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Bikers et hackers à Miami

Les bikers sont-ils des hackers ? Harley-Davidson présentait la semaine dernière sa nouvelle gamme 2012 sous un angle qui n’est pas sans rappeler la bidouille chère aux programmeurs informatiques : l’art de la personnalisation, ou comment rendre sa moto unique en la modifiant pièce par pièce.

« Hacker est à l’origine un mot anglais signifiant « bricoleur », « bidouilleur », utilisé pour désigner en informatique les programmeurs astucieux et débrouillards. Plus généralement il désigne le possesseur d’une connaissance technique lui permettant de modifier un objet ou un mécanisme pour l’améliorer ou lui faire faire autre chose que ce qui était initialement prévu. » (source : Wikipedia)

Si le hacking (ou, en français, la « bidouillabilité », barbarisme pour le moment) s’exerce en premier lieu dans son domaine de prédilection, à savoir la programmation informatique, il est d’autres secteurs où l’on encourage les utilisateurs à modifier un objet afin de le personnaliser jusqu’à le rendre unique.

Miami bike

C’est la philosophie qui a par exemple toujours prévalu chez… Harley-Davidson. La marque mythique organisait la semaine dernière une présentation de sa nouvelle gamme sous la forme d’un road-trip à Miami et alentours placé sous le signe de la personnalisation et de l’art, où étaient conviés blogueurs et journalistes du monde entier, dont j’ai eu la chance de faire partie[1]. Un évènement intitulé “Art of Custom” qui avait pour objectif de mettre en valeur la haute “bidouillabilité” des motos du constructeur américain : il n’existe pratiquement pas deux modèles similaires en circulation, car avec un catalogue de 900 pages de pièces et options, mais également, pour certains pays, d’un outil de personnalisation en ligne (disponible ici sur le site Canadien), Harley permet à chacun de ses clients de se fabriquer une moto unique.

Et c’est le cas dans la réalité : rares sont les clients Harley qui roulent avec une moto d’origine laissée telle qu’elle a été achetée. Bon, si l’on revient sur l’analogie avec le hacking, on pourrait aussi dire qu’il s’agit plutôt d’un app store “propriétaire” puisque les modifications sont très fortement encouragées par la fourniture de l’imposant catalogue officiel, mais puisqu’il s’agit aussi d’un état d’esprit, rien n’empêche d’aller voir ailleurs pour customiser son roadster.


Design District, Miami

J’ai eu la chance de faire partie du voyage et donc de pouvoir essayer différents modèles de la gamme sous le soleil de Floride, avec notamment une visite du superbe Design District de Miami, puis le lendemain, une excursion mémorable de Miami à Key West aux commandes d’une superbe Dyna Switchback 1700 rouge vif, évidemment strictement d’origine puisque appartenant au parc presse US du constructeur. Mais qui n’attendait qu’à être modifiée par son futur propriétaire. Des personnalisations qui peuvent rapidement s’avérer très onéreuses, d’ailleurs. Car si le catalogue officiel propose des pièces à partir de 250 euros, la facture s’élève parfois chez les passionnés à plusieurs milliers d’euros.

Le design au cœur de la marque

Un voyage qui fut aussi l’occasion de rencontrer Willie G. Davidson, héritier des fondateurs de la marque, aujourd’hui tranquille semi-retraité, qui a durant de longues années dirigé le bureau de style et de design de la marque, et qui possède lui-même une trentaine de motos qui participent à la décoration intérieure de sa maison du Wisconsin. Bon pied bon œil malgré les années, Willie G. pilote encore, “mais seulement en été”. Après un passage chez Ford, il a aussi fait carrière chez Harley, et proclame avec une étincelle dans les yeux que le design est toute sa vie. Je lui ai d’ailleurs demandé si dessiner d’autres formes que des motos à temps perdu, ou créer un bureau pour proposer des prestations de design à d’autres marques un peu à l’image de Porsche était quelque-chose qui pouvait l’intéresser : oui, il a déjà conçu des meubles de maison, mais non, pas de bureau de design Harley, et pas de projets dans ce sens.


Willie G. Davidson

D’ailleurs, selon Mark-Hans Richer, son directeur marketing, la maison a déjà assez à faire pour mettre un peu d’ordre dans les licences de marque, qui ont été distribuées ces dernières années sans grande cohérence, et avec la contrefaçon du merchandising (sacs, t-shirts…).

C’est certainement tout le challenge permanent du marketing et du design Harley : faire vivre une marque mythique et iconique en associant habilement rusticité et modernité, communication traditionnelle et présence active dans les médias sociaux. Mais en matière de réseau social, la marque n’est pas la dernière venue et peut même revendiquer un certain savoir-faire, car bien avant Facebook, le Harley Owners Group (HOG) rassemblait déjà plusieurs centaines de milliers de passionnés dans le monde. Le premier réseau social vertical en quelque sorte…

Et pour finir, comme d’habitude, une petite galerie photo du périple, histoire de vous faire partager de visu ce moment exceptionnel par 35 degrés au soleil.


Ma pomme sur l’un des nombreux ponts reliant les Keys

Pour aller plus loin :

[1] comme de nombreuses marques, notamment dans l’automobile ou le sport, Harley élargit sa communication aux médias sociaux, et plus particulièrement “lifestyle” et high-tech, ce qui explique ma présence à cet évènement au milieu de journalistes auto-moto.

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15 commentaires
15 commentaires
  1. Très jolies photos, cela donne envie de faire un petit tour au States !
    Quelle chance as tu eu de faire partie de ce voyage.
    Cette marque est vraiment extra mais je trouve dommage qu’elle ne soit pas vraiment implanté en France, on est quand même beaucoup plus Moto Sportive dans notre pays…

  2. @Bluray-collec : il y a quand même une importante communauté Harley en France, et la marque est très active et bien représentée ici.

    1. @jejebaba : je connaissais déjà Miami mais cela faisait très longtemps que je n’y étais pas revenu. J’aime bien Miami, ville très intéressante, vivante, climat agréable (il faisait plus de 30° la semaine dernière), architecture superbe. Mais je crois que j’ai un petit faible pour la côte Ouest, et que je préfère L.A. et San Francisco 🙂

  3. Quelle lumière ! C’est le paradis des photographes. Mais surement pas des motards : la région est plate et les routes droites, non ?

  4. @Pascal : c’est exactement ça 🙂 Un seul virage entre Miami et Key West sur 260 bornes, le tout entre 45 et 65 miles/heure, un peu barbant parfois mais bon le paysage est superbe et il fait chaud donc ça va.

  5. Il n’y aurait pas de virages en France il y aurait sûrement plus de Harley… Les virages sont le fléau des Harley Davidson chaque virage enlève un bout des superbes chromes des échappements ;).

  6. Salut,
    Je suis ton blog Eric comme tout bon geek travaillant dans le web, mais je ne savais pas que tu faisais partie du crew Harley ! Je roule moi même en Iron 883 mais ne fait pas partie du HOG. S’il y a des balades de geeks harleyiste en IDF, j’en suis !

  7. salut les mordus de miami et de harley,je trouve que sur ces images la harley est merveilleusement représentée.moi pour l instant je roulle en sillonnant ma normandie bord de mer ,trés jolie a fare en bécanne,mieu vaut attendre les beaux jours,alors je possède une léonart 125,et oui motard quand mème en somme je m éclate avec cette bécanne du model daytona elle a la péche,mais cela n empèche pas qu un jours je chevaucherai les harley question de temp a consacrer pour mon permis,vous pouvez me visiter sur mon mur,il reste ouvert.salut le biker du soleil..

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