Passer au contenu

Internet : y aura-t-il une bulle 2.0 ?

Voici maintenant quelques mois qu’on entend parler avec toujours plus d’insistance de l’explosion d’une bulle 2.0, une dizaine d’années après la fameuse bulle 1.0. Et ces…

Voici maintenant quelques mois qu’on entend parler avec toujours plus d’insistance de l’explosion d’une bulle 2.0, une dizaine d’années après la fameuse bulle 1.0. Et ces jours-ci, l’extraordinaire succès de l’introduction en bourse de LinkedIn a fait chauffer les moteurs une fois de plus.

Alors permettez-moi de vous donner mon avis sur la question, qui n’engage que moi, c’est clair.

D’abord la question “bulle ou pas bulle 2.0” est loin d’être récente : 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, et maintenant 2011 !

Donc comme vous le voyez, le sujet n’est pas nouveau, et bon an mal an, on a notre dose de bulles 2.0

Les boursiers de tout poil s’étonnent d’une telle valorisation de LinkedIn, du genre 2617 fois ses bénéfices et 36 fois son chiffre d’affaires, en oubliant juste de préciser qu’Internet n’a jamais fonctionné selon les critères traditionnels. Ce qui a conduit à la bulle 1.0, certes, mais comme le disaient déjà certaines pointures du Web, c’est l’histoire du verre à moitié plein ou à moitié vide, tout dépend ce que l’on veut bien y voir.

Pierre Chappaz, 2006 :

Tout d’abord n’oublions pas que la première “bulle Internet” a produit quelques unes des principales sociétés mondiales comme Yahoo, Google ou eBay, et qu’il y a eu beaucoup moins de casse financière qu’on l’a prétendu. Aujourd’hui nous sommes en train de vivre une seconde vague de création de services Internet dont les potentialiétés – grâce à la technologie et à la maturité du media Internet- sont absolument considérables. Il est naturel que de nombreux entrepreneurs tentent leur chance, et que les financiers soient prêts à soutenir les meilleurs. Il y a de l’enthousiasme mais aussi du discernement: il n’y a donc pas de bulle 2.0.

Marc Simoncini, 2006 : « Je veux pas qu’on casse ça »…

Donc perso, vous l’aurez compris, je vois le verre à moitié plein. Si l’on prend l’exemple de LinkedIn, déjà plus de 100 millions d’inscrits et un modèle économique en or, c’est peut-être aussi ce qui explique l’enthousiasme des investisseurs (ou des spéculateurs, pour ceux qui voient le verre à moitié vide…).

Car si bulle il y a, nous pourrons aussi en avoir une idée lorsque Viadeo et d’autres moins importants se lanceront dans l’aventure de l’introduction en bourse, vu qu’en général, le marché ne s’intéresse qu’aux first movers qui réussissent. La cotation d’une société comme Viadeo donnerait un signal sur l’état de la “bulle”, car autant je vois la pérennité de LinkedIn, autant je reste perplexe face à la “sérénité” de Viadeo qui se voit “complémentaire” de LinkedIn. Franchement, je vois pas trop en quoi, ni comment Viadeo peut rivaliser avec une société capable de se classer parmi les 14 premiers réseaux sociaux mondiaux ayant plus de 100 millions de membres (ce n’est pas rien !).

Mais là encore, la réponse du marché serait une bonne indication… Prenons juste l’exemple de Facebook, qui ne devrait pas tarder à franchir le cap des 700 millions de membres (!!!), si ce n’est déjà fait. Pratiquement un dixième de l’humanité sur un seul site !

Qu’est-ce que ça signifie ? Pensez juste un instant en faisant un parallèle avec la télévision ? Quel serait le prix d’une chaîne télévisée pouvant atteindre à tout moment un dixième de l’humanité ? Incalculable, incommensurable… Juste pour vous donner une idée de la puissance de Facebook, mon blog qui fait moyennement entre 15 et 20 000 pages vues par mois, a enregistré un pic de 100 000 visites entre septembre et octobre 2010 ! Pourquoi ? Parce que Facebook avait mis en avant sur son site un lien vers mon billet parlant de … Facebook !

