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IFA 2014 : ce que j’en ai retenu

Le salon international de l’électronique grand public IFA se tient à Berlin en ce moment. Voici ce que j’en ai retenu.

Aller-retour rapide à Berlin pour l’IFA cette année, en raison de perturbations de trafic chez Lufthansa, qui m’ont contraint à écourter mon d’une journée, et donc à faire l’impasse sur de nombreuses visites prévues.

Comme un écho au dernier Mobile World Congress, qui se serait amplifié au fil des mois, je ne vous étonnerai pas en vous disant que la tendance était encore aux objets personnels connectés, et je pense évidemment en premier lieu aux montres “intelligentes” et autres bracelets qui vous disent tout en permanence sur votre forme physique.

Montres et bracelets, ou comment la mobilité connectée crée un besoin de toutes pièces

A force de côtoyer ces wearables sur différents salons et à l’occasion de tests personnels totalement agnostiques, j’ai fini par me faire une opinion sur la question : je n’ai aucune attirance pour les bracelets, je trouve cela inutile, contraignant et sans intérêt. De fait, la contrainte supplémentaire qu’ils imposent (gérer une connexion avec un smartphone, recharger leur batterie, entre autres…) est trop importante par rapport aux informations qu’ils fournissent. Passés les deux ou trois premiers jours de découverte, on s’en lasse très vite, et ils finissent au fond d’un tiroir assez rapidement. En tout cas chez moi. Car savoir combien d’heures j’ai dormi, quel est mon nombre de pas moyen et autres indications fournies sur une base finalement très peu fiable, ne m’amuse pas très longtemps. Je dois être un bad geek.
Il en va différemment des montres connectées, qui foisonnaient sur cette édition de l’IFA, même si pour les raisons évoquées en introduction de cet article, je n’ai pu tester que celle de Sony, mais on la connaissait déjà vu que c’est la troisième version. Pourquoi j’aime les montres connectées et pas les bracelets ? Pour toutes les raisons qui font que j’aime les gadgets : c’est joli, ça communique, et ça affiche des données sur un bel écran. C’est à mon sens tout ce qui fait la différence : un bracelet connecté est moche et ne fournit aucune indication (ou très peu) s’il n’est pas relié à un terminal (montre, smartphone, PC…). Alors que, a contrario, la montre peut être belle (Moto 360…), autonome (Samsung Gear S…) et fournir de nombreuses informations utiles dont la plupart vous dispenseront d’avoir à dégainer votre smartphone. Quand il s’agit de connaitre mon rythme cardiaque par exemple, je préfère le savoir tout de suite en temps réel d’une simple consultation sur ma montre comme je regarde l’heure, que d’avoir à sortir mon smartphone, lancer une application et attendre que celle-ci se connecte au bracelet.

Montres connectées : intelligentes mais dépendantes…

Cela étant, j’avais déjà posé la question de la définition d’une “smartwatch”. Tant qu’Apple n’aura pas dévoilé la sienne, nous ne pourrons réellement savoir de quoi il retourne. Et concernant Apple, nous ne sommes pas non plus à l’abri d’une déception. En attendant, je penche naturellement et résolument vers la montre autonome, à savoir celle qui est dotée d’une carte SIM 3g/4g et d’une connexion 3G (et si possible d’une puce GPS). Pourquoi ? Parce-que, aussi jolie soit une Moto 360 ou une LG G Watch R, je n’aime pas le fait qu’elle sot reliée (comprendre : dépendante) à un smartphone, qui plus est un Android, alors que mon mobile principal est un iPhone. Je préfère donc de loin le modèle Pearl, testée ici récemment, même si elle a déjà pris un coup de vieux, ou Samsung Gear S, même si cette dernière pose une autre question avec son OS Tizen, qui ne fait pas vraiment rêver (et c’est reparti pour un tour à attendre que le store propose des apps intéressantes).

