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Internet : de moins en moins libres, 2 internautes sur 3 vivent sous la censure d’État

Lorsque l’on évoque Internet, on pense immédiatement à la liberté de chercher ou d’écrire ce que l’on désire, pourtant internet est tout sauf un exemple de liberté et aujourd’hui près de deux internautes sur trois doivent vivre sous le joug de la censure d’État.

Le constat est accablant d’autant que la situation empire année après année. Pour la sixième année de suite, les libertés numériques ont diminué un peu partout dans le monde y compris en France. Le groupe de réflexion américain Freedom House a décidé de réaliser une analyse poussée des usages d’internet dans chaque pays et des législations sur la question du web et des libertés d’expression.

Les libertés numériques de plus en plus mises à mal

La conclusion de ce rapport montre que les gouvernements pratiquent de plus en plus fréquemment une censure totale ou partielle des outils de communications sur le web et également une censure d’une partie d’internet. Les meilleurs élèves de la classe parmi 65 pays passés aux cribles, sont l’Estonie, l’Islande et le Canada et sans surprise le bonnet d’âne de la classe est la Chine.

C’est effectivement la Chine, suivie de près par l’Iran et la Syrie, qui sont les pays pratiquant la plus forte censure dans le monde. A noter que la Corée du Nord n’y figure pas, car le groupe d’experts n’a pas pu étudier ce pays, mais ce dernier serait certainement dans ce triste podium.

La France est toujours dans le top 10 des pays les moins enclins à pratiquer la censure, mais le rapport fait toutefois état d’une baisse constante de la notation depuis quatre ans. Freedom House explique « Alors que la France a traditionnellement maintenu un accès à Internet ouvert et accessible, quelques actions de la part des administrations successives ont augmenté concernant des groupes promouvant la liberté sur Internet et des activistes de la liberté d’expression », critiquant : « Des restrictions excessives et disproportionnées sur des libertés fondamentales en France, comprenant un manque de clarté et de précisions sur des dispositions de l’état d’urgence et les lois de surveillance ».

Une censure pour condamner des terroristes ou des caricaturistes ?

Les plus grandes victimes des censures gouvernementales se situent au niveau des messageries cette année, notamment WhatsApp et Telegram. Les applications de messageries sont accusées de servir de moyens de communication pour les terroristes, mais bien souvent elles sont aussi l’unique moyen de communiquer pour les peuples opprimés par certains gouvernements.

Il est urgent que le monde prenne conscience de ce phénomène car si l’on compare les résultats entre 2015 et 2016 de cette même étude, 24 gouvernements ont bloqué totalement ou partiellement l’accès aux réseaux sociaux, au lieu de 15 pays douze mois plus tôt. Globalement, la liberté sur le web a diminué dans 34 pays en une année !

A titre d’exemple de ce que la censure peut être capable dans le quotidien des internautes et sans aller chercher très loin ou en prenant des cas complexes, un Turc a été condamné à un an de prison pour avoir mis le visage du président Erdogan sur le corps de Gollum ou en Egypte un étudiant a été condamné à 3 ans de prison pour avoir incrusté des oreilles de Mickey sur le portrait du président Abdel Fattah el-Sisi. On est donc très loin d’une censure visant le terrorisme, comme l’argument est souvent avancé pour justifier la restriction des libertés sur internet.

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Par : Opera
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