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Le plaisir de produire du contenu ou le marketing des mots

Je ne sais pas si vous aimez votre job mais moi j’adore le mien. Mon job ? Entre deux missions de conseil et quelques déplacements, mon…

Je ne sais pas si vous aimez votre job mais moi j’adore le mien. Mon job ? Entre deux missions de conseil et quelques déplacements, mon job principal c’est produire du contenu. Du contenu original (les billets éditoriaux comme celui-ci) ou du contenu repris à partir de diverses sources (les news et brèves trouvées principalement dans mon lecteur de flux RSS ou sur Twitter). Autrement dit, je suis producteur ET négociant-distributeur de mots. Et accessoirement je publie aussi des trucs un peu en vrac ou je balance mes idées comme elles viennent, comme ici, aussi.

Si j’apprécie autant toutes les facettes de mon activité professionnelle et la vie plutôt agréable à laquelle la petite notoriété de Presse-citron m’a permis d’accéder (je pourrais déjà écrire un bouquin là-dessus), je dois dire qu’il n’y a rien de plus excitant que de se lever le matin et ouvrir ses outils d’édition de blog pour écrire et publier.

Loin de moi l’idée de me comparer à un écrivain ou un compositeur, autrement dit des créateurs dont le talent permet à certains de vivre fièrement et confortablement de leur passion,  mais je pense qu’il y a un peu de cela dans le plaisir de bloguer pour son compte : une forme de solitude à la fois confortable et angoissante, et chaque matin l’excitation renouvelée de partir d’une feuille blanche pour raconter une histoire, à sa façon, avec ses mots, elle-même constituée de petites histoires. Du web ou d’autre chose, peu importe le sujet.

Mais comme je tire aussi quelques revenus de cette activité, et que je dois quelque-part cultiver le complexe du mec qui ne produit rien à part des phrases, je ne peux m’empêcher de faire le parallèle avec ceux que je considère comme les vrais entrepreneurs, e-commerçants et autres fournisseurs de services sur le web, qui prennent des risques, mais dont la légitimité à vendre et faire du chiffre d’affaire n’est jamais contestée. Contrairement aux médias en ligne, qui non seulement ont un mal fou à rentabiliser leur travail, voire même à en vivre, mais qui en outre doivent fréquemment se justifier ou s’excuser de gagner un peu d’argent avec leur “production”.

Car celui qui produit du contenu (blogueur, journaliste, média en ligne) est un peu, à sa manière et toutes proportions gardées, un e-commerçant comme un autre, même quand il n’en tire aucun revenu, direct ou indirect : ses mots sont sa matière première, et il les package de la façon la plus attractive possible pour que ceux-ci touchent la cible visée. C’est du marketing éditorial. Et ce dernier peut facilement être comparé au marketing des produits et services. Dans le marketing des produits et services, la chaîne de valeur est éternelle : trouver le bon fournisseur et le bon produit, le bon positionnement, travailler le packaging et s’assurer de négocier avec les bons canaux de distribution. Ce qui pour un blog ou média en ligne peut se traduire par : trouver la bonne source, la bonne info, trouver le bon angle, travailler sur la qualité rédactionnelle et la bonne mise en forme et enfin s’assurer de la bonne diffusion de son contenu via les flux RSS, les médias sociaux et l’optimisation du référencement dans les moteurs de recherche (SEO).

Cette façon de voir les choses en surprendra peut-être quelques-uns, mais c’est ma vision du média personnel tel que je le conçois, et c’est aussi ce qui rend ce travail aussi excitant : trouver et tenter de fidéliser son lectorat en lui fournissant si possible chaque matin sa petite dose d’infos et d’humeurs quotidiennes comme on lui livrerait un bon croissant au beurre et deux trois mignardises, ici, et dans ses médias sociaux préférés. Mais ici de préférence quand même, car ici c’est chez moi. Chez toi. Chez nous quoi.

Oui, éditer un blog ou un média en ligne, c’est avant tout un truc d’écriture, mais c’est aussi un peu tout cela. C’est pour ces raisons je crois qu’un beau matin je me suis mis à bloguer, sans trop savoir où cela me mènerait, mais avec la certitude que je ne lâcherais pas l’affaire de sitôt, tant publier aussi facilement son propre contenu vers le vaste monde sans intermédiaire reste un putain de petit bonheur dont je savoure chaque moment.

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Opera One - Navigateur web boosté à l’IA
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Par : Opera
37 commentaires
37 commentaires
  1. C’est exactement les memes sentiments qui m’habitaient lorsque je travaillais en webmaster indépendant.
    Et j’espere bien y retourner un jour !

  2. Je trouve cet article très intéressant. Comme dit précédemment, tous ceux qui vivent ou veulent vivre de leur travail passion ont cette sensation.

  3. @steph: pas forcément… il faut que la passion de la personne t’interesse aussi.
    Exemple : je suis passionné de représentations de monuments historiques en allumettes. Eh bien à part un diner le mercredi soir, je doute pouvoir espérer intéresser un large public
    :p

  4. Ça fait plaisir d’entendre une personne dire qu’elle est passionnée par son travail ! Tous les matins les 1ers articles dans mon lecteur de Flux sont les tiens, justement car la passion est ressentie.

    Toute personnes en France qui s’investit dans un travail pour en vivre doit se justifier, y compris les e-commerçant. C’est dommage mais il faut faire avec !

  5. J’ai cliqué sur une de tes bannières publicitaires pour soutenir ta démarche. Content is king … et chaque jour tu m’impressionnes par ton enthousiasme et ta productivité qui en découle.
    J’ai moi aussi mon outil de production de contenus mais chaque jour je doute de sa viabilité économique et de ne pas être aimé … un subtile mélange d’entrepreneuriat et d’exposition individuelle qui rend ce métier passionnant mais incroyablement fragile mais sensible.
    Merci pour ce post Eric qui nous rappelle que le plaisir est surement la valeur que les modèles existants nous ont le plus fait perdre de vue.

  6. Article très sympa … j’aime ta vision des choses !
    Après c’est claire que le métier de bloggeur n’est pas évident ! je blog de façon quotidienne depuis un bon moment maintenant … sans pouvoir en vivre (mais j’aime ça) … un jour viendra peut être où je pourrai me consacrer pleinement à cette activité ;o)

  7. 100% d’accord avec toi, et notamment sur l’idée du marketing éditorial !
    Mais pourquoi le limiter au “média personnel” ?

    Ne crois-tu pas que si la presse traditionnelle avait compris ce besoin de connaître sa cible avant de lui fournir un produit, elle ne serait pas dans la situation où elle se trouve ?

    A votre avis, combien de quotidiens français disposent d’une vraie direction Marketing ? Je ne connais malheureusement pas le chiffre mais je parie sur moins d’une tiers !

    Quelqu’un a le chiffre ?

  8. “Loin de moi l’idée de me comparer à un écrivain ou un compositeur”
    Je pense que tu peux ! Aucune production n’a plus de valeur qu’une autre, si elle est appréciée.
    Tes chroniques du monde moderne (ton monde…notre monde) sont lues par des milliers de personnes, plus que beaucoup de livres, même d’auteurs reconnus ; alors oui : tu es un écrivain, un compositeur !

    Continue à te faire plaisir, à nous faire plaisir, tu es un élément (petit ou grand) de la vie de ceux qui te lisent.
    Continue à parler…à jouer avec les mots.

    Que tu puisses en vivre est pour moi une note positive pour tous ceux qui effleurent l’art sans jamais oser y plonger dans l’espoir d’en vivre (moi y compris) : savoir que l’on peut vivre des mots ou de la musique montre leur place, leur importance…et à ceux qui s’offusqueront du fait que l’on puisse gagner de l’argent en écrivant, je ne peux que les encourager à faire de même. Se faire plaisir, nous faire plaisir.

    Auteurs de tous bords et de tous horizons, écrivez, partagez. Un article de blog ou une pièce de théâtre, peu importe : il n’y a rien de plus agréable que de créer et de faire passer un message, une histoire.

    Je finirai mon envolée désordonnée dédiée à l'”art” sous toutes ses formes et à tous les niveaux par une petite suggestion : pourquoi ne pas créer un rendez-vous hebdomadaire avec les créations diverses de tes lecteurs, sélectionnées par tes soins ?
    Je serais très heureux de te proposer mes nouvelles et de m’abreuver de tout ce que la petite communauté formée autour de ce blog peut réaliser.

    Merci pour cet article qui m’a rendu heureux pour quelques heures, dans un univers qui n’est pas aussi gai qu’on le souhaiterait tous les jours.

  9. Je me suis toujours demandé si j’arriverais à me lever le matin si je devais travailler chez moi et sur un truc aussi impalpable que l’écriture. Je n’ai toujours pas la réponse même si l’envie de franchir le pas me taraude l’esprit depuis des mois.

