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FrenchLeaks, le Wikileaks à la française de Mediapart

Le succès et la couverture médiatique de Wikileaks inspirent décidément les vocations. Et pas seulement au cinéma. Le destin mouvementé du site de Julian Assange semble faire également rêver le monde du journalisme d’investigation.

Le succès et la couverture médiatique de Wikileaks inspirent décidément les vocations. Et pas seulement au cinéma. Le destin mouvementé du site de Julian Assange semble faire également rêver le monde du journalisme d’investigation.

Après OWNI et son excellente initiative de partenariat technique avec Wikileaks, c’est Mediapart, le site d’information politique indépendant accessible exclusivement par abonnement, qui lance son Wikileaks à la française.

Nommé FrenchLeaks, le site a pour vocation “la diffusion de documents d’intérêt public concernant notamment la France et l’Europe (…) il est au service du droit à l’information et du débat démocratique, dans une indépendance totale vis-à-vis des pouvoirs politiques et économiques.”

FrenchLeaks se définit comme un outil documentaire et un instrument d’alerte qui met à la libre disposition du public des documents ayant fait l’objet d’investigations des journalistes de Mediapart. Il permet à tout un chacun de communiquer de façon sécurisée et confidentielle “des documents d’intérêt public qui seront mis en ligne après une enquête préalable répondant aux règles professionnelles du journalisme”.

Une sélection de dossiers est déjà en ligne, avec notamment une compilation de documents révélés sur l’affaire Bettencourt, mais également, entre autres, L’affaire Karachi, La face cachée de l’empire Bolloré ou encore Les projets du Medef pour la Sécurité sociale.

Protéger les sources, mais sans garantie

Pour proposer un document, deux solutions sont proposées : soit directement en ligne via une page sécurisée, soit par courrier postal. FrenchLeaks prévient cependant ses futures sources :

Quand bien même nous mettons, grâce à ce site, tout en oeuvre pour vous assurer la meilleure confidentialité, elle repose en grande partie sur votre vigilance, nous ne pouvons vous garantir un anonymat absolu. Enfin, nous ne vous garantissons rien sur l’exploitation que nous ferons ou pas des informations que vous nous communiquerez. La publication des documents et l’exploitation qui en sera faite est une décision nous appartenant laquelle ne pourra intervenir que suivant les conditions fondant l’éthique journalistique.

Autrement dit, si vous avez des documents qui pourraient faire sauter dix fois la République et si voulez vraiment être tranquille, postez d’un cybercafé, d’un ordinateur public ou d’un Starbucks, mais pas de chez vous où d’un quelconque endroit où l’on pourrait vous identifier via votre adresse IP. Corbeau, c’est un métier.

Une initiative intéressante, même s’il est regrettable de constater encore une fois qu’il a fallu attendre une impulsion d’origine anglo-saxonne pour finalement reproduire quelque-chose qui risque de ressembler de plus en plus à concept vide de sens. Espérons également que la fameuse indépendance dont se réclame avec force Médiapart sera réellement au rendez-vous.

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6 commentaires
6 commentaires
  1. “Corbeau c’est un métier” : ça me fait rire.
    J’en croise un chaque matin (un vrai), je lui dirai 🙂

    Sinon par voie postale : travailler avec des gants, ne laisser aucune pellicule, cheveu, fragment de tissu, salive, etc.
    Ne laisser aucun pollen, suie, poussière entrer dans l’enveloppe ou se déposer sur elle.
    Sinon on pourra retrouver d’où le courrier a été assemblé.

    Pfou. Corbeau c’est un métier. Il lui faut même une salle blanche.
    Db

  2. Mais pour l’instant ça me semble plutot un moyen pour l’équipe de Mediapart de présenter certains de leurs dossiers sous une entrée différente et surtout en réalisant un buzz… ça peut être utile… mais le site risque vite d’être submergés de documents qu’ils n’auront pas le temps de vérifier…

  3. Je suis abonné à MediaPart depuis pas mal de temps et ils traitent souvent des sujets intéressants que d’autres médias n’abordent même pas ! Je suis donc assez content de voir qu’ils continuent de “grossir” en participant à ce projet.

    1. @Nicolas Silberman : le saligaud, aspiration du flux RSS de Presse-citron probablement, un de plus… Et en bas de l’article, sans complexes : “Qui a écrit cet article ?” : Stéphane Perrin. Merci pour le signalement, je le contacte

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