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Dessine-moi un sourire !

Comment communiquer quand on ne parle pas la même langue ? C’est une question qui revient régulièrement quand j’échange des mails avec des correspondants qui ne…

Comment communiquer quand on ne parle pas la même langue ?

C’est une question qui revient régulièrement quand j’échange des mails avec des correspondants qui ne connaissent pas les smileys et autres emoticons, et qui prennent ces drôles de signes cabalistiques ponctuant mes fins de phrases pour de vulgaires fautes de frappe.

Les mobiles ont leur langage, imbittable pour les plus de 16 ans, le web aussi. Plus simple, plus facilement compréhensible, à condition d’en connaître quand même l’alphabet et le vocabulaire.

Ce n’est pas si anodin qu’il y paraît : allez donc illustrer une phrase un peu caustique ou faire comprendre à un client que vous plaisantez quand vous lui dites gentiment qu’il est légèrement pénible, si celui-ci ne comprend pas le second degré illustré par un 😉 à la fin de votre email, qui correspondrait à un grand sourire agrémenté d’une tape amicale dans le dos dans la vraie vie.
Frictions, voire clash assuré…

C’est que, mine de rien, ça en dit des choses, un smiley.
Plus que ça : ça remplace une vraie gestuelle, une posture, une attitude. Du coup, quand je ne peux pas utiliser ce complément de langage, c’est non seulement une véritable frustration, mais aussi – toutes proportions gardées évidemment – la sensation d’être frappé du locked-in syndrome, cette désagréable impression de chercher à me faire comprendre sans y parvenir, par quelqu’un qui ne me voit ni ne m’entend.

Est-ce que les smileys sont devenus à notre corps défendant des béquilles venues progressivement suppléer nos défaillances de langage à tel point que nous ne sachions plus faire passer un message ou une émotion par des mots, ou une invention géniale qui aurait peu à peu transformé l’écrit en langage des signes ?

Peut-être nous faudrait-il là aussi évangéliser et inviter tous nos correspondants néophytes à consulter un site comme celui-ci, afin d’acquérir au moins les rudiments de nos nouveaux hiéroglyphes.

On éviterait ainsi les malentendus, et, accessoirement, on se sentirait parfois moins seuls 😉 🙁 😐 😡

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Par : Opera
21 commentaires
21 commentaires
  1. Très bonne réflection. Je trouve que ça complémente beaucoup la façon dont on parle autant dans les mails que sur MSN mais je n’ose pas en insérer dans les mails à mes grands-parents par exemple de peur de ne pas être compris…

  2. A supposer aussi, Eric, que toutes les cultures partagent le langage “gestuel”, les mêmes codes visuels de communication non-verbale, ce qui n’est pas évident (cf. les travaux de Edward T. Hall dont celui-là … Bien entendu, on peut considérer aussi que les smileys seraient un nouveau langage universel 😉

  3. Mouai. Ce qui est surtout dûr, c’est qu’un gars comme Eric se dise ça. Je précise ma pensée : si 99% des français parlaient aussi bien le français qu’Eric, et bien, heu, ce serait très différent. Pour faire court, on imaginerais pas que des émissions comme la Star Ac ou la Roue de la Fortune puissent exister.

  4. Un sourire !!!! Sans parler une autre langue !!! Et bien allez voir le film Wall-E !!!
    Je viens de le voir il est vraiment génial, obligez d’en parler dans chaque blog ou je passe !!! j’ai mis une critique sur [Ze]Blog si ca vous interesse http://www.anthonyrojo.canalblog.com Courrez vite en salle !!!

  5. En ce qui me concerne, je n’utilise jamais de smileys dans mes correspondances professionnelles.
    Le smiley est une forme d’expression agréable parce que “clin d’œil” justement, mais je pense trop familière pour un dialogue pro. Sauf évidemment si mon client le fait.

  6. Il est lcair que lorsqu’on tombe sur une personne qui ne connais pas la signification des smiley c’est frustrant. Mais pour ma part si j’ai un doute je ne les utilises pas … je serais donc bilingue c’est cool :). Tout comme Michel pour moi les smiley sont trop familier pour être employé dans des discussion pro (je donne pas souvent de tape dans le dos à mes clients :D).

  7. Comme Michel, je n’utilise jamais de smiley pour ma correspondance professionnelle, ni avec des personnes que je ne connais pas. De la même façon que j’utilise l’humour de façon différente en fonction du contexte. Car en effet, le smiley en dit plus que des mots. Mais pour être compris à sa juste valeur, je pense qu’il faut connaitre un minimum la personne avec qui on dialogue (tempérament, humour, …)

  8. Le langage écrit et le langage parlé sont deux choses différentes. Les écrivains n’ont jamais eu besoin de simleys pour faire comprendre lorsqu’ils sont ironiques ou caustiques. Quand on a besoin d’utiliser des smileys pour exprimer ses émotions, c’est qu’on n’utilise pas le langage écrit, mais qu’on transcrit le langage parlé. C’est plus facile. Alors on peut proposer aux gens de visiter le site dont tu parles, Eric, mais on peut aussi travailler son expression pour ne pas avoir besoin d’utiliser de smileys. 😉

  9. @tinou, là tu parles d’un monde idéal où tout le monde prendrait le temps de lire tout le monde. Vu l’infobésité actuelle, nous scannons davantage que nous ne lisons et nous avons besoin de signes, de repères.
    On parle de lecture sur le web et dans les mails là, pas de littérature 🙂
    Et puis même le meilleur écrivain aura du mal à dire à quelqu’un “t’es con” par écrit sans le fâcher s’il ne met pas un petit smiley à côté pour faire comprendre que c’est affectueux.

  10. Juste pour informer les curieux, la langue lojban (l’espéranto des années 1950) dispose d’une classe de noms appelée “attitudinals” destinée à remplacer à l’écrit et à l’oral les smileys et autres intonations modifiants le sens des phrases. Comme d’habitude avec le lojban, le système est très complet mais incroyablement complexe. La page du manuel est ici:

    http://www.lojban.org/tiki/tiki-download_wiki_attachment.php?attId=185

    Ouch, ça a l’air bien long. Je la remet en version tiny:

    http://tinyurl.com/2qq3cs

    Voilà, amusez-vous.

  11. Au début d’Internet, j’avais rédigé le petit billet ci-dessous à l’intention des membres d’une liste de distribution. Je n’aurais jamais pensé que 10 ans plus tard la question serait encore d’actualité…

    “Cours d’e-orthographe – 20 secondes de lecture qui peuvent vous sauver de la mort sociale 😉

    L’email se situe à mi-chemin entre la conversation et l’écrit. Il emprunte à la conversation sa spontanéité efficace mais parfois superficielle, et à l’écrit sa force de frappe parfois démesurée. Dans l’email, on se soucie peu de la faute d’orthographe; seule l’efficacité compte, et les sociologues notent que très vite les utilisateurs assimilent à du mauvais goût le fait de relever une faute d’orthographe dans l’email du voisin.

    Pour compenser leur maladresse dans l’écriture, les premiers internautes ont inventé des symboles exprimant leurs émotions. L’un d’eux mérite de faire partie du répertoire de tout utilisateur de l’email comme vaccin contre les risques de malentendus, fréquents dans l’empressement et dans les communautés multilingues. Il s’agit du clin d’oeil exprimant tout à la fois la plaisanterie, l’ironie, l’understatement, symbole représenté par le signe

    😉 (point-virgule, tiret, parenthèse fermée)

    soit – ramené à la verticale – un oeil gauche clignant, un oeil droit ordinaire, un nez et une bouche.

    Qu’on se le dise.”

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