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Droit à l’oubli : la CNIL britannique demande à Google de déréférencer des articles évoquant des déréférencements

Pour le régulateur britannique, les articles récents qui évoquent des déréférencements de liens au nom du droit à l’oubli peuvent aussi être déréférencés.

Petit rappel : Il y a un an, un arrêt de la Cour de Justice de l’Union Européenne donnait aux citoyens de l’Union le droit à l’oubli, ou le droit de demander aux moteurs de recherche d’enlever des liens de résultats de recherche basés sur leurs noms, si ils estiment que les contenus vers lesquels pointent ces liens sont inadéquats, non pertinents, plus pertinents, excessifs ou d’aucune utilité publique. Google a par la suite mis en ligne un formulaire qui permet aux citoyens de l’UE de demander que des liens soient déréférences. Après, c’est la firme de Mountain View qui décide.

Mais comme je l’expliquais dans un précédent article, profiter du droit à l’oubli n’est pas forcément une bonne idée. En effet, si vous demandez par exemple à Google de désindexer un article datant d’il y a plusieurs années vous concernant et si la demande est acceptée, la firme de Mountain View  en informera le média qui a publié cet article, via son outil pour les webmasters. Là, rien n’empêchera ce média (qui pourrait être furieux) ou d’autres de publier un nouvel article évoquant votre demande de suppression de ce lien des index de Google. Et finalement, l’information que vous souhaitiez cacher risque d’être encore plus visible. De nombreux sites ont déjà fait cela, pour ne citer que The Guardian et la BBC.

Mais au Royaume-Uni, l’équivalent de la CNIL vient d’ordonner à Google de supprimer 9 liens vers des articles récents (donc, encore pertinents, selon moi) évoquant de vieux articles qui ont été retirés au nom de ce Droit à l’Oubli.

Comme le rapportent nos confrères du Guardian, Google a déréférencé des articles évoquant une affaire criminelles datant d’il y a 10 ans. Mais la suppression de ces liens a provoqué un effet Streisand et de nouveaux articles évoquant ces demandes et détaillant l’affaire criminelle sont apparus sur la toile.

Pour la commission britannique, il est vrai qu’un tel contenu peut être d’actualité et d’intérêt public. Mais celle-ci ajoute que « cela ne justifie pas l’inclusion de liens vers ce contenu lorsqu’une recherche Google est faite en saisissant le nom de l’individu affecté, puisque cela a un impact non justifié et négatif sur sa vie privée […] ».

En France, c’est une autre histoire. Lorsqu’un lien est déréférencé au nom du droit à l’oubli, Google ne le fait que pour les versions européennes de son moteur de recherche.

Cela signifie que les informations cachées peuvent encore être trouvées en utilisant par exemple la version américaine ou néozélandaise de Google Search.

Cependant, la CNIL avait mis Google en demeure pour lui demander d’appliquer des déréférencements à l’échelle mondiale. Mais la firme de Mountain View a refusé, estimant « qu’aucun pays ne devrait avoir d’autorité pour contrôler à quel contenu quelqu’un dans un autre pays peut accéder ». 

(Source)

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Par : Opera
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