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Google passe en HTTPS et chamboule l’industrie : retour sur une onde de choc SEO

Google a annoncé la semaine dernière sur son blog, qu’il souhaitait faire passer son moteur en HTTPS par défaut pour les utilisateurs connectés à un compte.

Article rédigé par Florian P. Webaddict, passionné d’actualité et travailleur de l’internet depuis plusieurs années, Florian s’intéresse notamment à l’économie et aux usages d’Internet dans le monde.

Google a annoncé la semaine dernière sur son blog, qu’il souhaitait faire passer son moteur en https par défaut pour les utilisateurs connectés à un compte.

Pour des raisons de sécurité, les mots clés provenant d’une recherche pour des utilisateurs connectés seront cryptés, et ne seront donc plus transmises dans le referrer, ce qui les rend inaccessibles dans Analytics ou tout autre outil d’analyse de trafic. Après un torrent de plaintes (voir les commentaires), et de longs débats dans la communauté SEO, il ressort que l’argument sécuritaire ne serait pourtant pas si fondé :

– Google en version sécurisé existe déjà pour les utilisateurs qui souhaiteraient se protéger sur https://encrypted.google.com/

– cette version ne serait en fait pas si sécurisée, puisqu’on peut retrouver la requête et les autres paramètres du referrer en version non sécurisée, selon Zorgloob.

L’annonce concerne les Etats-Unis et sur le google.com seulement, mais les updates sont généralement déployées par la suite sur tous les autres marchés. Une pétition est d’ailleurs en ligne pour demander plus de transparence à Google et freiner cette mesure.

La fin du SEO ?

En soi, cette mise à jour ne va pas révolutionner le travail des référenceurs, et ce n’est pas la fin du SEO (pourrait-on svp interdire des articles avec ce titre ?). Matt Cutts (la voix de Google) a annoncé que cela représentait moins de 10% du trafic des sites. De plus, quand on analyse une audience, les données les plus importantes sont avant tout les tendances, et non des chiffres exacts : en utilisant deux outils de tracking simultanément, on remarque toujours des disparités en terme de chiffres, mais très peu en terme d’échelle.

Quels bénéfices pour Google ?

Avec cette petite update, Google parvient tout de même à créer des remous dans tout un pan de l’industrie du web :

– c’est un nouveau revers pour les outils payants d’analyse de trafic : après avoir rajouté le Real Time Analytics, Social traffic et le Multichannel Funnels, qui étaient des fonctionnalités uniquement disponibles dans des outils payants comme Omniture, Xiti ou Webtrends, Google limite les données transmises, et dans le même temps, sort une version Premium d’Analytics (intégrera-t-elle ces données dans le futur?)

– Doubleclick, sa régie publicitaire continue à bénéficier de ces données précieuses, et limite l’accès aux régies publicitaires externes, qui les exploitent considérablement. C’est en tout cas, la raison de cette mise à jour selon Ian Lurie de Portent Interactive, cité par Rand Fishkin dans Seomoz.

– Adwords gagne un argument commercial supplémentaire par rapport au SEO notamment, qui devient plus difficile à tracker et à maîtriser

Les limites de la transparence

Google Analytics est gratuit, ce qui lui vaut une part de marché de près de 80%, soit plus de 50% des sites qui l’utilisent pour mesurer leur audience. Et comme son activité « moteur de recherche » domine également le marché, Google décide simplement des données qu’il souhaite diffuser dans ses outils, et tant que cela lui reste profitable. On peut noter que par ailleurs, sur Google Adplanner, qui donne des estimations de trafic de sites, on trouve des données pour de nombreux sites, mais rien sur google.fr…

Les conséquences d’une petite update sont éloquentes quant à la dépendance du web, et de l’industrie envers Google. Mais comme pour Microsoft et IBM, cette position a son revers : si la rumeur se confirme, et que Google procède en plus au rachat de Yahoo (ce dont je doute), le groupe pourrait bien à son tour être confronté à des attaques pour position dominante.

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Par : Opera
27 commentaires
27 commentaires
  1. Ca n’est pas une bonne nouvelle en matière de SEO, cependant il faut voir que les utilisateurs connectés à google représentent encore une petite proportion des internautes.

  2. Comme d’habitude étrangle le marché, notre problème en tant que réferenceur restera toujours cette position prédominante d’un moteur qui peut décider du jour au lendemain de fermer une boite web.

    Même si je trouve que c’est abuser ils ont quand même raison de le faire dans la logique économique d’aujourd’hui business is business….

  3. Bref, leur but comme n’importe quel boutiquier c’est de faire plus d’argent avec leur bazar. Et de faire de leur bazar un endroit incontournable, puis de mettre un péage à l’entrée sans doute, pour pouvoir être référencé, pour accéder au moteur de recherche, et tout ce qu’ils pourront rajouter.
    Internet était comme une grande place publique, ils veulent en faire un centre commercial. Vu l’évolution des mentalités vers une vision commerciale de la société tout le monde va trouver ça normal, et même en redemander.
    Cordialement.

  4. et donc analitycs ne pourra plus analyser les mots clefs … mais analitycs c’est google et google sait ce quelle recherche mène sur quel site…
    donc je pense qu’ils veulent simplement tuer les autres outils d’analyse de trafic sur les sites puisqu’ils seront les seuls à proposer l’analyse des mots clefs entrés sur google … et blam …

  5. Ca fait peur quand même cette surpuissance que Google augmente un peu plus chaque fois… C’est sûr qu’on peut pas leur en vouloir, c’est le jeu, mais on se demande jusqu’où ça va aller parfois…

  6. Position dominante, c’est exactement ce que recherche Google et il l’a déjà.Reste à savoir si un jur ils ne se brûleront pas les ailes et que tout ça ne se retournera pas contre eux ?Buisness is buisness

  7. Le problème majeur de ce genre de chose, c’est que Google lui peut parfaitement continuer son suivi total des visiteurs.

    Ils cherchent sur Google.
    Ils arrivent sur un site, hop google analytics ou google plus.
    Faudrait qu’un joue l’UE, enfin ce qu’il en reste leur brûle les plumes avec une amende record, histoire de calmer tout ça.

  8. Vous dites que Google ne pense qu’à son business, mais vous ne faites pas mieux que lui.

    Pour vous, le seul changement au passage en https c’est la perte du referer… N’oubliez pas que ceci est la conséquence, pas la cause !

    Le passage en https permettra à tous les utilisateurs de chiffrer leur connexion au site. Tout ce qui se passera entre l’utilisateur et google sera invisible pour une entité qui tenterait d’écouter la ligne (et vu les dernières actu, c’est légion courante, cf reflets.info pour plus d’infos).

    Donc en tant qu’utilisateur de Google, mais aussi webmaster qui n’en a rien à faire de ses stats analytics, j’espère que google va continuer dans cette voie !

  9. Il va falloir attendre un peu pour savoir si l’impact sera vraiment négligeable. Mais en attendant effectivement on peut se poser des questions et la reprise de Google par l’un de ses fondateurs a bousculé pas mal les choses (nombreux services fermés, algorithmes mis à jours, …).

  10. Le lien vers la pétition ne marche pas. Voilà le bon lien:
    http://keywordtransparency.com/

    Précisions utiles: la pétition ne demande pas l’arrêt de la mesure, mais de sa conséquence, cad demande à Google de continuer à transmettre le referrer.

    Je ne joins pas le texte, pour éviter le duplicate content. Il est visible depuis le lien donné au début de ce commentaire

  11. Merci pour les commentaires 🙂 Juste pour préciser pour ceux qui l’ignorerait, le fait d’être en position dominante ne veut pas dire qu’ils sont leaders, mais qu’ils se retrouveraient en position de quasi monopole ce qui est répréhensible par les loi anti-trust. Et c’est pour celà que je doute qu’ils acquierent Yahoo…

  12. A chaque annonce on a droit à un “la fin du SEO”. De toute façon, Google fait ce qu’il veut avec son moteur de recherche et les techniques SEO qui marchent aujourd’hui ne marcheront évidemment pas demain. Ca a toujours été comme ça. HTTPS ou un autre concept, de toute façon Google tiens les référenceurs par les “nutz” et s’il veut en casser les 90%, rien ne l’empêchera.

  13. Pour moi, cette décision est un pur pas stratégique visant à écraser la concurrence à Google Analytics.

    Il ne faut pas penser qu’une société telle que Google pense aux respect de la vie privée, surtout quand on connait les sorties à répétition en la matière d’Eric Schmit.

  14. C’est une décision préjudiciable sur le protocole de base de l’internet qui est ainsi détourné, car d’une certaine manière, Google s’approprie le “REFERER” avec les mots cles qu’il contient (la source).

    Au regard de la dimension de Google, cette rétention n’est pas légitime, car elle est imposée par défaut aux internautes qui se connectent sur leur compte, mais l’outil de recherche de Google n’est pas un compte …

    il est certain que Google va au devant de sérieux ennuis en maintenant cette étonnante décision, après les pétitions, il n’est pas impossible qu’un front d’opposition plus drastique finisse par naître.

    il a déjà été entendu que le blocage d’accès à un site puisse être mis en place en provenance d’une requête SSL ou de référer inapproprié.

    Affaire à suivre …

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