Passer au contenu

Le Japon testera une ferme solaire en orbite dès 2025

Le solaire pourrait dans un futur proche passer du statut d’énergie intermittente, à celui d’énergie constante.

  • Des chercheurs de l’Université de Kyoto et de l’agence spatiale JAXA vont tester la transmission d’électricité produite en orbite sur Terre à l’horizon 2025
  • Le Japon est l’un des pionniers de la transmission sans fil d’électricité dans l’espace et sur Terre
  • Outre le Japon, les États-Unis et la Chine développent également des projets similaires

Et si demain l’électricité était produite en orbite avant d’être retransmise sur Terre ? Le concept n’est pas nouveau : dès 1968, un scientifique américain prédisait qu’il serait possible de mettre des “fermes solaires” en orbite géostationnaire et de transmettre l’électricité ainsi produite 36 000 km plus bas sur Terre. Or, la technologie existe : les micro-ondes peuvent permettre de transmettre de l’énergie sur de longues distances ; énergie qu’il est ensuite relativement facile de retransformer en électricité.

Bien sûr, transmettre ainsi de l’énergie provoque des pertes, mais la recherche avance assez vite ces dernières années, au point qu’il devient possible d’envisager plus sérieusement ce mode de production d’électricité. Le Japon a, en la matière, un temps d’avance : le pays avait déjà démontré dès les années 1980 qu’il est possible de transmettre de l’électricité sur de très longues distances dans l’espace. En 2009, une équipe de chercheurs nippons a démontré la transmission d’électricité sur Terre depuis un ballon à 30 km d’altitude.

Et si demain l’électricité était produite dans l’espace ?

La puissance transmise était alors très modeste – tout juste était-il question d’alimenter un smartphone. Mais depuis, d’autres tests ont eu lieu, permettant d’affiner la technologie et surtout d’augmenter la puissance. Par exemple, en 2015 et 2018, une équipe a démontré une transmission d’électricité plus robuste sur une distance de 50 mètres toujours en utilisant les micro-ondes. De nouveaux tests de transmission sur 1 et 5 km doivent être réalisés dans un futur proche.

Or le projet de l’équipe de chercheurs de l’Université de Kyoto et de la Jaxa est beaucoup plus ambitieux : à l’horizon 2025, l’équipe compte tester pour la première fois la transmission d’électricité depuis des satellites en orbite vers la Terre – test, qui, s’il est couronné de succès, serait effectivement une première mondiale, pouvant déboucher sur une vraie révolution dans le secteur de l’énergie.

Pour ce premier test, les chercheurs comptent utiliser des petits satellites à une altitude de plusieurs centaines de kilomètres. Le sujet de la production d’électricité dans l’espace revient sur le devant de la scène alors que la transition vers des modes de production d’énergie plus propre ne s’est jamais faite aussi pressante.

Toutes les sources d’énergie actuellement disponibles ne se valent pas. Le solaire et l’éolien ne peuvent pour l’instant pas se substituer au nucléaire – seule source d’énergie non émettrice de CO2 réellement continue – ou aux centrales à charbon, gaz et pétrole, en raison de leur caractère intermittent.

En collectant de l’électricité depuis l’espace, le solaire pourrait enfin devenir une alternative fiable et constante à d’autres sources d’énergie. Outre le Japon, plusieurs autres pays planchent sur la production d’électricité en orbite. C’est le cas des États-Unis, mais aussi de la Chine. Le problème, pour l’heure, est de rendre la technologie viable.

Car les méthodes actuelles restent largement perfectibles. En l’état, précisent nos confrères de Nikkei Asia, il faudrait d’immenses antennes paraboliques de 2 km de diamètre pour transmettre autour de 1 Gigawatt d’électricité via des micro-ondes. Ce qui porterait le projet à plusieurs milliards de dollars au bas mot – sans compter le coût exorbitant des lancements.

📍 Pour ne manquer aucune actualité de Presse-citron, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.

Newsletter 🍋

Abonnez-vous, et recevez chaque matin un résumé de l’actu tech

Cliquer pour commenter
Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *