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Le message de Marissa Mayer : ce ne sont plus des vacances de travailler chez Yahoo!

Yahoo était doucement en train de mourir lorsque Marissa Mayer s’est vu offrir le poste de CEO. Elle a depuis donné de sérieux coups dans la fourmilière et devient officiellement la meilleure chose qui soit arrivée à Yahoo depuis longtemps.

Il faut bien le dire : parmi les grands acteurs du web créés vers 1995, il en reste assez peu encore vaillants. Et vous m’auriez demandé il y a 1 an jour pour jour, je vous aurais dit que Yahoo suivait cette même pente descendante pour disparaître de sa belle mort.

La surprise a donc été d’autant plus grande quand l’une des figures les plus en vue de Google partait pour la diriger en juillet dernier.
Il faut dire que la jeune femme semblait stagner dans son ancien poste : aider Google à prospérer, c’est comme aider la terre à tourner. Vous savez pertinemment que, même si vous n’êtes plus là, celle-ci poursuivra inexorablement sa route.
Mais Marissa Mayer pouvait réellement faire la différence en reprenant les rênes de Yahoo.

Et il faudra bien lui concéder qu’elle a réussi à sacrément faire parler de Yahoo en moins d’un an. Que ce soit avec la refonte complète de tous ses services jusqu’à sa très populaire homepage, de l’acquisition stratégique de start-ups, jusqu’à rendre le nom de Yahoo presque cool à nouveau.

Marissa Mayer semble prendre les bonnes décisions et ose même en prendre des impopulaires, pour le bien de sa société.

Yahoo : “arrête le télétravail, ou arrête de travailler pour nous”

Nous venons donc d’apprendre que la responsable des ressources humaines de Yahoo a envoyé un mémo aux employés pour leur faire savoir qu’il ne serait plus possible de faire du télétravail à partir de maintenant.
Il faut savoir que de très nombreuses personnes travaillent pour Yahoo de chez eux sans jamais se pointer au bureau.
La raison officielle de cette décision :

“Etre chez Yahoo, ce n’est pas juste réaliser son travail quotidiennement, ce sont les interactions et les échanges qui ne sont possibles que dans nos bureaux”.

Il semble que de nombreux employés ne sont pas en mesure de (ou ne souhaitent pas) travailler autrement qu’en télétravail.
La réponse de Yahoo : “les personnes qui ne le voudront pas, devrons quitter leur poste”.
La raison moins officielle (que nos confrères chez Business Insider tiennent d’une personne proche de Mayer) : parmi les très nombreuses personnes que l’on ne voyait jamais dans les bureaux de Yahoo, une bonne partie n’était tout simplement pas productive. Travailler chez Yahoo était devenu une planque et certains employés y travaillaient sans que personne ne s’en souvienne vraiment.

Et alors que Yahoo doit réduire drastiquement ses coûts, Marissa Mayer voit un avantage à cette stratégie : une partie des employés va choisir de démissionner lui permettant d’écrémer son personnel, sans véritablement virer personne.

Il semblerait que cette décision difficile aurait dû être prise il y a longtemps par les prédécesseurs de Mayer, mais la société était devenue paresseuse et avait laissé la situation pourrir.

Est-ce qu’il est trop tard pour que Yahoo reprenne une place prédominante dans le web ? Rien n’est sûr… mais si quelqu’un peux relever ce défi, c’est bien Marissa Mayer.

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Par : Opera
23 commentaires
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  1. La fameuse question du télétravail… Evidemment on peut faire du télétravail et du bon boulot, mais tout dépend combien ils sont à faire ça aussi chez Yahoo. Marissa Mayer veut du changement et elle a bien raison, mais attention de ne pas se mettre les salariés à dos…

  2. Mayer a, au moins, le mérite de faire bouger les choses et de tenter de faire bouger un peu la société.
    De là à dire que Yahoo redeviendra ce qu’elle était avant, il y a un pas que je ne franchirai pas 😉

  3. Dommage que le télétravail soit présenté ainsi, de façon négative.
    Peut être que la société yahoo n’a pas, non plus, su gérer ses salariés télétravailleurs.
    Pour moi, télétravail ne veut pas dire qu’il n’y ait pas d’échange et d’interactivité, même à distance.
    Maintenant, si c’est juste le prétexte pour faire le ménage par le vide….

