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L’Android de Google aura-t-il un visage humain ?

Google a donc annoncé hier le lancement d’Android, sa plate-forme mobile, et vous savez déjà tout sur le sujet, ou presque.
Cette annonce soulève cependant quelques interrogations :

Google a donc annoncé hier le lancement d’Android, sa plate-forme mobile, et vous savez déjà tout sur le sujet, ou presque.
Cette annonce soulève cependant quelques interrogations :

Sur le système d’exploitation

Il s’agira donc d’une plate-forme qui intégrera plusieurs composants dont un système d’exploitation basé sur Linux. Le système sera ouvert et permettra aux fabricants réunis au sein de l’Open Handset Alliance (dont HTC) mais aussi aux développeurs indépendants de proposer leur propres applications.
Excellente nouvelle.
Rappelons cependant qu’il ne s’agit pas réellement d’une nouveauté, car outre la plate-forme OpenMoko certes confidentielle et sans grand avenir à mon avis, Nokia utilise également pour sa tablette N800/N810 un OS Linux ouvert à une communauté de développeurs active au sein du projet Maemo.
D’autre part, rappelons aussi que la plate-forme Windows Mobile propose également un kit de développement avec une machine virtuelle ayant permis à des milliers de développeurs de proposer des milliers d’applications, dont une bonne partie gratuites. Il en était d’ailleurs de même pour Palm, mais la plate-forme étant moribonde, ce n’est plus vraiment d’actualité.

Android

Sur les applications

J’avoue que c’est là que j’ai un peu de mal à comprendre la justification d’Android.
En premier lieu parce-que Google n’est pas un éditeur de logiciel au sens habituel du terme comme peut l’être Microsoft, mais un fournisseur de services web (webware). Microsoft (puisqu’il faut bien comparer) part du logiciel pour aller vers le service web (Office Live), ce qui se conçoit. Google s’apprêterait à faire le chemin inverse, à savoir élargir sa palette en proposant des logiciels installés. D’accord, mais quelle est la valeur ajoutée ? A l’heure de la généralisation du web mobile et de l’accélération des débits, que peut gagner l’utilisateur à "installer" du Google sur son terminal alors qu’il a déjà accès à la quasi-totalité de ses services via le web ?
D’autre part sommes-nous vraiment certains que nous avons réellement besoin de nouvelles applications sur notre mobile ? Comme indiqué précédemment, il existe déjà des milliers de logiciels que vous pouvez installer d’un clic sur votre smartphone Windows Mobile. Idem pour Symbian, avec un choix plus restreint. C’est bien, mais à part un noyau dur de quelques logiciels (en général toujours les mêmes) et quelques geeks au cuir durci par de nombreuses années de bidouillage, qui les utilise ?

Bien sûr on peut imaginer que la plate-forme Android ne sera pas réservée aux seuls développeurs, et que les ergonomes et autres designers d’interfaces auront aussi leur mot à dire. Et plus que leur mot à mon avis. Car c’est là que se joue la future révolution mobile, à mettre d’ailleurs au crédit de l’iPhone et de la claque qu’Apple a mis au marché avec son smartphone magique :

    • le design
    • l’ergonomie
    • la facilité d’utilisation

En résumé, Google ou pas, le challenge est là : il faudra faire mieux (que l’iPhone), tout en proposant au moins autant (que Windows Mobile et Symbian). Cela nécessitera surtout de la créativité et une vision, deux qualités que l’on trouve généralement plutôt chez Apple. Mais Google pourra s’appuyer sur le talent d’un nombre potentiellement illimité de designers et développeurs, qui pourront aussi travailler sur l’amélioration de services déjà existants.
Et rien que là il y a du taff…

Sur les services Google

J’ai lu ici et là que Android permettrait d’utiliser la plupart des services Google sur son mobile.
C’est faire peu de cas de ce qui existe déjà actuellement : la plupart des services Google sont déjà disponibles ou accessibles sur un mobile. Google Maps par exemple, et sous quatre formes différentes s’il vous plait : une application Windows Mobile (la plus ancienne), un midlet Java, une application Symbian et un portage pour l’iPhone. Autrement dit Google Maps est déjà accessible à la quasi-totalité des smartphones du marché. Idem pour Gmail (version web mobile et applet Java), Google Calendar, Google Docs et bien sûr le moteur de recherche.
Pas vraiment de valeur ajoutée sur ce point, non ?

Sur les terminaux

Quid de ce qui intéresse au premier chef le consommateur : le… téléphone ?
Pour le moment rien ne dit quels seront les choix adoptés ou imposés en termes d’interface utilisateur. Ecran tactile ou pas ? Quelle résolution, quelle taille d’écran ?
Pas facile de développer une application qui va être installée sur plusieurs types de terminaux aux usages et à l’ergonomie différents.
J’ai encore une fois en tête l’exemple de Windows Mobile avec des résolutions de 240×320 (HTC S620 non tactile) ou 320×240 (HTC Touch tactile) et les problèmes de compatibilité de certains logiciels (TomTom par exemple).
Google définira-t-il un standard auquel les membres de son alliance devront se conformer ?

