Audi dévoile officiellement l’Audi e-tron, première étape vers une gamme très largement électrique et hybride

Elle était annoncée et attendue depuis longtemps, et son lancement avait même été retardé en raison des conséquences du Dieselgate touchant le groupe Volkswagen, mais cette fois fut la bonne. Audi a officiellement lancé son nouveau modèle cent pour cent électrique hier soir (ce matin 5h30 heure française) à San Francisco. Le choix de cette ville n’est évidemment pas anodin, et on peut l’interpréter comme un défi lancé sur les terres de Tesla, au royaume de la high-tech et de l’innovation de la Silicon Valley toute proche.

Les premiers exemplaires de l’Audi e-tron cinq places seront livrés aux clients européens fin 2018 à un tarif à partir de 79 900 euros. Il sera livré de série avec une suspension pneumatique, des roues de 20 pouces, un éclairage LED, des sièges avec chauffage et refroidissement intégrés, un toit ouvrant panoramique, un système de recharge à induction sans fil pour smartphone, entre autres équipements de base. Les options peuvent faire monter le prix jusqu’à 81 800 dollars, incluant entre autres caractéristiques de haute technologie, l’ensemble d’assistance au conducteur d’Audi, des sièges massants, un affichage tête haute et une fermeture de portes à assistance électrique. Audi a annoncé que 999 versions “Première Édition” seront vendues au tarif de pour 86 700 dollars avec des jantes de 21 pouces plus grandes, une peinture grise spéciale, des étriers de freins orange vif, un intérieur en cuir noir et une caméra de vision nocturne.

400 kilomètres d’autonomie et des performances… moyennes

Si la communication a été assez évasive sur ce sujet pourtant crucial, l’autonomie annoncée serait de 400 kilomètres avec une seule charge, une mesure basée sur la nouvelle norme européenne WLTP. Rappelons que la Jaguar I-Pace annonce 470 kilomètres sous la même norme, et que la Tesla la mieux équipée dépasse les 500 kilomètres d’autonomie. La comparaison avec la référence Tesla ne s’arrête d’ailleurs pas là puisque l’Audi e-tron est également équipée de batteries installées dans le plancher du véhicule. Audi indique que les batteries peuvent être rechargées à 80 % en 30 minutes sur des stations de charge rapide en courant continu.

Côté motorisation et puissance, on reste un peu sur notre faim au vu des caractéristiques annoncées : L’e-tron est équipés de seulement deux moteurs, un sur chaque essieu, contre trois pour les modèles “Performance” de chez Tesla. Le moteur avant développe 125 kW, tandis que le moteur arrière produit 140 kW. Au total, la voiture développe une puissance d’environ 265 kW, soit l’équivalent d’environ 350 chevaux. Du coup les performances en accélération ne sont pas vraiment foudroyantes, puisque le 0 à 96 km/h est abattu en un peu plus de 6 secondes. Le conducteur pourra activer un mode “boost” qui augmente temporairement les performances de chaque moteur pour une puissance totale de 300kW. En mode Boost, l’E-tron peut atteindre 96 km/h en 5,5 secondes. Sans parler des Tesla et de leur accélération hors du commun, même la Jaguar I-Pace fait mieux d’une seconde pleine sur cet exercice. C’est probablement anecdotique pour la plupart des utilisateurs, mais venant d’Audi, qui nous a habitués à la performance pour ses modèles haut de gamme, c’est un peu déconcertant.

“Rendre la transition de la voiture à combustion interne à la voiture électrique aussi facile et transparente que possible”

Si la ligne évoque un gros Q2 ou Q3 nouvelle génération (ou même le Q8), à l’intérieur, on est rassuré de retrouver l’ambiance Audi, faite de qualité sans faille des matériaux et des assemblages, et de design. L’habitacle, le cockpit et le tableau de bord rappellent ceux des dernières version des autres modèles de la gamme, notamment les nouvelles A6, A7 et A8. Derrière le volant trône le désormais fameux Virtual Cockpit sous la forme d’un écran modulable affichant les informations du combiné d’instruments comme la vitesse, le niveau de batterie et la navigation. Audi a également placé deux écrans tactiles dans le tableau de bord, à droite du volant. La partie supérieure mesure 10,1 pouces en diagonale et est dédiée aux fonctions d’info-divertissement de la voiture, et abrite également l’interface de charge de l’e-tron. Au-dessous se trouve un écran de 8,6 pouces où le conducteur et le passager peuvent modifier les commandes de climatisation et autres commandes de confort. Les rétroviseurs extérieurs sont remplacés par des caméras reliées à des petits écrans intégrés de part et d’autre de la planche de bord, une première sur une voiture européenne, mais pas au niveau mondial puisque Lexus a grillé la politesse à Audi quelques jours auparavant sur ce point.

Le lancement de l’Audi e-tron marque aussi un tournant dans l’histoire du constructeur qui en profite pour dévoiler sa stratégie en matière d’électrique et d’hybride. Ce ne sont pas moins de douze voitures électriques de série qui seront proposées d’ici 2025, avec un modèle sur chaque segment du marché. La gamme hybride rechargeable sera aussi élargie. Audi prévoit que les modèles électriques représenteront environ un tiers de ses ventes. Les SUV de ce portefeuille seront l’e-tron et l’e-tron Sportback, qui feront leurs débuts en 2019. Une série de modèles aux lignes classiques (Avant et Sportback notamment) seront également disponibles. La gamme couvrira tous les segments du marché, de la classe compacte à la catégorie des grands véhicules.

Après Jaguar, qui a pris tout le monde de vitesse, c’est donc Audi qui restera dans l’histoire comme le premier constructeur allemand premium à commercialiser une voiture électrique dans ce segment. Mercedes et BMW ne devraient pas tarder à suivre, et on attend évidemment le cousin Porsche avec son Taycan, qui prend encore une voie différente en travaillant sur une berline-coupé plutôt que sur un SUV.

Cela va commencer à se bousculer un peu sur les plate-bandes de la maison Tesla, et ce n’est pas trop tôt…

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