  4. Voilà une bonne décision qui aurait dû être prise depuis longtemps. Le télétravail pousse les salariés à être de moins en moins productifs car sans surveillance régulière les moins sérieux finissent toujours par se tourner les pouces.

  5. L’idée que Google est indestructible me paraît assez théorique. On pourrait aussi bien supposer que les entreprises à croissance “éclair” sont menacées d’un déclin aussi rapide. Je trouve vraiment étonnant, ne serait-ce que pour son image de marque, que Google subventionne la presse française.
    Sinon, à quand un moteur de recherche débarrassé de l’e-commerce ?

  6. J’admire Marissa Mayer, mais pour le télétravail je rejoins les autres commentaires…
    Je trouve que ça fait partie d’une société moderne (éviter les embouteillages, faire baisser le nombre d’heures passées sur la route, etc.).
    Il vaut mieux imposer deux jours de présence par semaine, par exemple, ou mettre en place des moyens pour contrôler la productivité de ceux travaillant à distance…

  7. Les moins sérieux finissent toujours par se tourner les pouces, avec ou sans télétravail.
    Je trouve également dommage cette représentation du télétravail et cette politique du tout ou rien. Evidemment que ce n’est pas souhaitable tous les jours mais de là à l’interdire totalement ? En se frottant les mains parce que ça va faire partir de gens et réduire les coûts ? …

    Quand au fait que les salariés en télétravail seraient moins productifs, d’où tenez vous cette affirmation ?

  8. Le problème c’est que, quelques soient les raisons des salariés de travailler chez eux, et pire, quelque soit leur productivité, cette règle va s’appliquer à tous. On sent comme une envie longtemps refrénée de la part du management de Yahoo!

  9. Je n’ai pas dit qu’un salarié en télétravail était moins productif (ça serait couper la branche sur laquelle je suis puisque je suis en télétravail 😉 mais qu’une partie des salariés en télétravail de Yahoo ne l’était pas… ce n’est pas du tout pareil.

    Je ne saurais dire combien je suis en faveur du télétravail 😉

  10. Bonjour,
    personnellement je n’ai pas apprécié cette démarche, tout d’abord parce que plusieurs personnes ont perdu leur travail de plus la réussite n’est pas garanti

  11. “Dommage que le télétravail soit présenté ainsi, de façon négative. Pour moi, télétravail ne veut pas dire qu’il n’y ait pas d’échange et d’interactivité, même à distance.”
    Les échanges et l’interactivité à distance ne peuvent remplacer des rencontres régulières, en chair et en os. Je pense qu’elle a parfaitement raison quand elle dit que “ce sont les interactions et les échanges qui ne sont possibles que dans nos bureaux”, dans le sens que CERTAINS échanges ne peuvent se faire sans côtoyer régulièrement ses collègues, dans un même espace, de même qu’un certain sentiment d’appartenance à son entreprise.

    Je fais par contre bien le distinguo entre ça et le fait qu’on s’en serve (ou qu’on soit supposé s’en servir) pour ‘fliquer’ les employés, chose à laquelle je crois peu: de toute façon, un simple entretien d’évaluation annuel permet – in fine – de faire le point, et là il devient quasi impossible difficile de ‘tricher’.

    “Il vaut mieux imposer deux jours de présence par semaine, par exemple”
    Je pense moi aussi que c’est la solution idéale, permettant de conjuguer à la fois confort (absence de transport la plupart des jours) et “productivité” (au sens large).

    My 2 cents.

