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Google et Amazon collaborent de plus en plus avec la police, faut-il s’inquiéter ?

Aux Etats-Unis, Google et Amazon livrent désormais les images de leurs caméras connectées (Ring, Google Nest Doorbell) à la police, sur simple demande, sans exiger le moindre mandat judiciaire comme le prévoit normalement la Loi.

L’histoire semble être un recommencement sans fin. Depuis leurs débuts, les GAFAM ont joué avec les lignes, pour proposer des services qui jouent souvent d’un point de vue légal dans une zone grise. Les deniers produits en date à soulever en la matière beaucoup de question sont les caméras connectées vendues par ces firmes.

On peut citer notamment la Google Nest Doorbell, ou les caméras portiques / sonnettes Ring (Amazon). Ces dispositifs enregistrent jusqu’à deux mois de vidéo dans le cloud. Normalement, pourtant, les enregistrements de ces dispositifs ont vocation à rester privés – sauf en cas de mandat judiciaire, après saisine d’un juge par la police.

Google et Amazon ont-ils raison de collaborer avec la police ?

Cela vaut aux Etats-Unis, comme en France – où s’ajoutent d’ailleurs d’autres gardes fous hélas peu respectés comme le champ que peut observer la caméra dans l’espace public, et les autorisations qui sont normalement nécessaires. Pourtant ces nouveaux objets connectés semblent inciter les forces de police américaines à multiplier les demandes d’accès à ces images.

Et de leur côté, Google et Amazon disent généralement “oui” dès lors que la police justifie la demande par l’urgence. Outre les produits Nest, Google laisserait même la police accéder aux autres données des comptes Google comme les historiques, là encore sans exiger le moindre warrant. Ces pratiques ne font pour autant pas l’unanimité dans l’industrie.

La concurrence, notamment Apple (caméras connectées HomeKit), Arlo (équipements utilisés entre autres par Verisure), Anker ou encore Wyze exigent tous une autorisation judiciaire dûment formée pour délivrer les mêmes données aux autorités. Ce flou juridique a de quoi inquiéter – surtout qu’il n’est pas certains que les autorités d’autres pays n’ont pas accès également à ces vidéos dans les mêmes termes.

Pour l’heure néanmoins il n’existe à notre connaissance aucun partenariat ou rapprochement officiel entre les forces de police françaises, et Google et Amazon – comme c’est le cas depuis 2019 aux Etats-Unis. En effet, Amazon prépare depuis longtemps sa collaboration avec les autorités américaines. Plus de 400 services de police du pays ont été approchés depuis.

Lire aussi – Ring – Amazon reconnait avoir fourni des enregistrements vidéo à la police

Mais cette évolution pose de vrais problèmes juridiques et sociaux dans un pays déjà très divisé. Caroline Sinders, spécialiste de l’apprentissage automatisé et des liens entre technologie et harcèlement, explique entre autres dans un article du Guardian : « Ce qui se passe souvent dans des cas où la surveillance augmente, c’est qu’il y a soudain davantage d’arrestations de ‘personnes suspectes’, ce qui signifie en fait des personnes de couleur qui ne violent aucune loi ».

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