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Hydrogène en poudre : pourquoi cette invention peut tout changer

Des chercheurs australiens ont découvert une nouvelle façon de stocker l’hydrogène… sous forme de poudre. Avec à la clé une véritable révolution dans le stockage et le transport de ce gaz.

Pour l’instant la transition énergétique, en particulier dans l’automobile et le transport, repose essentiellement sur la technologie des batteries lithium-ion. Une technologie qui s’améliore d’année en année mais qui garde quelques inconvénients par rapport aux énergies fossiles.

“Faire le plein” d’électricité peut prendre jusqu’à plusieurs heures, la capacité totale est limitée, et change en fonction de la température extérieure, ou du nombre de cycles total de l’accumulateur. Sans compter les risques tels que les départs de feu causés par la réactivité extrême du lithium lors d’accidents de la route.

Pourquoi transformer l’hydrogène en poudre est un game changer

L’hydrogène a longtemps été présenté comme une alternative avantageuse aux énergies fossiles. Si on se concentre sur l’expérience utilisateur, sur le papier, l’hydrogène peut s’utiliser à peu près comme de l’essence ou du diesel. Tout en délivrant une densité énergétique bien plus importante que les énergies fossiles ou l’électricité stockée dans une batterie Lithium-ion.

Pourtant, vous l’aurez remarqué, les voitures à hydrogène ne sont pas encore très courantes. Il faut dire que la technologie a elle aussi son lot de défis à résoudre. Pour l’heure, 90% de l’hydrogène est extrait de gisements d’énergies fossiles, par ailleurs à grands frais d’énergie, ce qui n’est donc pas idéal lorsqu’il est urgent de réduire les émissions de gaz à effet de serre.

On peut bien sûr produire également l’hydrogène en séparant les molécules d’eau. Mais le procédé est énergétiquement encore très inefficient. Concrètement cela signifie des pertes énormes d’énergie, pour stocker finalement assez peu d’hydrogène. Et les problèmes ne s’arrêtent pas là : l’atome d’hydrogène est si petit qu’il peut se diffuser et traverser à peu près tous les matériaux.

Ce gaz est également connu pour sa dangerosité en présence d’oxygène – il peut exploser spontanément causant beaucoup de dégâts. Stocker l’hydrogène de manière sûre et à peu de frais est donc également l’un des enjeux qui conditionne l’avènement de ce type de véhicules sur le marché. Pour l’heure la recherche s’était surtout concentrée sur créer de coûteux réservoirs compartimentés.

La méthode est aussi intéressante pour extraire l’hydrogène à moindre frais

Mais les chercheurs de l’université de Deakin semblent avoir découvert à la fois une méthode de production et de stockage beaucoup moins coûteuse et beaucoup plus intéressante : transformer l’hydrogène en poudre en exploitant des principes de mécanique chimique. L’idée est ici de déclencher des réactions en utilisant des forces mécaniques plutôt que de la chaleur, de la lumière ou des différences de potentiel électrique.

Ce qui permet de mobiliser beaucoup moins d’énergie. Pour transformer leur hydrogène en poudre, les chercheurs ont inséré le gaz dans une chambre cylindrique contenant des billes en acier, et du nitrure de bore connu pour ses capacités d’absorption. La rotation de la chambre transforme les billes d’acier en pilons. En écrasant le nitrure de bore, l’hydrogène se trouve peu à peu piégé dans la poudre – qui peut être ensuite directement utilisée telle qu’elle.

Les chercheurs expliquent : “actuellement, l’industrie pétrochimique emploie un procédé cryogénique pour séparer l’hydrogène du pétrole brut. Plusieurs gaz sont présents dans cette huile, donc pour les séparer et les purifier, ils refroidissent tous ces gaz jusqu’à ce qu’ils se liquéfient, puis chauffent l’ensemble. Les gaz s’évaporent à différentes températures, et c’est comme cela qu’ils les séparent”.

En comparaison, la méthode mécanique-chimique des chercheurs n’a besoin que de 10% de l’énergie actuellement utilisée pour produire ce gaz. Soit quelques dizaines de centimes pour plusieurs dizaines d’heures de “pulvérisation”. Pour l’heure les chercheurs n’en sont qu’aux prémisses du développement de cette technologie de séparation et de stockage. Leur prochaine ambition est de montrer qu’il est possible de recycler le nitrure de bore vidé de son hydrogène, à l’infini.

Lire aussi – Toyota démontre par l’exemple que l’hydrogène peut être transportable

Reste que même si ces avancées semblent prometteuses, pour l’heure l’hydrogène a peu de chance à court-moyen terme de s’afficher en alternative réelle aux voitures électriques. L’écosystème de recharge et de véhicules à batteries est tout simplement déjà comparativement trop avancé. L’hydrogène pourrait néanmoins, grâce à ce genre d’avancées, trouver à terme une utilité dans des secteurs comme le transport de marchandises, l’aviation et les transports collectifs de courte ou longue distance (trains, bus…).

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23 commentaires
23 commentaires
  1. L’avenir c’est l’hydrogène même pour les voitures, les batteries seront toujours un poids mort.On fait d’abord avancé l’hydrogène sur les transports lourd et stationnaire pour dégager plus vite le marché en attendant que l’hydrogène liquide et solide arrive, après le reste se passera de commentaires dans les années à venir, les batteries ne sont qu’une transition de plus qu’on aura a faire.Bien sur ce n’est pas pour tout de suite

    1. Dans cet article, rien n’est dit sur le ratio d’hydrogène versus le nitrure de bore qui, comme les batteries dans un véhicule electrique, est un poids mort dans le processus qu’il faut transporter avec l’hydrogène…

      1. Cette methode n’apporte absolument pas une solution pour faire tourner des voitures, la densité (massique et volumique) d’energie qu’on obtient en combinant de l’hydrogène à un métal est très faible à cause, évidemment, du poids du metal, du contenneur etc..

        Ensuite, dans sont utilisation de filtrage de gaz pétroliers, utiliser cet hydrogène demande donc de faire tourner l’industrie du gaz, ce qui n’aide pas l’environnement.

        L’autre technique pour obtenir de l’hydrogène est par électrolyse de l’eau, mais ce procédé sera TOUJOURS énergétique peu efficient. Déjà, toute l’energie que l’on tirera de l’hydrogène produit sera au moins égale à la quantité d’électricité utilisée pour le peosuire, et il ne faut pas oublier le tiers d’energie qu’on perd dans l’oxygène produit avec.

        Je doute sérieusement que l’hydrogène sera une solution énergétique viable dans le futur, et certainement pas dans le secteur automobile, vu son rendement énergétique

  2. Bof, ça doit être un procédé chimique pas très simple à réaliser et il y’a quand même le problème de la production de l’hydrogène, qui doit etre renouvelable.

  3. Aucun interet, l hydrogene n est absolument pas l avenir, l europe a encore loupé le virage…
    L electrification avec les nouvelles batteries contenant des composés de graphene sont le futur de l enegie 🙂

    1. Petite question, comment on produit assez d’électricité pour tous le monde alors que déjà actuellement nous somme obligé de réactiver les centrales thermiques en été.

  4. Bonjour,
    Loin de moi l’idée de vouloir casser toute nouvelle initiative sur le marché des énergies, mais le dihydrogène est la molécule de gaz la plus petite de l’univers et la plus légère aussi. J’avais lu (il y a des années et je ne me rappelle plus la source) que l’industrialisation de la production de dihydrogène entraînerait environ 6pourcents de perte… Sur l’ensemble de la chaîne (du producteur au consommateur).
    Et dans ce cas ce serait une catastrophe !
    Effectivement le dihydrogène gazeux monte dans l’atmosphère (c’est le plus léger des gaz) et fini par rencontrer le trioxygene de notre atmosphère (l’ozone si vous préférez) et il y a réaction chimique pour créer de l’eau et du dioxygène mais du même coup ça fait disparaitre l’ozone.
    Alors attention qu’elle est la probabilité que cette réaction se fasse sur les volumes de dihydrogène perdus (je suis incapable de le dire et trop paresseux pour faire des recherches).
    Qui souhaite investiguer et donner des faits pour faire avancer le schmilblick ?
    Cordialement

    1. Il y a aussi un problème majeur avec la fuite du di-hydrogène : c’est un gaz qui produirait un effet de serre absolument abominable.
      Il est très léger donc il finirait par partir dans l’espace mais si on commence à l’utiliser massivement, il risque d’y en avoir en permanence dans l’atmosphère basse.
      Globalement, j’ai un sentiment que la transition énergétique est absolument foutraque. On a incité au développement d’énergies renouvelables intermitentes sans adresser le problème du stockage au détriment du nucléaire et on se retrouve aujourd’hui avec un parc éolien très fourni mais incapable de prendre le relai à 100% du temps ce qui nous oblige à cramer plus de charbon qu’avant. Là ça me semble similaire avec l’hydrogène. On investit un pognon de malade pour le produire sans avoir préalablement adressé les problèmes que son exploitation massive va provoquer.

      1. Il me semble que l’on devrait produire 20 fois plus d’énergie renouvelable et se poser la question de consommer en priorité l’énergie au moment où elle est produite et ensuite de diminuer notre consommation et enfin voir comment on fait pour le reste.

    1. La décision de mettre fin au thermique a été prise sans solution de rechange fiable et certaine. L’électricité n’est pas une solution à longtemps terme. Nos politiciens ont décidé sur un coup de tête sous pression des groupes de pression !

  5. Pourquoi on parle tjs de bagnoles. Il est beaucoup plus important d’avoir un moyen de stockage d’énergie long terme.
    Ceci permettrait emmagasiner de l’énergie en été où de la transporter à travers le globe.

  6. Cet article est mensonger en se plaçant dans la case de la transition énergétique. L’article reste flou, mais il semble bien qu’il s’agisse d’extraire l’hydrogène de composés fossiles.

    Le problème est l’hydrogène fossile, une solution est de faire de l’hydrogène non fossile avec un haut rendement. D’où les recherches massives sur les catalyseurs pour l’hydrolyse.

  7. J’ai été lire le blog original de l’université Deakin, et le papier de recherche qu’ils citent.

    L’article de presse citron est fidèle au blog… mais celui-ci est un énorme morceau de pipeau.

    Le procédé permet de séparer différents types de gaz hydrocarbures à un coût énergétique moindre que le procédé actuel, selon les dires des chercheurs.

    On separe les alcynes (ex.: l’acétylène) et alcènes (ex.: éthylène) des alcanes (méthane, éthane). Rien à voir avec le stockage de l’hydrogène, au contraire, ce sont les atomes de carbone qui se fixent à la poudre!!! Et ce parce que leurs liaisons ne sont précisément
    pas saturées par l’hydrogène…

    Zéro pointé à l’université de Deakin!

    Chercher deakin+hydrogen.

    1. C’est bien ce que je me suis dit en regardant le schéma, je ne voyais absolument pas pourquoi il y avait deux gaz différents dans l’exemple, puis il est montré une poudre noire, alors que le nitrite de bore est blanc… Pour ce qui est de la partie physique chimie je ne suis pas assez doué pour conclure quelque chose. Enfin bref, toujours la recherche du sensationnelle…

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