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Le bûcheron canadien

Comme j’avais du mal à dormir cette nuit (le rosé Corse ?), j’en ai profité pour enfin réécouter quelques classiques que j’avais pris le soin de…

HarvestComme j’avais du mal à dormir cette nuit (le rosé Corse ?), j’en ai profité pour enfin réécouter quelques classiques que j’avais pris le soin de ripper sur mon lecteur mp3. Parmi eux, le gigantesque Harvest du non moins grand Neil Young.
C’est la première fois que j’écoutais ce monument de la pop culture au casque et je dois dire que 33 ans après sa sortie, miracle du remastering numérique, le son n’a pas pris une ride.
Etonnant de constater comme cet album sonne clair, presque cristallin, sans le moindre souffle, quand on pense qu’il fut enregistré presque live dans un studio analogique 16 pistes sans effets spéciaux, à part peut-être une vieille reverb à lame sur la voix du maître Neil. Je me suis régalé à retrouver tous les petits détails et astuces sonores qui nous faisaient disserter des heures sur la marque de guitare utilisée pour telle chanson et la pédale disto pour telle autre.
Remettons les choses dans leur contexte : ce disque fut une véritable révélation à sa sortie, et même si je l’ai découvert personnellement quelques années plus tard (j’étais encore un peu jeune pour écouter ça en 72), c’est certainement l’un des 33T qui a à ce jour tourné le plus sur ma platine vinyle d’époque. Il y a tout l’esprit libertaire des seventies dans cette galette, quand on croyait que la musique allait changer le monde (elle y a peut-être une petit peu contribué à sa façon…) et surtout que les heures étaient comptées pour Claude François et l’infâme variété française de la France en noir et blanc de l’époque.
Car dans les seventies les tribus existaient déjà et au lycée il fallait choisir son camp : il y avait les minets, chemise cintrée col pelle-à-tarte, qui écoutaient Michel Sardou et les Bee Gees, et allaient en boîte pour danser comme Travolta. Ah les ringards ! Il y avait ceux qui n’écoutaient rien, et il y avait nous, les zicos et leur cour, élevés par leurs grands frères au biberon de la pop-culture anglo-saxonne.
Combien de vocations de guitaristes sont nées sur The needle and the damage done, sorte de Jeux Interdits de la pop ?
Sans parler des envolées symphoniques de A Man Needs a Maid, et des guitares crasseuses de Alabama, sorte de pamphlet anti Amérique profonde, auquel d’ailleurs Lynyrd Skynyrd, groupe alabamien, avait illico répondu humoristiquement à sa manière avec cet autre grand classique. Guerre de tranchées rocknroll !
Et Neil Young, ce grand escogriffe, poète-bûcheron, sorte d’icône rebelle de toute une génération, qui a trimballé sa carcasse dans tout ce que la musique a compté d’important depuis 30 ans (et qui continue, d’ailleurs).
Ce type était un mélange de grand chef indien et de Bob Dylan, et dés qu’il apparaissait ça sentait toujours un peu ce que sent toujours Harvest : un mélange de Rocheuses avec maison en bois en lisière de forêt et de grandes avenues californiennes au coucher de soleil.
Le grand bol d’air pur, en quelque sorte.

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