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Glass Camp : De la domotique à la mobilité, en passant par le shopping… la France expérimente les Google Glass

Du 17 au 19 janvier se tenait le premier hackathon européen dédié au Google Glass. Baptisé Glass Camp il fut l’occasion pour 5 équipes de développeurs, designers et marketeux de tester pour la première fois ces lunettes qui font tant parler et surtout de développer l’application de leur rêve… en 36 heures seulement.

Ce marathon est né de la rencontre entre David-Henri Bismuth et Yann Tolila, consultants en Stratégie Digitale, tous deux à l’initiative du premier Meetup Google Glass en France et de Josse Blais, étudiant à la _Web School Factory, à l’initiative du Meetup #MeetGlass. Trois personnes que je tiens à saluer pour l’immersion procurée.

C’est donc avec beaucoup de curiosité que je me suis rendu dimanche soir à la Web School Factory, hébergeur de la manifestation, en qualité de Jury aux côtés de Pierre Cannet  (Fondateur de Blue Search Conseil),  Raphael Labbé (Responsable de l’Innovation à L’Express), Nicolas Mouton (Responsable de L’Atelier SFR), Anne Lalou (Directrice de la _Web School Factory), Guillaume VanBrugghe (Directeur Commercial chez Niji) et Céline Barahona (Co- fondatrice de So/Cult). Autant vous le dire tout de suite, ce fut un vrai régal. Chaque hackathon réserve son lot de (bonnes) surprises, mais celui-ci – outre la présence des Glasses – m’a particulièrement bluffé.

Cette qualité est due aussi aux premières sélections effectuées, pour ne garder que les équipes les plus prometteuses. En effet, en amont du grand jour, il a fallu passer un premier test. Au final sur plus d’une centaine de candidats, 25 profils ont été sélectionnés pour participer à cet événement. Les candidatures ont été soigneusement choisies par les organisateurs du Glass Camp qui ont souhaité s’assurer d’un maximum de diversité et de compétences. S’en est suivi le lancement des festivités, vendredi soir, puis le moment temps attendu des présentations de projets, dimanche.

Pour tout vous dire, en si peu de temps je m’attendais à découvrir des prototypes. Ce fut donc une vraie surprise de découvrir, lunettes sur le nez, de véritables applications. Après plus de deux heures de tests et d’échanges avec les participants vint le moment de délibérer. Difficile de prendre parti face à autant d’idées fraîches et brillantes. Pourtant il a fallu faire un choix et l’application retenue porte le nom de Bike Finder… De quoi s’agit-il ? Et bien Bike Finder est une application qui permet d’afficher l’état de disponibilité des vélos dans les villes possédant des stations en libre-service. L’application basée sur l’API de la société JCDecaux est potentiellement déclinable dans plusieurs villes de France. Cependant, pour le hackathon, l’équipe a choisi de centrer son travail sur le service parisien Vélib’. L’application donne non seulement l’état de disponibilité des vélos dans les stations alentours, mais elle affiche aussi l’itinéraire optimal pour permettre à l’utilisateur de trouver avec facilité la bonne borne. Enfin, Bike Finder propose aussi une couche collaborative qui permet aux usagers qui constatent une dégradation sur un vélo, de le signaler d’un simple geste.

Pour en savoir plus, regarder la vidéo qui suit (d’ailleurs je reste admiratif devant la qualité des réalisations, face à si peut de temps et de moyens) :

Quid des autres projets ? Tout d’abord nous avons découvert Beer Goggles (et non Google)  une application qui pourrait devenir votre meilleur compagnon en soirée. « Faites la fête et rentrez à la maison en toute sécurité » telle pourrait être la baseline de cette app qui vous permettra de suivre votre consommation d’alcool avec vos Google Glass ! De manière plus concrète elle dispose de trois caractéristiques : un dashboard pour suivre vos consommations (une contrainte à mon sens, car cela pousse à la consommation ce qui devrait déplaire à nos institutions), un système d’alerting qui vous indique lorsqu’un de vos amis a besoin de votre aide pour trouver le chemin de sa maison et enfin un coach qui mesure vos consommations et vous conseils pour modérer ou stopper et ainsi éviter la catastrophe. Personnellement j’ai trouvé le concept abouti dans son utilisation, mais très peu légitime pour plusieurs raisons. Tout d’abord il semble peu pertinent de porter des Google Glass lors d’une soirée bien arrosée au risque de les abimer. Ensuite, je ne pense pas qu’un assistant mécanique puisse avoir quelque influence que ce soit sur son utilisateur, si celui-ci decide de boire non-stop (à moins d’intégrer un « taser » activable à partir d’une certaine consommation…).