  12. @ brazomyna
    “CERTAINS échanges ne peuvent se faire sans côtoyer régulièrement ses collègues” , “un simple entretien d’évaluation annuel permet – in fine – de faire le point” et “et là il devient quasi impossible difficile de ‘tricher’ Ces affirmations font parties de la culture du présentiel ! grosso modo, si on est présent , on travaille; sinon on ne fout rien !
    Des tas de personnes travaillent ensemble à 600 kms ou plus de distance. Les télétravailleurs ne sont pas tous , à mettre dans le même sac.
    Si l’entreprise et le salarié attendent une évaluation annuelle pour faire le point: c’est grave !
    Et enfin, est ce que tout salarié est soupçonné de tricherie, à la base ?
    Pour moi, ce sont des méthodes de management “has-been” !
    Voici un lien qui, j’espère, pourra ouvrir les esprits sur le télétravail:
    http://www.talenteo.fr/teletravail-au-service-du-handicap/

  13. Le télétravail ne doit pas être représenté de la sorte. Il suffirait qu’ils se rencontre tous une fois par semaine pour que ses dires se révélent faux..

  14. @Sophie Trinquand, tu caricatures mes propos.

    J’ai d’autant plus de facilité avec le télétravail PARTIEL que j’ai moi-même été à l’origine de cette avancée au sein de mon équipe, non sans avoir du batailler au préalable avec ma hiérarchie pour qu’ils acceptent l’idée que je puisse autoriser certains de mes collaborateurs à travailler quelques jours par semaine depuis chez eux (une première dans l’entreprise, et – à leur décharge – quelque chose de non trivial au niveau juridique).

    Le télétravail, c’est un confort accru pour mes collaborateurs. C’est aussi une marque de reconnaissance et de confiance que je leur accorde ; ça les encourage à plus s’impliquer dans les projets, à gagner en autonomie et c’est même un point (parmi d’autres) qui fidélise les employés et réduit le turn-over dans l’équipe (dans mon cas, chiffres à l’appui).

    Donc oui c’est une bonne chose. Reste que je maintiens que le “100% télétravail” n’est pas optimum. Loin de toute problématique de “flicage” à laquelle tu sembles vouloir réduire le débat (bien que j’ai justement expliqué que ce n’était pas pertinent), il est à mon sens primordial de comprendre que les métiers de l’informatique sont au moins autant composés d’interactions entre humains que de technicité de tâches à accomplir les unes après les autres.

    Et ça pourrait presque se résumer en un exemple: que le premier qui ose affirmer qu’il n’a jamais appris quelque chose relatif à son travail pendant une pause café lève le doigt.

    Dit autrement, la limite majeure du ‘tout télétravail’, c’est que les interactions entre les collaborateurs se font sur un monde “j’ai besoin de telle information, j’appelle / je mail untel qui me donne la réponse, et j’ai ma réponse … et juste ma réponse”. Sauf que :

    – la même question posée dans un open space c’est la possibilité que l’autre collègue, assis une place plus loin et qui laissait trainer une oreille intervienne pour apporter un complément d’info, propose une piste qu’on n’avait pas envisagée, fasse la liaison avec un cas similaire qui avait été rencontré quelques temps auparavant, etc…

    – VIVRE ENSEMBLE huit, dix ou douze heures par jour, c’est aussi autant d’occasions d’apprendre qu’untel, s’amuse le soir chez lui à bosser sur telle techno pour un petit projet perso (et puis 6 mois plus tard, on a justement besoin d’un conseil là dessus).

    – C’est aussi l’occasion pour un manager de comprendre que tel autre membre de l’équipe traverse une période un peu ‘faste’ au niveau personnel, ce qui va permettre d’adapter les tâches qu’on va lui proposer et mieux comprendre certains changements d’attitude, d’humeur, ou je ne sais quoi d’autre.

