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Francisation des mots, du community management à l’animation de communauté

La francisation des mots a encore frappé. Dernière victime au compteur : le community manager qui devient un ‘animateur de communauté’.

La Commission générale de terminologie et de néologie, placée sous la houlette du Premier ministre, est l’organisme chargé de traquer inlassablement tous les petits anglicismes qui s’infiltrent peu à peu dans notre cher langage français. Chaque année, cette commission nous propose, pour chaque terme anglais bien usité, un équivalent français. On se souvient par exemple de ‘ramdam’ qui était censé remplacer le mot ‘buzz’ ou encore, ça remonte à plus loin, le mél ou le courriel, représentants français du mail.

Depuis hier, c’est le terme ‘community manager’ qui devrait se retrouver à la trappe, remplacé au pied levé par l”animateur(-trice) de communauté’. Cette francisation est parue dans le Journal Officiel. D’autres équivalences seront acceptées comme ‘gestionnaire de communauté’ et ‘gestionnaire de communauté en ligne’. Ces deux termes semblent d’ailleurs plus adaptés (ne serais-ce qu’au niveau de la traduction) pour désigner le métier du community manager qui ne se limite pas à ‘animer’ une communauté.

Alors l’animateur de communauté trouvera-t-il sa place dans notre langue française ou le terme anglais lui survivra-t-il ? Pourra-t-il continuer à utiliser ses mots-dièses tranquillement ? Pourra-t-il toujours collaborer avec le webmestre pour rédiger ses infolettres ? Tant de questions qui nous brûlent les lèvres ! Les internautes ont souvent tendance à bouder ces expressions et il est assez rare des les rencontrer en ligne. Cependant, elles ont le mérite d’exister et elles nous permettent de pouvoir placer un terme français sur une notion qui, sinon, n’aurait pas de mot pour la décrire (de mot dans notre langue, cela s’entend).

Mais le combat de cette commission n’est-il pas un peu vain ? Ne doit on pas accepter des termes anglicisés dans notre langue tels quels ? Notre vocabulaire évoluera sans cesse, on ne peut rien y faire. La France a toujours été un pays qui a eu tendance à adapter les noms – et pas que les noms communs, je pense notamment aux noms des villes – à sa sauce. La préservation de notre culture, et donc de notre langue, est un point très important mais doit-on pour autant essayer de chasser les termes étrangers en les réadaptant ? N’hésitez pas à donner votre point de vue dans les commentaires.

(source)

Image: ‘Baguettes at Arnaud Delmontel Boulanger Pâtissier Traiteur – Montmartre, Paris
http://www.flickr.com/photos/34325628@N05/7331025072
Found on flickrcc.net

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Par : Opera
16 commentaires
16 commentaires
  1. La franscination est vaine à mon sens pour plusieurs raisons: tout d’abord les personnes son déjà habituées à utilisées les termes anglais, ensuite les termes d’origines sont connus de tous et ont compris à l’échelle internationale.
    La francination à d’aileurs échoué pour bon nombre de mots comme le marketing (pour mercatique) ou les emails (ou mèle)

  2. Je pense que c’est très important de donner un mot français à chaque chose, qu’il soit utilisé ou non.
    Je n’avais pas cet avis il y a quelques années mais c’est assez regrettable de voir des langues comme le japonais ou le coréen dont des mots très banals sont en fait des mot anglais prononcé avec l’alphabet de la langue (une fourchette en japonais : Forke, un ordinateur en coréen : compyuteo etc…)

    Un autre vice de cette tendance en angliciser (c’est comme ça qu’on dit?) notre langue est ce que l’on peut observer dans les pays nordiques où les chercheurs scientifiques finissent par connaitre des mots seulement en anglais et non dans leur langue natale tant ils sont habitués à ne parler qu’anglais.

    On trouve cela ridicule car notre langue ne nous parait pas menacé de disparaitre mais c’est justement parce qu’on continue d’inventer des mots français que l’on étend sa survie. Et d’ailleurs toutes les communautés minoritaires ont tendances à ne pas s’angliciser (2eme fois !) afin de protéger au maximum leur langue (cf canada français).

    Après il y a de bons choix et de moins bons. Pour ma part je trouve que courriel et animateur de communauté ne sont pas trop mauvais alors que ramdam et mots-dièses sont catastrophiques.

  3. Ce qui est marrant c’est la francisation du mot “hashtag” en mot dièse, ce qui n’a aucun sens car le caractère # est le croisillon et non dièse, ce qui devrait plutot se traduire par mot-croisillon.

