Passer au contenu

Échec du vol Véga : le satellite français Taranis perdu en vol

Le satellite Taranis qui était à bord de la fusée européenne Véga a été perdu par Ariancespace peu de temps après le décollage du lanceur italien.

La mission avait pourtant très bien commencé sur la base européenne de Kourou en Guyane française. Mais pourtant la fusée Véga qui s’est élancée dans la nuit de lundi à mardi à deux heures du matin, heure métropolitaine, n’a jamais atteint l’espace. Elle a rencontré un problème lors de l’allumage du quatrième étage du lanceur. Le PDG d’Arianespace, Stéphane Israël est venu apporter « de mauvaises nouvelles » quelques minutes après que la trajectoire et la vitesse de la fusée aient quitté le plan de vol.

C’est précisément huit minutes après le décollage, alors que le lanceur léger italien allumait son quatrième et dernier étage qu’une « dégradation de la trajectoire » a été détecté selon les mots du PDG d’Arianespace. Depuis le contrôle n’a pas été récupéré et la fusée a été déclarée « perdue » par l’entreprise française.

À bord du petit lanceur se trouvaient deux satellites, dont un, à mission scientifique. TARANIS, en référence au dieu celte du tonnerre, devait étudier les « sprites » terme anglais pour désigner les événements transitoires lumineux (TLE) qui surgissent dans la haute atmosphère pendant un orage. Un phénomène encore complètement inconnu il y a trente ans et qui interpelle bons nombre de météorologues au sein de la communauté scientifique.

TARANIS aurait été le premier satellite à intéresser aux phénomènes électromagnétiques de la haute atmosphère, il aurait donc rapporté des observations inédites, des données qui étaient très attendues par le CNES (centre national des études spatiales) à l’origine de ce projet quasiment 100 % français. Mais la mission n’aura finalement pas lieu, les deux satellites ainsi que leur lanceur se sont carbonisés dans l’atmosphère en retombant après avoir échoué à atteindre l’orbite.

La fiabilité de Véga sérieusement remise en question

Car cet échec a un goût amer, c’est déjà le second en seulement trois lancements pour la petite fusée italienne Véga. Un échec que fait tache quand on sait que la fiabilité est le principal avantage du groupe Arianespace vis-à-vis du reste des entreprises privées du New Space. Le petit lanceur Véga s’était en effet illustré, dans le mauvais sens du terme, il y a à peine 18 mois.

Le 11 juillet dernier, le lanceur avait explosé au-dessus de l’atlantique suite à un souci sur le dôme avant du moteur du deuxième étage. Si le problème n’est pas identique, le résultat est lui malheureusement le même. Avec deux échecs en trois vols, il n’est pas certain que le lanceur léger d’Arianespace retourne sur le pas de tir de Kourou, même dans un avenir lointain.

Du côté du CNES, à l’origine du projet Taranis, bien que le moral au plus bas, Jean-Yves le Gall, président du CNES a déjà annoncé que “les équipes vont immédiatement se remettre au travail pour analyser, comprendre et corriger les causes de cette défaillance afin de repartir en vol dans les meilleurs délais ». Le projet Taranis avait débuté en 2005, il a depuis monopolisé près de 400 personnes et coûtait plus de 115 millions d’euros. Avec l’étude des phénomènes électromagnétiques, il pourrait notamment prévenir des catastrophes naturelles si le lien entre orages violents et ces phénomènes lumineux sont établis.

📍 Pour ne manquer aucune actualité de Presse-citron, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.

Newsletter 🍋

Abonnez-vous, et recevez chaque matin un résumé de l’actu tech

3 commentaires
3 commentaires
  1. Triste nouvelle pour tous les techniciens ingénieurs et operateurs qui ce consacrent dans leurs missions avec une passion énorme! Que ce soit en Italie pour ce super lanceur Véga, et les autres en Europe et à Kourou ! On effleure en souriant jaune des pensées a ce dieu du Tonnerre ! Mais cette perte de contrôle par un ou des “phénomènes” encore inconnus? Ou qui viennent d être attribués a un mauvais branchement! au montage de conception m interroge et pourrait ne pas faire rire quand on connait les procédures et normes rares voir chirurgicales dans les ateliers et les calculs de launchs ! A tous les étages !
    Dommage pour tout ce monde de passions/Space, tristesse passagère , courage et attendons…

  2. Dommage que les fonctionnaires coincés d’Ariane Espace se moquent de Musk and Space X quand Musk, lui, réussie ses lancements (et même envoie des gens dans l’espace, ce que Ariane ne sait pas faire) plus vite and moins chers.

    À bon entendeur salut !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *