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HADOPI : cinq questions sur un dispositif bancal

Après des mois de débats, HADOPI, l’un des dispositifs les plus kafkaïens et les plus coûteux que l’on ait jamais inventés pour contrer le téléchargement illégal,…

Après des mois de débats, HADOPI, l’un des dispositifs les plus kafkaïens et les plus coûteux que l’on ait jamais inventés pour contrer le téléchargement illégal, va se mettre en branle dans les tout prochains jours.

Le décret est normalement passé au Journal Officiel depuis le 27 juillet, et les premiers mails d’avertissement vont être envoyés aux internautes qui téléchargent des fichiers de façon illicite.

Tout a été dit sur le sujet donc je ne m’étendrai pas, je préfère vous renvoyer à ces deux articles par exemple :

Cependant la mise en place d’HADOPI suscite encore de nombreuses interrogations, tant cette loi semble avoir été mal ficelée, dans une sorte de précipitation qui ressemble fort à une sorte de soumission au dictat des majors et des ayant-droits de la musique et de la vidéo.

Voici cinq questions sur HADOPI, ou les incohérences d’un dispositif bancale :

La CNIL a fixé un plafond de 125.000 signalements par jour. Ce qui ne semble pas émouvoir Eric Walter, le secrétaire général de la Haute Autorité, qui assure que ce nombre considérable ne posera aucun problème. Sans vouloir faire de raccourci trop facile, quand on voit la façon dont a été géré le lancement raté de France.fr, on peut s’interroger sur la capacité d’un organisme d’état à gérer de tels flux. Je crois qu’on va bien se marrer, et que le bon Eric Walter ne va pas passer un été très tranquille. Mais bon, gaffe quand même.

Le dispositif HADOPI  a été imaginé il y a déjà deux ans, en pleine hystérie anti-internet. Une paranoïa largement attisée par les big boss des maisons de disques, qui enchaînaient les nuits blanches à voir le trésor de guerre sur lequel ils faisaient du gras depuis des décennies perdre chaque jour de sa valeur. Il semblerait que depuis, le gouvernement ait identifié d’autres priorités, et quelque-chose dans l’air laisserait presque penser que – à l’instar du dossier sur la suppression de la publicité sur les chaînes de service public – le dossier commencerait à devenir un peu encombrant pour le gouvernement. Bref j’ai comme l’impression que HADOPI n’emmerde pas seulement les internautes…

Le volet répressif d’HADOPI est fondé sur un postulat complètement foireux. En fait le dispositif ne vise pas les “pirates” (notez les guillemets) mais le grand public qu’il espère intimider, en brandissant une menace quelque peu surréaliste : si vous vous faites chopper, c’est que vous êtes coupable de ne pas avoir su protéger convenablement votre accès à internet. Autrement dit on va sanctionner le grand public pour être… le grand public, à savoir des gens qui n’ont pas les compétences nécessaires pour savoir blinder leur ligne. Ce qui nous amène directement au point suivant.

Vous devez protéger votre ligne pour éviter qu’elle soit piratée. D’accord, et comment suis-je censé faire ? Ça on ne sait pas, et HADOPI n’a encore rien prévu. Selon Eco89 :

“Hadopi travaille à la rédaction de « spécifications fonctionnelles des moyens de sécurisation », qui devraient être finalisée fin septembre. Une sorte de cahier des charges auquel devront se conformer les concepteurs de logiciels antitéléchargement, pour être ensuite labellisés par Hadopi. Les internautes sauront donc comment se prémunir des poursuites… plusieurs mois après les débuts d’Hadopi.”

Voilà, vous avez compris : on met en place un système répressif avant même d’avoir prévu les moyens pour le citoyen de se protéger contre une infraction dont il ne serait pas responsable. C’est un peu comme si on vous vendait une voiture sans tachymètre et que l’on mette des radars sur votre trajet pour vous coincer pour excès de vitesse. Pas joli joli comme procédé. Cela étant il faut pondérer ce point de vue : les cas de téléchargement à l’insu de son plein gré seront quand même certainement minoritaires : la loi vise d’abord ceux qui téléchargent massivement sans prendre de précautions et joue sur la peur du gendarme numérique. Ça peut marcher. Rappelez-moi de désinstaller eMule du netbook de mon fils.

Le coup du placard. Je ne pouvais pas conclure sans évoquer cette merveilleuse saillie de Mireille Imbert-Quaretta, présidente de la Commission de protection des droits, qui devrait à mon avis concourir au Prix de l’humour politique (catégorie Comique malgré moi) :

“Si une mère met l’ordinateur dans un placard sous clé pour empêcher son fils de télécharger et que cela marche, c’est un moyen de sécurisation, pas besoin d’installer un logiciel.”

De deux choses l’une : soit la dame n’a pas d’enfant, soit elle n’a pas d’ordinateur à la maison. Je suggérerais éventuellement une variante : enfermer l’enfant dans le placard. Ou mieux, faire voter une loi pour interdire la reproduction. Attention : ce qui est vrai d’une mère avec son enfant peut aussi l’être d’une épouse avec son mari : foutez-moi tout ce bazar au placard et ressortez les Minitel, allez zou ! Ce sera d’ailleurs ma conclusion : peut-on vraiment prendre au sérieux un dispositif qui – de cette réplique aux approximations précédentes de Christine Albanel – repose sur des argumentations aussi grotesques ?

Cependant, n’oublions pas que HADOPI se met en ordre de marche à une époque où le téléchargement légal, assorti d’offres de streaming ou de téléchargement illimité avec forfait enfin intéressantes (Spotify, Deezer…), devient de plus en plus facile et de moins en moins coûteux, même s’il reste encore de gros progrès à faire. Du coup HADOPI pourrait bien bénéficier d’un effet d’aubaine en trompe-l’œil et ses partisans se féliciter d’une baisse du téléchargement illégal au moment d’un premier bilan dans quelques mois, alors que les raisons se situeraient ailleurs.

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Par : Opera
28 commentaires
28 commentaires
  1. Ce qui fait surtout peur pour Hadopi, c’est que le grand public justement. Et bien il n’a AUCUNE IDEE de ce que c’est ni qu’il doit sécuriser quoi que ce soit.
    J’en ai parlé a ma maman, et bien c’est pas gagné qu’elle ai pigé quoi que ce soit sur ce point, ni sur les conséquences possibles d’une telle loi !
    Les premiers courriers a partir vont en surprendre quelques uns…

  2. Et l’alternative, c’est la licence globale ? Heureusement qu’on n’a pas fait ca pour la sécurité routière 🙂 Pour faire baisser la vitesse, certains appellent à la prévention… qui n’a jamais fonctionné. Radars automatiques et hop ca marche. Il aurait fallu une “amende globale” qui aurait permis de dépasser la vitesse en payant un peu + chaque mois ? 🙂

  3. Sébastien > auxdernières nouvelles personne ne peut te forcer d’accélérer malgré toi, donc la parallèle n’a aucune valeur ici.

  4. Quid des newsgroup avec H.A.D.O.P.I ?
    j’ai essayé de me renseigner la dessus mais je n’ai rien trouvé de très clair. Exemple, je suis abonné à un service payant Américain de téléchargement (10 US$ / mois). Cette offre est elle illégale selon la loi Française alors qu’elle ne l’est pas aux U.S.A. D’après ce que j’ai compris mes 8 euros / mois environs finissent par engrosser la S.A.C.E.M locale. J’aurais préféré qu’ils terminent en France mais les offres de téléchargement “légaux” sont sans commune mesure dans notre beau pays.
    Quelqu’un(e) a-t-il des infos sur ce sujet précis.

    Merci

  5. HADOPI me semble une loi déjà trop dépassée (au moins par la jeune génération).
    Elle est dépassée par les offres de streaming comme tu le dis, mais surtout, pour les “pirates” (tu noteras les guillemets) par l’avènement du téléchargement sur les hébergeurs tels rapidshare (qui a d’ailleurs gagné récemment un procès très important en Allemagne sur la protection des œuvres illégales).
    HADOPI va transféré une partie des gens qui téléchargent vers le streaming, les autres vers d’autres fomres de “piratages”.
    Pour moi, la vrai solution de l’industrie musicale, est de se sortir les doigt du c** et de proposer des opération de BRAND CONTENT. Pourquoi suis-je prêt à mettre 20 euros dans un vinyle mais pas un CD ? Il faut ramener de la valeur au CD (pochette, livret, réduction sur les concerts, prolongement de site internet etc etc etc).
    Navrant qu’un aussi grosse industrie soit aussi bête. (désolé j’ai vraiment une dent contre les majors qui te font payé 20euros le Cd, ou aussi contre Itunes).

  6. Bon article mais remarque gratuite sur la capacité de l’état a gérer de tels fluxs. N’oublions pas qu’ils ont aussi quelques belles vitrines dans ce domaine (gestion des impôts en ligne, rapprochement de systèmes Jack office gigantesques …)

  7. Ce qui me fait bien rire dans le téléchargement pirate est que beaucoup de gens cherchent de bonnes excuses pour le justifier.
    De nos jours pas un jeune n’achète un CD. Même à 1 euro ils ne le feraient pas. On est dans une culture du gratuit, avec ces éternelles remarques sur l’industrie du disque qui doit faire des efforts.
    Connaissez-vous beaucoup de 15-20 qui ont des cd ? Qui sont abonnés à un service ?
    C’est donc à l’industrie de s’adapter, et tant qu’elle ne le fait pas on a le droit de télécharger ?
    Ca me fait penser que mon poissonnier vend ses homards bien trop cher. Je vais les lui piquer en attendant qu’il baisse ses prix.
    Pourtant il y a des solutions, comme le disent par exemple Fred et Eric dans son article.
    Et si je me souviens bien les 45 et 33 tours n’étaient pas donnés non plus, et on les achetait quand même. Actualisé 2010, on devait bien payer dans les 15-20 euros.
    Je suis certainement un vieux c… mais il me semble que la loi est la loi, et que la propriété intellectuelle existe.
    Car avec les ventes qui baissent, il ne faut pas imaginer que les prix des cd vont chuter de manière vertigineuse. Ce sera plutôt l’inverse à mon avis. Et le packaging actuel en prend aussi un grand coup en effet pour essayer de maintenir une marge, mais c’est normal !
    Le cinéma est sur la même pente, et il faut s’attendre à payer de plus en plus cher. Déjà avec le 3D qui arrive, et l’impossibilité de le pirater, on paie bien la facture.

  8. @rom1
    Très bien écrit.
    Toutefois je ne suis pas d’accord sur le point suivant qui concerne l’IP car c’est devenu un leurre :

    “Elle est une condition nécessaire à l’innovation et plus précisément à la R&D privée ! En effet, en l’absence de possibilité de protéger légalement des inventions (résultats de longs travaux de R&D), le retour sur investissement ne serait pas possible.”

    C’était vrai au départ. Et c’est pour cela qu’ont été créés les brevets.
    Sans brevet, pas de garantie de ROI.
    Dans les faits, au XXIème siècle à quoi assiste-t-on ?
    Les brevets sont trustés par les grands groupes qui en déposent à tour de bras non pas pour les exploiter mais pour empêcher un inventeur, un concurrent de l’exploiter sans verser des coûts de licence.
    Et donc, le brevet est devenu un frein à l’innovation !
    Sans parler de ce que pèse le pauvre petit inventeur amené à défendre son petit brevet face à une multinationale qui l’exploite sans vergogne.

    Concernant les droits d’auteur maintenant. Très bien, fort légitimes. Mais toujours au départ.
    L’artiste, l’auteur était protégé sur une certaine durée de la concurrence.
    Qu’est devenu le droit d’auteur ?
    D’une part il n’est plus dans les mains de l’auteur mais dans celles de la maison d’édition.
    Maisons d’édition qui ont lobbié intensément depuis 50 ans pour étendre indéfiniment la durée de la protection (on en est tout de même à 70 ans après la mort de l’auteur !).
    Les conséquences ?
    Outre le fait que cette durée est indécente vis-à-vis des tous les autres métiers (allez en parler aux p’tits gars de Gandrange, de Molex ou de Continental) elle interdit l’innovation, une fois encore en soumettant à licence tout ce qui se rapproche de l’oeuvre originale.
    Or beaucoup de nouveautés ne sont, en fait, que des altérations d’un truc original.
    db

  9. Que le dispositif fasse rire la planète entière c’est une chose (entre Sarko et l’équipe de France de foot le monde a de quoi bien se marrer avec les frenchies en ce moment).
    Le fond du souci n’est pas là pour moi.

    1. On attend avec impatience les premiers courriels qui n’auront pas été bloqués par un quelconque antispam.
    On les attend avec une forte impatience car on va enfin savoir ce que vaut TMD !
    Y aura-t-il des imprimantes dans la liste ?
    Y aura-t-il des grand-mères sans accès Internet ?
    Y aura-t-il des serveurs d’entreprise ?
    Y aura-t-il des 192.168/16, des 172.16/12 et des 10/8 ?
    Y aura-t-il des services de l’état ?
    Y aura-t-il des élus et des membres du gouvernement ? (Gageons que ceux là sont d’ores et déjà sur liste blanche !).
    Et quand bien même il n’y aurait rien de tout cela on attend les réactions des pris en flagrant délire.
    Le premier qui se signalera va gagner un prix je parie.
    On attend les groupes de pression Facebook, les apéro Hadopi pour fêter ça !
    Je prévois un automne festif.

    2. Le principal souci de l’Hadopi c’est la dépense : un budget pharaonique pour quoi ? Pour faire plaisir aux ayants-droit !
    Mais qu’est ce qui justifie que l’on fasse passer ces intérêts devant la précarité, la pauvreté et les catastrophes naturelles bon sang ?
    Qu’est ce qui justifie qu’un secrétaire général d’un petit machin de 50 personnes et de 10 millions de budget s’auto-congratule avec un revenu de 180 kEuros bruts par an ?
    Le public a rattrapé et largement dépassé le privé en termes de salaires. Ce salaire-là équivaut à celui d’un dirigeant de grosse boîte de plusieurs centaines ou milliers d’employés.

    3. La bonne question à poser au citronniens est la suivante :
    si l’on vous promettait un revenu de 180 kEUR bruts par an, seriez-vous prêts à raconter les pires conneries (comme l’a fait E. Walter lors des débats sur l’Hadopi) ?

    db

  10. Un grand merci à nos politiques, maintenant les ventes de CD et autres joyeusetés vont grimper en flêche ouf…

    Il y avait tant d’autres choses plus graves et plus importantes à faire, à croire qu’ils (les politiques) n’ont pas d’ennui de santé, de grand père grand mère ou simplement de proches qui ont besoins d’assistance… bref s’occuper de la vraie vie.

    Sur le point “Vous devez protéger votre ligne pour éviter qu’elle soit piratée” c’est une partie qui est peu connue et qui fait que finalement nous avons maintenant tous (enfin ceux qui ont un abonnement) avec une épée prête à s’abattre sur nous, bien vu d’en avoir parlé.

  11. Je pense que nous touchons le fond de l’abime …

    Bientot, il fera bon vivre en Chine, ou au Turkmenistan, tiens je vais me renseigner sur les baraques à louer là-bas …

    Mais tout ça n’est qu’une vaste arnaque qui ne profite qu’à quelques nantis qui ralent de ne plus pouvoir changer la Mercedes quand le cendrier est plein !

    Tien, en attendant, au hasard du surf, il y en a qui n’ont pas perdu le sens de l’humour, rien que le logo m’a fait hurler de rire : http://www.anti-hadopi.com

    Et en plus … ça va servir 😉

  12. C’est fou comme tellement monde n’a vraiment pas compris le problème…
    Le véritable problème ne concerne pas le côté moral, c’est à dire la protection des droits d’auteur contre l’acquisition illégale et la reproduction gratuite, annoncé comme le point principal.

    Le problème est la mise en place d’un mécanisme de filtrage et de contrôle avancé par une équipe clairement incompétente sur le sujet. Entre le pistage à l’adresse IP, aisément forgeable, téléchargement d’un chunk à l’aide d’une adresse IP forgée, aussi aisé si le réseau interne est piraté (Oui, rien ne vous interdit de fournir une adresse IP publique déjà utilisée à l’une de vos interfaces réseaux… C’est le routage externe qui posera problème, pas le routage interne si il est contrôlé.) et d’autres mécanismes de pistages pouvant clairement fournir d’énormes faux-positifs, n’importe quel détenteur d’abonnement Internet pourra se voir couper son abonnement, sans même avoir téléchargé quoi que ce soit.
    Mais c’est sans compter la sécurité minable de la plupart des OS, surtout entre les mains d’une personne d’un ignorant en info. Un pauvre cheval de troie lançant un service/daemon téléchargeant toutes les oeuvres reconnues comme surveillées suffiront largement à faire sauter votre précieux abonnement à Internet, en quelques semaines. Et je ne vous parle même pas de la sécurité de votre réseau Wifi… Sachez qu’avec les cartes graphiques récentes, certains logiciels testent plus de 90000 mots de passe WPA à la seconde ( http://code.google.com/p/pyrit/ ) et certains services, basés sur du Cloud computing, affirment tester plus de 130.000.000 mots de passe standards à la seconde ( http://www.wpacracker.com/ ) quant à eux… Et ce n’est pas prêt de s’arrêter… Alors vous avez intérêt à avoir un mot de passe très efficace et n’entrant dans aucun modèle standard, ou doubler l’accès au net via votre réseau wifi chiffré avec WPA avec un autre mécanisme d’authentification sécurisé (SSH anyone ?), sous risque de recevoir une lettre vous indiquant que votre connexion va être coupée car un méchant wardriveur s’est amusé à télécharger le dernier film de Thierry Lermite dessus. Sans compter les “1500€ d’amendes” si c’est des autorités complètement à l’ouest estiment que votre protection n’était pas suffisante.

    Bref, si vous êtes pour ce genre de loi, ne vous plaignez pas si votre connexion Internet venait à être coupée à cause d’un faux-positif. Puis pas de ré-abonnement, attention, c’est interdit par cette loi. Aussi, j’espère que vous apprécierez le fait de vous prendre 300.000€ d’amendes et 3 ans de prison si vous venez à perdre votre procès tentant de contrer ce faux-positif.

    Franchement, si vous croyez que le problème principal des anti-Hadopistes c’est être contre la protection des artistes, vous feriez mieux de vous éduquer en informatique… Parce que vous êtes vraiment à côté de la plaque et les autorités aussi, en témoigneront leurs dernières tentatives.

  13. Aucun système de sécurisation n’est sûr à 100 %. Il se vend même des boitiers pour détecter les Wifi et récupérer les mots de passe…

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