J’ai cité Samsung, LG, Motorola et Sony, mais ils n’étaient évidemment pas les seuls à proposer montres et bracelets connectés : Garmin, Epson (qui a annoncé 6 modèles !), Whitings et Asus, pour ne citer que les plus connus, sont aussi de la fête. On va beaucoup regarder sa montre dans les mois qui viennent.

Bref, c’est un peu la quadrature du cercle, le marché s’organise, les produits évoluent, les prix baissent, et tout cela ressemble avant tout à la recherche de nouveaux relais de croissance en prévision d’un marché du smartphone qui va forcément se tasser. Tout cela ne vous rappelle-t-il pas l’état des lieux de la mobilité avant juin 2007 (et la sortie de qui vous savez) ou celui des tablettes avant mars 2010 ?… Attendons le 9 septembre. Ou pas.

Les selfie-phones, équipés pour flatter nos égos

Autre tendance repérée, entre autres, sur l’IFA 2014 : les “selfie-phones”. Pas forcément une tendance lourde, dans la mesure ou contrairement aux montres et bracelets, ce ne sont pas des dizaines de constructeurs qui proposent des nouvelles gammes de mobiles optimisés pour vous tirer un autoportrait aux petits oignons, mais assez pour qu’on en parle. Il est d’ailleurs intéressant de constater à ce sujet que c’est un exemple d’usage spontané qui crée ou façonne ou technologie. Jusqu’à présent, les capteurs-photo en façade des smartphones étaient les parents pauvres de l’image, aujourd’hui ils deviennent l’une des fonctions principales : nombre de megapixels en forte augmentation, grand angle pour les selfies de groupe, flash, applications pour améliorer les portraits sot désormais de mise. Les stars de cette nouvelle tendance ont pour nom Nokia Lumia 730 et 735, HTC Desire 820 ou encore Lenovo Vibe Z2… En attendant d’autres candidats.

Télévision : Android et écrans incurvés

Il n’y a pas que dans les montres que les constructeurs commencent à injecter une bonne dose d’intelligence. Depuis l’émergence des Smart TV (et des box) on sait que nos téléviseurs sont aussi des concentrés de services connexes qui sont censés nous rendre un peu moins passifs devant nos écrans de salon. Un fait marquant au passage sur le sujet : alors que c’était l’argument-choc il y a encore seulement une paire d’années, avec des démos bling-bling sur tous les stands, plus personne ne parle de 3D aujourd’hui. Cela ne signifie pas que la technologie a fait long feu et qu’elle a disparu. Elle est au contraire bien présente dans les téléviseurs de dernière génération, mais en gros tout le monde s’en fout, autant du côté des services marketing que des clients.

Du coup il faut trouver d’autres arguments pour faire rêver le chaland et lui donner envie de mettre son vieux téléviseur (comprendre : un téléviseur qui a plus de deux ans) au rebut (comprendre : sur Le Bon Coin). Arrive à point nommé une nouvelle technologie dont je m’interroge encore sincèrement sur l’utilité (et encore plus après avoir testé) : l’écran incurvé. Censé fournir une expérience plus immersive, l’écran incurvé est présent chez Samsung, Sony, et Philips (avec le 8900, premier téléviseur incurvé équipé d’Android 4K Ultra HD), entre autres. A part tenir plus de place (dans le carton et dans votre salon) et être plus fragile, je n’ai pas encore compris l’intérêt, mais bon peut-être qu’à l’usage cela s’avère indispensable. Comme la 3D ?

Chez Philips, sinon, une belle pluie de nouveautés comme pour chaque édition. Avec notamment une gamme de téléviseurs équipés d’Android, ce qui ouvre nombre de possibilités de façon autonome (comme les montres Android en fait). C’est ainsi qu’a été dévoilée la nouvelle offre haut de gamme du constructeur néerlandais, avec le Philips 9100, doté d’algorithmes d’amélioration d’image dernière génération et d’un système d’exploitation Android. La série Philips 9100, disponible en deux tailles d’écran de 139 cm (55”) et 164 cm (65”), sera commercialisée au cours du troisième trimestre 2014 en Europe et en Russie.

Les téléviseurs Philips 4K Ultra HD équipés d’Android sont certifiés par Google, ce qui permet à l’utilisateur d’accéder à l’ensemble des applications, services et contenus disponibles sur le Google Play Store et pouvant être utilisés sur le téléviseur. Cette fonctionnalité vient compléter l’offre existante Philips Smart TV. Les téléviseurs Philips 9100 sont également compatibles avec Spotify Connect : concrètement, les abonnés à Spotify Premium peuvent ainsi rechercher de nouveaux contenus musicaux sur leur smartphone ou tablette, puis les écouter sur leur téléviseur.

Autres nouveautés Philips : les enceintes “Spotify Connect” ou Spotify Speakers, qui permettent de s’affranchir de son smartphone ou de sa tablette pour écouter ses collections Spotify car elles sont elles-mêmes directement reliées à Spotify via WiFi. Le mobile sert alors juste de télécommande pour gérer ses playlists, et votre musique vous suit dans plusieurs pièces différentes où sont installées les enceintes. Côté prix, cela reste très raisonnable puisque le premier modèle SW700M (10W 2 HP) sera vendu 99 euros, et le deuxième SW750M (20W 4 HP) sera disponible à 149 euros, le tout en octobre prochain. Nous avons testé : le rendu sonore est excellent (et même étonnant vu la taille relativement réduite des enceintes, mais nous étions dans un environnement optimisé acoustiquement).

A noter aussi dans les nouveautés que j’ai bien aimées, la nouvelle mini-caméra d’action Sony Action Cam Mini AZ1VR, aussi belle que blanche que légère (66g !), couplée en option avec une télécommande incluant un moniteur de contrôle WiFi, le tout intégré dans un bracelet à porter au poignet. Et devinez comment cette caméra était présentée et mise en scène à l’IFA ? A bord d’un drone, bien sûr (DJI Phantom). Tremble, GoPro.

La nouvelle tablette Sony Xperia Z3 Compact 8 pouces, ultra-légère (260g) , est aussi particulièrement tentante et très agréable à avoir en main.

En conclusion

Une édition “tranquille” de l’IFA, sans fièvre particulière, sans nouveautés fracassantes, plutôt dans la continuité du CES et du MWC de cette année, avec une confirmation : les objets connectés sont de plus en plus présents, même si on peut parfois s’interroger sur leur utilité réelle. Plutôt une impression d’amélioration des produits existants, par petites touches, en attendant une hypothétique prochaine révolution. Personnellement je vote pour les montres connectées autonomes, et là nous n’en sommes probablement qu’aux débuts. Les bonnes surprises sont certainement devant nous, comme elles l’étaient sur le marché des smartphones au début des années 2000. On ne demande qu’à voir.

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8 commentaires
8 commentaires
  1. bonjour. Après une journée surtout passée à “faire un 1er tour” :
    1/ des écrans de plus en plus grands (105″) avec des processeurs vidéos qui “améliorent” l’image et les couleurs., l’arrivée du UktraHD dont il faut encore voir s’il s’imposera ou restera en niche comme la 3D
    2/ de plus en plus d’enceintes sans fil, que ce soit Wifi ou autre.
    3/ plus “détail” : énormément “d’accessoiristes”, coques & supports etc pour tous les appareils mobiles. Peut-être rien de nouveau, ma dernière visite à Berlin date un peu 🙂
    Pour les appareils connectés, les quelques discussions que j’ai eues confirment qu’ils se connectent au web mais ne se mettent pas forcément à jour et sont peu sécurisés….

  2. 3D, 4K et écran incurvé sont pour moi une impasse actuellement.
    – La 3D avec lunette, sans plus aucunes chaines TV en 3D -> No way
    – La 4K, c’est beau en démo, mais actuellement pas de chaines TV supportant ce format et quid du débit en amont (fibre optique obligatoie ?) -> No way
    – Ecran incurvé, j’en ai vu et franchement, pour moi, vu le prix -> No way too

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