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La réalité virtuelle est-elle dangereuse pour les enfants ?

Nos enfants vivront-ils entre monde réel et monde virtuel ? Alors que l’industrie Tech pousse de plus en plus la réalité virtuelle sur le devant de la scène, la communauté scientifique s’inquiète sur les dangers de cette technologie pour nos enfants.

Dans le monde des Bisounours, la réalité virtuelle promet de grandes choses pour nos enfants. Jouer, bien sûr, mais aussi apprendre de manière plus ludique. La réalité virtuelle permet des enseignements interactifs, des récits plus réalistes (par exemple un voyage dans le temps pour étudier l’Histoire), des échanges avec le monde entier.

Si une grande partie de l’industrie tech met le paquet pour promouvoir cette technologie – Mark Zuckerberg en fait même le coeur de la stratégie de Meta – les scientifiques s’inquiètent des dangers pour nos enfants.

Ils sont rarement évoqués, pourtant l’expérience de la réalité virtuelle telle que nous la connaissons aujourd’hui n’est pas sans conséquences pour le développement physique de nos enfants.

Comme pour n’importe quel écran, une exposition prolongée peut avoir des conséquences sur la vue. Les adultes ayant expérimenté la VR savent aussi qu’une session, même courte, peut provoquer des sensations de vertiges, des maux de tête voire une désorientation temporaire. Autant de choses que l’on ne souhaite pas vraiment faire vivre à nos bambins. Mais ce ne sont pas les effets sur le corps (souvent temporaires) qui inquiètent le plus les scientifiques.

Réalité ou fiction ?

S’il est encore trop tôt pour trouver des études concrètes sur les effets de la VR chez les enfants, de nombreux scientifiques préfèrent jouer la carte de la prévention. Nombre d’entre eux estiment qu’il est probable que les enfants ne fassent pas de distinction entre le monde virtuel et le monde réel.

Ainsi, leur cerveau peut réagir de la même façon en VR qu’en réalité face à une situation stressante. Mieux vaut donc éviter les jeux violents ou effrayants. Une attaque de zombie en VR par exemple aurait le même effet sur votre enfant que si cette scène se déroulait dans le monde réel.

Le pharmacologue américain spécialisé en neurosciences explique ainsi à l’AFP que le risque pour les enfants est « que la réalité virtuelle provoque des changements sur leur identité, leurs émotions, leur psychologie, alors qu’ils sont justement en train de forger leur personnalité ».

Une inquiétude qui n’est (logiquement) pas partagée par les professionnels du secteur. Au salon VivaTech, Mainak Chaudhuri, chef de projet pour la start-up Actronika spécialisée dans le toucher entre humains et machines, expliquait à l’AFP :

Ils (les enfants) participent simplement à une expérience. Il ne s’agit pas de prendre part à une lutte contre les incendies ou être impliqué sur un champ de bataille. Nous ne créons pas de la souffrance.

Contrôle parental

Si les questions des effets psychologiques de la VR divisent, d’autres aspects de la technologie inquiètent. Kavya Pearlman, experte en cybersécurité, explique que « le problème, c’est que les enfants soient exposés à un contenu qui ne les concerne pas ».

En effet, sur les plateformes de réalité virtuelle développées par des entreprises comme Meta, les enfants peuvent évoluer dans un monde où presque tout est possible. Le monde virtuel n’est qu’une porte ouverte à une multitude de contenus dont les accès manquent encore de contrôle. Il n’est pas impossible qu’un enfant trop jeune ait accès à des contenus violents ou pornographiques. Pire, les enfants peuvent même devenir créateurs de contenus sans s’en apercevoir.

Et si Meta explique avoir déjà bien travaillé sur ces questions, il suffit de voir à quel point il est facile pour un enfant aujourd’hui de contourner les règles de Facebook, WhatsApp ou Instagram pour comprendre que les discours de l’entreprise ne collent pas forcément avec la réalité.

D’autant que ces mondes virtuels ne disposent pour l’heure d’aucune modération (celle des réseaux classiques est d’ailleurs déjà souvent remise en question). Ainsi, les utilisateurs mal intentionnés peuvent se laisser aller à leurs pires instincts sans être inquiétés. En témoigne Nina Jane Patel, une entrepreneuse britannique qui a subi du harcèlement dans le métavers. Elle raconte :

Je suis entrée dans l’espace commun et, quasiment immédiatement, trois ou quatre avatars masculins se sont rapprochés de moi : je me sentais comme prise au piège. Ils ont commencé à me harceler verbalement, ont attouché mon avatar sans mon consentement. Pendant ce temps-là, un autre prenait des photos .

Le seul rempart à ces comportements restent donc les parents. Car si l’accès aux contenus en réalité virtuelle est interdite aux moins de 12 ou 13 ans selon les plateformes, c’est aussi le cas des réseaux sociaux. Et pourtant… Heureusement, une récente étude montre que les jeunes ne sont pas intéressés par le métavers. C’est toujours ça de pris.

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