Donc bien qu’il faille certainement boucher quelques failles…, il n’empêche qu’une telle croissance ne s’était jamais vue jusqu’à ce jour (pour rappel, tout juste 42 millions de membres en octobre 2007 !). Souvenez-vous quand MySpace était devant Facebook ! Alors qu’aujourd’hui la planète MySpace est en passe de devenir un trou noir.

MySpace payée si cher par Murdoch et jamais rentabilisée : est-ce une bulle, ou plus simplement le faux pas d’un entrepreneur ? Et je pourrais continuer comme ça pendant longtemps…

Donc faites-moi plaisir, oubliez cette bulle ! Il n’y a pas de bulle.

📍 Pour ne manquer aucune actualité de Presse-citron, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.

Opera One - Navigateur web boosté à l’IA
Opera One - Navigateur web boosté à l’IA
Par : Opera
22 commentaires
22 commentaires
  1. C’est marrant, quand j’ai vu dans les différentes news l’emballement pour LinkedIn j’ai immédiatement pensé à ça aussi.
    je me susi dis, “tient, les mémoires sont courte dans le monde du boursicotage”…

  2. le problème est pris à l’envers : plutôt que de se demander si on peut constater la présence d’une bulle, on ferait bien mieux de se demander qu’est ce qu’une bulle et de fait, quels sont ses indicateurs (genre, une démarche un tant soit peu scientifique, voire économique, loin de l’incantation religieuse ou tout le monde donne son avis….).

    Donc : C’est quoi une bulle ? Quels sont les indicateurs de la présence d’une bulle. Le reste, c’est Voici, Gala et Consorts.

  3. Une action qui prend 105% sur une journée après IPO, c’est quoi alors ? Une sous-évaluation de la part des banques mandatées qui ont mal fait leur boulot ? C’est quand même une sacrée forme d’incompétence, à ce niveau-là, non ?

    Vous ne voyez pas, dans la mise en scène de cet IPO (Wall Street habillé aux couleurs de LinkedIn, les boss qui viennent sonner la cloche), une façon de dire “les gars, on vous a concocté un coup, là y a du blé à se faire, et vous vendez rapidos parce que ça tient pas sur grand chose notre truc”. LinkedIn fait 3 millions de dollars de bénéfice, et est côtée à 9 milliards de dollars. Allo ? Tout va bien ?

    Lisez ceci http://lexpansion.lexpress.fr/high-tech/linkedin-reintroduit-la-folie-internet-en-bourse_255831.html , surtout la fin : “[le site] avait indiqué mardi s’attendre à une perte en 2011 et à une décélération de la croissance.”. Hum…

  4. Les liquidités sont énormes chez les fortunés et c’est aussi la peur de rater les sites phares des années 2020 qui anime les investisseurs. Certains perdront mais ils espérent que des pertes seront compensés par la pépite trouvée. Internet est simplement totalement dans l’économie…

  5. J’ajouterai un lien vers cet article : http://seekingalpha.com/article/271246-linkedin-facebook-and-apple-valuations-echoes-of-an-earlier-internet-boom .
    “There is not really any free cash flow and 2010 net income was just $15 million, offering a P/E just a shade under 600x. Reed Hastings might be happy now since Netflix, Inc. (NFLX) looks like a screaming bargain with a tiny P/E around 70x. Apple Inc. (AAPL) trades at an embarrassingly low 16x.”.
    Mais, non, l’IPO de LinkedIn ne marque pas le retour d’une bulle…

  6. Michaêl, je suis parfaitement d’accord avec l’auteur de l’article lorsqu’il dit ” However, I suspect attempting to divine a valuation for LinkedIn based on financial statements is a waste of time”. Et c’est justement cet aspect qui rend impossible de prendre la chose comme le suggère Vincent: “on ferait bien mieux de se demander qu’est ce qu’une bulle et de fait, quels sont les indicateurs de la présence d’une bulle”. Mais je crois que même en cherchant bien on ne trouverait rien … parce que la réalité de la bulle est surtout psychologique ! Ça me rappelle un peu lorsque Google a racheté YouTube à un prix qui semblait une énormité, totalement injustifié. Et pourtant, non seulement au final ça n’a rien coûté à Google
    http://adscriptum.blogspot.com/2006/11/comment-google-sest-offert-youtube.html
    mais de plus, qui penserait aujourd’hui à contester la légitimité de Youtube et de son énorme succès sur Internet.
    Ce n’est pas pour rien que Viadeo a repoussé de 2 ans son IPO, si elle a lieu un jour…

  7. C’est effectivement une perte de temps (vouloir donner une valeur selon des critères financiers) car ça ne fonctionne plus comme cela (= bulle), mais est-ce que cela veut dire que c’est normal ? Evidemment que non.
    La comparaison du rapprochement entre Google et YouTube n’a pas vraiment lieu d’être ici. Evidemment que certaines acquisitions sont stratégiques, à long terme, et évidemment qu’une acquisition comme cela met du temps à porter ses fruits. Ici on ne parle pas du tout de ça, on parle de la valeur d’une entreprise. Aujourd’hui, LinkedIn a été valorisée 600x son bénéfice. A comparer avec les poids lourds comme Apple, ou petit poids lourd comme Netflix, comme dit dans l’article.
    Une capitalisation boursière est censé prendre en compte la capacité d’une entreprise à générer du cache à court / moyen terme. Aujourd’hui, LinkedIn ne rapporte que 3 millions de dollars sur 250 générés (CA), vous ne trouvez pas cela ridicule, comme performance ? Quelle est la capacité de l’entreprise à générer du cash à moyen terme ? Le CEO a dit que 2011 serait marquée par une perte et que la croissance allait se ralentir (comme dit dans l’article que je citais dans mon premier message). A ce niveau-là, comment valoriser une telle boite 9 milliards de dollars ? Qu’est-ce qui explique cela ? Ce n’est pas comme si LinkedIn rachetait Viadeo 3 milliards de dollars, on pourrait comprendre l’intérêt pour eux, mais là on parle d’une IPO.
    Cet événement, l’IPO, a été transformé en moyen de s’en mettre plein les poches sur 2 journées, comme je le disais. Il n’y a qu’à regarder comment l’action se casse la gueule depuis qu’elle a doublé son prix…

  8. jm : la réalité de la bulle est psycho ? Quand elle a explosé, il y a 10 ans, c’était psychologique aussi ? J’aimerai l’avis d’analystes financiers web par exemple (j’en vois la semaine prochaine pour une levée de fonds, je vous raconterai…)

    je reste persuadé qu’il y a une structure de bulle, avec des indicateurs : mais peut être que sa modélisation est difficile (je suis mathématicien, ingénieur et entrepreneur : pas analyste…)

  9. Bon, et bien vous me donnez du travail !

    1. Vincent, je ne suis ni mathématicien ni analyste, mais est-ce qu’on peut nier pour autant qu’il y a une forte composante psychologique dans toutes les histoires de bulles spéculatives ? J’imagine qu’il existe pour le marché du boursier une pléthore de modèles mathématiques avec des indicateurs à n’en plus finir, et pourtant quand du jour au lendemain on assiste à l’écroulement des bourses du monde entier comme des châteaux de sable, il me semble bien que l’aspect psychologique n’est pas le dernier à prendre en compte, au contraire. L’irrationalité des marchés, qu’ils appellent ça…
    Enfin, ce que je veux dire par “il n’y a pas de bulle”, c’est simplement qu’aujourd’hui, la situation n’est en rien comparable à celle d’il y a dix ans. C’est ce que je crois, et c’est fondé davantage – essentiellement – sur mon expérience du Web plutôt que sur une analyse basée sur des indicateurs que j’ignore. Expérience qui vaut ce qu’elle vaut, et je me trompe peut-être, mais faudrait quand même attendre quelques mois, voire quelques années, pour voir si à la fin cette fameuse “bulle” explose ou pas. C’est quand même symptomatique que l’explosion soit annoncée chaque année, comme je l’ai indiqué avec mes liens depuis 2006 !

