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Combien gagne un artiste avec la distribution digitale (Spotify, iTunes, Deezer) ?… C’est l’Hebdo Musique et Web

Chaque jour, en tant que “musiconaute” averti, il est facile de percevoir l’influence croissante des plateformes de streaming et de la distribution digitale. Deezer, Itunes, Spotify,…

Chaque jour, en tant que “musiconaute” averti, il est facile de percevoir l’influence croissante des plateformes de streaming et de la distribution digitale. Deezer, Itunes, Spotify, Bandcamp, Amazon…
Tous ces services ont facilité l’accès aux nouveautés, à la culture. Formidable, n’est-ce pas ?

Rentrer chez soi et écouter son dernier morceau préféré en deux clics, sans avoir besoin de l’acheter. Un rêve devenu réalité. Encore mieux, avec le développement des services mobiles, plus besoin d’être chez soi pour vibrer aux sons de son artiste favori, votre smartphone et une paire d’écouteurs suffisent.

Savez-vous que la plupart de ces plateformes de streaming rémunèrent les artistes à l’écoute ? Le Graal pour les super-stars qui animent les soirées adolescentes et autres festivités.

Mais qu’en est-il des indépendants ? Des artistes auto-produits ? Ceux qui n’appartiennent pas forcément à un label ? Ceux qui ne bénéficient pas d’un important réseau de distribution physique ?
La problématique est alors la suivante : est-il possible de gagner sa vie grâce au digital, même si on ne s’appelle pas David Guetta ?

Le groupe anglais Uniform Motion, un groupe indépendant – ou DYI “Do It Yourself” – a tenté de répondre à cette question en détaillant ses revenus sur son blog. Et voici le résultat…

Sur Spotify, une écoute rapporte en moyenne 0,003€ au groupe. Ainsi, en se basant sur cet exemple, l’écoute d’un album complet rapporterait 0,029€. Et plus on augmente ces chiffres, plus ils semblent dérisoires : 10 écoutes d’albums rapporteraient donc 0.29€. Avec 100 écoutes un groupe pourrait s’offrir une salade Casino d’une valeur de 2,94€ (le Juste Prix n’est plus loin à présent).
Enfin, 1000 écoutes d’un album complet – pas forcément atteignable pour un artiste amateur – rapporterait donc près de 30€. De quoi rembourser les frais de mise en ligne de l’album par Zimbalam ou autre plateforme de distribution digitale.

Les membres d’Uniform Motion affirment d’ailleurs qu’ils ignorent comment la plateforme calcule le partage des revenus lorsque les internautes souscrivent à une version payante. En précisant que cette information est seulement livrée aux majors… En passant, si un de vous lit cet article, ce serait vraiment intéressant d’avoir votre point de vue sur la question.

Deezer semble proposer une rémunération un peu plus élevée avec un revenu moyen de 0.006€ par écoute – toujours en se basant sur l’exemple d’Uniform Motion. Ainsi, pour toucher 52€, le groupe devra engendrer 1000 écoutes de son album complet.

Le service sur abonnement eMusic, certes moins célèbre que les plateformes précédemment citées, propose une rémunération sensiblement plus importante : Uniform Motion reçoit à peu près 0,29$ par chanson. Toutefois, ces rémunérations peuvent varier d’un cas à un autre.

En ce qui concerne les achats de musique digitale, sur Amazon MP3 par exemple, le groupe touche 70% du prix payé par l’internaute pour un téléchargement d’album.

Uniform Motion nous présente aussi un petit calcul intéressant concernant iTunes :

L’album vous coûtera 8.91€ si vous l’achetez chez Apple. Il y a un partage 70/30 là aussi, nous garderons donc 6.28€ par album. Ceci dit, cela nous coûte aussi 35€/an pour garder un album sur iTunes, Spotify et Amazon (105€/an pour tous nos 3 albums). Nous ne gagnons donc pas d’argent sur iTunes, tant que 24 personnes n’ont pas acheté une version digitale de notre album.

