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[La Start-Up française de la Semaine] : Draft Quest

Draft Quest est un logiciel d’aide à l’écriture créative.

Plus concrètement, la start-up s’adresse surtout aux auteurs et écrivains en herbe qui souffrent de l’angoisse de la page blanche ou d’un manque de motivation lors de l’écriture.

Chaque jeudi à 11h, une nouvelle start-up française vous sera présentée dans le cadre du concours Start-Up Presse-Citron 2013.

Thème du mois d’Octobre : L’édition et le livre numérique

Que fait Draft Quest ?

Draft Quest est un logiciel d’aide à l’écriture créative.

Plus concrètement, la start-up s’adresse surtout aux auteurs et écrivains en herbe qui souffrent de l’angoisse de la page blanche ou d’un manque de motivation lors de l’écriture.

Les traitements de textes sont de très mauvais outils en ce qui concerne l’écriture créatrice. Draft Quest veut donc être un outil pensé pour faciliter la création littéraire.

La start-up utilise donc les mécaniques de jeu pour stimuler l’enthousiasme de ses utilisateurs et inspirer une éthique du travail.

Chaque écrivain a un avatar et va commencer une campagne où il définit ses objectifs (par exemple, écrire 15 jours de suite).

Le logiciel fait apparaître une série de pictogrammes et l’utilisateur a quelques heures pour écrire le début de l’histoire.

Le lendemain, Draft Quest fait apparaître de nouveaux pictogrammes et vous devez en écrire la suite.

Mais le logiciel n’oublie pas que l’un des buts de l’écriture, c’est de communiquer. Il s’appuie donc sur la communication puisqu’il est possible de réaliser sa campagne en équipe, où 5 écrivains vont écrire parallèlement 5 romans à partir des mêmes visuels.

Il est donc possible de se soutenir mutuellement dans la création et le fait de ne pas réaliser cette aventure en solitaire, motive à ne pas abandonner.

Qui est derrière Draft Quest ?

Certaines start-ups sont lancées sur un coup de tête, réalisation d’une idée qui a jailli un soir.

Avec les 7 années pendant lesquelles David Meulemans a travaillé sur sa thèse de philosophie «La structuration de la créativité artistique», ce n’est clairement pas le cas de Draft Quest.

Mais avant de lancer cette start-up, David avait d’abord créé Les Forges de Vulcain en 2008, forges qui ont la particularité d’être une maison d’édition fondée par des gros lecteurs qui ne trouvaient plus les livres qu’ils aimaient en librairie.

David parle avec passion des éditeurs qui ont des préjugés sur ce que les gens veulent et qui ne publient pas énormément de choses parce qu’elles sont inclassables ou sous une forme différente.

Avec Les Forges de Vulcain, David veut changer la manière de lire.

Avec Draft Quest, il veut changer la manière d’écrire.

Tout a commencé avec les auteurs des Forges de Vulcain qui rencontraient les mêmes problèmes et les mêmes blocages. Il commençait à développer un programme d’accompagnement lorsqu’il eut l’idée que son outil pouvait aider des millions de personnes plutôt qu’une centaine.

David ne voyait pas seulement les écrivains, mais aussi les collégiens, lycéens et toutes personnes qui pourraient être confrontées à l’aventure de l’écriture créative.

Pour lui, tout le monde devrait écrire.

Il voit de nombreuses personnes s’y tenter mais soit les gens n’arrivent pas à écrire, soit le résultat est en dessous de leurs facultés.

Pour David, c’est évident, ils n’ont pas les bons outils.

Et lorsqu’il regarde les 100 années d’études sur la psychologie de la création, ce qu’il voit c’est que toutes ces découvertes n’ont jamais été utilisées par les technologies.

Word est le pire outil en ce qui concerne la créativité.

Il ne faut pas être créatif et critique en même temps et Word empêche de dissocier les deux. L’écriture doit être constituée d’une phase de liberté puis d’une phase de correction, ce qui nécessite de produire énormément de matière avant de tailler dedans.

Ce problème, David le connaît bien puisqu’il est le premier à regretter son indétrônable angoisse de la page blanche. Draft Quest, c’est donc aussi une tentative pour résoudre son propre problème. Et chose merveilleuse, en étant l’un des premiers cobayes de Draft Quest, il a enfin réussi à retrouver cet enthousiasme  qui l’a fait écrire un petit roman.

Carte d’identité

Nom : Draft Quest

Date de lancement : Avril 2010

Lieu des bureaux : Paris, 5ème au Labo de l’édition

Nombre d’employés : 2

Modèle économique : Draft Quest commence avec un freemium qui veut vous rendre accroc. Il vous est ensuite proposé une version «Premium» avec un abonnement dégressif (environ 5€ par mois).

Anecdotes : 

  • Nous sommes lors d’un événement où une sélection de jeunes start-ups (dont Draft Quest) s’est retrouvée face à des investisseurs. L’animateur pose la question : «pourquoi vous lancez-vous dans cette entreprise ?». Plusieurs start-ups ont répondu «pour faire de l’argent». L’animateur demande s’ils sont tous là pour ça. Personne n’intervient pendant quelques secondes avant que David ne prenne la parole : «moi c’est pour changer le monde». La personne en face répondit : «vous allez tous vous planter, sauf vous (David)». Il lui expliqua plus tard que si ces entrepreneurs lancent une start-up pour l’argent, ils trouveront forcément un boulot mieux payé en chemin et ils abandonneront. Il faut être mû par une mission pour réussir.
  • David a également participé à un cercle d’entrepreneurs où chacun devait se présenter grâce à 3 photographies. Pour la plupart des personnes présentes, c’était la photo de leurs parents adorés, de l’entreprise où ils travaillaient, de celle qu’ils veulent bâtir, etc. David s’est senti mal lorsque cela arriva à son tour et qu’il dût avouer avoir appréhender l’exercice totalement différemment. En effet, il montra 3 photos de Stanley Kubrick (2001, L’Odyssée de l’Espace, Shining et Spartacus) en expliquant ce qu’elles représentaient pour lui.

Points forts :

  • Un outil qui ne ressemble à aucun autre
  • Des années de recherche. Et se base sur la psychologie de la création pour enfin proposer un outil adapté
  • La mécanique de jeu
  • Vient adresser un vrai problème pour les écrivains

Points faibles :

  • Le produit n’est pas encore prêt pour nous permettre de le tester et s’adresse tout de même à une niche

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8 commentaires
8 commentaires
  1. Très bonne idée, je suis impatient de tester ça ;).

    En revanche je ne vois pas en quoi se positionner dans une niche est un point faible, je dirais que c’est un point fort. A ma connaissance, aucun produit équivalent n’existe à ce jour.

  2. Très bonne initiative, j’aimerais bien savoir si cela va fonctionner, car on pourrait imaginer d’étendre cette idée à plein de travaux laborieux dont on sait que l’on ne récoltera pas tout de suite les fruits : comme pour passer le code ou des formations en lignes. Ça encourage vraiment le système de jeu.

  3. @ Maxou.

    Quand le logiciel sortira, on verra si c’est pour une niche ou pas.

    Mais, d’un point de vue général, la question “niche/pas niche” est lancinante dans les débats sur les startups. Certains blogueurs ont l’habitude, dès qu’une nouvelle proposition apparaît, de répondre: c’est très bien, mais il n’y a pas de marché de volume. Or, si l’on regarde les succès de pas mal de startups, on peut émettre l’hypothèse que la question du marché de volume est secondaire. Les startups peuvent répondre à un besoin très spécifique – puis compléter leur produit pour qu’il s’adresse à un public élargi. Les boîtes qui s’adressent à tout le monde dès le début prennent le risque de ne s’adresser à personne.

    D’ailleurs, les classiques du marketing segmentent les utilisateurs entre enthousiastes initiaux, pragmatiques, conservateurs et sceptiques en soulignant que l’élargissement du produit d’un groupe à l’autre passe souvent par une redéfinition de l’offre.

    Donc, pour ma part, je pense qu’il faut d’abord être très fort sur sa niche, pour s’étendre ensuite.