    2. Michaêl, je me trompe où il y a une contradiction dans les termes ? “La comparaison du rapprochement entre Google et YouTube n’a pas vraiment lieu d’être ici. (…) Ici on ne parle pas du tout de ça, on parle de la valeur d’une entreprise.”

    Et moi je parle de quoi ? Il semble que tout le monde ait déjà oublié (je sais que tout va très vite sur le Web, mais quand même…) qu’avant que Google n’achète YouTube la plupart des évaluations ne donnaient pas un kopeck de l’entreprise ! Aucun modèle économique, pas de recettes publicitaires, des coûts de serveur impressionnants, des menaces de procès à n’en plus finir, etc.

    Donc la question, c’est exactement ça : pourquoi Google a-t-il payé autant ce trou noir dont personne ne voulait ? La réponse, on la connaît aujourd’hui, ça s’appelle anticipation. Et c’est exactement le même raisonnement que les investisseurs qui placent aujourd’hui leur argent dans LinkedIn. L’avenir nous dira s’ils ont eu raison ou tort, mais appuyer son raisonnement sur le fait que l’action se casse la gueule le lendemain de la cotation, c’est quand même un peu court comme horizon, non ? Reparlons-en l’année prochaine à la même époque…

  10. Jean-Marie je suis ravi de vous donner du travail, mais à mon avis certaines informations vous ont échappées. Je vais prendre quelques minutes pour vous expliquer.
    Il y a une partie psychologique, mais il y a aussi des chiffres qui parlent. Quand on voit que LinkedIn est valorisée 37 fois sont CA mais surtout près de 3000 fois son bénéfice quasi inexistant, et surtout la boite était déficitaire l’année dernière et le CEO s’attend à une baisse de la faible croissance et à perdre de nouveau de l’argent en 2011. Où est donc la psychologie là-dedans ? On vous parle de chiffres, là, c’est du concret.
    Savez-vous comment un actionnaire / investisseur réfléchit ? A court terme. Et là le CT, c’est de prendre des sous sur l’IPO. Quel actionnaire va vous dire “LinkedIn j’y crois beaucoup”, au vu des chiffres que je viens de vous donner ? (ou redonner, puisque tout était dans les liens des articles cités dans mes messages précédents, mais vous semblez lire les messages en diagonale, je vais y revenir)
    Le fait que la création d’une bulle soit annoncée tous les ans ne veut pas dire que cette année il n’y aura pas plus de bulle que l’année précédente. Quel est le raisonnement ? La logique voudrait plutôt que justement, au final, ceux qui annoncent une bulle aient un jour raison, à force de l’annoncer… Et si c’était cette année ? Ou si, juste, l’IPO de LinkedIn sentait la bulle ?
    Pour répondre à votre question, il n’y a pas contradiction dans les termes, j’apporte une précision : quand je parlais de “la valeur d’une entreprise”, je parlais de “la valorisation boursière”. C’est ce dont on parle depuis le début, de cet IPO. Et comme je disais à la fin de mon message, que vous n’avez semble-t-il pas lu jusqu’au bout, on ne peut pas comparer une IPO avec le rachat stratégique d’une entreprise (YouTube) par une autre (‘Google). Je vous disais justement que c’était comme si nous parlions du rachat de Viadeo par LinkedIn pour un montant astronomique. Ce sont deux choses différentes, on parle ici d’une IPO, pas d’un rachat par une autre entreprise.
    Pour ce qui est de regarder la capitalisation boursière de LinkedIn quelques jours après l’IPO, c’est de la pure mauvaise foi que de nier que des investisseurs ont ici fait un coup, et que la valorisation était totalement décorrélée de la valeur réelle de l’entreprise. Donc l’action se casse la gueule, et est revenue à son prix d’ouverture (déjà près de 2 fois plus élevé que le prix d’introduction, certes). Les investisseurs ont fait leur coup, et si désormais l’action est valorisée selon les critères sur lesquels s’appuient 365 jours par an les investisseurs (à savoir CA + bénéfice + potentiel, pour faire très court), l’action retombera sûrement à 45 dollars. Et ce sera très bien.
    Mais on peut se donner RDV dans un an… ça ne changera pas grand chose à la discussion, mais bon…