La vente directe, digitale ou physique, semble demeurer la meilleure source de revenus pour les artistes. Uniform Motion prend l’exemple de Bandcamp pour illustrer ses propos :

Nous laissons les gens choisir ce qu’il veulent payer pour la version digitale. Si vous choisissez de payer 5€, Paypal prend 0,37€, Bandcamp prend 0,75€. Uniform Motion garde 3,88€. Cela ne nous coûte rien d’avoir une page sur Bandcamp. Si vous décidez de ne rien payer, et bien nous n’avons rien, mais au moins vous n’avez donné aucun argent indirectement à une major, comme cela semble être le cas avec Spotify !
Ensuite, si vous achetez un CD directement chez nous pour 10€, Paypal prend 0,515€, Bandcamp prend 1,50€. Il reste donc un peu moins de 8€ pour nous. Mais, attendez une seconde, cela coûte un peu plus de faire un CD. Le CD lui même coûte 1,20€, le livret coûte environ 50 centimes, le packaging du CD est 1,80€ et le stocker sur le devant coûte 35 centimes. Ça fait un total de 3,650€. Donc en réalité, il reste 4,34€ pour nous.
Enfin, si vous achetez un vinyle à 15€ chez nous, Bandcamp prend 2,25€, Paypal prend 0,646€. Il nous reste donc 12,10€. Le coût du vinyle lui même est de 3,06€, les étiquettes coûtent 1,30€, soit un total de 4,36€. Il reste donc 7,75€ pour nous. Cependant nous avons dû presser 250 copies (commande minimum). Nous devons vendre 72 exemplaires avant de rétablir la balance sur la production de vinyles. Nous en avons vendu 30 jusqu’à présent.

En résumé, ce n’est pas gagné ! Le streaming musical a des avantages indéniables et reste un excellent moyen de promotion pour les artistes. Cependant, il ne constitue pas encore une source de revenus conséquente pour les artistes les moins célèbres. La vente de musique, digitale et physique, demeure donc indispensable.

Parce qu’on en a beaucoup parlé, retrouvez toute la musique d’Uniform Motion par ici.

Sources : Toc-arts


L’association de la semaine : Primark s’associe à Universal Music

Le temple du prêt à porter bon marché, Primark, s’associe à Universal Music et se lance dans la commercialisation de CDs.
Ce n’est pas une première pour le distributeur irlandais et le géant musical. Les deux entités avaient déjà collaboré avec un certain succès lors du lancement de t-shirts de musique par Primark et Bravado, la division merchandising d’Universal Music.
Pour expliquer cette décision, un porte-parole de Primark a précisé que « les CDs étaient un complément naturel aux produits du groupe » et qu’il y avait actuellement « un fossé naturel dans le marché » qui leur permettait de tenter l’essai.

Au cas où nous aurions encore quelques doutes, Primark affirme que « ma mode et la musique ont toujours été synonymes ». Pas faux quand on voit notamment la réussite de la marque Kitsune dans son rôle de label indie.
On espère maintenant que les prix des CDs soient aussi petits que les prix appliqués par Primark !


Microsoft lance XBox Music

Microsoft se prépare à lancer son service Xbox Music le 26 Octobre. Plusieurs sources familières ont confirmé que le nouveau service serait lancé en même temps que Windows 8. Apparemment, des abonnements seront proposés en plus du service de streaming gratuit (supporté par la publicité) – du même type que Spotify. Xbox Music sera disponible sur Windows Phone, Windows 8, et Xbox 360.

Un des rôles clé de ce service l’intégration de Microsoft SkyDrive qui va permettre aux utilisateurs de stocker de la musique et des playlists sur le cloud, disponible sur ordinateurs, tablettes et smartphones. Bien que Microsoft ait prévu de proposer Xbox Music au travers de plusieurs plateformes, incluant iOS et Android, les applications ne seront pas disponibles immédiatement. Microsoft prévoit aussi de développer une mise à jour du tableau de bord Xbox pour proposer Xbox Music sur sa console.

Enfin, l’ entreprise va développer des applications Musique et Video pour Windows 8, dans le but de soutenir au maximum le lancement d’Xbox Music lors de celui de Windows 8. Ça bouge chez Microsoft et c’est une bonne surprise pour les fans de musique !

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Par : Opera
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  1. Spotify et Deezer n’existent que parce que les majors n’ont jamais compris le monde numérique (digital veut dire “qui appartient au doigt”…). Ces plateformes de streaming sont d’ailleurs à la merci des majors, qui pompent la majorité de leurs revenus. Ceci explique pourquoi il en reste si peu pour les autres. Néanmoins, tout dépend quel est l’objectif du groupe ou du musicien. S’il est de se faire connaître, alors tous les moyens sont bons, et être référencé sur ces plateformes de streaming est un très bon moyen étant donné l’audience qu’ils génèrent. Ensuite, si l’objectif est de gagner de l’argent, la distribution directe est le moyen assurant la meilleure marge. A mon sens, le téléchargement n’a plus aucun intérêt, du point de vue client. Détenir sa musique est aujourd’hui un non sens. Enfin, cet article a l’avantage d’être très bien documenté et complet. Ce qui est rare de nos jours. Bravo 🙂