    Bon, et, en outre, je ne suis pas sûr que les gens qui écrivent sont si peu nombreux que cela (dit-il en écrivant un commentaire…).

  4. Je ne suis pas sûr d’avoir bien compris le principe, mais tel que vous le présentez, ce concept me parait un non-sens, une aberration. On écrit pour avoir quelque chose à dire, me semble-t-il, pas pour enfiler les mots comme on enfile les perles. Donner à une machine le soin de choisir le fond de sa création, c’est inverser les rôles entre l’Homme et la machine, c’est la mort de l’intelligence, c’est effrayant ! Imaginez une seconde que j’utilise ce logiciel pour écrire mon commentaire. Quel intérêt y trouveriez vous ?

  5. @ Romain. Je crois que vous n’avez effectivement pas compris le principe.

    Ce que vous décrivez est bien sûr terrifiant: c’est d’ailleurs le contraire complet de l’outil sur lequel on travaille.

    Les pictogrammes qui sont présentés aux utilisateurs sont des pictogrammes ouverts, qui sont autant de déclencheurs d’écriture qui servent aux utilisateurs à tirer quelque chose d’eux-mêmes. Par exemple, si les utilisateurs voient une fleur, ils peuvent penser fleur, printemps, renouveau, couleur verte, campagne, plante d’appartement, fête des mères, mères, abeille, miel… et toutes sortes d’autres choses que l’association d’idées leur apportera.

    Alors, il est vrai qu’on début du jeu, l’imaginaire est tributaire des pictogrammes, mais, à mesure que la Quête avance, les utilisateurs creusent leur histoire, leur imaginaire et s’émancipent progressivement des pictogrammes, qui sont là pour les pousser, tout au plus.

    Avant d’écrire, on a bien sûr quelque chose à dire – mais il est aussi important de bien voir que, quand j’écris, quelque chose se passe, et mon propos se trouve transformé. Le bénéfice de DraftQuest est de rappeler aux personnes qui écrivent qu’elles doivent être tournées vers leur lecteur – et pas seulement vers leur intériorité propre.

    Romain, ce que je vous propose, c’est de vous abonne à la liste de diffusion du logiciel (www.draftquest.com) et de voir, sur pièces, si le dispositif, quand il sera en ligne, est l’horreur que vous craignez, ou le petit miracle que j’espère.

  6. David>vous ne me rassurez pas vraiment. Ecrire, c’est avoir une intention, quelque chose à dire. Je peux concevoir la page blanche comme une difficulté à mettre en mot ses pensées, ce à quoi votre logiciel ne répond pas semble-t-il. Mais si c’est le manque d’idée d’un sujet à traiter qui fait que vous n’écrivez pas, alors pourquoi écrire ? Pour le plaisir de faire des phrases ? Pour vendre du papier ?

  7. Bonjour Romain,

    Le logiciel tranchera, d’un point de vue pratique. Mais, d’un point de vue théorique, je désire apporter quelques pistes à votre réflexion.
    Tout d’abord, je crois qu’il faut distinguer le processus d’écriture de son produit: le texte. En tant que lecteur, je veux qu’un texte ait quelque chose à dire. Sinon, il ne sert à rien. Mais je crois que, si on se place du côté du geste créatif, il est important de ne pas se représenter l’écriture comme une conception (dans la tête) suivie d’une exécution (sur le papier). L’écriture reste un moment de découverte: souvent on découvre le coeur de l’histoire en l’écrivant.
    Le but du dispositif que je propose n’est pas d’imposer sa logique au créateur, mais de déclencher son travail et son progressif détachement d’une logique qui lui est étrangère, au profit de la logique de son récit qui va peu à peu lui apparaître.
    En sus, un dispositif comme celui-ci a aussi pour fin de développer la capacité à écrire, en incitant à écrire quotidiennement un peu.
    En fait, ce qui me semble manquer aux apprentis auteurs n’est jamais les idées, mais l’engagement, la capacité à écrire quotidiennement. Nous verrons si le logiciel parvient à les débloquer. Ce seront toujours les auteurs qui auront du talent – le logiciel n’est qu’un outil. Rendez-vous dans un ou deux mois!

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