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Jolla lance son premier smartphone sous Sailfish OS

Jolla est né juste après le rapprochement entre Microsoft et Nokia. Peu convaincus par cet accord et par Windows Phone, plusieurs ingénieurs ont décidé de tourner le dos à la firme finlandaise pour créer leur propre société et pour développer une nouvelle plateforme mobile construite sur les cendres encore chaudes de MeeGo.

Sailfish OS, c’est le nom de cette plateforme, profite d’une interface soignée, et minimaliste. Une interface qui rappelle à la fois Android et iOS 7, avec de nombreux gestes “multitouch” pour accéder plus facilement à certaines fonctions. S’ajoute à cela deux ou trois bricoles intéressantes comme un multitâche intelligent ou encore une gestion originale des profils utilisateurs.

Mais le réel atout de la plateforme, c’est sa compatibilité avec les applications développées pour Android. Attention cependant à ne pas vous réjouir trop vite car tous les jeux et les utilitaires disponibles sur le Play Store ne sont pas compatibles avec la solution imaginée par Jolla. En réalité, cette dernière supportera uniquement les outils diffusés par l’intermédiaire des boutiques alternatives, comme F-droid ou Amazon Store. Le Yandex.Store, qui compte un peu plus de 85.000 applications, sera installé par défaut sur le terminal.

Le premier smartphone produit par Jolla, un smartphone affublé du nom de la société, n’est pas vraiment une surprise puisque cela fait quelques mois que nous en entendons parler. La production n’avait pas encore commencé, en revanche, et c’est finalement de ça dont il est question à présent puisque le constructeur a expédié hier les 500 modèles pré-commandés. Ce n’est que le début et il compte se lancer très prochainement à la conquête d’une centaine de pays. 20.000 téléphones seront ainsi vendus en décembre.

Le Jolla n’est pas sans rappeler les Lumia avec des lignes rectangulaires et des coques amovibles très colorées. Ses spécifications techniques le placent plutôt sur le l’entrée ou le milieu de gamme :

  • Ecran IPS qHD de 4.5 pouces (960×540).
  • Traitement Corning Gorilla Glass 2.
  • Processeur double-coeur Qualcomm cadencé à 1.4 GHz.
  • 1 Go de mémoire vive.
  • 16 Go d’espace de stockage complétés par un port pour cartes micro SD.
  • Capteur de 8 millions de pixels au dos du terminal avec Flash LED.
  • Capteur de 2 millions de pixels en façade.
  • WiFi 802.11 b/g/n, Bluetooth 4.0, GSM/3G/4G LTE, aGPS.
  • Capteur de proximité, accéléromètre, gyroscope, compas, détecteur de luminosité.
  • Batterie amovible de 2100 mAh.
  • Dimensions : 131 x 68 x 9.9 mm.
  • Poids : 141 grammes.

Si l’on en croit les estimations du constructeur, alors le Jolla serait capable de tenir entre 9 et 10 heures en communication, et 500 heures en veille.

Il reste à évoquer la question du prix. Le terminal sera proposé à 399€ sans abonnement, soit au même prix que le Nexus 5 32 Go. Et c’est finalement son plus gros défaut puisque le premier Nexus 5 vous coûtera moins cher.

MAJ : Merci à P@t pour ses précisions, et son commentaire.

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9 commentaires
9 commentaires
  1. Contrairement au Nexus 5, le Jolla n’est pas un cheval de troie pour les produits et services Google, qui se font de plus en plus envahissants.
    Je suis actuellement sur un Nexus 4 (après un Galaxy Nexus et un HTC Desire) et je trouve que le Jolla offre une alternative plutôt attrayante en ce que l’interface est bien pensée (ou elle en a l’air) et on peux espérer que notre vie privée sera préservée. Cela peut être un argument pour certains.

  2. Merci pour cet article, quelques précisions/corrections:

    – tous les store Android autre que le play store sont compatibles (type F-droid, amazon store…). Yandex a un accord avec Jolla qui fait qu’il est pré-installé c’est tout. On peut même installer directement un APK sans store.

