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Applications, cloud, Europe, le nouveau trio gagnant de BlackBerry ?

Les applications sont au cœur du BlackBerry Devcon Europe, la conférence européenne de RIM qui a ouvert ses portes le 7 février.

Est-ce parce-que les temps sont durs pour la marque canadienne BlackBerry sur son marché de prédilection, les USA, où les médias spécialisés ne sont pas très tendres avec le fabricants de smartphones ?


Thorsten Heins dans le nuage : “il faut po-si-ti-ver”

Toujours est-il que c’est à Amsterdam que RIM a décidé de tenir sa dernière conférence mondiale dédiée aux développeurs, alors que l’évènement avait depuis quelques années établi traditionnellement ses quartiers à Orlando, USA. Ce DevCon Europe, qui affiche un nombre de participants record, soit 2000 au dernier recensement, ne se substitue pas aux conférences habituelles mais vient les compléter, signe que BlackBerry mise gros sur d’autres marchés.

La preuve, dans un grand exercice de “positivisme” dont les managers des firmes internationales ont le secret, Thorsten Heins, tout nouveau président & CEO (allemand) de Research In Motion, a martelé quelques chiffres et rafraichi la mémoire des participants : les smartphones BlackBerry sont leaders en Hollande, au Royaume-Uni, en Espagne, mais également, entre autres, au Koweit, en Arabie Saoudite ou encore en Afrique du Sud…

Par parenthèse, concernant l’Europe, cette conférence est aussi l’occasion de démontrer l’engagement de RIM auprès des universités du vieux continent, puisque parmi les 2000 participants à la conférence figurent plus de 400 étudiants en provenance de Pologne et du Royaume-Uni, la plupart affiliés au programme BlackBerry Academic Program.

D’autres chiffre viennent compléter le tableau, comme on agite une amulette afin de faire fuir le mauvais sort :BlackBerry, ce sont 75 millions d’utilisateurs dans le monde, une croissance en Europe de 75% par an et 35% dans le monde.

Mais c’est surtout sur le sujet des applications que les dirigeants, communicants, et développeurs de BlackBerry mettent le paquet : le BlackBerry App World compte maintenant 60.000 apps (soit un peu plus que le Marketplace de Windows Phone), qui ont été téléchargées 2 milliards de fois au rythme de 6 millions de téléchargements par jour. Et puisque l’argent est le nerf de la guerre, Thorsten Heins appuie là où ça fait du bien : 13% des développeurs BlackBerry gagnent plus de 100.000 euros le cycle de vie de l’ensemble de leurs applications, et, selon une étude Vision Mobile, les apps BlackBerry génèrent 40% de revenus en plus par rapport aux applications Android.

60.000 applications, mais le compte n’y est pas encore…

D’autres signes indiquent que ce DevCon est placé sous le signe des applications : outre les nombreuses démonstrations présentées ce jour sur la scène de la principale keynote d’ouverture, BlackBerry organise le deuxième jour une table ronde sur “comment travailler avec les blogueurs et les médias” (panel auquel j’ai été convié à participer). Comme si BlackBerry venait enfin de réaliser que, outre quelques retards dans l’intégration de fonctionnalités essentielles dans sa tablette, le manque d’applications dans son App World était certainement l’une des principales raisons du revers de fortune de sa tablette, et par ricochet, des difficultés que la firme rencontre depuis quelques mois.

Manque d’applications ? Plus vraiment, puisque, comme nous l’avons vu précédemment, l’App World propose maintenant un choix de 60.000 apps. Oui, mais… Les premiers pas de l’App World ont été maladroits et ont certainement rebuté définitivement bon nombre d’utilisateurs (dont je ne suis pas loin de faire partie) : obligation de se connecter en 3G pour y accéder, accès hasardeux avec un BlackBerry ID (nous sommes encore quelques-uns à n’avoir pas pu nous connecter ce matin-même), utilisation imposée d’Internet Explorer (!) pour installer l’App World, et autres faux pas totalement rédhibitoires. Même si ces contraintes appartiennent désormais au passé, elles auront refroidi les mobinautes les plus vaillants, qu’il sera maintenant difficile de faire revenir.