  2. Est-ce que c’est une écoute unique par utilisateur ?
    Par exemple je suis abonné à Zune (qui va être remplacé par Xbox Music), et souvent j’écoute le même album plusieurs fois… Est ce que c’est juste ma première lecture qui est comptabilisé ou toutes ? Si toutes, j’offre beaucoup de salade aux artistes 😀

  3. Bonjour,

    Ce qui n’est pas normal, c’est qu’ils ne soient pas tous logés à la même enseigne.
    C’est 1 peu comme la SACEM, qui au passage est 1 société privée et non 1 organisme d’état: il faut cotiser pour espèrer toucher des revenus. Or les artistes qui n’ont pas pignon sur rue n’arriveront jamais à amortir leur cotisation.
    Quand je pense en plus que ce sont ces mêmes artistes les mieux payés, mais souvent les moins méritants, qui nous font la morale et qui font tout pour échapper à l’impôt!
    Ce milieu est au moins aussi pouurri que la politique!

  4. J’ai fait, de mon côté, un rapide calcul pour me faire une idée de la marge gardée par les plateformes :

    J’écoute au minimum 50 morceaux par jour sur Spotify entre bureau, iphone et ipad.
    Par mois cela représente 50×30 = 1500 morceaux.
    Donc je “coûte” à Spotify 1500 x 0.003 = 4.5€ (reversé directement aux artistes)

    Je paie un abonnement de 10€/mois, ils font donc une marge brute de 6.5€.

    Certes, c’est une marge plutôt importante mais honnête. La somme reversée aux artistes est faible mais d’un autre côté il est difficile d’imaginer plus.

    Qu’en pensez vous?

  5. tout de facon de nos jours ce qui rapporte le plus c’est le concerts et les évènements privées !

    Vivre de la vente de sa musique, c’est très très difficile !

  6. En même temps si les majors n’obligeaient pas les plateformes telles que deezer et sportifs à payer des redevances fixes énorme pour l’utilisation de leurs catalogues, ces plateformes pourraient sûrement mieux rémunérer les artistes !

  7. Je me suis arrêté au titre de la brève qui m’a dégoûté… Car quel genre d’artiste a besoin d’une distribution de doigt… Ouch !

    1. @Se7h : dommage de se priver de la lecture d’un si bon article juste pour un petit mot 🙂 Je défends aussi l’usage du français et des bons termes mais il faut se faire à l’idée que “digital” devient un terme générique de fait utilisé par de nombreux acteurs de l’économie numérique, même en français.

  8. Salut,

    A mon avis ce n’est pas rentable du tout, il faudra encore plus que ça pour concurrencer les maisons de disques classique.

    Bon Courage.

  9. Tout d’abord, il faut souligner l’existence de plateforme telles que CD1D : http://cd1d.com ; qui reverse 85% aux artistes.

    @benbooch : il faudrait voir une étude mais votre usage est probablement marginal. Par ailleurs, je ne partage pas votre avis que ce soit une marge “hônnète”. C’est tout bonnement énorme tant les coûts restant sont faibles (bande passante et développement des plateformesweb et mobiles).
    Par ailleurs, je ne sais pas si vous mesurez le coût de production d’un album mais ce type de plateforme ne permet jamais de rentrer dans son investissement (on croit généralement qu’il est aujourd’hui possible de tout faire chez soi mais en réalité l faut un studio, un ingé son, des techniciens….) ; et encore je ne compte pas le coût de la promotion de l’album et tous les frais liés.

    En tout cas bravo pour cet article qui présente enfin une vision un peu plus réaliste des choses que la grande majorité des sites “technophiles”.

  10. @YasArts Je ne remets pas du tout en cause le fait que les artistes ne gagnent pas assez et qu’en effet les coûts de production soient énormes.
    Ce que je voulais souligner c’est qu’il n’est pas rentable pour un artiste d’être présent sur une plateforme de streaming et que je ne voyais pas comment cela pouvait s’arranger étant donné les marges de ces plateformes.
    De prime abord, on peut se dire :” Quoi, ils ne reversent que 0.003€ , c’est un scandale !!??” 🙂 mais en regardant de plus près leurs marges sont importantes mais pas déconnantes.
    Il est donc, selon moi, préférable pour les artistes de ne pas compter sur ces plateformes pour s’enrichir mais de profiter de la notoriété qu’elles peuvent apporter en la faisant prospérer grâce aux concerts, produits dérivés…