    – Ils ont annoncé hier soir aussi que prochainement une grande partie des téléphones Android pourront installer SailfishOS

    – vous nommez ‘bricoles’ le multitâches et la gestion utilisateur… C’est pas très objectif je trouve? On peut trouver ça plus que des bricoles. La grande différence du Jolla c’est l’OS et il est foutrement bien foutu ;). L”idée maitresse est de mettre l’utilisateur au centre de l’OS avec un multi-tâches encore plus abouti que sur le N9/N900 (déjà en avance sur les leader du marché mais qui ont bien été obligé de suivre) [ah je me rappelle encore tous ceux qui me disaient que le multi-tâche est inutile car c’est un téléphone, alors que je montrais le N900 en 2009]

    – ce sont les 500 premiers qui ont reçu leur pré-commande hier mais en fait Jolla a annoncé environ 20 000 téléphones qui seront vendus en décembre (précommandes uniquement plus vente libre en Finlande à partir du 9 décembre). Pour le moment les ventes sont limités à l’Union Européenne plus Norvège et Suisse : l’ouverture à ceux qui n’ont pas pré-commandés n’est pas encore défini mais la livraison n’aura pas lieu en décembre en tous cas! (comptez 3-4 semaines après la commande)

    – le prix n’est pas donné sans doute mais pourquoi comparer ce qui n’est pas compable: Google vend des téléphones (comme Amazon par exemple) pas cher car gagne de l’argent autrement, ce qui veut dire que ‘vous payez le N5 plus cher mais autrement’. Ici pas de contrôle de votre vie privée et ça se paye au moins un peu. Leur aventure est un pari de toutes façons. Le prix est pour une expérience utilisateur, pas (seulement) pour ce qu’il y a dans le téléphone.

    – le hardware: on survend le hardware aujourd’hui. Qui ne s’est pas posé la question en achetant un nouveau PC que finalement ça marche aussi vite qu’avant (pour la majorité des tâches) alors que le hardware est meilleur? Ce qui compte n’est pas seulement le hardware mais comment il est optimisé. Ici pas de grosse machine Java à faire tourner, et un peu comme iOS, le but n’est pas de dire que le processeur tourne à telle vitesse mais le but est de rendre possible une interface fluide autour des fonctionalités de l’OS.

    – autre point majeur: une communauté dont les développeurs Jolla font partie: ils répondent au maximum aux questions. Des développeurs internes et externes qui vont aussi s’atteler à rajouter des fonctionalités au fur et à mesure.

    – Dernier point et non des moindres: le code est ouvert mais pas seulement, le développement est aussi ouvert. Tout un chacun peut proposer des changements/améliorations dans le code d’une grande partie de l’OS. Pour ceux que ça intéresse, du ‘vrai’ linux dedans

    On peut bien sûr aussi avoir quelques interrogations à leur modèle. Mais ils l’ont fait, ils ont sorti un téléphone avec 80/90 personnes en se basant sur Meego mais en développant plein de choses aussi par eux-mêmes. Tout n’est pas fini (l’OS est encore en béta) mais la route est tracée.

  3. Possesseur du N900 qui m’a comblé de 2009 à 2013, je souhaiterais également un clavier physique complet permettant de faire des Ctrl+C et Ctrl+V notamment mais aussi avec des flèches permettant de sélectionner avec un Maj+Flèche (beaucoup plus efficace que le tactile quel que soit l’OS).
    Le tactile c’est la mort de la productivité sur de nombreux points… Aujourd’hui, bien que le BB Z10 soit ultra performant (combo BB Hub + Remember + Agenda au top), mon clavier physique complet me manque (celui du BB Q10 ne permet pas les manipulation pré cités…).

  4. @Kevler : Tu cites Google, mais on peut en dire autant de la plupart des boites, hein 🙂

    @Pat : Mon article peut sembler un peu dur mais il n’y a aucune méchanceté. J’aime savoir qu’il y a des solutions alternatives et que des boites osent encore se lancer dans des secteurs fortement concurrentiels. L’histoire de Jolla me plaît beaucoup. Des gars qui ont un poste bien rémunéré, qui sont bien au chaud et qui sont prêts à tout perdre pour vivre leurs rêves, ça m’impressionne.