Ensuite, nous avons Choozeforme. L’application déjà disponible sur smartphone est censée vous accompagner dans vos achats en vous permettant de soumettre deux photos de produits à une communauté censée décider pour vous de celui à adopter. Fini les dilemmes… Il suffit donc de prendre en photos les objets qui vous font hésiter et de les partager en quelques secondes via votre paire de Google Glass. Vous recevrez ainsi l’avis de votre cercle directement sur vos lunettes… Le plus de cette app réside dans la technologie « double screen ». Cependant je pense que l’application ne répond pas au besoin d’instantanéité. Lorsque j’hésite entre un t-shirt et un polo je souhaite décider dans les minutes qui suivent lequel choisir et ne pas m’éterniser dans le magasin. Or dans notre cas il faut attendre les remontées de la communauté, ce qui peu prendre du temps.

Glass Memories quant à elle est une application qui ravive vos meilleurs moments en photos ! « OK Glass, Take a picture » « Share it with Glass Memories » et la photo vous est renvoyée plus tard selon vos émotions. Cette application a été plus difficile à juger car non testée par le jury. Concrètement il s’agit d’une nouvelle façon de vivre et revivre les meilleurs moments de sa vie. Hier il y avait l’album photo et les K7 de famille, consultablent à souhait. Aujourd’hui avec Glass Memories ces moments sont contextualisés puis rediffusés sur vos lunettes, selon les paramètres, à une date précise ou lorsque vous repassez dans le lieu ou la vidéo a été tournée.

Je vous laisse juger par vous-même en visionnant la vidéo de démonstration :

Enfin il y a Yun Plug, mon coup de cœur de ce Glass Camp. L’équipe de 5 passionnées a excellé dans le domaine de la Domotique. Ils ont à la fois conçu une application Google Glass mais aussi une mécanique pour connectée la lampe. Cela permet ainsi de piloter facilement un éco-système d’objets électriques dans votre maison et de rendre confortable votre expérience de vie. Les perspectives sont à mon sens multiples. Je vous ai capturé en vidéo le concept, regardez plutôt :

En étant ambitieux on pourrait faire le rapprochement avec Android Home, la structure de Google censée imposer la firme de Moutain View dans nos maisons. Cette structure ne répond pas jusqu’ici aux objectifs initiaux et le sens de l’innovation des start-up semble une piste centrale, confirmée notamment par le rachat de NEST. Evidemment il y a encore énormément de travail, mais avec une contrainte de 36 heures et une première expérience autour des Google Glass, je trouve le résultat déjà satisfaisant. Quelle utilité concrète ? Je pense que cette application répond à un insight fort « Les lumières sont constamment allumées dans la maison et je suis obligé de me déplacer jusqu’à chaque interrupteur pour les éteindre. » La solution apportée par Yun Plung réside dans le confort conféré : tout est contrôlable depuis ses lunettes.

Ce projet est en phase de décollage et ses fondateurs comptent bien poursuivre leurs travaux…

Pour conclure je tenais à saluer le travail des différentes équipes, qui prouve une nouvelle fois le dynamisme et le talent des français. A l’année prochaine pour un nouveau Hackathon Glass Camp… Qui sait peut-être que chaque participant aura l’occasion d’ici là d’acheter sa propre paire.

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5 commentaires
5 commentaires
  1. Ces lunettes sont vraiment incroyables. J’ai l’impression que l’on peut tout faire avec. En voyant cet appareil, j’ai pensé que tout est encore possible. Peut-être que demain, la machine à remonter le temps ne sera plus une utopie.

  2. Bonjour 🙂

    J’interviens en tant que développeur sur BikeFinder pour apporter une petite correction.

    Nous ne nous sommes pas concentré sur Paris, ni sur Vélib. En réalité, utiliser les données de JCDecaux nous permet d’être déjà opérationnels partout où JCDecaux gère des données sur les vélos en libre service.

    Concrètement, à la fin du hackathon, notre application fonctionnait déjà dans 25 villes réparties dans 10 pays. Vous pouvez trouver la liste exhaustive sur https://developer.jcdecaux.com/#/opendata/vls?page=static

    Et d’ailleurs, le lundi qui suivit, nous avions déjà intégré les données de Keolis (http://data.keolis-rennes.com/) qui s’occupe de Rennes Métropole, en Bretagne. Ainsi, nous validons que nous pouvons brancher tous systèmes de données aux lunettes 🙂

    Elle est pas magnifique la vie ?

  3. J’interviens en tant que développeur sur BikeFinder pour apporter une petite correction.
    Nous ne nous sommes pas concentré sur Paris, ni sur Vélib. En réalité, utiliser les données de JCDecaux nous permet d’être déjà opérationnels partout où JCDecaux gère des données sur les vélos en libre service.

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