  11. Michaël, ça ne m’intéresse pas trop de me faire entraîner sur un argument financier qui n’est pas le but de ce billet, qui ne parle pas en particulier de LinkedIn mais plus généralement d’une bulle qu’on nous annonce régulièrement depuis au moins 2006.
    Si j’avais fait un article avec vos éléments je l’aurais pondu sur les Echos, sur Boursier.com ou ailleurs, mais probablement pas sur Presse-Citron.
    Je n’ai pas besoin qu’on cherche à me convaincre ni à m’expliquer que payer 3000 fois un bénéfice quasi inexistant ce n’est pas psychologique…
    J’ai juste dit ce que je pensais, et que je continue de penser à propos de cette “bulle 2.0”, et j’accepte parfaitement que plein de gens ne soient pas d’accord avec moi pour tout un tas de raisons.
    Mais c’est justement cette diversité des points de vue qui fait la richesse du réseau.

  12. L’IPO de LinkedIn n’est pas le sujet du billet ? Pourtant, sans cet IPO, point de billet. Mais bon, soit, vous voulez mettre fin à l’échange, pourquoi pas.
    En tout cas, je note que Presse-citron semble faire du “journalisme” 1.0, de “papa”, comme on pourrait le trouver sur Les Echos (que vous citez), à savoir “je ponds un texte mais en discuter ça ne m’intéresse pas, et que vous soyez d’accord ou non c’est pareil pour moi”. J’attendais, en me trompant apparemment, d’un blog comme Presse-citron d’avoir justement la possibilité d’échanger avec les rédacteurs, mais cela ne semble pas être le cas, tant pis, tout ceci n’est pas bien grave, je tacherai à l’avenir de garder mes commentaires pour moi, c’est noté.
    Bonne continuation !

  13. Michaël,

    L’IPO a été le déclenchement du billet, mais dire que l’existence d’une éventuelle bulle 2.0 se limiterait à cette IPO c’est vraiment ne pas voir plus loin que le bout de son nez. La discussion technique ne m’intéresse pas, effectivement, parce que je ne suis pas en mesure de la soutenir. Que voulez-vous, je n’y connais rien en la matière ! Quant à l’impossibilité d’échanger avec les rédacteurs, ça fait 4 fois que je vous réponds en argumentant mes réponses, quand bien même nous n’avons pas les mêmes arguments, c’est clair. Alimenter la conversation a du sens quand on ouvre le dialogue. Mais si on doit toujours revenir sur les mêmes arguments et enliser le débat, je vois pas trop à quoi ça sert !
    Vous avez clairement exprimé vos idées, moi de même, donc à moins de nous répéter à l’infini, il serait peut-être temps de passer à autre chose, non ?

  14. JM : la part psycho est bien sûr mesurable : comme l’indique de façon très clair Michaël (merci à lui pur le dialogue), il y a la révélation de la conduite irrationnelle (indicateur possible et pertinent : valuation dans l’IPO d’une boite qui ne crache rien). Quand on a des coeffs de folie comme ici, il y a un phénomène de bulle indéniable.

    Ensuite, dire qu’il y a une bulle juste parce que ça sent bon dans l’air du temps, sans pouvoir en discuter derrière, effectivement, c’est un peu dommage.

