Passer au contenu

Comment Google est devenu l’arme secrète du fisc

Plus rien ne lui échappe. Merci à l’intelligence artificielle et à la cartographie satellite de Google.

De là-haut, les images ne trompent pas. Piscine, vérandas, dépendances… Grâce aux images satellites, la surveillance du fisc passe un cap concernant les bâtis non déclarés. Et ce, grâce à Google.

Avec l’entreprise américaine et les services du cabinet français Capgemini, les autorités s’arment d’un outil redoutable. Il va couter à l’Etat la somme de 24 millions d’euros pour trois ans d’utilisation, mais rien que cette année, il a déjà permis de récupérer 10 millions d’euros de recettes supplémentaires.

L’outil en question se base à la fois sur l’intelligence artificielle, une base de données et des images satellites. Il a été déployé dans seulement neuf départements cette année, mais la direction générale des Finances publiques (DGFiP) a confirmé qu’il serait généralisé à l’ensemble du territoire désormais.

Avec lui, l’administration fiscale a déjà pu signaler 20 000 piscines non déclarées, de quoi rectifier le tir sur l’absence d’imposition à juste titre chez les ménages concernés. “Les gains en matière d’impôts directs locaux devraient atteindre près de 40 millions d’euros en 2023”, prédit la DGFiP.

Actuellement, l’outil de Google et de Capgemini en est à sa deuxième phase de développement. Les pistes d’améliorations sont nombreuses alors qu’il est encore nécessaire de modérer les résultats obtenus de façon manuelle. Par exemple, l’outil a encore du mal à distinguer une piscine d’un panneau solaire. Les ombres et les arbres sont aussi des points faibles. En avril dernier, la marge d’erreur annoncée était de 30 %.

Il n’empêche que pour les autorités, le retour sur investissement est bien là et garanti “une rentabilité du projet dès sa seconde année de déploiement”, disait l’administration fiscale.

La controverse derrière Google et Capgemini

Pour surveiller les bâtis non déclarés en France, l’Etat a noué des liens avec deux entreprises très controversées aux yeux du grand public. Sur la question de la confidentialité et du respect de la vie privée, ni Google ni Capgemini sont bien vus.

Le cabinet de conseil français est un partenaire stratégique du gouvernement, qui a souvent fait appel à ses services et a dépensé des sommes jugées astronomiques. Lors du premier mandat d’Emmanuel Macron en tant que Président de la République, Capgemini facturait 1,1 milliard d’euros à l’Etat.

L’une de ses missions les plus populaires fut l’aide à la suppression de 179 lits d’hôpitaux et 600 emplois à Nancy en 2019. Quelques mois plus tard, un gouffre de 263 millions d’euros se creusait après qu’un projet de nouveau logiciel de paie pour l’Éducation nationale fut jugé “de mauvaise qualité” par la Cour des comptes et abandonné. La dématérialisation des plaintes de police nationale, via le logiciel “Scribe”, a également été mis sur la touche avec une facture de 8 millions d’euros à l’adresse de Capgemini.

Cerise sur le gâteau, la société n’aurait payé aucun impôt de 2011 à 2020. Un “exemple caricatural d’optimisation fiscale” dénonçait un rapport du Sénat cette année.

📍 Pour ne manquer aucune actualité de Presse-citron, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.

2 commentaires
2 commentaires
  1. Bonne idée le coup de la bâche bleu, pour faire bugger leur logiciel.
    Mais sinon, c’est comme toute technologie avec lesquelles nous n’avons aucune autonomie, tout le monde dit oui… et finit par baisser son froc !
    Chaque progrès technologique possède une face néfaste. L’humain n’a pas besoin de toutes ces merdes écocides, seul le capitalisme s’en sert pour nous en faire acheter toujours + + + + + + + + … bande de malins !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *