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Le nouveau Deezer : analyse d’un challenge à la française !… C’est l’Hebdo Musique & Web

Cette chronique hebdomadaire sera une spéciale Deezer. Plutôt content de parler (enfin) d’une startup française musicale qui a fait son bout de chemin, et qui, il…

Cette chronique hebdomadaire sera une spéciale Deezer. Plutôt content de parler (enfin) d’une startup française musicale qui a fait son bout de chemin, et qui, il faut bien le dire, en impose sur la scène internationale !

Le service de streaming, que vous devez sûrement connaître, vient d’annoncer une nouvelle bouleversant les plans de l’entreprise : une levée de fonds de plus de 100 millions d’euros. Qui sont les investisseurs ? Il s’agit du groupe Access Industries, qui n’est autre que le détenteur de Warner Music Group. Un lien assez spécial sur lequel nous reviendrons un peu plus loin.

En attendant, cocorico, Deezer peut enfin sérieusement concurrencer sa bête noire (ou verte) : le suédois Spotify. Si aujourd’hui Deezer est bien plus utilisé dans le monde entier – 26 millions d’utilisateurs contre 15 millions pour Spotify – la concurrence devient de plus en plus rude.

Mais alors, que vont-ils faire de tout cet argent ? Déjà, sûrement un gros goûter pour fêter ça. Il s’agit là quand même d’une levée de fonds record, ça se fête !
Avec l’argent qu’il reste, Deezer veut ensuite s’attaquer au monde et transformer la façon dont les fans interagissent avec leur catalogue de plus de 20 millions de morceaux.

Cette semaine, le PDG de Deezer, Axel Dauchez, a tenu une conférence dans les légendaires studios londoniens d’Abbey Road. Il y a expliqué leur stratégie, le pourquoi du financement et les priorités de l’entreprise.

Tout d’abord, la startup va ouvrir des bureaux un peu partout dans le monde afin d’optimiser l’implantation de leur plateforme en développant des partenariats locaux, notamment avec 14 opérateurs téléphoniques. Le partenariat avec Orange fut une belle réussite. Pourquoi pas donc !

Cette implantation comprendra une croissance de 50% de l’équipe rédactionnelle. Le but ? Fournir plus de contenu, de coups de coeur, à travers le monde. L’idée est belle. L’idée est même très belle.
Je reste néanmoins quelque peu pessimiste quant à la suggestion d’artistes “découvertes” . Ils sont malheureusement trop peu souvent de vraies « découvertes », au sens amateur du terme, mais bien des artistes signés par des majors / labels qui rentrent dans un format promotionnel standard. Le fait que Warner Music soit directement lié à cette levée de fonds pourrait ne pas arranger les choses.

Hâte de voir donc ces mises en avant.

D’ailleurs, je me suis toujours demandé, pourquoi ne pas proposer un programme Indie-Deezer (Indieezer – le jeu de mots ultime) facilitant l’accès à la plateforme pour des groupes amateurs ? Trop peu sont présents sur la plateforme de streaming. Je parle ici avec ma propre expérience de musicien.
Dommage pour Deezer, pour nous les musiciens, et pour les potentiels fans qui aimeraient sûrement suivre les groupes locaux. Quitte à s’ouvrir sur le monde, autant ouvrir ses portes à TOUS les artistes en leur facilitant l’accès à nos services.

Après cette remarque, revenons à nos moutons.
Deezer a aussi annoncé le lancement d’un service gratuit à l’international – qui entrerait alors directement en concurrence avec l’offre actuellement proposée par Spotify. Deezer veut ainsi investir le monde, avec une offre attirante, promouvant dans la musique locale, les évènements, les concerts des artistes présents sur la plateforme.

Comme toute offre Freemium, le service gratuit serait une possibilité d’attirer plus d’utilisateurs qui sont potentiellement de futurs abonnés. Il faut dire que, pour le moment, comparé à Spotify, Deezer a un peu de mal à convertir ses utilisateurs gratuits en utilisateurs payants. 4 millions d’abonnés payants pour Spotify contre 2 millions d’abonnés pour Deezer. Paradoxal sachant que le nombre d’utilisateurs de la plateforme française est bien plus important.

Afin de continuer dans une logique d’internationalisation, Deezer a annoncé le lancement prochain du service dans 76 pays supplémentaires : en Afrique, Asie et Europe de l’Est. Ce qui entraînerait l’accessibilité du service dans plus de 160 pays, surpassant ainsi largement toute la concurrence.

Mais… toujours pas de marché américain en vue ! En effet, Deezer ne souhaite pas s’installer aux USA pour des raisons qui semblent compréhensibles : une implantation coûterait tout simplement trop chère et les conditions d’implantation seraient trop complexes. Néanmoins, Deezer loupe ici un marché clé. Les américains sont très friands de streaming, et Spotify se régale sur le territoire de l’Oncle Sam.

Côté ergonomie et fonctionnalités, Deezer a présenté cette semaine sa nouvelle interface utilisateurs basée sur la découverte et les recommandations entre amis. C’est ici un bon point. Personnellement, j’aime beaucoup découvrir de nouveaux artistes via les playlists de mes amis.
Bien sur, si vous écoutez du Patrick Sébastien à longueur de journée, vos amis risquent de vous en tenir rigueur et de rejeter quelque peu vos playlists.

Deezer a bien fait les choses et permet donc à ses utilisateurs de partager leurs playlists, de les intégrer à Facebook (merci l’Open Graph) et de se connecter avec d’autres utilisateurs du service.
Bref, vous aurez de quoi faire !

Dans un monde meilleur, cela poussera les moins curieux d’entre vous à décrocher des morceaux mainstream qui tournent en boucle sur les ondes pour découvrir de nouveaux artistes qui méritent tout autant leur moment de gloire.

Bref, tout ça a l’air plutôt intéressant, voire même très encourageant pour les utilisateurs jusqu’alors déçus par le côté “figé” du service français. J’en faisais partie. Et j’espère pouvoir vous dire dans quelques mois que je ne peux plus me passer de mon compte Deezer !

Et vous, vous utilisez quel service de streaming ?

Pour l’instant, je dois avouer que j’aime l’interface logicielle de Spotify et la concurrence risque de s’intensifier dans les prochains mois. Rappelons que Spotify compte lancer la version navigateur de son service. La guerre ne fait que commencer ! Soyez forts, soyez bons, sachez en tous cas, que je vous aime. Grâce au streaming légal, mes oreilles se réjouissent un peu plus chaque jour.

3 CHIFFRES SUR DEEZER


50 millions €

Il s’agit du chiffres d’affaires de Deezer en 2011 pour une valorisation de la société atteignant les 500 millions d’€.

90 pays

Deezer est implanté dans 90 pays actuellement et devrait donc étendre son offre à 166 pays.

26 millions

Il s’agit du nombre d’utilisateurs du service Deezer aujourd’hui.

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Par : Opera
12 commentaires
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  1. Perso je suis abonné a Spotify premium depuis plus d’un an et c’est vraiment devenu ma bibliothèque musicale bref cet été en changeant de forfait etant client orange j’ai le droit à l’offre premium de deezer , un peu degouté au départ de devoir me separer de Spotify mais bon si c’est dans mon forfait pourquoi payer 10€ au lieu de 0 € hein..et bah je vais vous le dire : LE SON ! Apres 1 mois sur Deezer le bilan est sans appel : j’ai mal aux oreilles que ce soit sur mon mac ou smartphone le son est trop compressé et dans les aigus ..bref retour à Spotify depuis debut Octobre ou je paye 10 € malgré mon offre premium deezer gratuite que je peu pas changer chez orange d’ailleurs bref…
    J’espère vraiment qu’avec leur lever de fond de 100 M€ , ils vont investir dans le 320 kbps, parce que ok l’utilisateur Lambda ne fait pas la difference mais les amateurs de musique qui sont prêt à payer pour une offre premium aime pas trop les MP3 compressés…
    et puis un autre truc aussi j’aime vraiment le soft Spotify et je suis pas vraiment pour e la version navigateur , je m’explique sur spotify j’ai le sentiment que la musique m’appartient alors que sur Deezer vu que tout le monde il va de son petit commentaire etc j’ai plus l’impression d’etre sur un reseau social qu’autre chose..bref c’est assez impersonel finalement ..donc resumons pour avoir testé les 2 offres premiums : SPOTIFY SPOTIFY SPOTIFY 🙂

  2. Très bon article. Dommage cependant que les trompettes de gloire (légitimes) après cette levée de fond historique n’abordent pas la question des revenus de ceux qui fabriquent le produit, à savoir la musique, à savoir les artistes. Pourtant l’article pose la question: “que faire de tout ce argent?”
    France Info avait tenté d’y répondre: http://www.franceinfo.fr/economie/le-vrai-du-faux/deezer-permet-il-aux-artistes-de-vivre-de-leur-musique-763697-2012-10-10
    Voilà où est la faille de ces entreprises…

  3. Super, c’est un bon point pour le web français, au même titre que Meetic par exemple.
    Deezer doit réussir son virage et entrée dans une nouvelle ère où son leadership ne sera plus contesté !

  4. Mais quelle évolution en quelques années, ça doit être très excitant d’évoluer dans une telle structure mais bien épuisant aussi j’imagine 🙂

  5. C’est bien qu’ils évoluent mais j’aurais préféré qu’ils se concentrent sur la qualité de leurs applications mobile et sur le développement d’une application Windows.

    Perso je suis abonné Deezer. J’avais essayé Spotify mais je n’ai pas trouvé comment se faire une collection d’albums dans cette appli. Je pouvais uniquement faire des playlist. J’ai peut-être mal cherché.

    Sinon comme concurrent il y a Rdio qui m’avait semblé très sympathique.

  6. Le modèle économique du streaming est très loin d’avoir fait ses preuves. Aucun acteur n’est encore rentable (Deezer malgré ses délacations, en est encore loin sans les subventions anticoncurrentielles d’Orange et ses 75% de comptes inactifs payés rubis sur l’ongle). Les artistes n’en sont pas non plus satisfaits d’un support plus promotionnel que directement rémunérateur.

    Seules les majors, qui ont pratiquement toutes des participations dans Deezer ou Spotify, semblent s’accommoder de cette situation, à condition que le « free » de freemium ne soit pas trop prononcé. Elles sont donc à la fois juges et parties : elles fixent les tarifs à la tête du client, modifient les conditions de diffusion, prennent la part du lion dans les revenus, etc. sans pour autant réellement s’engager et s’investir dans le numérique.

    Enfin, le grand public est-il prêt à payer 10 € par mois sa musique quand il n’en dépensait que quelques dizaine par ans avec le disque (et pour des albums physiques de meilleure qualité que le streaming qui va de 128 à 320 Kbps) ? Seuls quelques acteurs comme Qobuz, innovent vraiment en matière de qualité d’écoute mais combien de temps aura-t-on encore le peu de choix qui se présente à nous ?

    Demain, Deezer ou Spotify et tout autour Google, Amazon et Apple ?

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