  4. “Dieu appela «terre» la terre ferme, et «mer» l’amas des eaux. Et Dieu vit que c’était bon.” (Genèse)
    Eh oui, c’est en nommant les choses qu’elles existent et qu’elles prennent sens ! Une vieille règle de communication… Bref, le débat n’est pas de dire si c’est bien ou mal d’angliciser ou de franciser les mots. L’important, c’est que les gens comprennent le sens de ces mots.
    Est-ce que tout le monde comprend quel est le travail d’un “community manager” ? Si oui, gardons ce mot.
    Est-ce qu’employer le terme “mail” entraîne des confusions et quiproquos pour qui ne parlent pas de passage souterrain ? Eh bien, utilisons le terme “courriel”.
    Ne nous voilons pas la face : chaque “communauté de travail” dispose d’un vocabulaire qui lui est propre et son emploi à outrance peut avoir divers objectifs ou effets : s’identifier comme appartenant à la communauté, exclure les autres, montrer sa culture ou encore faire preuve de snobisme…

  5. Il ne s’agit pas ici d’un mot, mais d’une expression ou si vous préférez d’un bout de phrase.
    Près de la moitié des mots anglais viennent du français et cette langue ne s’en porte pas plus mal au contraire, mais elle n’a que très rarement importé des phrases ou des expressions.
    De plus, que ce soit pour un mot ou une expression, il faut franciser au moins la phonétique car on ne peut pas demander aux Français de se tordre la langue en plein milieux d’une phrase.
    Une fois qu’au modifie la prononciation de ces deux mots, il ne reste pas grand-chose de clairement anglais et il est alors préférable de s’en débarrasser complètement.
    Je crois que cette expression ne survivra pas en français, mais ce n’est pas le cas pour d’autres expressions ou mots importés de l’anglais, certains survivront, bien évidemment.

  6. Effectivement, c’était la nouvelle d’hier.
    Sachant que cette francisation date de dimanche, on peut même se demander ce qu’ils font d’autres pendante leur week-end.
    Quoi qu’il en soit, c’est une obligation législative de franciser les termes quand ils deviennent commun, il n’y a donc pas matière à s’offusquer hormis pour les trolls.
    D’ailleurs, animateur de communauté ou gestionnaire de communauté en ligne, c’est un peu pertinent comme appellation non ?

  7. Arrêtez avec vos anglicismes. Vous pensez avoir l’air cool de parler anglais mais les anglophones sont morts de rire quand ils vous entendent écorcher les mots avec votre accent français.

    Je suis français et je vis au Québec depuis huit ans et je peux vous dire que le Québec est certainement l’endroit où le français est le plus mal parlé, mais avec le moins d’anglicismes. Par contre beaucoup de leurs constructions grammaticales viennent de l’anglais et c’est vraiment moche.

  8. Voilà un article bien écrit, intéressant et équilibré. Je trouve que tous les aspects de la problématique de la francisation y sont bien exposés.

    Pour mettre mon grain de sel, je dirais qu’au Québec, le terme «animateur/gestionnaire de communauté» a été introduit depuis quelques temps déjà et qu’il est couramment utilisé. Il faut dire que pour nous, le contexte culturel est différent. Étant entourés d’anglophones, nous faisons tous les efforts possibles pour préserver notre langue et la culture qui l’accompagne. La francisation est donc valorisée, tout en n’étant pas nécessairement toujours adoptée. Il ne faut pas se leurrer: l’informatique parle anglais. Les professionnels du secteur continueront à utiliser les termes anglais dans la plupart des cas, mais on peut tout de même saluer la pensée qui motive l’effort de francisation.

  9. La racine est qu’il faut une communauté francophone assez active dans tous les domaines d’activités pour créer des concepts que les anglophones chercherons à adopter et donc à angliciser.

  10. Si c’est nous qui inventions les usages et les outils, ce serait peut-être nos mots que l’on utiliserait …
    A défaut, je pense qu’il est important de donner des équivalence et de ne pas laisser filer notre langue.
    On a assez d’anglicismes comme cela et dont la plupart n’apportent rien en terme de sens que notre langue ne permettrait pas d’exprimer
    Après tout, même s’ils sont l’exception, des mots comme ordinateur et courriel (de nos amis québécois) ont fini par s’imposer.
    Après c’est l’usage qui décidera de l’emploi ou non car la langue est faite par ses locuteurs

  11. Autant traduire des mots anglais ne me dérange pas, au contraire, autant celui là ils ont foiré :/

    Sexe et texto sont francais non? Ils auraient pu le laisser tel auel…

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