    – C’est également un bon moyen pour mieux comprendre qu’untel, dans sa façon d’être, a plutôt tendance à s’exprimer ou penser de telle façon, que ce n’est pas spécialement contre/pour nous, mais que c’est juste sa façon d’être, et on pourra alors mieux s’y adapter.

    – etc…

    Bref, l’IT c’est un boulot obligatoirement d’équipe, car les projets qu’on mène seul dans son coin, ça n’existe plus (ou alors, à la marge). A partir de là, les interactions SOCIALES entre membres d’un projet sont une composante essentielle de tout projet mené de façon efficiente. Le nier reviendrait à penser l’employé comme un automate auquel on assignerait des tâches qu’il mènerait les unes après les autres jusqu’à sa retraite. C’est juste totalement contre productif (<= lire 'idiot').

    Or ces interactions sociales ne peuvent se résumer à 100% du temps à des interactions à distance, pour l'ensemble des exemples ci-dessus, et bien d'autres encore.

  15. C’est faux de dire que la productivité est plus mauvaise en télétravail, par contre, c’est sûr qu’en télétravail, il y a beaucoup moins de temps passé en interaction avec les autres lors de la pause café, la pause cigarette, la pause discussion pour expliquer pourquoi le film de TF1 est mieux que celui de M6, la pause midi, la pause quatre-heures, la pause téléphone, …
    Des gens qui abusent et qui n’en font pas une, il y en a partout… il suffit d’un bon management et surtout un bon suivi et le travail est fait, bien fait.

  16. @brazomyna,
    merci pour ton développement, je comprends mieux tes propos.
    Cependant, le télétravail à 100% se développe de plus en plus. Les réseaux sociaux d’entreprise, style share point ou yammer, facilitent l’organisation.
    J’ai assisté à une conférence sur le sujet, au Web In Alpes, en novembre, à Grenoble.
    Cette entreprise (suisse) cadre complètement ses télétravailleurs: ils ne sont pas lâchés dans la nature. J’ai même été étonnée de la rigueur du planning hebdomadaire, avec des interactions régulières, à heure fixe,sur skype. Même pour la pause café…;-)
    Un process réfléchi, élaboré et mise à jour régulièrement, qui permet, aussi, de faire le point “en temps réel”.
    Je conçois que cette façon de manager le télétravail, à ce niveau, reste encore rare; mais cela pourrait être un cas d’école. C’est un système gagnant-gagnant.

  17. la productivité est bien meilleur est télétravail, pour peu qu’on s’en donne la peine. En revanche si l’on ne veut rien faire, c’est également beaucoup plus facile

  18. Yahoo qui reprend du poil de la bête, ca veux dire concurrencer google pour les moteurs de recherches. personnellement, je m’arrange assez bien d’avoir à gérer le référencement avec un seul moteur de recherche. Avec deux moteurs importants, ca va forcément devenir plus compliqué.

  19. @Sophie, je regrette que vous fassiez la part belle aux aspects “cadrage”, “planning”, “suivi”, “organisation” et leurs outils associés.

    Entendons nous bien: je suis d’accord que ce sont des éléments qui font partie de la gestion de projet. Et sur ce point précis, je vous rejoins pleinement: une gestion efficace de ces aspects est parfaitement compatible avec le télétravail, même à 100%, pour peu qu’on s’en donne (et qu’on nous en donne) les moyens.

    Je tenais néanmoins à mettre en avant l’autre aspect, social et humain, car c’est à mon sens un point important à prendre en compte pour une gestion optimum d’un projet. Et pour cet aspect, je suis persuadé des limites du télétravail à plein temps.

    A noter pour conclure que certaines initiatives voient le jour, en premier lieu les espaces de coworking ( http://fr.wikipedia.org/wiki/Coworking ) pour justement atténuer les problèmes engendrés par l’isolement social des télétravailleurs. Leur simple existence n’est-elle pas déjà un indicateur des limites du télétravail ?

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