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“Je quitte Apple” : un ex-employé raconte les raisons de son départ

Dans son blog, Ben Farrell, désormais ex-employé d’Apple, explique pourquoi il a décidé de quitter le géant américain. Entre intimidation et harcèlement, cet australien veut expliquer ce qui se passe vraiment chez Apple.

Ben Farrell aime Apple. Pendant près de deux ans, cet australien a assuré l’assistance et le support technique auprès des clients du côté de Sidney mais aussi au siège social d’Apple, à Cupertino en Californie, avant de claquer la porte il y a quelques jours seulement, écœuré.

“Ne soyez pas prisonnier des dogmes qui obligent à vivre en obéissant à la pensée d’autrui”

Sa démission, il la doit à un homme : Steve Jobs. C’est en effet une phrase de l’ex big boss d’Apple, prononcée lors de son célèbre discours à Stanford en 2005 qui a permis à Ben Farrell de retrouver sa liberté, qu’il estimait avoir perdu en travaillant chez Apple. Victime de harcèlement moral de la part de sa direction, basée à Singapour, il explique avoir découvert une culture “toxique” et “dégoûtante” chez le géant américain.

Dans son billet, il décrit un climat d’agressivité passive basé sur l’intimidation et la manipulation où l’esprit d’équipe est inexistant. Ben Farrell nous explique également comment Apple traite “sans aucun respect” des événements tels que la maladie, le mariage ou une urgence familiale en s’appuyant sur son histoire.

En effet, on apprend qu’au cours de ses deux années au sein d’Apple, notre ex-employé a loupé un voyage d’affaire suite à l’hospitalisation de sa femme, alors enceinte, à cause d’une chute dans les escaliers. Une absence pas vraiment au goût d’Apple qui a noté un “problème de performances” dans le dossier de Ben Farrell.
Peu de temps avant sa démission, il explique avoir connu une brève hospitalisation au cours de laquelle on lui demandera d’effectuer une présentation en urgence depuis son lit d’hôpital. Autre exemple, le matin même de son mariage où il raconte avoir été harcelé par email et par téléphone pour un dossier qu’une autre personne avait perdu. Une pratique qui n’avait rien d’extraordinaire puisqu’il lui arrivait souvent de recevoir des messages agressifs toutes les heures et des messages vocaux grossiers en cas de retard à une réunion.

“Je suis libre”

Ben Farrell évoque également les conditions de travail avec des journées de seize heures où les réunions s’enchaînent. Plus loin dans son récit, il raconte les réunions à minuit sur les plateformes de messagerie instantanée au cours desquelles il n’était pas autorisé à parler mais devait juste suivre un script avec des réponses prédéfinies qui lui avaient été fournies.

Une situation qui a fini par exaspérer cet ancien policier au point d’alerter sa hiérarchie. Une décision qui ne l’a pas vraiment aidé puisque un “dirigeant respecté” lui aurait répondu qu’il n’avait pas à se plaindre et ferait mieux de mettre “ses habits de grand garçon” sous peine d’avoir une “conversation très différente” s’il continuait à se plaindre.

Le récit de Ben Farrell a suscité de nombreuses réactions sur son blog, il faut dire que ce genre de démarche est plutôt rare dans le milieu. Si il a reçu beaucoup de messages de soutien, d’autres ont été surpris par la démarche de cet australien en expliquant qu’il n’y avait rien de surprenant dans l’attitude d’Apple qui pouvait être qualifié de “normal ». A noter que ce n’est pas la première fois qu’Apple est la cible de ce genre de billet. En 2014, Don Melton (ancien directeur des technologies Internet) et Nitin Ganatra (ancien directeur de l’ingénierie d’iOS) avaient eux aussi dénoncé les conditions de travail chez Apple.

(Sources : roadlesstravelled.me / smh.com)

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17 commentaires
17 commentaires
  1. Ce n’est que le sommet de l’iceberg, pas besoin d’aller dans une multinationale, il suffit de s’écouter, d’écouter sa famille ou ses amis, même les petites entreprises utilisent aujourd’hui ces méthodes.
    Le plus difficile est de sortir à temps de cet engrenage.

  2. C’est dans la culture Apple, Steve Jobs était déjà un infâme personnage à son époque. Finalement plus on gratte la fine pellicule dorée de cette marque et plus on se rend compte que ça n’est qu’un enrobage sans parler de leurs produits très largement surévalués. Définitivement cette grosse pomme est pourrie.

  3. Ce n’est que le sommet de l’iceberg, pas besoin d’aller dans une multinationale, il suffit de s’écouter,
    d’écouter sa famille ou ses amis, même les petites entreprises utilisent aujourd’hui ces méthodes.
    Le plus difficile est de sortir à temps de cet engrenage.

  4. Facile de critiquer les produits Apple sont bien faits ça fait des jaloux ! En plus ça se vends , pour le reste personne n’est parfait dans toutes les grosses marques y’a sûrement des abus ,mais tout critiquer d’un bloc non quan a j’obs il avait peut être un sale caractère mais il a quand même fait avancer l’informatique !

  5. @SAPIN,

    Les produits Apple se vendent parce qu’il y a une quantité de mouton qui pense qu’avoir un iPhone ou un iShit ça fait qu’on est des gens bien. C’est comme du marketing de luxe, c’est juste pour montrer qu’on a quelque chose, et forcément , l’iphone 8 ils pourraient le mettre à 5000$ il y aurait toujours autant de personnes pour l’acheter.

    Les systèmes Apple sont bien fait certes, il faut l’admettre c’est sur que quand on développe sur du matériel unique, qu’on est ultra propriétaire du système, c’est sur la on n’aura aucun bug. Contrairement à Windows qui doit être générique pour chaque matériel.
    Sauf que les systèmes Apple sont encore une fois trèèèèèès verrouillé, ce qui fait que des que tu veux sortir de la normal et bien tu ne peux pas. Apple c’est un peu l’anthéchrist de Linux.

    Jobs n’a en rien fait avancer l’informatique, il a juste vu comment les gens se comportaient et à juste ajuster ses strat marketing, au final ça marche du feu de dieu, parce qu’il y a toujours autant de gogoles pour acheter Apple, en pensant qu’Apple c’est bien, ça rends le monde bien.

    Pour revenir à Ben Farrel, je pense qu’il a pris la bonne décision, et que ce qu’il dit la ce n’est pas par esprit de vengeance, c’est juste qu’il veut montrer la justesse des choses quand on bosse chez Pomme.

  6. En reponse a cet article, il y a eu une discussion tres interessante sur hacker news (en anglais). Il en ressort que ce genre de pratique n’est pas limitee a Apple mais est (quasiment) inherente aux services de support, quelle que soit l’entreprise.

    L’auteur aurait sans doute pu intituler son article “Pourquoi je quitte Apple et mon metier” car, a de rares exceptions pres, il retrouvera les meme problemes et le meme manque de respect envers les employes un peu partout.

  7. Personnellement, j’ai gagné aux Prud’hommes contre Apple et n’en fais pas toute une histoire. Aucun média n’en a parlé en plus…

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