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Le futur de l’alimentation à base d’insecte est français

Une startup française décolle. Après les aliments à base d’insectes pour les animaux, elle prépare son menu pour les humains.

“La filière Insecte est une industrie clé pour notre planète”, portait avec conviction le cofondateur d’InnovaFeed Clément Ray. Ce dernier, accompagné de ses deux collaborateurs, vient de lever 250 millions d’euros lors d’une levée de fonds en Série D assez exceptionnelle en vue du contexte. Un nouveau souffle pour la French Tech, sur un marché assez original, mais pour le moins porteur de fortes ambitions. Après les fournitures de nourriture pour les animaux, InnovaFeed veut démocratiser les insectes dans nos assiettes. Le point sur cette startup qui a déjà signé l’équivalent d’un milliard d’euros de contrats sur dix ans.

3 pépites françaises dans l’alimentation d’insectes

La nutrition animale est et restera encore longtemps son activité principale. InnovaFeed se dit spécialiste dans les procédés d’élevage et de transformation d’insecte à des fins de remplacer les aliments traditionnels, souvent polluants, à destination des porcs et des volailles notamment. Mais les animaux domestiques sont également visés, tout comme l’aquaculture. Tout un ensemble de marchés très porteurs, surtout à l’international. Pour les plantes, InnovaFeed produit un engrais naturel à base de déjections d’insectes.

Le futur de l’alimentation à base d’insecte est français. InnovaFeed veut, pour pouvoir proposer des produits pour l’alimentation humaine, capitaliser sur la protéine de mouche soldat noire. La French Tech compte deux autres pépites qui se sont installées elles aussi sur le créneau, à savoir Ynsect et Agronutris. Toutes les deux ont aussi trouvé l’appétit des investisseurs. InnovaFeed fait partie de la sélection French Tech 120 2022.

InnovaFeed mouche
© InnovaFeed

Les 250 millions d’euros injectés dans la startup née en 2016 lui permettront de poursuivre son déploiement et aller se positionner directement sur le marché américain et asiatique. Aux États-Unis, tout d’abord, une unité de production est envisagée.

C’est grâce à ces perspectives que les investisseurs QIA (le fonds souverain du Qatar), Creadev, Temasek, ADM, Cargill, Future French Champions, ABC Impact, IDIA Capital Investissement et Grow Forward ont choisi d’investir malgré le contexte macro-économique difficile pour le capital-risque. À savoir que ADM et Cargill sont deux géants américains de l’agroalimentaire et permettront à InnovaFeed de s’implanter outre-Atlantique.

Des contrats sur 10 ans

En France, la foodtech héberge son unité de production dans la Somme, où d’ici 2024, elle ambitionne d’atteindre “une production de 100 000 tonnes d’ingrédients, dont 15 000 tonnes de protéines”. Clément Ray ajoutait qu’ils avaient déjà investi 50 millions d’euros sur ces installations. En tout, InnovaFeed a levé un total de 450 millions d’euros. Son objectif de chiffre d’affaires sera compris entre 30 et 50 millions d’euros cette année.

La direction d’InnovaFeed continue bien évidemment de citer “la préservation des ressources et de notre environnement” pour porter le message d’une transition vers l’alimentation à base d’insecte. On ne sait pas exactement quand et de quelle façon l’entreprise compte proposer ses premiers produits pour les humains, mais il est certain que cela n’est pas une priorité face à la nutrition des animaux et des végétaux. Les mentalités doivent encore changer. Les entreprises de substituts de viande comme Beyond Meat le prouve : en Bourse, leur cours est très instable en vue du flou des volumes de production futurs avec l’adoption du grand public.

Une chose est sûre : le déploiement à l’échelle mondiale d’InnovaFeed et son activité dans la nutrition animale et végétale pourrait déjà lui permettre d’atteindre des revenus intéressants pour renforcer son modèle et continuer d’investir en vue de se lancer dans les produits pour les humains. InnovaFeed a déjà signé pour plus d’un milliard d’euros de ventes avec des contraints de fournitures pour les dix prochaines années. Gardons un oeil sur cette pépite française qui n’en finit pas de grouiller.

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