Autre question, encore pas tout à fait réglée, et qui nous concerne plus particulièrement : sur l’App World pour PlayBook, les éditeurs français sont dramatiquement aux abonnés absents. Je parle des grands éditeurs, qui ont maintenant et depuis longtemps investi les grandes plate-formes mobiles, à savoir iOS, Android et Windows Phone : où sont les Le Monde, Le Point, L’Express, France 24, i-Télé, BFM TV, Libération et autres grands noms des applications made in France ? Pas sur le PlayBook en tout cas, et c’est fort dommage, car les applications média et actualités auraient tout leur sens sur cette excellente et mini-tablette tablette de 7 pouces, réellement mobile, maniable et manipulable d’une seule main, dans le métro par exemple, contrairement à qui vous savez…

BlackBerry 10 et PlayBook 2.0

Nombreux sont ceux qui s’accordent à dire que 2012 pourrait être l’année de la renaissance pour BlackBerry. Plusieurs signes plaident en faveur de cette prévision : BlackBerry 10, qui fusionnera “le meilleur de BlackBerry OS 7 et QNX” devrait arriver d’ici à la fin de l’année. A l’image d’un Android Ice Cream Sandwich ou encore d’un Windows 8 qui devrait absorber Windows Phone, la tendance est donc à une fusion des OS “tablettes” et “smartphones” en une plate-forme unique, disponible indifféremment sur les deux types de terminaux. D’autre part, PlayBook 2.0, qui fera l’objet d’une mise à jour prévue pour – enfin – être disponible dans les prochaines semaines, intégrera les fonctions qui manquent actuellement cruellement sur la tablette : un client email et un agenda. En outre, une démo de partage de données en temps réel entre un smartphone BlackBerry et un PlayBook via le cloud un peu à la façon d’un iCloud mais en plus évolué (rédaction de texte sur le smartphone et réplication au fil de la frappe sur le PlayBook…) a visiblement séduit l’assistance.

D’autres démos d’applications ont montré des approches réellement innovantes d’albums photo ou de gestion de contacts en fonction de l’activité et des affinités de chacun, sous la forme de graphes mouvants qui étaient bien plus que de simples gadgets visuels.

N’oublions pas également la possibilité prochaine de faire tourner certaines applications Android dans une machine virtuelle sur le PlayBook, ce qui devrait changer sérieusement la donne pour les utilisateurs de BlackBerry.

Pour conclure, laissons la parole à Alec Saunders, Vice-président en charge des développeurs, qui y croit dur comme fer (le contraire serait étonnant remarquez) :

“Il y a 75 millions d’utilisateurs actifs de BlackBerry dans le monde aujourd’hui. C’est 20 millions de plus que l’an passé. Une bonne baffe pour ceux qui pensent que BlackBerry s’effondrait”.

Même si la méthode Coué n’a jamais relancé une multinationale, elle peut quand même avoir quelques vertus.

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9 commentaires
9 commentaires
  1. La vrai question avec RIM reste le respect des plannings.
    J’ai été séduit par la qualité de leur tablette et plus que déçu par leur manque de réactivité…
    Depuis juin 2011; on nous promet une mise à jour qui est censé arrivé tous les 2 mois…..
    Les derniers posts annonçait une V2 pour début février.
    L’échéance est une nouvelle fois repoussée….
    Et je ne parle pas de l’accès à l’Android Market qui ne fera donc pas parti de cette release.

    Je pense que Rim doit sérieusement revoir sa politique de communication mais surtout apprendre à respecter ses roadmap.
    Des parts de marché étaient à saisir pour Noël. Elles vont être plus que difficile à rattraper…

  2. Emmanuel, restez confiant.

    Certes Rim rencontre des difficultés (comme toute société dans son histoire, Apple pour ne citer qu’eux a touché le fond avant de revenir sur le devant de la scène).

    Cette structure a encore de beaux jours devant elle et est en marche pour un renouveau certain. L’OS de la Playbook (et donc futur OS des Blackberry) est une merveille, avec de nombreuses avances technologiques sur la concurrence. Ce que prépare RIM est intelligent, je dirais même très affuté pour reprendre la place qu’il mérite sur un marché très concurrentiel. Mais évidemment, cela prend du temps.

    Si l’on observe les avancées produites sur les Blackberry dernière génération (équipés des OS 7.0 et 7.1), on constate que techniquement, le retard historique de RIM, c’est du passé. Il n’en reste pas moins que le nombre d’applications disponibles est plus faible que pour Android ou iOS mais il n’est pas nécessaire de proposer un catalogue de 400 000 applications (pour une bonne part inutiles) pour prétendre à une excellente place sur le marché de la mobilité.

    Wait & See… je suis personnellement très confiant

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