    J’ai eu l’occasion de regarder quelques vidéos de la plateforme et il est vrai que son interface semble très bien pensée. J’espère d’ailleurs avoir l’occasion de tester un terminal un de ces quatre. Le terme “bricole” n’était pas péjoratif, par contre. Bon, il en avait l’air, c’est vrai, mais ce n’était vraiment pas le cas.

    Pour le hardware, en revanche, je ne suis pas tout à fait d’accord avec toi. Jolla est peut-être peu gourmand mais en ira t’il de même avec les prochaines versions de la plateforme ? Et si cette dernière se met à avoir des besoins un peu plus conséquents, est-ce que la puce et la mémoire vive du terminal suffiront ? Le truc, quand on achète un smartphone, c’est qu’on n’en change pas tous les six mois, ou tous les ans. Et c’est précisément pour cette raison qu’il faut être attentif à la fiche technique du Jolla.

    En tout cas, merci pour ton commentaire, je me suis permis d’ajouter quelques éléments à l’article, et de te citer.

    Je me suis permis de te tutoyer, j’espère que tu ne m’en voudras pas 🙂

    @Jo : Tu n’es pas le premier à faire cette réflexion, on m’avait dit exactement la même chose quand j’avais publié un billet sur Jolla à l’épique.

    @Valentin : Encore que tu as de très bons claviers virtuels… sur Android notamment.

  5. @Frédéric Pereira : ma compagne est équipée android, et c’est la même galère pour faire un copier coller, il faut ajuster la sélection au tactile, c’est une perte de temps énorme du au manque de précision d’un doigt (pas du tactile) et avec le doigt devant difficile d’être précis et de bien voir ce que l’on sélectionne… Mon père sous WP8 semble avoir les mêmes problèmes… Je pense que c’est directement dû au moyen tactile pas à l’OS.

  6. Un creusant un peu on se rend compte que le SDK pour les applications Sailfish reposent sur un framework QT, une bonne prise de tête en vue pour les dev, quand je vois que Firefox OS propose de développer en HTML5+Javascript, on n’ai pas prêt de pouvoir se passer d’android…

  7. Re-moi 😉
    Merci pour avoir pris en compte mon commentaire.
    Je reviens sur la question du hardware : je ne suis pas en complet désaccord avec ce que tu (!) écris. Je ne peux pas de toutes façons en parler beaucoup puisque je n’ai pas encore le machin… Mais j’espère qu’il pourra tenir environ 2 ans. Mais quelques éléments de réponse:
    A titre de comparaison, j’utilise actuellement un N9 qui n’a pas un hardware des plus tops (déjà à la bourre quand il est sorti il y a plus de 2 ans) et alors que j’ai accès à beaucoup de choses (spotify, flickr, twitter, facebook, skype, rss, email, browser, foursquare, linkedin, dropbox, box, whatsapp, pebble… et quelques jeux… ), dans une interface plutôt correct (j’aime beaucoup mais ce n’est pas le point ici), je ne souffre pas de ralentissement… ou peu (alors que Nokia l’a clairement abandonné dès sa sortie malgré quelques mises à jour bienvenues).
    Autre comparaison : j’ai un ordi portable qui a plus de 5 ans (et qui était déjà bof à l’époque), j’ai décidé de le ressortir et d’installer Ubuntu (Edubuntu pour mes enfants) dessus. Il tourne plutôt pas mal et surtout beaucoup beaucoup plus vite que le Win dessus… Tout ça pour dire que c’est du Linux comme Sailfish OS et que certains savent utiliser correctement le hardware 😉

  8. Bon et bien voilà: mon Jolla 1 acheté en 2014 est toujours en activité.
    Mieux il est toujours maintenu et il vient de recevoir la toute dernière version de Sailfish os en version 3.3.0.16. A mon sens aucun smartphone du marché ne peut prétendre à une telle longévité !
    Désormais, je peux entièrement chiffrer mon smartphone.
    Ce Jolla 1 est devenu mon second smartphone, et mon Sony Xperia XA2 sous Sailfish X 3.3.0.16 est devenu mon téléphone principal.
    J’ai eu ce XA2 pendant un mois sous Android. Que dire ? Rien. Pas très user friendly contrairement à Sailfish OS. Le jour et la nuit en dépit des quelques imperfections.

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