvenue en Californie, terre où tout semble possible pour une start-up ambitieuse. Un immense open space très lumineux accueille les 25 membres de l’équipe française. L’ambiance chaleureuse et conviviale saute aux yeux lorsque l’on franchit le seuil de la porte.

On me fait patienter quelques minutes dans un petit salon, les murs sont tapissés de coupures de journaux qui retracent le lancement de la société en France.

Je suis ensuite accueilli par Olivier Gremillon, immédiatement souriant et amical qui m’emmène dans une salle de réunion. Aucun mur opaque ne nous sépare du coeur du travail, on reste dans l’open space malgré la cloison de verre. Belle table en bois et photographies de voyages encadrées au mur, le ton est plus que donné.

 

J’apprend d’abord à connaître Olivier, qui a très longtemps été consultant dans le cabinet de conseil en stratégie McKinsey. Il est ensuite parti à Boston puis San Francisco pour monter une start-up dans le domaine du matériel médical.

Il a ensuite décidé de rentrer en France pour se rapprocher de sa famille avant de recevoir un coup de fil d’Airbnb lui proposant de prendre le poste de DG France, Belgique & Maroc.

Ils avaient trouvé Olivier via son profil LinkedIn et avaient été séduits par son passé de consultant et sa capacité à prendre un problème et à le casser en petits morceaux pour le résoudre.

Mais être embauché chez Airbnb, ce n’est pas aussi simple que cela. Il ne faut pas avoir peur de passer une dizaine d’entretiens avec différentes personnes du siège d’Airbnb.

S’ils sont à la recherche de profils très différents, ils sont également très attachés à leur culture d’entreprise et peuvent refuser une personne qui serait parfaite pour le poste, mais qui n’aurait pas ce petit je-ne-sais-quoi typique recherché par Airbnb.

Olivier n’a donc pas été embauché avant d’avoir passé quelques jours en Californie auprès des fondateurs et avoir éprouvé sa motivation au travers de longs entretiens et d’une soirée passée avec l’équipe.

Et pour cause, la France est un pays important pour Airbnb, représentant le deuxième marché derrière les Etats-Unis. Paris est d’ailleurs la deuxième ville derrière New York et devant San Francisco, Chicago, Londres, etc.

 

Airbnb : «Do things that don’t scale»

Mais Airbnb ne se démarque pas uniquement au travers de son processus de recrutement. En effet, la start-up a ce principe : «do things that don’t scale» que l’on peut traduire par «réaliser des choses qui ne peuvent pas être répliquées à grande échelle».

Si cela se manifeste déjà par la prise en charge des entretiens de tous les employés par les fondateurs, cela se voit aussi dans la volonté d’Airbnb d’envoyer un photographe professionnel à leur frais chez les utilisateurs qui veulent proposer leur maison/appartement à la location pour assurer de le mettre en valeur au mieux.

Mais Olivier et son équipe n’ont aussi pas peur d’aller à Bruxelles faire une soirée pour rencontrer leurs utilisateurs, plutôt que d’envoyer un gros mailing impersonnel.

Airbnb ne pense donc pas toujours aux retours financiers sur investissement.

Airbnb : la culture d’entreprise

Si Olivier a lancé la filiale française en Février, il ne fallait pas attendre des mois avant que les bureaux soient imprégnés de la culture Airbnb.

Il fallait répliquer cette culture au plus vite et cela se manifeste par deux salles de réunion aux ambiances particulières. D’un côté une pièce qui semble être la réplique d’une chambre d’enfant (parfaite pour passer un coup de fil), et une autre au style rétro où deux portraits datant de 1800 sont accrochés au mur (en fait non, il s’agit de photographies vieillies des deux fondateurs d’Airbnb).

 Fondateurs avec qui Olivier est en contact très fréquent et notamment lorsqu’ils se rend au QG d’Airbnb. Dernièrement, il a participé à une réunion de réflexion avec les investisseurs. Vous vous imaginez immédiatement une réunion tendue et guindée ? Pas du tout, Airbnb s’intéresse avant tout à la «smart money»… lorsque l’investisseur ne donne pas juste de l’argent mais va aussi participer activement à l’amélioration du produit.

Olivier a donc eu l’occasion de rencontrer l’un des illustres investisseurs d’Airbnb lors de cette dernière réunion : Ashton Kutcher.

Et l’acteur a véritablement son idée de ce que devrait proposer Airbnb : un vaste choix de maisons de luxe pour des personnes aux attentes haut-de-gamme comme lui.

Il faut dire qu’après sa rupture avec Demi Moore, Ashton Kutcher aurait littéralement vécu dans des Airbnb (mais rassurez-vous, Presse-Citron n’a pas basculé dans le gossip).

Le résultat, vous pouvez avoir accès à la Wish List de l’acteur qui recense les endroits où il a personnellement séjourné (Ashton se fend même d’un commentaire pour décrire ce qui lui a plu dans certains lieux).

La réunion s’est finalement terminée par une petite fête dans une villa sur les hauteurs (louée via Airbnb) dont le propriétaire était «juste» un passionné de Rodin qui en possédait quelques pièces qu’il s’est fait un plaisir de présenter aux invités.

 

La France : terre d’accueil évidente pour Airbnb

A la question «Est-ce que tu penses qu’il est plus difficile de proposer un service comme Airbnb en France qu’aux Etats-Unis ?», Olivier Gremillon est sans appel : «absolument pas».

Selon lui, il est même facile de proposer un produit comme Airbnb dans ce pays qui est la destination touristique numéro 1.

De plus, le terreau de la consommation collaborative est clairement là et la France n’a pas à rougir. En vérité, la France est même à la pointe de la consommation collaborative avec des acteurs comme Zilok, CityzenCar, Vélib, etc.

Airbnb veut donc aider à voyager ou plutôt aider à voyager autrement… et développe tout un réseau d’hôtes qui deviennent parfois des micro-entrepreneurs comme nous avons pu le voir avec eBay. Cela donne naissance à de vraies belles histoires comme celle d’un père de famille séparé qui a pu garder son appartement grâce à Airbnb et peux donc continuer à garder ses enfants.

Mais beaucoup plus simplement, des personnes essayent Airbnb en louant pendant 3 semaines un appartement en Andalousie… et se rendent compte qu’ils auraient pu financer en grande partie leurs vacances s’ils avaient mis leur appartement parisien à la location sur cette même période.

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23 commentaires
23 commentaires
  1. Bizarre tous ces liens optimisés sur Presse-Citron.

    Faire un lien sur le prénom Olivier vers un site de jardinage, c’est quand même sacrement osé.

  2. J’ai déjà eu l’occasion de profiter des services de ce site et il faut avouer que celui-ci est très bien. C’est cool d’en savoir un peu plus sur leur mode de fonctionnement. Reste plus qu’a passer le pas et de louer mon propre logement … je ne l’ai pas encore fait !

  3. Merci du commentaire Xavier.
    En effet, je pense que c’est beaucoup plus facile de louer quelque chose sur Airbnb que de proposer son propre location à la location.

  4. Moi je suis toujours passé jusqu’àlors par des services comme wimdu, abritel et 9flats et ça s’est toujours bien passé. D’autres concurrents (roomorama et housetrip) m’ont sollicité mais je les trouve jeunes. Qqn connait leurs différences?

  5. Merci pour cet article Valentin mais tu sais, ça serait sympa de soutenir des start-up françaises qui n’ont pas levé les 120M$ d’airbnb et qui pourtant s’en sortent plutôt bien face à ces mastodondes; non pas que je dénigre airbnb mais c’est qd même pas cool pour Bedycasa qui était là avant eux et qui, à mon sens, est plus méritant…Bref, toujours la même chose, ce qui fait parler sont les $ et les paillettes dans les yeux en fait…Idem pour des sites comme voiturelib ou encore guest to guest, également français;

  6. Hello Alice,

    Ah non, tu ne peux vraiment pas me reprocher de ne pas soutenir les start-ups françaises.
    De Septembre à Avril j’ai présenté chaque semaine une start-up FR dans la rubrique la “Start-up française de la semaine” où je n’ai fait que présenter des petites start-ups bien de chez nous.
    Je profite de l’été pour faire des articles un peu différent avant de revenir à ma rubrique en Septembre.
    Donc pour le coup… je plaide non-coupable

  7. Je suis d’accord avec toi Alice; je connais depuis longtemps Magali de Bedycasa et elle était là bien avant Airbnb…Et les autres…Ca serait sympa de soutenir son équipe qui fait un travail remarquable depuis le début…Et elle, qui ne prend pas de vacances depuis 5 ans justement à cause de ce qu’il s’est passé sur son marché avec la ruée de ces grosses boites; Bref, ce n’est que mon avis…les français ont tjs plus de mal à lever de l’argent; c’est aussi le cas de 1001pharmacies ou encore expediezentrevous…Un petit coup de pouce aux entrepreneurs français!

  8. Hello Valentin,

    Merci pour ta réponse et désolée, je n’avais pas vu tes articles mais c’est que celui-ci est particulièrement ‘pro-grosses structures’ je trouve et de les mettre autant en avant fait penser aux autres que le succès arrive tt seul comme un cheveux sur la soupe alors qu’ils ont tout de même levé plus de 100M$ et que les fondateurs se sont servis au passage…Bref, t’es d’accord avec moi que ça n’arrive pas en France ce genre de choses (ça se saurait 🙂 );

  9. C’est tout de même dommage que ce soit un peu élitiste. C’eût été plus sympa si les jeunes couples pouvaient aussi trouver des logements pour un weekend pas trop cher. J’imagine que ça ferait fortement diminuer la commission de BnB.

  10. Bonjour, j”ai un beau studio de 33,72 m2 à Saint Cloud non meublé est ce que c’est obligatoire de le meubler pour le louer ?? est ce que Saint Cloud est un bon plan ou pas ? Merci pour la réponse
    cordialement,

  11. L’idée de cette startup est superbe, car elle permet de faire gagner un peu d’argents aux particuliers et permet aux personnes qui voyagent de trouver un logement moins onéreux et beaucoup plus convivial. Par contre, ce sont les professionnels du tourisme qui ne vont pas appréciés, tels que les hôtels et les professionnels des locations saisonnières. En effet, le marché immobilier du particulier à particulier crée un marché parallèle au marché professionnel.

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