  15. Vincent,

    apparemment, j’ai pas réussi à me faire comprendre sur ce coup ! D’abord mon billet ne dit pas qu’il y a une bulle, mais le contraire. En me basant sur le seul fait qu’on nous annonce cette bulle depuis des années mais qu’elle n’arrive pas. Et on nous l’annonce à chaque fois qu’il y a une acquisition de folie. J’ai fait l’exemple de l’acquisition de YouTube par Google et on m’a répondu que c’était pas le débat. Et pourtant, suffit de se rappeler, si quelqu’un avait évalué l’acquisition de YouTube sur ses seuls indicateurs, la société valait moins que zéro. Il y a d’ailleurs eu des investisseurs et analystes extrêmement critiques sur cet achat.
    Donc je ne refuse pas la discussion, je dis simplement que ça ne sert à rien de m’entraîner sur un terrain que je ne maîtrise pas. Alors est-ce que je ne devais pas écrire le billet pour autant ? Tu dis que la part psycho est bien sûr mesurable grâce à des indicateurs possibles et pertinents pour révéler la conduite irrationnelle. C’est possible, je l’ignore. Moi ce que je sais en tant que citoyen lambda, c’est que l’histoire des sociétés est pleine de mouvements de bourse qu’en dépit d’indicateurs supersophistiqués personne a vu venir. J’aimerais bien que quelqu’un revisite tout ce qui se dit sur cette fameuse bulle depuis des années, toujours très pertinent, certes, mais qui finit par n’être au mieux qu’un ramassis de prévisions jamais avérées et au pire d’immenses conneries au fur et à mesure que les années passent, sans que rien ne se passe, justement.
    Vous allez quand même pas me dire que la seule façon d’analyser la bulle, ce sont des “indicateurs” chiffrés qui la fournissent, sans que le pur aspect psychologique et irrationnel ne puisse avoir son mot à dire. Sauf que là, l’aspect psychologique et irrationnel provient de la presse et des analystes qui prétendent pouvoir tout expliquer ou prévoir par les chiffres. Alors que toute l’histoire d’Internet nous apporte en permanence la preuve du contraire ! Il est clair que LinkedIn a bénéficié pour son IPO d’un concours de circonstances extrêmement positives, probablement pas ou peu justifiées, mais c’est le fait que vous analysiez cette IPO dans l’instant qui me gêne. Selon moi, pour parler de bulle, il faut pas parler que de LinkedIn parce que ça se produit MAINTENANT et que l’action s’est cassée la gueule le lendemain, mais inscrire ça dans la durée et voir depuis 5 ou 6 ans pourquoi la bulle a été évoquée à chaque fois, et attendre au moins 6 mois ou un an pour voir où en sera LinkedIn à ce moment-là.
    Sinon dire qu’il y a bulle en se basant uniquement sur les indicateurs disponibles n’a selon moi pas plus de valeur que de dire qu’il n’y pas bulle en se basant sur plusieurs années d’annonces vides.
    Mais c’est juste mon avis, et je l’ai exprimé. Point barre.
    Quand j’ai mesuré les stats de Facebook en oct. 2007 avec 42 millions d’utilisateurs et une croissance déjà phénoménale, qui aurait pu imaginer qu’on en serait à 700 millions moins de 4 ans plus tard ?
    Alors c’est quoi, ça ? Une bulle créée par 700 millions d’irrationnels qui sont sur Facebook sans savoir pourquoi, juste par un pur effet de mode. Et Twitter, idem ?
    Chacun a ses propres raisons d’utiliser tous ces services, qui deviennent ainsi valorisables en fonction de critères probablement irrationnels, mais quand on me dit qu’on a des coeffs de folie, il me semble que personne ne prend en compte la valorisation d’un marché captif de centaines de millions d’utilisateurs pendant des décennies. Car à moins que la croissance de LinkedIn ne s’arrête du jour ou lendemain, je vois mal qui leur fera concurrence dans ce domaine. Donc ça vaut quelque chose, ça, ou non ? Et si oui, comment le valoriser ?
    Etc. etc.

  16. P.S. Pour mémoire : “Only a ‘moron’ would buy YouTube” (Mark Cuban)

    http://www.zdnet.com/news/mark-cuban-only-a-moron-would-buy-youtube/195974

    Et ce billet d’anthologie de Fred Cavazza : “On s’ennuie ferme du côté du web 2.0”
    http://www.fredcavazza.net/2006/10/09/on-s-ennuie-ferme-du-cote-du-web-20/

    Dont je relève deux commentaires qui me semblent pertinents par rapport à mon point de vue :

    – “Avec l’explosion de la bulle que représentait la valeur marchande publicitaire potentielle des millions de vidéos de YouTube s’évanouit la confirmation qu’aurait représenté un nouveau high-score d’achat par un des gros prédateurs de services web 2.0 Du coup, on s’agite et on se raccroche à la moindre rumeur, histoire d’y croire encore car c’est le rêve de la culbute 2.0 qui s’évanouit et la perspective d’une nouvelle période plus sérieuse et moins fun. YouTube est dans un scénario à la Napster qu’on a déjà visionné. Il y a d’autres services vidéo et ceux-ci sont déjà en train de tirer les leçons de l’affaire. Il est plus intéressant de voir comment cette histoire va obliger ce petit monde 2.0 à innover dans les modèles économiques et oublier les mirages de la valorisation publicitaire. L’avenir immédiat de YouTube n’a plus aucune espèce d’importance.”

    Et celui-ci :

    – “Tout ceci mérite reflexion : Pourquoi Google payerait-il un tel prix pour du contenu à la limite de la légalité ? Pour une technologie qui n’est pas la sienne ? Pour un mécanisme communautaire qui doit encore faire ses preuves ?

    La réponse se situe du côté des parts de marché que détient YouTube.”

    C’est exactement mon idée, lorsque je parle de marché captif. Un point sur lequel je n’ai lu aucune analyse chiffrée, et pourtant…

  17. Mon précédent commentaire n’est pas passé et je n’ai pas l’envi de tout recommencer alors simplement merci pour la mention 😉

  18. Ces réseaux sociaux sont valorisés selon les opportunités de gain qu’ils pourraient générer par l’exploitation des données clients.

    Si on s’en tient à la définition d’une bulle spéculative, il y a bulle car il y a survalorisation. Ou si vous préferez il y a un écart trop important entre le réel et l’imaginaire, entre la certitude et la supposition

    La question est plutôt de savoir si celle-ci va éclater ou pas. Pour répondre à cette question je pense que l’introduction en bourse de Facebook (l’année prochaine normalement) et la publication de ses résultats annuels refroidira (ou réchauffera) les investisseurs.

  19. @ Rom1, je suis bien d’accord avec cette partie : “Ces réseaux sociaux sont valorisés selon les opportunités de gain qu’ils pourraient générer par l’exploitation des données clients.”, qui se raccorde avec la question posée dans mes derniers commentaires : “Comment valorise-t-on un marché captif de centaines de millions d’utilisateurs pendant des décennies” ?
    Or il me semble que vu la nature extrêmement nouvelle d’Internet, aucun des indicateurs traditionnels ne marche dans le cas de sociétés capables de fédérer des centaines de millions de membres en si peu de temps, et qui plus est de membres actifs et très impliqués dans la vie des réseaux. Donc à partir du moment où il n’y a pas d’indicateurs valables, puisque les indicateurs existants s’appliquent à des modèles économiques n’ayant rien à voir avec les nouveaux modèles sur Internet, qui se cherchent encore et dont beaucoup ne sont pas encore définis.
    Quant à la réponse à la question “la bulle va-t-elle éclater ou pas ? “, mon pari est de dire que si on nous l’annonce depuis des années sans qu’elle n’éclate, c’est tout simplement parce qu’il n’y a plus de bulle. Il peut y avoir des réussites exagérées et des échecs retentissants, mais je ne crois pas un instant que la situation qu’Internet a connue en 2000 se reproduira aujourd’hui. Internet compte maintenant 2 milliards d’utilisateurs, dont pratiquement 1/3 sont déjà sur Facebook et 5% sur LinkedIn. De plus ils y sont très actifs et pour les en déloger, c’est pratiquement mission impossible. Sauf à créer mieux, ce qui est une autre histoire. Donc comment valorise-t-on ça ?

  20. @Jean-Marie : Je suis d’accord. Ce sont de nouveaux modèles économiques. Ou plutot une évolution de modèles existant basés sur l’économie de biens en réseau.
    Cependant certains chiffres restent référents : chiffres d’affaires et bénéfices.

    Je pense toujours qu’il y a bulle mais je tiens à préciser que je considère celle-ci comme petite. Les spéculations atteignent des sommes astronomiques certes mais sont limités à qq acteurs seulement. Nous ne sommes pas dans la reproduction de la dernière bulle avec des investissements tout azimut.

  21. L’esperance de bénéfice futur tente les investisseurs, mais hormis le gain fait en renvente de’action dans l’immédiat il ne faut pas tablé sur une retour d’argent via les bénéfices qui serons fait.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *