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Google créé la surprise et renie partiellement la neutralité du Web

Google déclare que ceux qui utilisent leur connexion Google Fiber pour héberger des serveurs pourraient bien avoir quelques surprises. Ces dires s’opposent directement aux principes de neutralité du net longtemps défendus par l’entreprise.

Google, grand défenseur de na neutralité du Net, semble faire un petit pas en arrière. Pour rappel, la neutralité de l’Internet, c’est un principe qui garantit à tout internaute une égalité de traitement concernant le transfert de ses flux de données quels que soient la source, la destination et le contenu. C’est l’un des fondements du réseau Internet et beaucoup défendent cette idée. Beaucoup, dont Google, du moins… jusqu’à maintenant.

Les standards de l’industrie

Maintenant que Google a rejoint le côté des fournisseurs d’accès, il semblerait qu’il ait un peu changé sa manière de voir les choses. Le géant a tout simplement expliqué cette semaine qu’il se réservait le droit d’empêcher les utilisateurs de Google Fiber d’utiliser leur connexion pour faire tourner des serveurs. Google justifie cela en expliquant que les autres fournisseurs d’accès, comme Verizon, offrent des services tiers pour mettre en place un serveur et que ceux-ci se monnaient. Pour l’instant, le moteur de recherche ne propose pas encore ce genre de service.

Tous les serveurs

Cette déclaration concerne tous les serveurs, quels qu’ils soient (d’un serveur vidéo à un serveur privé de jeu en ligne). Les conditions d’utilisations de Google Fiber précisent “à moins que vous ne possédiez un accord écrit […] vous ne devriez pas héberger un serveur, peu importe son type, en utilisant votre connexion Google Fiber”. L’un des arguments de Google : utiliser votre connexion de cette manière peut affecter négativement l’expérience de votre voisinage également client de Google Fiber.

Un retournement de situation

Après des années d’un soutien public et sans faille à la neutralité du Net, c’est l’heure du ‘volte-face’. Rappelons qu’en 2010 Google s’était engagé dans la rédaction, aux côtés de Verizon, d’un document proposant un cadre législatif pour cette notion. On y retrouvait des choses comme : les utilisateurs ne doivent pas être empêchés d’ “envoyer et recevoir du contenu licite de leur choix […] utiliser des applications licites et des services licites de leur choix […] se connecter à tout appareil légal qui ne porte pas atteinte au réseau ou au service“.

Pour l’instant ces paroles ne résonnent que comme de simples menaces et il n’y a pas encore eu d’exemple de serveur ‘puni’ par Google. Même si la position du géant américain pourrait se défendre, on constate surtout un revirement de bord qui risque de décevoir de nombreux fans de l’entreprise mais aussi les défenseurs de l’Internet neutre.

(source)

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Par : Opera
13 commentaires
13 commentaires
  1. « envoyer et recevoir du contenu licite de leur choix […] utiliser des applications licites et des services licites de leur choix […] se connecter à tout appareil légal qui ne porte pas atteinte au réseau ou au service«
    Si l’on relit la fin : “qui ne porte pas atteinte au réseau ou au service” Google précise que l’utilisation d’un serveur peu nuire au service de Google Fiber. Donc tout est bon pas de volt-face, juste une belle porte dérobée pour s’échapper en cas de problèmes comme toujours 😉

  2. “volte face”, “revirement de bord”, “renier” : c’est moi ou l’été et son manque de vraies news vous oblige à faire dans le sensationnel ? Restons mesurés…

    Jérôme

    1. Des propos qui sont contrebalancés par ‘partiellement’ ou encore ‘pourrait se défendre’ mais qui ne font que refléter la déception des internautes qui ont appris cette nouvelle. Donc du sensationnel… pas vraiment.

  3. Je ne vois pas ce qu’il y a de choquant à cela. Google pense à l’expérience utilisateur du grand public. Donc d’un public qui n’a à priorie pas de serveur. Dans tous les cas rien n’empeche l’utilisateur de changer de solution. C’est un partie pris…

  4. C’est un service proposé au grand public et installer un serveur chez soit fausserai le flux de data propre au ménage qu’on aime bien analyser quand on est un géant de l’information… plus besoin de vanter g+ quand on sait tout ce que nos utilisateurs postent sur facebook

  5. Alors, tout d’abord, il est dit que “la neutralité de l’Internet, c’est un principe qui garantit à tout internaute une égalité de traitement concernant le transfert de ses flux de données quels que soient la source, la destination et le contenu.” Je suis d’accord.
    Ensuite il est dit que Google défendait cette idée : absolument pas. Ou alors très mal.

    Je ne sais pas si vous savez, mais en fonction des recherches que vous faites, vous êtes indexé, surveillé, à des fin publicitaires la plupart du temps.
    Or, quand vous faites une recherche Google, par les principe de Cookies (localement, donc), ou par le principe de compe (côté Google), vos résultats sont influencés par les recherches précédentes et ainsi on n’a pas forcément les mêmes résultats que celui du voisin qui effectue exactement la même recherche, avec la même URL, ce qui falsifie totalement l’idée de la neutralité du réseau.

    Aussi, certains disent que c’est “logique”. Non. Citons Marcoh :
    “Je ne vois pas ce qu’il y a de choquant à cela. Google pense à l’expérience utilisateur du grand public. Donc d’un public qui n’a à priorie pas de serveur.”

    Ça veut dire, en un premier temps, que Google surveille les transit de données, ce qui est une atteinte et une violation grave de la vie privée (mais ne le cachons pas, tout le monde le fait, alors pourquoi s’en priver, hein, M. NSA ?).
    En un second temps, ça veut dire qu’il est interdit d’héberger quoique ce soit chez soit qui puisse avoir un lien avec internet : le débit, asymétrique (càd que la vitesse de téléchargement est très élevée par rapport à l’upload, alors que le rapport devrait être de 1), donc qu’ils prennent la peine de détériorer le service pour une histoire de fric qu’ils ont.
    De plus, un simple serveur mail chez soi, serveur de jeu (de plus en plus fréquent et facile d’accès), ou encore site web devient une tendance chez tout le monde de part la facilité d’accès qui ne cesse de croître.

    Et croyez-moi ou non sur ce dernier point, Internet est né pour le partage de connaissance auquel Google fait actuellement obstacle, donc Google est en un sens contre l’internet… Non ?

    Sinon, pour finir, Google avance sur une autre tendance, celle qui avance sur les FAI (Fournisseurs d’accès à Internet), et c’est celui de l'”Internet à la demande”. C’est l’Internet auquel on doit payer pour ce que l’on veut atteindre : Youtube, DailyMotion, sites d’achat, micro-blogging, …, et en l’occurrence, serveurs auto-hébergés.
    J’avais vu un peu d’infos là-dessus, au Grand Journal (et ce que ça fait du bien que des gens compétents parlent de chosent véritables, bien qu’en trop petite partie), et c’est (à peu près) la pire des atteintes à la neutralité du net.

  6. @Tsigorf
    Vous ne savez vraisemblablement pas de quoi vous parlez.
    La personnalisation des résultats de recherche a seulement pour but de vous fournir des réponses plus pertinentes en fonction de votre contexte de recherche.
    Concernant l’article, Google ne s’intéresse pas ici au contenu des données, mais si 30 000 personnes se connectent tous les jours sur une des machines de ses clients, pour y télécharger des volumes important de données, cela peut affecter globalement la qualité du réseau. Il est normal que Google préviennent ce type d’abus. Ils ne feront rien pour de petits usages, mais ils se protègent contre le gars qui voudrait héberger son Youtube dans son salon. En ce sens, Google préserve la qualité du réseau dans l’intérêt de chacun.
    Concernant le dernier point, chaque service sur à un coût pour celui qui le propose et il est normal de reporter ce coût sur l’utilisateur. Je suis contre la fragmentation des coût d’accès au réseau par les FAI mais ce n’est pas ici le sujet. Je vous conseille d’autres source que “Le Grand Journal” pour réfléchir à ce type de problématiques.

  7. @Julien
    D’après la définition donnée de la neutralité du net, la personnalisation des résultats de recherches, comme vous dites, est déjà une atteinte (après, en pratique, c’est vrai que ça peut être utile, mais ça ne devrait rester qu’une option).

    Après le “Google ne s’intéresse pas au contenu des données”, c’est en partie vrai, car il s’intéresse à la source des données (je ne redonnerais pas la définition de “neutralité du net”, mais c’est une grave violation.
    Si le téléchargements de volumes importants de données est si grave, ils sont forcés de surveiller ce qui transite (atteinte à la vie privée, de quel droit se le permettent-ils ?).
    De plus, je ne vois pas comment le volume du fichier importe alors que nous sommes dans une histoire de câbles, donc de transit, donc de débit. Si ça leur gêne qu’on prenne trop de débit, ils n’ont qu’à le partager équitablement entre tous ceux qui l’utilisent (ça, ça gêne pas grand monde, et c’est une solution simple, logique et respectueuse par rapport à la restriction des usages).

    Par rapport à ce dernier point, la “fragmentation des coûts d’accès”, j’ai donné ça à titre d’exemple car ça se rapproche de ce que fait Google (la fatigue et le fait que je n’ai pu écrire ce commentaire en deux parties ont fait que je n’avais plus la pensée claire, donc mal exprimé), car Google propose un fragment du service qu’est dû de proposer un FAI, c’est à dire de l’utilisation que l’on devrait être en droit d’en faire. Un serveur est plus simple à faire qu’on ne le croit (serveur SSH sur machines UNIX par exemple), et l’utilisation de ce dernier par Internet est un droit que tout internaute doit avoir (sinon, donnez-moi la différence entre ça et la censure).

  8. Mettons-nous d’accord :

    Tout PC connecté est un serveur potentiel, n’est-ce pas ?
    Ce qui veut dire que Google nous oblige à passer par des services tiers pour émettre le moindre flux de data ?

    Je ne peux donc pas partager mon écran ?
    Je ne peux donc pas faire de P2P ?
    Je ne peux donc pas utiliser de messagerie décentralisée ?
    Je ne peux pas uploader ?

    C’est du Minitel, finalement… La seule chose qu’on a le droit d’émettre sont des requêtes…
    Mais je suis un peu extrémiste dans mon exemple, j’imagine…

  9. @Nathan
    Pas tout à fait vrai ce que tu dis. Un PC connecté est un client, dans tous les cas, certes.
    Pour le partage d’écrans, non, tu ne peux pas (car même si certains logiciels ne le disent pas, on crée un serveur en faisant cela, TeamViewer par exemple).
    Concernant le P2P, ça bloque aussi côté envoi (seed), car si un logiciel agit comme client, dans ce dernier cas il fait aussi office de serveur.
    Concernant ta messagerie décentralisée, je suppose que c’est le fait d’installer un serveur mail sur ta machine. Non, tu ne peux toujours pas.
    Pour l’upload, ça, ça dépend de comment ça part, car quand tu envoies une requête sur un site pour récupérer une page web, GET ou POST (la seconde servant pour l’envoi de formulaire, pouvant passer par l’envoi de fichiers), c’est en tant que client que tu le fais. Si tu veux le faire dans l’autre sens (serveur web, FTP, ou ce que tu veux sur ta machine), même si les pages pèsent 2ko (dans le cas d’un serveur web), que tu n’as qu’une page visitée par jour, tu es autant répréhensible que quelqu’un qui hébèrge un serveur de jeu et qui envoie 100Mo par seconde.

    Après, si tu hébèrge ça en local, et que rien ne passe par internet, normalement, personne ne peut le savoir (si tu sécurise bien ton truc), et en plus tu n’es pas en tort (on peut au moins faire ça, pour l’instant).

    Sinon, ce que tu peux faire, c’est feindre l’ignorance. Quand tu clique sur “Mode multijoueur” sur ton jeu, tu n’es pas mis au courant du fait que tu ouvre un serveur.
    Quand tu clique sur “Télécharger Decay” (pour ceux qui ne connaissent pas, c’est un film sous licence libre) par torrent, non, personne ne te met au courant que ton logiciel agit également comme serveur (par contre, prend garde à ne pas télécharger de trucs illégalement, ça, ils surveillent).

  10. Ouaip, c’est ce que je voulais dire, mais sans rentrer dans la subtilité des requêtes HTTP 🙂
    Tu as néanmoins raison de me corriger car nous sommes chez un spécialiste !

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