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Ev Williams (co-fondateur de Twitter) veut sauver le journalisme

Présenter Evan Williams comme étant le co-fondateur de Twitter reste réducteur. En effet, en tant que créateur de la plateforme Blogger, il est souvent considéré comme étant l’une des personnes à avoir popularisé les blogs. Est-il aujourd’hui capable de sauver le journalisme avec Medium ?

“Est-ce que cette idée aura un impact fort sur le monde ?”

C’est la première question que se pose Ev Williams avant d’investir du temps et/ou de l’argent dans une idée.
Ce fut le cas de Blogger, de Twitter… aujourd’hui il mise tout sur Medium avec l’objectif de créer le futur de la publication en ligne.
Medium, c’est une plateforme de publication qui permet à ses utilisateurs de créer des collections de contenus atour d’un thème et/ou sujet particulier, et d’inviter d’autres personnes à participer à ces collections.

Medium Vs. Twitter/Blogger : question de Karma ?

Evan Williams s’est exprimé aujourd’hui à la conférence Launch de San Francisco pour expliquer en quoi Medium pourrait être un Twitter pour les formats longs (un espace qu’a aujourd’hui investi Tumblr).
D’après lui, le web a réduit considérablement le coût de distribution des contenus, ce qui a créé un flot continu d’informations.
La nouvelle économie de la publication favorise aujourd’hui la fréquence et le volume d’articles.
Il faut produire toujours plus de contenus et à prix toujours plus bas, rendant moins rentable la rédaction d’articles longs.

Cela va donc pousser à créer de nombreux contenus de mauvaise qualité qui vont enterrer les contenus de bonne qualité.

Ev Williams est conscient que ses précédentes réalisations (Blogger et Twitter) ont très largement contribué à cette politique de quantité, plutôt que de qualité. Aujourd’hui, il veut “réparer” les choses avec Medium.

Un système basé sur l’engagement

En effet, alors que Twitter et Blogger se concentraient sur des données telles que le nombre de visiteurs uniques ou de pages vues, Medium veut être un précurseur en favorisant d’abord l’engagement autour d’un contenu.

Medium va ainsi mesurer le nombre de lecteurs qui ont lu ou non l’article, s’ils ont été jusqu’à la fin, et s’ils ont ensuite partagé ou commenté.

La qualité est donc le cheval de bataille de Medium qui n’aura donc pas le même avenir qu’un Twitter.
Ev Williams a conscience du fait que favoriser les contenus longs et de qualité est une barrière d’entrée bien plus difficile à franchir que de s’inscrire à Twitter et publier une idée ou ressenti en 140 caractères.
Mais l’idée de Medium n’est pas de faciliter la création de contenus pour tous… ils veulent plutôt rassembler la plus grande audience possible pour les meilleurs contenus.

Sauver le journalisme

Le journalisme n’a pas été épargné par la baisse du coût de création et par l’importance de publier beaucoup et souvent pour être vu.
Avec Medium, Ev espère créer une nouvelle révolution dans les métiers du journalisme.
S’il ne dévoilera pas ses plans précis dans ce domaine, il commentera sur le fait qu’il s’agit d’un “problème difficile à résoudre”. Mais construire un nouveau modèle économique qui va soutenir le journalisme est un “objectif qui en vaut la peine” qui va le pousser à expérimenter en ce sens.

Mais il est encore trop tôt pour cela. D’après Williams, “l’utilisation est comme l’oxygène pour les idées”… il faut d’abord regarder comment les gens interagissent avec la plateforme pour pouvoir développer dans la bonne direction.

Medium va-t-il revenir vers les médias avec un système qui va leur proposer de mieux rémunérer les auteurs qui ont écrit des articles de qualité avec une véritable valeur d’engagement ?

(SourceCrédit Photo)

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Par : Opera
10 commentaires
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  1. Il devrait y avoir plus de projets portés sur la qualité du contenu. Au final twitter fait perdre beaucoup de temps si on ne fait pas le tri…

  2. Une bonne initiative, il ne reste plus qu’à voir si c’est une histoire de gros sous, ou un vrai investissement par conviction !

  3. Dire que twitter a changé la monde, je suis sceptique. Oui l’information va bien plus vite avec twitter, mais il faut voir de quoi on parle et des sources. Twitter ne permet pas de partager des idées, mais des impressions, commentaires rapides, c’est bien pour faire du buzz et qui s’y intéressent, ceux du web en général.

  4. A voir.

    Permettre la co-rédaction multimédia d’articles est le vrai défi du moment. Aucun média n’a encore trouvé la formule. Et faire participer le lecteur aux frais de rédactions est l’autre difficulté majeure.

    Internet a modifier considérablement l’information. Dans un premier temps, au début des années 2000, la première révolution a été l’open publishing, la publication ouverte. Des articles publiés sans modération. Le filtrage intervenant après la mise en ligne. C’était révolutionnaire. Et cela a permis de contruire des réseaux d’informations engagés comme http://indymedia.org.

    Puis vint les CMS open source, qui ont donnés les moyens à tout à chacun de devenir son propre média. EN se concentrant sur le contenu, sans s’inquité, trop, de la technique. Mais du coup les sources d’informations se sont dispersées. Et sans trouver de modèle économique viable. Sauf adwords peut-être pour certains.

    Enfin les réseaux sociaux ont permis une certaine forme de re-centralisation. Mais autour d’un compte / individus. On est loin d’une équipe éditorial. De plus toujours pas de modèle économique pour le producteur d’informations.

    Le journaliste ne crée pas l’information, il la rend cohérente et compréhensible dans l’article qu’il rédige. Puis il la vérifie, contrôle et certifie peu ou prou. Ce rôle d’organisateur est essentiel.

    Il y a donc un défi technique, organiser des informations multimédia et interactives et permettre aux participants (journaliste, photographes, preneurs de sons, illustrateurs, experts…) de collaborer sur des sujets.

    Des logiciels en ligne commencent à arriver pour cela. Par exemple : https://popcorn.webmaker.org/ de la fondation mozilla

    Cela va certainement créer un nouveau métier, un peu comme le monteur dans le cinéma, qui organise les séquences et donne le rythme des images. Il y a aura le monteur rédacteur, qui à partir d’une timeline va organiser les différentes sources d’informations.

    Il n’y a pas d’exemple pour le moment, à ma connaissance, de collaboration ouverte multimédia et multilingue sur un sujet donné sans pour autant faire un catalogue de diverses sources à la prévert.

    C’est certainement vers là que se dirige medium, enfin j’imagine.

    Pour autant, la surprise va être dans le modèle économique qui reste à inventer. Un article prend du temps, parfois des frais (déplacement…). La gratuité de l’information pèse sur la qualité et en quelque sorte sur son objectivité. Et elle est facteur de précarité.

  5. La globalisation a en effet provoqué une concurrence sur les prix et le contenu low cost c’est taillé une belle part du gateaux autrefois réservé au journaliste.
    Medium est une excellente idée pour revalorisé la qualité du contenu !

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