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Anonymous : quand un hacker devient taupe pour le FBI, les camarades tombent

Drôle d’histoire que celle de Hector Xavier Monsegur aka “Sabu”, un ex-hacker de la branche LulzSec des Anonymous. Le jeune homme de 28 ans figurait jusqu’à juin 2011 dans la liste des hackers les plus recherchés du monde. Depuis son arrestation il collabore avec le FBI. Résultat : cinq membres de son réseau sont tombés hier.

Drôle d’histoire que celle de Hector Xavier Monsegur aka “Sabu”, un ex-hacker de la branche LulzSec des Anonymous. Le jeune homme de 28 ans figurait jusqu’à juin 2011 dans la liste des hackers les plus recherchés du monde. Depuis son arrestation il collabore avec le FBI. Résultat : cinq membres de son réseau sont tombés hier.

Activiste au sein des Anonymous puis de LulzSec, une branche “dissidente” éphémère qui avait beaucoup fait parler d’elle en 2011 notamment suite au piratage des systèmes informatiques de grands groupes comme Sony, du cabinet de renseignement Stratfor, ou encore de Visa/Mastercard et de Paypal, Sabu s’était fait arrêter par le FBI dans son appartement modeste d’un quartier populaire de New York le 7 juin 2011. Le gars de 28 ans, au chômage, vivait très simplement avec la garde de ses deux enfants grâce aux aides sociales. Les piratages avaient quant à eux causé des préjudices évalués à plusieurs milliards de dollars…

Brillant mais paresseux

Et pourtant, sans diplômes mais doté d’une “grande intelligence” selon les propres termes des agents fédéraux, Sabu pouvait vendre ses compétences à prix d’or en tant que développeur, ce qu’il fit en travaillant pendant trois ans pour l’éditeur de Limewire, logiciel de partage de fichier P2P, disparu en 2010 à la suite d’une décision judiciaire. Oui mais voilà, selon les mêmes sources, le gars était paresseux, et il aurait donc choisi une certaine “facilité” qui apparemment n’a pas contribué à son enrichissement personnel. Le parfait portrait du branleur doué en informatique.

Suite à son arrestation en juin 2011, Sabu avait donc retourné sa veste pour tenter d’alléger les charges qui pèsent sur lui (12 chefs d’accusation qui pourraient lui valoir plus de 120 ans de prison), rester en liberté surveillée, et conserver la garde de ses enfants. C’est ainsi qu’il s’est mué en taupe au service du FBI pendant de nombreux mois, jusqu’à l’identification et l’arrestation hier de cinq autres membres de son réseau, coincés respectivement aux Iles Shetland, en Irlande et à Chicago.

Selon un représentant de la loi américaine, “Sabu aurait pu faire des millions à la tête du département sécurité informatique d’une grande entreprise. Mais regardez-le, il est pauvre, il vit d’aides publiques, et a été forcé de choisir entre balancer ses amis ou finir sa vie en prison. C’est triste, vraiment”.

Au fait, Sabu s’est fait serrer suite à une toute petite erreur de débutant, qui l’a fait rapidement passer du statut de Anonymous à plus anonyme du tout : il s’est connecté une fois, une seule fois, sans masquer son IP via un proxy. Oubli fatal. Quand on a le FBI aux trousses, il suffit d’une fois. Cela étant, selon d’autres sources, il aurait aussi été tracé et dénoncé par une autre branche dissidente des Anonymous, nommée Backtrace Security, et également trahi par un nom de domaine qu’il utilisait souvent en signature et dont l’anonymat de propriété aurait été levé par erreur par GoDaddy, le prestataire d’enregistrement…

Sources : FoxNews, Engadget, FBI, Ars Technica

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21 commentaires
21 commentaires
  1. >et dont l’anonymat de propriété aurait été levé par erreur par GoDaddy, le prestataire d’enregistrement

    … par erreur, ben voyons, c’est GoDaddy quand même…

  2. Euh çà c’est loin d’être gagné “Sabu aurait pu faire des millions à la tête du département sécurité informatique d’une grande entreprise”, ce ne sont pas des techniciens à la tête des départements sécurité informatique, mais des cols blans, et les petits génie en informatique restent de plus en plus juste des petites mains, de nos jours. Et les petites mains ne gagnent pas des millions en informatique.

  3. @SRG sauf qu’on est aux US pas en France. Y’a qu’en France que les développeurs brillants sont de petites mains…
    D’ailleurs tous les développeurs brillants que je connais sont soit passés indépendants soit expatriés…

  4. “il s’est connecté une fois, une seule fois, sans masquer son IP via un proxy”
    –> Connecté à quoi ? Non parce que si je deface le FBI sans qu’ils aient mon IP et que le landemain je me promène sur le net sans passer par un proxy, personne ne pourra faire le lien, même si je retourne sur le site du FBI…

  5. C’est clair que dans l’illégalité, une seule erreur peut coûter cher.

    Sinon “brillant mais paresseux” on l’entend un peu trop souvent de la part des médias, et s’il était si brillant que ça il ne se serait pas fait prendre.

  6. ça fait rire de voir comment on peut être aussi intelligent et en même temps ne pas savoir en tirer bénéfice de ce don de dieu.. En tout cas si cette histoire est vraie ça à fait rire mes collègues et mes amis 😉

  7. Ha ben c’est pas beau ça !!!! La pauvreté amène à en faire des conneries quand même, et dire qu’il est une tête en informatique, il aurait pu utiliser son talent autrement, dommage… Tout ça pour un oubli… Bel article, merci !!!

  8. Moralité 1 : On finit par se faire avoir…
    Moralité 2 : Même quand on se fait avoir et qu’on risque 120 ans de prison aux USA, parfois, on peut s’en sortir… Tiens, ça me rappelle vaguement quelque chose 🙂

  9. Moi au moins suis paresseux, pas brillant, moche et sans ami et malgré tout je travaille dans un domaine qui me passionne: l’informatique et le développement de sites & applications en tout genre :]

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