La première application mobile, c’est le… débit

En résumé, nous avons donc une plate-forme de développement, un système ouvert et des milliers de développeurs soutenus par un consortium de fabricants puissant, le tout constituant la promesse d’applications par dizaines qui vont faire passer quelques nuits blanches à Microsoft et Symbian (mais à mon avis pas à Apple).
Mais il me semble que nous négligeons un peu une donnée fondamentale, sur laquelle seuls les opérateurs peuvent influer : le débit mobile des données, et leur tarification.
Toutes les applications mobiles du monde, tous les portages de services web ne seront rien tant que les terminaux ne seront pas à minima dotés de la 3G+ (HSDPA ou HSUPA) et du Wifi, avec des forfaits réellement illimités (et pas les plaisanteries illimitées-limitées récemment proposées par Orange).
Un grand pas sera alors franchi (peut-être le plus grand depuis les premiers smartphones), et la notion de webware mobile prendra toute sa dimension.
Il ne restera alors qu’à gravir une dernière étape : donner la possibilité de faire avec son mobile ce que l’on fait avec son PC, si possible aussi facilement et aussi intuitivement.
C’est à ce prix que les smartphones sortiront de leur bulle pour geeks et professionnels et pénétreront progressivement toutes les strates du grand public.
Comme l’iPhone…

On vit une époque formidable, je vous le dis.

D’autres points de vue à lire chez Fred Cavazza, Techcrunch, Kelblog et Standblog (et probablement beaucoup d’autres…)

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7 commentaires
7 commentaires
  1. Il faut vraiment que je me mette à la page , moi
    mon téléphone ne fait que …téléphone ET réveil.
    j’ai vraiment un upgrade de cerveau-ware à faire, bon j’attend le google phone mobile.

  2. Il y a pas mal de personnes (moi aussi) encore avec les seules options téléphone et réveil ne vous inquiétez pas… En ce qui concerne Google on pouvait s’y attendre, on verra avec le temps comment ils vont améliorer la téléphonie avec leurs connaissances.

  3. Euh "il existe deja des milliers de logiciels" …

    Je ne vois pas le problème : Avant google , il existait des millions de logiciels sur PC, pourtant google map, google earth, etc font un carton non ?
    Finalement tout dépend de l’inventivité pas forcément de l’existant

  4. On a vraiment besoin de débit de 3G+ ?
    Je vois sur mon portable qui fait que GPRS qu’avec des applis bien concus y a pas vraiment ce probleme de débit, google maps passe déjà pas mal par exemple, naviguer sur des sites internet se passait pas trop mal (jusqu’à ce que mon opérateur change de tarification depuis je n’utilise tout simplement plus le GPRS pour les data).
    En ce qui concerne le besoin de vrai illimité ca par contre je ne peux etre que d’accord, et en plus faudrait un prix raisonnable parce que bon 70€/mois ca fait "un peu" trop.

  5. l’os de google ets en licence apache. C’est ce qui fait toute la diférence. En plus d’un sdk tu aura le source d’androïd. Un sdk ne fait pas tout. Si les interface en l’OS et les appli tierces sont pauvres et naze, la belle affaire d’avoir un sdk. Pour las appli google sous win mobile ou palm, y’a un pb de taille la jvm (dans le cas de midlet java hein). En effet depuis la jvm tu es en vase clos, tu n’as accès à rien. Résultat tu peux pas utiliser les contact de ton smartphones pour envoyer des mails, copier coller impossible en la jvm et tes mémos, etc.. Avec Android tu aura du gmail, gmaps et autres en "natif". Et puis si un groupe de développeur se met a développer une interface comparable à l’iphone, et bien sur windows mobile c’est pas possible, alors qu’avecle source d’android oui. Au final tout ça n’est que de la paraphrase de la notion fondamentale, OPEN SOURCE. La est la différence avec win mobile, symbian, et palm.

    Je pense également qu’on vit un époque formidable. Du côté de nokia et microsoft on doit plus dormir depuis 2 jours.

    Le 12 novembre je serai là pour télécharger le sdk et les sources !

  6. Bonjour Eric

    Oui, je suis d’accord, Google n’a pas d’expérience en développement d’OS. Ils risquent de tomber sur un os… Sauf que, sauf que Google n’est pas l’acteur lambda, qu’ils ont un "mindshare" incroyable et une vrai culture logicielle, et que tout cela, ça peut faire un effet d’entrainement, un effet boule de neige.

    Et puis je reste sous le choc de ce qu’à fait Apple, avec l’iPhone : mon diagnostique, avant sa sortie, c’est qu’il ne serait probablement pas au point, tellement c’est compliqué de faire dialoguer intelligemment toutes les applications du mobile. Mais Apple m’a donné tort, en sortant une machine vraiment aboutit, bien plus que ce qu’on avait vu avant, sous symbian ou Windows Mobile…

    A suivre de très très près donc !

    François

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