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Le Bitcoin, miracle économique et désastre écologique ?

Fabriquer des Bitcoins requiert une puissance de calcul de plus en plus phénoménale, et donc de puissants ordinateurs fortement consommateurs d’énergie. Un impact sur l’environnement qui commence à devenir préoccupant.

Au moment où j’écris ces lignes, le cours du Bitcoin vient de frôler les 7400 dollars, soit près de 7 fois sa valeur de Janvier dernier. Mais plus la demande croît, plus il faut “produire”. Et produire, ou plutôt miner des Bitcoin requiert une puissance de calcul qui augmente elle aussi au fil de l’évolution de la popularité de la star des cryptomonnaies.

Car le Bitcoin n’est plus seulement une monnaie “virtuelle” ou numérique. Il est devenu en quelques mois une valeur spéculative sur laquelle certains investissent en espérant faire rapidement plusieurs fois la culbute. Et on peut les comprendre : ceux qui ont investi 100 dollars en Bitcoins en janvier 2012 ont gagné 113529.16 dollars à ce jour, soit une plus-value de… 113529.16%. De quoi aiguiser quelques appétits.

Malheureusement tout a un prix, et toute dématérialisée qu’elle soit, cette monnaie commence à coûter chez aussi à l’environnement. Selon Motherboard, une seule transaction en Bitcoin consommerait aujourd’hui autant d’énergie qu’une maison individuelle en une semaine.

Depuis 2015, la consommation d’électricité de Bitcoin est particulièrement élevée par rapport aux moyens de paiement numériques classiques. En effet, le prix en dollars du bitcoin est directement proportionnel à la quantité d’électricité qui peut être utilisée de façon rentable pour l’exploiter. Au fur et à mesure que le prix augmente, les mineurs augmentent la puissance de calcul pour produire les nouveaux bitcoins et les frais de transaction.

L’équivalent de la consommation annuelle du Nigeria pour produire des Bitcoins

L’analyste en cryptomonnaies Alex de Vries, de Digiconomist, estime qu’au cours actuel, il serait profitable pour les mineurs de Bitcoin de consommer plus de 24 térawatt-heures d’électricité par an alors qu’ils sont en compétition pour résoudre des énigmes cryptographiques de plus en plus complexes en vue de miner toujours plus de Bitcoins. C’est à peu ce que le Nigeria, un pays de 186 millions d’habitants, consomme en… un an !

Un chiffre qui équivaut en moyenne à 215 kilowattheures (KWh) de courant utilisé par les mineurs pour chaque transaction Bitcoin, sachant il y a actuellement environ 300 000 transactions par jour. Comme le ménage américain moyen consomme en moyenne 901 KWh par mois, chaque transfert de bitcoin représente suffisamment d’énergie pour faire fonctionner une maison confortable, et tout ce qu’elle contient, pendant près d’une semaine. Sur une plus grande échelle, l’indice de De Vries montre que les mineurs de bitcoin dans le monde entier pourraient utiliser suffisamment d’électricité pour alimenter à tout moment environ 2,26 millions de foyers américains.

En d’autres termes, l’exploitation minière globale de Bitcoin représente un minimum de 77 KWh d’énergie consommée par transaction de Bitcoin.

L’estimation la moins optimiste de Digiconomist pour les coûts énergétiques par transaction s’établit maintenant à environ 215 KWh d’électricité. C’est plus que suffisant pour remplir deux batteries Tesla, faire fonctionner un réfrigérateur congélateur pendant une année complète ou faire bouillir 1 872 litres d’eau dans une bouilloire, soit en ce qui me concerne, vingt années de consommation de thé au petit déjeuner. Juste pour une transaction.

Alors bien sûr, il faudrait pouvoir mettre ces chiffres en perspective avec le coût écologique de la production de toutes les autres monnaies, et aussi avec celui de l’extraction de l’or, pour avoir une vraie comparaison. Mais il semblerait que ces données ne soient pas disponibles. On sait en revanche que le coût énergétique des recherches Google sur une année correspond à la consommation électrique d’un pays comme le Laos.

Faudra-t-il un jour fabriquer de nouvelles centrales électriques juste pour fournir l’énergie nécessaire aux mineurs de cryptomonnaies ?

 

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8 commentaires
8 commentaires
  1. Désastre écologique? Les mines utilisent majoritairement de la géothermie inutilisée ou des centrales hydroélectriques chinoises de villes fantômes. Donc non. Bitcoin est bon pour la planète.

  2. Selon Pierre Noizat :"Les participants à la Cop21 sont peut être majoritairement persuadés
    par le discours du lobby bancaire que le minage des bitcoins est un
    gaspillage énergétique.

    Qu’en est il vraiment ?

    La puissance de calcul totale du réseau est de 500 milliards de Mhash/sec (à la date d’aujourd’hui, 28 novembre 2015).

    L’efficacité du matériel de minage peut être estimée autour de 2000 Mhash/J.

    La consommation électrique totale du réseau bitcoin, disponible dans le
    monde entier, se situe donc autour de 250 MJ/sec = 250 MWatt, c’est à
    dire l’équivalent de 100 000 maisons aux Etats-Unis.
    A titre de comparaison, il existe environ deux millions de
    distributeurs de billets de banque dans le monde, chacun consommant en
    moyenne 200 Watts, même si les modèles les plus récents affichent une
    consommation théorique de 70 Watts (source: diebold.com).

    Au final, les seuls ATMs (sans compter les réseaux et data centers auxquels ils sont connectés) consomment donc 400 Mwatts.

    Si l’ impression des billets de banque sur papier de haute qualité et
    leur transport en camions blindés sont pris en compte, l’adoption de
    masse de Bitcoin comme cash électronique permettrait de diviser
    l’empreinte carbone des systèmes de paiement par trois ou quatre.
    Avec un coût moyen de l’électricité aux US de 10 cents par
    Kilowattheure en 2015, on obtient un coût de 25 000 US dollars pour 150
    bitcoins générés par heure, soit un coût de “production” de 167 dollars
    par bitcoin (environ 157 €), environ la moitié du prix de marché des
    bitcoins à la même date. La différence correspond à la prime d’utilité,
    présente et future, attribuée aux bitcoins."Source :
    http://e-ducat.fr/2015-11-28-cop21-et-blockchain/

    1. Vous comparez l’utilisation du réseau d’il y a deux ans (nov 2015, combien d’utilisateurs?) avec le systeme bancaire qui alimente plusieurs milliards d’humains…

  3. Éric, auteur de cet article, le débute  par ces mots « au moment où j’écris ces lignes ». "Au moment où j’écris cette première ligne" aurais été plus approprié, Vu que le reste de l’article n’est que du repompé. On trouve le même article paru hier dans "l’usine digitale"et dans nombre de parutions depuis quelque temps. Dommage pour Éric, il reprend ici un argumentaire orienté et surtout totalement bancal… Il existe des mineurs français, dont un au moins mine du bitcoin, pourquoi ne pas les interroger quand on fait un sujet sur le Mining?
    https://www.bdatacenter.fr/ 

  4. Bien sur l’ensemble immobilier et infrastructures informatiques du secteur des banques actuels ne consomme pas autant…. Essayons de voir la réalité avant de faire un article inutile qui consomme des ressources….

  5. La plus-value en % est erronée. On ne passe pas du dollar au pourcentage sans multiplication."100 dollars en Bitcoins en janvier 2012 ont gagné 113529.16 dollars à ce jour, soit une plus-value de… 11352916%"

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