  11. “Rentrer chez soi et écouter son dernier morceau préféré en deux clics”
    facilité d’accès qui a un prix, avant le net je lisais les critiques de rock et pouvait passer des semaines avant de pouvoir écouter et/ou acquérir les albums en questions (habitant en province les disquaires étaient limités en offre de contenu), en les fantasmant, en essayant d’imaginer le contenu musical à partir des mots des critiques, les albums devenaient intriguant, ça renforçait leur mystère et laissait du temps au désir de se déployer, aujourd’hui on a tout avant même d’en avoir envie, l’accès facile à tout et tout le temps n’est pas forcément qu’un progrès, je fais mon vieux con mais ce plaisir de l’attente me manque aujourd’hui.

  12. Je te rejoins Benbooch. le meilleurs moyen pour les artiste pour gagner leur vie est les concerts et produits dérivés.

    Puis s’il veut gagner avec du streaming, on-t-ils bien étudier leurs présence sur internet ? Je veux dire, es-ce qu’il sont visible, connue ? Sont-il visible dans les “suggestions” ?

  13. Il y a pas l’éditeur de megaupload qui voulais faire une plate forme gratuite financée par la pub, dédiée a la musique permetant d’écouter des muqiues et de reverser une partie aux auteurs sans passer par les majors ? ce serais je pense une bonne solution.

  14. Etant donné le développement des téléchargements illégaux, la chanson n’aurait-elle pas un avenir douteux ? Il est si facile de télécharger une chanson sans rien payer alors faut-il être une super star pour gagner comme même un minimum ? Le CD a bien remplacé le Vinyl alors pourquoi internet ne remplacerait pas le CD …

  15. @Eric : C’est vraiment dommage d’avoir continuer l’erreur tout au long de l’article, tout de même ^^
    Je ne pense pas que cette erreur soit nouvelle, c’est même plutôt l’inverse, tout le monde faisait l’erreur lors de l’arrivée des APN, car le terme « digital » n’était soit pas traduit, soit mal traduit. Après certes, dans certains métiers on utilise à outrance des termes anglais, jusqu’à faire du franglais n’aillant aucun sens, ni d’élégance… M’enfin bref, qu’est-ce-que c’est laid ^^

    Sinon, pour revenir au sujet de la brève, cela confirme ce que je pensai, mais en pire 🙁 J’aurai bien aimer voir le résultat pour Qobuz, qui est la boutique numérique qui me séduit le plus avec BandCamp.

  16. Les artistes gagnaient-ils plus en passant par la distribution physique ? Je pense qu’ils n’y avaient pas accès donc probablement zéro.

    “Nous ne gagnons donc pas d’argent sur iTunes, tant que 24 personnes n’ont pas acheté une version digitale de notre album.” En même temps si tu vends moins de 30 albums par mois c’est que la musique que tu fais ne plait pas !!

  17. Et dans tous les cas, le revenu qui devrait être le principal pour tous les artistes, c’est celui des concerts. Pas de concerts, peu de revenus. Pondre un truc enregistré et attendre les millions, c’est trop facile 😉

  18. Ce n’est pas étonnant, mais la question serait plutôt “Est-ce que ce petit artiste gagnerais plus si il n’était pas sur ses plates-formes ?”

    Je ne suis pas sur que la réponse soit oui, cela permet surtout aux petits artistes de se faire connaître et d’être éventuellement produit plus tard par une Major. D’ailleurs il ne faut pas rêver, un artiste ne gagnera pas sa vie avec les CD mais plus avec les concerts, les sponsorings,…

    Enfin ce n’est que mon opinion

  19. Juste excellent ! Le problème reste de le faire savoir aux mélomanes qui seront du fait plus avertis – faire de la musique devient un luxe en comparaison des majors pour qui la musique reste un yaourt !

  20. Les chiffres sont faux. On est dans l’ordre du millième d’euro pour une écoute en streaming. 0.003 euros pour être plus précis…

  21. Bonjour quentin

    Il y a une petite erreur dans ton article. On dit d’un artiste qu’il est indépendant lorsqu’il est sur un label peu connu ou sur aucun label. Dire d’un artiste qu’il fait du DIY c’est dire qu’il fait tout tout seul (enregistrement, clip, promotion,..) C’est un peu différent d’autant plus que le mouvement DIY n’a pas pour objectif de faire des profits (si maigre soit il).

    🙂

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