    Parce que honnêtement, comment se fixer des objectifs? Écrire X lignes ou X articles… et comment mesurer sa réussite? L’audience? Les revenus pub? La “notoriété”?

    Franchement bravo, malgré toutes ces années dans le “blogging”, tu as encore la foi.

    Pour en revenir à ton contenu, oui il est original et unique, et surtout bien écrit, ce qui est rare.

    PS: attends toi à voir débarquer les rageux qui vont dire que tu écris de la merde et que tu te prends pour dieu le père, et tout ce dont on a parlé il y a quelques jours….

    @+

  10. Je vis moi aussi des mots puisque je suis scénariste. Et même si le contexte n’est pas tout à fait le même (je bosse pour des clients – les boites de production – sur des projets qui sont 9 fois sur 10 des commandes), il n’empêche que je ressens également ce bonheur de travailler seul face au PC, de partir de rien pour arriver à ce qui sera un film, de gérer mon boulot comme je le veux et de se dire que ce travail solitaire sera, au final, partager avec des millions de téléspectateurs.

  11. Le mot est une richesse, j’ai tendance à croire que les filières littéraires et autres journalistes, une fois qu’ils auront intégré le concept de blog de leur monétisation, ont le potentiel de créer d’innombrables projets… avec des mots.

  12. La dérive de notre temps, c’est que tout le monde pense avoir des choses passionnantes à dire, et Internet met à disposition des plate-formes pour que ces gens s’expriment. Reste que lire un journal, c’est bien aussi, et un journal c’est fait par des pros.

  13. @Eric

    “Mais comme je tire aussi quelques revenus de cette activité”…

    Il me semble me souvenir qu’il y a quelque temps déjà, tu avais fixé un objectif d’environ 4000€ mensuel.
    As tu atteint ou dépassé cet objectif? Avec quels chiffres de visites?

    Ton retour d’expérience intéresserait surement ceux qui aimeraient se lancer “sur le créneau” (du blog, pas forcément le même que Presse Citron), mais qui manquent de repères pour se lancer.

    As tu définitivement renoncé à communiquer sur le sujet?

  14. Tu fais partis des 30 % des français qui aiment leur métier , félicitation.

    Le blog reste une façon primal de s’exprimer ..on est bien loin de la poesie.

    Faut pas déconné quand même 🙂

  15. Loin de la poésie, certes, mais un blog bien écrit est agréable, et c’est déjà pas mal !
    @Eric : pas emballé par mon idée ? (com n° 12)

  16. Je te comprend parfaitement, depuis que j’ai commencer à Bloguer, il ne se passe pas une journée ou une heure ou je ne pense pas à mon/mes bébés (oui j’en est plusieurs pour ma part), même s’il ne sont pas parfait et que chaque jours qui passent j’essaie de m’amélioré, tant au niveau du contenu que de la qualité rédactionnelle. Et je doit dire que je part de loin, étant assez mauvais en grammaire. Je part parfois dans tout les sens, et il m’arrive d’avoir des baisses de régime. Mais j’essaye de ne pas me laisser gagner par les bas pour mieux jouir des hauts.

    Car même si j’y pense chaque jours, comment ne pas se décourager quand on vous envoie un mail pour vous indiquer que vous avez laisser trainer une fautes par ci, ou que votre article est peu pertinent?? Heureusement j’ai ma petite tribu qui me soutient et qui me porte toujours vers l’avant, et d’ailleurs je la remercie.

  17. J’aime bien ce type d’article… 😉

    C’est une belle analyse, mais je pense, Eric, que tu généralises un peu trop en partant de ton cas personnel (ou au moins que tu oublies une partie des Blogs…).
    Note : ce n’est pas une critique, juste une précision pour “recadrer” un peu l’article (IMO).

    Dans ton cas (et pour la plupart des blogs “connus”, quelque soit leur domaine), dire que l’on est “producteur ET négociant-distributeur de mots” et parler de “marketing des mots” est une évidence, et bravo à toi qui sais bien t’en tirer, tout en aimant ce que tu fais.
    Néanmoins tout le monde n’a pas la même démarche, et il existe (encore) plein de blogs personnels ‘ancienne-génération’ pour qui le concept de marketing est à mille lieues de leur préoccupation (certains n’ont même pas une seule annonce Adsense)… Ne faisons donc pas trop facilement l’amalgame entre “plaisir d’écrire” et “commercialisation” (ou marketing). Je ne pense pas que c’était ce que tu voulais dire, Eric, mais à la lecture de l’article, je n’ai pu m’empêcher d’y penser.
    Bon nombre de bloggeurs, ayant une certaine facilité à l’écriture, ou ayant juste envie de communiquer, le font sans aucune arrière-pensée marchande, et pas la peine de leur parler “référencement SEO” ou de “s’assurer de la bonne diffusion de son contenu”, ils n’en ont que faire… Ils écrivent. Point. Et ils sont néanmoins contents d’avoir quelques dizaines (voire centaines) de lecteurs.
    Cette “non-commercialisation” n’entraîne cependant pas la “non-qualité” : je réagis là au commentaire de greg ci-dessus ; certains blogs non-commerciaux (et inconnus) sont au contraire empreints d’une qualité littéraire exemplaire, et la “poésie” n’est pas loin…

    Bref, tout ça pour dire que “blogs != monétisation” d’une manière générale. Sans pour autant jeter la pierre à qui que ce soit…

  18. @Eric

    “on ne peut pas parler de fric dans ce pays”…

    Je ne partage pas totalement ton point de vue: tu annonces cela comme une vérité absolue, mais il y a pourtant des contre-exemples.

    Prends ton (notre) ami Patrice. Chaque mois, il nous informe des résultats d’Archiduchesse. Les commentaires sont tous positifs et sa “transparence” est louée. Ok, il ne s’agit pas d’un blog, mais en quoi est-ce si différents?

    “oui, définitivement renoncé”…
    Dommage. Mais c’est ton droit et je le respecte.

  19. Bonsoir,

    Belle productivité, c’est sûr. Récompensée par un nombre sympa de commentaires faisant vivre le blog. C’est souvent frustrant de ne pas avoir de réaction…

    Pour ma part, je me surprends à aimer tenir mon blog. J’étais tellement nulle en rédaction, une horreur. Lorsque j’avais écrit 15 lignes, c’était quasiment un exploit, une souffrance ! Il faut dire que la chose était imposée, ça change sûrement la donne.

  20. @Marc : tu as raison, ma réponse est peut-être un peu excessive mais c’est malheureusement la réalité. Concernant Patrice la donne est différente car c’est du e-commerce et il y a donc une légitimité à parler de C.A.
    Pour un blog c’est plus difficile, on te dénie la plupart du temps le “droit” d’en tirer des revenus et il faut se justifier sans arrêt, du coup je n’en parle plus. Mais je réponds juste à ta question vite fait : oui j’ai atteint et dépassé l’objectif depuis 2008 🙂

  21. @Eric
    Merci pour ta réponse.
    Et félicitations pour tes résultats. Je regrette encore plus que tu ne communiques pas sur le sujet 😉

    Je pense que beaucoup seront intéressés de savoir que bloguer peut être un métier “rentable”. Certains franchiront peut être même le pas.

  22. Je ne trouve absolument pas choquant de tirer des revenus d’un blog. Il s’agit d’un travail honorable qui prend beaucoup de temps. Surtout s’il on veut un contenu de qualité.

  23. “le complexe du mec qui ne produit rien à part des phrases”

    sentiment partagé et désir de le dépasser.
    A vrai dire, actuellement en grande réflexion pour arriver à légitimer (point de vue tout subjectif) la production de “sentences”.

  24. Cela fait des années que je lis ton blog, et pour autant que je m’en souvienne, cela n’a pas été un long fleuve tranquille, avec des hauts et des bas, des dénigrements et procès qui ont parsemé le chemin de ton aventure, malgré tout la passion a été la plus forte, et le succès en a découlé. Bravo !

  25. “@Marc : oui, définitivement renoncé, on ne peut pas parler de fric dans ce pays, et encore moins quand il s’agit d’un blog, point barre.”
    Je ne suis pas du tout d’accord avec ça.
    Quand on gagne son salaire honnêtement et à la sueur de son front il n’y a aucune honte à annoncer ce que l’on gagne !
    Il ne me semble pas que tu voles ton argent, tu ne braques personne !
    Que ceux qui te reprochent quelque-chose arrêtent de te lire ou essaient de faire la même chose !
    Personnellement j’ai toujours dit combien je gagnais (en argent comme en avantage en nature, ça compte aussi) que ce soit quand je gagne 1600 euros par mois en France ou 4200 euros par mois à l’étranger comme actuellement !

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